Publié par Guy Millière le 21 mai 2017

Une fois de plus, la droite française est en ruines. Un programme se trouve proposé qui tente de recoller les morceaux d’un puzzle que nul ne pourra vraiment rassembler et que nul n’a, depuis longtemps, jamais rassemblé – sinon en surface.

Et ce qu’on sait de ce programme montre qu’il marie souvent la carpe et le lapin, et manque de consistance intellectuelle.

Les Républicains sont un mouvement aux allures d’auberge espagnole sans Espagnols, où coexistent des défenseurs de la liberté d’entreprendre et des sociaux-démocrates, des lecteurs de Friedrich Hayek et des admirateurs de John Rawls (pour qui la « justice sociale » doit être le cœur du combat politique), des gens qui pensent que l’islam est compatible avec la république et des gens qui pensent le contraire…

Si on rajoute la politique étrangère à l’équation, cela se complique encore.

Il serait surprenant que les membres des Républicains, dont les positions penchent vers celles des socialistes façon Macron, ne se rapprochent pas davantage de Macron et ne choisissent pas, tôt ou tard, de se mettre « en marche ».

Si le mouvement Les Républicains gagnaient les élections législatives, ce qui n’est pas impossible mais est très loin d’être assuré, la cohabitation « constructive » qui s’ensuivra se révélera vite symbole d’immobilisme.

Le Front National, même s’il disparaît sous ce nom et si Marine Le Pen tente de le transformer en autre chose, aura énormément de mal à se débarrasser du rôle d’épouvantail qui lui a été assigné et qu’il joue avec complaisance depuis plus de trois décennies.

Le fait que Marine Le Pen en ait écarté nombre d’antisémites, aux fins de mener à bien une dé­diabolisation, ne change, pour l’heure, pas grand-chose à l’affaire : le « front républicain », bien qu’usé jusqu’à la corde, fonctionne encore.

Le Front National reste un parti réceptacle de colères et de frustrations davantage qu’un parti porteur d’un programme de gouvernement acceptable par une majorité.

Son programme est nationaliste et socialiste, et ses dimensions économiques, en particulier, viennent largement de l’extrême gauche.

La politique étrangère qui l’inspire est poutinienne.

Ceux qui pourraient se rapprocher de lui, en raison de son discours sur l’islam radical et le terrorisme islamique et en raison des tendances islamophiles de la gauche et de Macron, perdent toute raison de procéder à ce rapprochement lorsqu’ils ont l’impression, en lisant le programme, de lire du Mélenchon ou du Poutine.

Certains de mes amis veulent encore espérer qu’un courant effectivement libéral se dessinera et pourra sauver le pays.

Je serai à leur côté, bien sûr, s’ils ont besoin de moi.

Je dois dire, hélas, que je vois plutôt, pour l’heure, le courant libéral s’estomper.

Dès lors qu’Emmanuel Macron est décrit, de tous côtés, par des médias volontairement aveugles, comme “libéral” (ce qu’il est autant que je suis une bonne soeur dans un couvent asiatique), j’ai du mal à garder un espoir.

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Quand Emmanuel Macron, qu’il y ait ou non cohabitation, échouera (car il semble certain qu’il échouera), son échec sera imputé par les médias au libéralisme qu’on lui prête, et non au socialisme qui imprègne ses idées.

Quand des grèves et des émeutes auront lieu, car – j’en suis, hélas, certain – des grèves et des émeutes éclateront (et il est probable que ce sera dès l’automne prochain, pour les grèves tout au moins), celles-ci seront encore imputées au “libéralisme” par les médias.

Le pays risque de devenir ingouvernable et de se trouver engagé dans une voie sans issue. Sans doute l’est-il déjà.

Au début des années 1980, le PIB par tête en France était supérieur à ce qu’il était au Royaume-Uni. Depuis, le rapport s’est inversé.

À la même époque, l’écart entre les prélèvements obligatoires en France et en Allemagne était bien moindre que ce qu’il est aujourd’hui, où il est de 14 %.

Les différences de productivité entre la France et l’Allemagne font que l’euro est, pour la France, surévalué d’au moins 20 %, et les variables d’ajustement qui restent sont le chômage et l’endettement.

Les problèmes sous-jacents à tout cela vont sans aucun doute s’aggraver.

Et je n’ai rien dit de l’islamisation de la France et des zones de non-droit (572 à ce jour).

La droite en France est de retour à l’année zéro, en état de débâcle sur le plan des idées, et a peu de perspectives pour se reconstruire de façon dynamique et cohérente.

J’aimerais voir un sursaut se dessiner.

Il est, hélas, très tard.

© Guy Millière

Adapté d’un article paru sur les4verites.com

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