Publié par Magali Marc le 9 mai 2018
Rod Rosenstein et son étrange influence sur Washington (Alexander Hunter/The Washington Times)

Nombreux sont les commentateurs de Dreuz à se demander pourquoi Mueller continue son enquête bidon, pourquoi Rosenstein, qui protège Mueller, est toujours en poste et pourquoi Jeff Sessions continue à jouer – très mal – son rôle de Procureur Général.

J’ai trouvé dans le Washington Times, cet article de Richard W.Rahn*, paru le 7 mai, qui pourrait fournir l’explication qui me manquait.


Conspiration ou Incompétence ?

Certaines apparences de complots à Washington sont, en fait, causées par de l’incompétence, pure et simple – ou par un mélange de tentative de complot et d’un haut degré d’incompétence de la part des «comploteurs». L’enquête sur l’ingérence présumée des Russes dans les élections de 2016 ressemble davantage à une farce qu’à une entreprise impartiale, menée avec sérieux et efficacité.

Le procureur général adjoint, Rod Rosenstein, se trouve au cœur de ce drame.

Nombreux sont ceux qui lui ont demandé de se récuser ou souhaitent qu’il soit démis de ses fonctions à cause de sa façon de mener l’Affaire russe. Il y a aussi d’autres raisons pour lesquelles il devrait partir qui n’ont rien à voir avec l’affaire russe, mais ont tout à voir avec son apparente incapacité à s’acquitter d’autres responsabilités importantes qui n’ont pas été discutées dans les médias.

L’une des principales responsabilités du bureau de M. Rosenstein, telles que déléguées par le Procureur général, consiste à superviser la nomination de 93 avocats pour le gouvernement des États-Unis. Ces avocats représentent le gouvernement américain devant les tribunaux de district et d’appel des États-Unis.

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Il y a deux semaines, 30 avocats américains n’avaient toujours pas été nommés (six autres attendent la confirmation du Sénat). L’Administration Trump est au pouvoir depuis 15 mois, mais environ un tiers des postes d’avocats des États-Unis restent vacants. M. Rosenstein, y a-t-il un pilote dans l’avion ?

L’an dernier, le procureur général Jeff Sessions a ordonné à M. Rosenstein d’embaucher un ombudsman pour superviser le programme de confiscation des biens civils qui connaît des difficultés et a fait l’objet d’abus considérables au cours des dernières années. Le problème est que des personnes innocentes se font saisir leurs biens par des agents des forces de l’ordre, même si elles n’ont pas été reconnues coupables d’actes répréhensibles. À plusieurs reprises, les victimes de ces abus de l’application de la loi n’ont pas été en mesure de récupérer leurs biens. C’est une question non partisane dont s’occupent des défenseurs des libertés civiles à la fois de gauche et de droite, y compris de nombreux membres du Congrès, qui souhaitent une réforme. Plutôt que d’en embaucher un parmi tant d’autres qui s’inquiètent et essaient de corriger ces abus de confiscation de biens, M. Rosenstein a embauché un procureur sans expérience dans le domaine.

Le mauvais jugement du procureur général adjoint Rod Rosenstein lors de moments critiques est peut-être dû en partie à ce que beaucoup croient être son manque d’envergure et d’expérience pour un travail de cette ampleur.

Il a préparé, pour le président Trump, le mémo justifiant le congédiement du directeur du FBI, James Comey, et il a ensuite nommé leur bon ami commun, l’ancien directeur du FBI, Robert Mueller, comme enquêteur spécial.

Cela s’est produit un jour après que le président ait rejeté la recommandation de M. Rosenstein de reprendre M. Mueller à la direction du FBI.

M. Rosenstein a également approuvé le mandat de la FISA recommandant au juge de la FISA d’enquêter sur Carter Page, même s’il savait pertinemment (ou aurait dû savoir) que le dossier Steele, qui allait être utilisé comme preuve par le juge, avait été financé par la Campagne électorale d’Hillary Clinton et contenait des informations obtenues auprès de Russes qui allaient en retirer des avantages personnels.

M. Rosenstein était censé superviser l’enquête de Mueller. Pourtant, il ne s’est pas opposé à ce que M. Mueller embauche un groupe d’avocats donateurs de la campagne d’Hillary Clinton plutôt que du personnel non partisan, ce qui allait s’avérer nécessaire afin que leur rapport soit considéré comme impartial et non pas comme une chasse aux sorcières.

Il a également approuvé le raid matinal, totalement inapproprié, sur la maison de Paul Manafort, au cours duquel la femme de ce dernier a été malmenée alors qu’elle était au lit, en chemise de nuit.

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Il a aussi approuvé le raid mené au bureau de l’avocat du président Trump, que beaucoup considèrent comme une violation du privilège avocat-client.

Durant la même période, il a bloqué les demandes faites légalement par les comités de surveillance du Congrès afin de consulter des documents qu’ils sont en droit de lire – y compris la note décrivant qu’elle devait être la portée de l’enquête de M. Mueller. Le 4 mai 2018, un juge de district fédéral a ordonné à M. Mueller de produire cette note non expurgée, de façon à ce qu’il soit possible de déterminer si ses activités étaient pleinement légales.

Le juge a également déclaré que M. Rosenstein devrait se récuser en raison de ses nombreux conflits d’intérêts. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ?

La grande question qui demeure est pourquoi le Procureur Général, Jeff Sessions, n’a pas renvoyé M. Rosenstein compte tenu de ses manquements à l’éthique, de ses conflits d’intérêt et de son incompétence?

En raison de sa réputation d’homme droit, le Procureur Général pourrait encore nous surprendre et mettre en place un plan d’inculpation et / ou de destitution des mauvais employés du Département de la Justice et du FBI, y compris M. Rosenstein.

S’il ne le fait pas, il sera juste d’accuser M. Sessions d’être incompétent ou trop frileux comme le pensent et le disent maintenant de nombreux observateurs (y compris d’anciens juges).

Il a également été question de spéculations selon lesquelles M. Sessions serait victime d’un chantage. Cela expliquerait pourquoi il s’est récusé de l’enquête russe sans prévenir le président, puis a embauché et protégé M. Rosenstein (et indirectement M. Mueller), sans qu’on sache pourquoi il l’a fait.

Beaucoup de gens traînent de lourds secrets qui pourraient non seulement leur causer de l’embarras s’ils étaient révélés, mais aussi les envoyer en prison pour des actes répréhensibles commis il y a fort longtemps.

Le marécage de Washington n’est pas seulement profond, il est vicieux.

Comme nous l’avons vu, les reptiles vivant dans le marécage sont prêts à faire n’importe quoi pour protéger ce qu’ils perçoivent comme étant leurs intérêts.

Ils resteront soudées jusqu’au bout, non par loyauté, mais par peur de ce que les autres savent d’eux. Dans le nouveau film intitulé «La mort de Staline», il y a une scène délicieuse dans laquelle le redoutable chef du NKVD, Lavrentiy Beria, tient des papiers et crie aux autres membres du Politburo « J’ai des dossiers sur vous tous ».

Il est le premier à se faire assassiner.

* Richard W. Rahn est un économiste américain qui écrit fréquemment pour le Washington Times. Il a été vice-président et économiste en chef de la Chambre de commerce des États-Unis sous l’Administration Reagan.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source : Washington Times

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