Publié par Michael Laitman le 18 mai 2017

La meilleure façon de sécuriser le cyberespace n’a rien à voir avec la technologie informatique, mais tout avec la nature humaine.

La cyberattaque massive à laquelle le monde a été soumis pendant plusieurs jours est un coup de semonce pour nous tous. Il est encore difficile à évaluer combien d’établissements et d’individus ont été atteints et dans quelle mesure, mais c’est certainement l’attaque de rançongiciel la plus importante de l’Histoire.

Généralement parlant, la rançon de 300 dollars requise aux États-Unis était plus symbolique qu’un réel dommage financier. Cependant, l’étendue et la vitesse de l’attaque devraient nous apprendre plusieurs choses :

  1. nulle agence n’est sécurisée, pas même l’Agence de la sécurité nationale (NSA), dont le logiciel volé, WannaCry, a été utilisé dans ce rançongiciel ;
  2. de nos jours, pour infliger des dommages à grande échelle, il ne requiert qu’un ordinateur et un acharné de l’informatique plein de mauvaises intentions ;
  3. il n’existe aucun moyen de se prémunir entièrement contre de telles attaques.

L’incompréhensible capacité de faire du mal

Imaginez ce scénario :

Un hacker terroriste infiltre en même temps le système informatique de plusieurs hôpitaux en Iran et y installe un logiciel malveillant. Le logiciel change les prescriptions de médicaments de milliers de patients causant un empoisonnement massif qui tue plusieurs centaines de patients. Le logiciel malveillant est conçu de telle façon qu’il pointe vers Israël comme étant le responsable. La réplique de l’Iran, tout le monde peut la deviner, mais le risque d’une guerre totale est évident.

Imaginez un autre scénario :

Un pirate informatique pénètre le système de navigation d’un avion de ligne le faisant s’écraser dans un quartier résidentiel très peuplé. Les capacités actuelles de pirater sont telles qu’il n’est plus nécessaire de détourner un avion pour une attaque comme celle du 11 septembre. Ils pourraient tout simplement pirater leur système lorsqu’ils sont en l’air et causer les mêmes dommages sans risquer leur vie.

Le piratage peut aussi nous frapper à un niveau personnel. Imaginez que vous vous réveillez un beau matin et découvrez que votre compte bancaire avec toutes vos économies a été vidé et qu’il s’agit d’un retrait qui parait légitime. Lorsque vous appelez la banque, on vous dit que vous avez fait la transaction et qu’elle est même documentée dans leurs ordinateurs.

Déraillements de trains, arrêts de refroidissement de réacteurs nucléaires, feux de circulation virant au vert tous en même temps, médicaments et leurs dosages modifiés dans les hôpitaux afin de faire du mal, dossiers concernant des décisions gouvernementales effacés ou modifiés, etc. À une époque où tout est contrôlé par des réseaux informatiques, tout peut être piraté et être l’objet de sabotage. Nous devrions le savoir : aucun pare-feu ou anti-logiciel malveillant n’est à l’abri du piratage.

Les machines nous contrôlent, mais des narcissistes déséquilibrés les contrôlent

La globalisation et l’Internet nous fournissent des occasions infinies de bonheur. Pensez à tous les gens que vous rencontrez sur Facebook, tous les endroits et les choses que vous pouvez voir sur Instagram et tous les produits que vous pouvez acheter au rabais sur eBay. Aussi, il n’est plus nécessaire aujourd’hui de se déplacer pour aller dans les magasins, tout peut être commandé en ligne.

Mais plutôt que d’en profiter, en exploitant ces possibilités de plaisir, cet essor ne fait qu’augmenter notre solitude et notre souffrance. Les médias sociaux sont devenus une substitution d’une amitié véritable, et des gens les utilisent pour diffuser les actes les plus répugnants que des êtres humains puissent faire subir à d’autres. Selon CNN, Facebook projette d’engager des milliers de personnes pour aider à passer en revue les publications des usagers suite à de nombreux incidents où des gens partagent des vidéos de suicide et de meurtre. L’attaque du rançongiciel WannaCry a démontré que plutôt que de profiter de notre interconnexion, nous la craignons.

