Publié par Christian Larnet le 6 mai 2017
email de l’équipe de campagne de Macron

Sur le forum 4chan, quelqu’un a lâché 9 Go de documents et emails qui appartiennent à l’entourage du candidat Macron. Comme si, 24 heures avant le vote, ils auraient la plus petite influence – à supposer qu’ils puissent être lus dans la nuit !

Dans un communiqué, En Marche confirme l’authenticité des documents, tout en ajoutant que des faux seront glissés parmi les vrais : qu’en savent-ils ? Ils les ont scannés en quelques minutes ? Non bien entendu, et ils mentent.

C’est typiquement l’argument de gens médiocres destiné à des journalistes stupides pour dire que les documents qui dérangent seront nécessairement faux. C’est aussi un avant-goût des 5 ans de présidence Macron : la servilité coutumière des médias.

Plus intéressant, En Marche affirme que les documents ont été piratés il y a plusieurs semaines.

C’est à n’y rien comprendre : pourquoi avoir attendu la veille pour les publier ?

C’est également le point de vue de Wikileaks, qui dans un premier temps dit ne pas savoir si les documents sont authentiques ou le fait d’un plaisantin, car, considère aussi Wikileaks, publier une telle quantité de fuites 24h avant l’élection n’aura aucun effet sur son issue. Puis l’équipe de Wikileaks s’est donné la peine de les inspecter et conclut à leur authenticité, tout en se moquant de l’équipe Macron : “nous doutons qu’ils soient plus rapides que nous à avoir scanné les documents.”

  • Le 5 mai, Wikileaks tweet : “plusieurs gigabytes d’archives prétendument de l’équipe Macron. Ca pourrait être une blague de 4chan. Nous les étudions.”

  • Une heure plus tard, nouveau tweet : “A qui cela profite ? C’est trop tard pour affecter le vote, mais ça servira certainement à attiser l’hostilité contre la Russie et augmenter les dépenses pour les services de renseignement.”

  • Après premier examen, Wikileaks conclut : “#Macronleaks : significatifs. Pas économiquement faisable d’avoir fabriqué le tout. Nous sommes en train de vérifier une partie.”

  • Une heure plus tard encore, Wikileaks s’étonne de l’étrange timing de cette énorme fuite, qui a l’air authentique : “mise à jour de nos évaluations : cette fuite massive arrive trop tard pour changer l’élection. L’intention derrière le timing est étrange.”

  • Enfin, Wikileaks donne son premier avis sur l’authenticité des fuites : “Nous n’avons pas encore découvert de faux documents dans les #Macronleaks, et nous sommes très sceptiques que la campagne Macron soit plus rapide que nous” [l’équipe Macron a affirmé que de nombreux faux se trouvent parmi les 9Go de fuites, ce dont ils n’ont probablement pas la plus petite idée.]

Pour ceux qui souhaitent avoir de quoi critiquer Macron une fois qu’il sera élu, voici où l’on peut consulter les leaks. Ils ont été plusieurs fois déplacés après que des plateformes les aient bloqués :

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Sur Numerama, un site français consacré au numérique, , explique avoir “téléchargé les documents et, même s’il est impossible pour nous de tous les parcourir en un temps record, il ne fait que peu de doute qu’il s’agit de documents réels”.

Cadot ajoute qu’“Un communiqué officiel d’En Marche a confirmé l’authenticité de ces documents tout en affirmant que des faux documents se glissaient dans l’ensemble.”

Toujours cette même subordination mentale des journalistes français qui, bien qu’ils ont l’immense masse de documents sous les yeux, n’ont pas le plus petit réflexe de bon sens pour comprendre qu’En Marche bluffe en affirmant qu’il a trouvé, en quelques minutes, des faux parmi les 9Go.

Cadot conclut :

“On y trouve pêle-mêle ce qui semble être le contenu d’un disque dur et plusieurs mails de collaborateurs et responsables politiques d’En Marche. Il faudra du temps pour passer au crible, mais à première vue, il s’agit de documents tout à fait banals.”

A voir. Il est impossible d’avoir confiance a priori dans les lèche-culs journalistes français.

Email montrant que l’équipe de Macron collabore avec le Ministère de l’intérieur.

Conclusion :

Le hacker qui publie 24h avant la présidentielle 9Go de données impossibles à passer en revue en si peu de temps est soit un môme, soit un anarchiste intéressé à une seule chose : foutre le bordel comme dans les rues de Paris.

Les médias français ont reçu instruction du gouvernement de ne pas parler des #Macronleaks. Belle démocratie la France ! Il ajoute que la diffusion de fausses informations est susceptible de tomber sous le coup de la loi. Là encore, étrange vision de la liberté de la presse? Ce sont là des mesures répressives de régime totalitaire. Si le piratage de donnée est sans aucun doute pénalement répréhensible, sa divulgation relève du travail honnête de tout journaliste, qui doit porter à la connaissance du public les informations dont il dispose, dès l’instant où il a de bonne foi le sentiment qu’elles sont probablement authentiques sans pour autant l’affirmer avec une totale certitude.

Il est étrange d’ailleurs que le gouvernement soit d’un silence de marbre lorsque des juges – chargés de faire respecter la loi – violent allègrement le secret de l’instruction des enquêtes et fuitent des documents à des médias comme Le Monde, et sortent les menaces lorsque les fuites ne leur siéent pas.

Si Wikileaks et d’autres comme Numerama pensent que les documents sont authentiques, les menaces de poursuite du gouvernement français pour faux s’apparentent à de l’intimidation.

Régime totalitaire je dis, régime totalitaire je persiste.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

 

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