Nous avons donné le contrôle aux machines virtuelles, mais des narcissistes sans restriction contrôlent ces machines pour nous manipuler et nous exploiter. L’arène virtuelle est non seulement le reflet de notre nature impitoyable et insensible, mais elle la souligne même, parce que l’anonymat relatif du domaine virtuel nous permet de montrer nos véritables cœurs sans pitié. Si quelque chose de positif doit émerger du royaume virtuel que nous avons développé, c’est la reconnaissance du mal, la prise de conscience que notre nature est mauvaise jusqu’à son fin fond, et que sans la maîtriser, nous pouvons oublier la paix ou la paix d’esprit.

Un logiciel anti-malware pour l’ego

Il y a une manière de dompter l’ego si nous sommes désireux d’y ouvrir nos esprits et nos cœurs. Elle est vieille de plusieurs millénaires et prend sa source directement dans le berceau de la civilisation. Abraham, père d’Isaac, d’Ismaël en est le créateur et en conséquence de toutes les religions abrahamiques, comme le judaïsme, la chrétienté et l’islam.

À l’époque d’Abraham, sa ville Ur des Chaldéens, une cité animée dans l’empire babylonien, était aux prises avec un problème similaire au nôtre : un égoïsme excessif était en train de détruire l’ordre social. Certaines sources comme le Pirké de Rabbi Eliezer (Chapitre de Rabbi Eliezer), décrivait en détail l’étendue de l’inimitié entre les Babyloniens. Il est écrit dans le livre qu’à un moment donné, les bâtisseurs de la tour de Babel étaient devenus si haineux les uns envers les autres qu’ils forgeaient leurs charrues pour en faire des épées et qu’ils taillaient des crochets au bout de leurs lances pour ainsi dire et qu’ils se sont entretués. Bien sûr, la construction de la tour n’a jamais été achevée.

Quand Abraham a vu la haine qui existait parmi ses concitoyens, il y a réfléchi jour et nuit, écrit Maïmonide dans Mishneh Torah (chap. 1) Maïmonide écrit aussi qu’Abraham avait découvert qu’il n’y avait une seule force uniforme dans le monde, qui se manifeste toujours à travers des opposés : la chaleur et le froid, l’expansion et la contraction, donner et recevoir, la vie et la mort, etc.

Abraham a aussi découvert que dans la nature, tout est harmonieux et équilibré parce que les deux opposés se manifestent de manière égale. Cependant, chez les humains, les manifestations négatives sont tellement dominantes dans la société que les forces positives sont à peine visibles. C’est ce qui est écrit dans la Torah : « Le penchant du cœur de l’homme est mauvais depuis son jeune âge. » (Genèse 8:21)

De plus, le sage de Babylone a pris conscience qu’il était sans espoir de supprimer l’ego par la force. Son père Terah, n’était pas un homme ordinaire. Le Midrash (Beréchit Rabba) nous raconte que Terah était un prêtre haut placé dans l’empire babylonien, qu’il fabriquait et vendait des icônes pour gagner sa vie et qu’il était en contact avec le roi de Babylone, Nimrod. Abraham, qui avait grandi avec lui et le remplaçait dans la boutique, connaissait les méthodes que les Babyloniens utilisaient pour traiter de leurs problèmes et il avait conscience de leur futilité.

Par conséquent, plutôt que de combattre l’ego ouvertement, Abraham a suggéré quelque chose de radicalement différent qui jusqu’à ce jour est une approche nouvelle. Il a dit : « Si vous ne pouvez pas supprimer votre haine, utilisez-la comme un outil afin d’augmenter votre amour pour les autres, et de cette façon, recouvrez votre haine avec de l’amour. » Plusieurs générations plus tard, le Roi Salomon a résumé la méthode d’Abraham par cet adage : « La haine engendre les conflits et l’amour couvre tous les crimes. » (Proverbes 10:12)

Comment la haine augmente l’amour (si bien utilisée)

L’idée d’Abraham était révolutionnaire, mais l’implanter était assez facile : chaque fois que l’ego augmente et que les gens deviennent plus haineux les uns envers les autres, utilisez cette inimitié comme un signe qu’il est temps d’augmenter votre unité. Quand il n’y a pas de haine, les gens s’occupent de leurs affaires et n’éprouvent pas le besoin de s’unir. Ils s’entendent, mais sont, à la base, indifférents aux autres. Mais quand la haine se manifeste entre eux, ils peuvent se séparer ou renforcer leur unité et leur fraternité pour égaler la haine accrue. Le résultat de ce travail d’unité est que la fraternité entre les gens augmente proportionnellement à l’intensification de la haine.

Pensez-y comme suit : si vous construisez une maison là où il y a peu de vent, il n’est pas nécessaire d’élever des murs exceptionnellement résistants. Mais si vous vivez dans une région en proie à des ouragans et à des vents violents, vous devez construire les murs en conséquence pour résister aux éléments. En conséquence, votre maison serait plus solide.

Abraham a pris conscience que l’intensification de la haine était donc une occasion de rétablir l’équilibre entre le positif et le négatif qui existe dans la nature, mais est absent chez les humains. En outre, l’effort conscient d’unité a éveillé les gens au modus operandi de la nature et les a gratifiés d’une sagesse qu’ils n’auraient pas pu atteindre autrement.

Avec ce savoir, les descendants d’Abraham ont construit le système social sous lequel les anciens Hébreux étaient organisés. Ce système est si parfait, juste et équilibré qu’il est devenu la base de la justice humaine jusqu’à ce jour. L’historien Paul Johnson a écrit dans son livre, Une histoire des juifs* : « Nul peuple n’a jamais insisté plus fermement que les juifs que l’histoire a un but et l’humanité une destinée. À un stage très précoce de leur histoire collective, ils croyaient avoir détecté un schéma divin pour la race humaine, duquel leur société se devait d’être un guide. » Même le plus connu des antisémites, Henry Ford, a noté l’importance de l’ancienne société des Hébreux pour l’humanité. Il a écrit dans son livre Le juif international : le principal problème du monde * : « Les réformateurs modernes qui construisent des modèles de systèmes sociaux feraient bien d’étudier le système social sous lequel les anciens juifs étaient organisés. »

Rétablir la méthode d’Abraham

Quand les descendants d’Abraham et ses disciples eurent atteint un niveau suffisant d’unité, ils furent déclarés une nation, après s’être engagés à s’unir « comme un seul homme dans un seul cœur ». Pendant plus de mille ans, ils ont lutté contre leur ego accru et les ont surmontés, tout en perfectionnant leur méthode d’unité par-dessus la haine.

Cependant, il y a deux mille ans, les juifs ont succombé à leur ego. Submergés par la haine sans fondement, ils ont aidé les Romains à occuper la terre d’Israël et ont été exilés et dispersés. Mais le pire de tout est qu’ils ont oublié la véritable signification du judaïsme, exalter l’amour par-dessus la haine, aimer son prochain comme soi-même.

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Le monde d’aujourd’hui est devenu pis que celui de la Babylone d’Abraham. Non seulement nous nous entretuons comme les bâtisseurs de la tour de Babel, mais aussi nous savourons notre égoïsme et nous sommes fiers de notre narcissisme. Nous voulons plus de tout, non pas que nous ayons besoin de plus, mais parce que nous devons en avoir plus que les autres ! Le besoin de supériorité est souverain dans nos cœurs. Et alors que nous nous battons, nous nous détruisons tout comme un cancer détruit les cellules saines tout autour de lui, jusqu’à ce qu’il tue son hôte et lui-même aussi.

Malgré des dommages étendus, l’attaque rançongiciel de WannaCry est un tout petit exemple du mal que l’ego peut infliger à l’humanité. C’est un avertissement à l’effet que personne n’est protégé. L’humanité tout entière est concernée. Plus l’humanité devient techniquement interdépendante, plus notre interconnectivité sera une source de souffrance, si nous ne corrigeons pas notre attitude envers les autres.

Nous n’avons pas réussi à supprimer notre ego, et maintenant nous devons apprendre comment l’utiliser pour augmenter notre unité, tout comme Abraham l’a fait il y a presque quatre mille ans. Cela peut sembler être une tâche formidable, mais l’histoire des juifs prouve le contraire. Si nous surmontons notre cynisme et notre résignation, nous atteindrons une solidarité tellement puissante et un souci mutuel que notre unité amoindrira celle-là même de nos ancêtres.

Dans ce processus, nous aussi, comme Abraham, révèlerons que c’est l’unité qui conduit la nature à l’harmonie. Nous trouverons que la signification de la haine ne peut être trouvée que lorsqu’elle est transformée en amour d’autrui et que cet amour d’autrui n’existe qu’à travers nos efforts de nous unir au-dessus de notre haine. Si nous choisissons de relever le défi, nous en sortirons unis et triomphants de nos ego. Si nous capitulons, nous serons tourmentés au-delà de toutes les croyances.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michaël Laitmann pour Dreuz.info.

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