Après dix ans de présence du Hamas dans la bande de Gaza, le reporter Pierre Rehov fait le point sur le conflit Israélo-Palestinien. Il rappelle quelles sont les raisons principales qui rendent la paix toujours aussi improbable.
Un adage largement admis par la sagesse populaire est malmené depuis près de soixante dix ans au Moyen Orient. «On ne peut faire la paix qu’avec ses ennemis». Car, encore faut-il être capable de définir l’ennemi.
La nébuleuse terroriste étant multicéphale, le monde musulman ayant, dans son ensemble, rejeté Israël depuis sa fondation et l’Autorité Palestinienne ne symbolisant qu’un point d’achoppement d’un conflit bien plus large, le simple fait d’avoir rebaptisé le conflit Israélo-Arabe (qui s’étend à l’Iran depuis la révolution de 1979 ) en conflit Israélo-Palestinien, cache une réalité bien plus vaste à laquelle Israël ne cesse d’être confronté.
S’il est tout à fait légitime de critiquer le gouvernement Israélien, comme celui de n’importe quel pays, et même de s’insurger contre nombre de ses politiques, il serait dommageable de passer à coté de certaines vérités, qui font que les israéliens s’inquiètent de la crédibilité du partenaire pour la paix que l’on tente de leur imposer.
1- L’Autorité Palestinienne verse des pensions aux responsables d’attentats terroristes et à leurs familles
Tout en affirmant avoir une main tendue vers la réconciliation, Mahmud Abbas continue de consacrer une partie du budget de l’autorité palestinienne à la rémunération des terroristes enfermés dans les prisons israéliennes, de leurs familles et de celles dont les membres ont été éliminés au cours d’un attentat. La loi palestinienne est claire dans ce sens. Le montant des allocations et des pensions versées est proportionnel à la lourdeur de la peine, autrement dit au nombre des victimes, juives ou non juives, entrainé par le terroriste bénéficiaire.
Il s’agit d’une pratique décriée depuis longtemps par les gouvernements israéliens successifs et, depuis peu, par la Maison Blanche et certains gouvernements européens.
Dreuz a besoin de votre soutien financier. Cliquez sur : Paypal.Dreuz, et indiquez le montant de votre contribution.
Pour l’Autorité Palestinienne, s’infiltrer dans une maison et assassiner une jeune fille endormie dans son sommeil, tirer à vue sur des consommateurs attablés à la terrasse d’un restaurant, ou se faire exploser au milieu d’adolescents devant une boite de nuit, est un acte de résistance contre l’occupation israélienne. Soit dit en passant, ces «actes contre l’occupation» étaient monnaie courante avant 1967 et la conquête par Israël des territoires préalablement occupés par l’Egypte et la Jordanie.
Selon le code civil palestinien, ces terroristes bénéficient du titre de mujahid (combattants) lorsqu’ils sont vivants, ou de shahid (martyrs) lorsqu’ils ont perdu la vie au cours de leur «mission».
Très récemment, Mahmud Abbas a été jusqu’à traiter le premier ministre israélien de «raciste» pour avoir osé affirmer que ces sommes monstrueuses, (7% du budget de l’AP) finançaient et incitaient au terrorisme. Interrogé sur la nécessité et la raison de cette pratique, il a répondu que c’était son «obligation sociale inscrite dans la loi».
Imaginons un instant la France voulant faire la paix avec Daesh, tandis que Daesh continue à promettre des retraites à vie et autres récompenses, à quiconque renouvellerait le massacre du Bataclan ou de la promenade des Anglais à Nice.
Impensable.
C’est pourtant la situation à laquelle est confrontée Israël, tant que son seul interlocuteur reste l’Autorité Palestinienne.
2 – Mahmud Abbas, élu pour 4 ans en 2005, est toujours au pouvoir
Ce simple fait affaiblit la position du Président de l’Autorité Palestinienne qui n’a donc aucune légitimité démocratique. Un moindre mal dans une région accoutumée aux dictatures. Mais si les dirigeants occidentaux continuent de lui accorder leur soutien total, c’est qu’il est talonné dans les sondages par l’organisation terroriste Hamas. En acceptant la moindre concession en faveur d’Israël, qui lui permettrait de retourner à la table de négociations, Abbas risque de perdre le peu de légitimité dont il bénéficie encore et peut-être même de se faire assassiner. Il ne souhaite pas, non plus, entrer dans l’histoire comme le premier dirigeant palestinien ayant normalisé ses relations avec l’ennemi sioniste.
3 – Les Arabes de Palestine ne sont pas prêts à renoncer au «droit au retour»
Si nombre d’exigences arabes sont négociables, il va sans dire que le droit au retour des descendants de descendants des «réfugiés» de 48, maintenus dans des camps par les pays arabes avoisinant, et privés de la quasi totalité de leurs droits, notamment au Liban et en Syrie, est une impossibilité majeure, qui entrainerait la disparition d’Israël sous un flot incontrôlable d’individus sans qualification et nourris dans la haine d’Israël.
Interrogé sur ce point, Abbas répond systématiquement que c’est leur droit inaliénable.
Sa vision de la paix, issue du concept «deux pays pour deux peuples» se résume à une Palestine judenrein ( dans laquelle aucun Juif ne serait toléré) d’un coté, et une nation multiculturelle de l’autre, que la démographie musulmane rendrait rapidement majoritaire.
Autrement dit, deux pays pour un peuple. Un concept inscrit dans la Charte du Fatah et de l’OLP, déclaré caduque par Yasser Arafat, mais qui n’en a jamais été retiré.
Incidemment, aucune mention n’est jamais faite du million de Juifs spoliés et chassés des pays arabes après 1948.
4 – Les manuels scolaires palestiniens ne reconnaissent pas l’existence de l’état d’Israël
Un rapport publié par l’Institut de Suivi de la Paix et de la Tolérance Culturelle, établit que «le programme pour les écoles élémentaires de l’AP, apprend aux élèves à être des martyrs, diabolise et nie l’existence d’Israël, et se concentre sur un retour à un pays exclusivement palestinien». Parmi les documents cités dans le rapport, il y a notamment des cartes dans lesquelles Israël ne figure pas et des passages qui semblent glorifier les attaquants. Récemment, l’UNRWA, organisation créée par l’ONU en 1948 pour venir au secours des réfugiés palestiniens, que l’on ne peut soupçonner de sympathie à l’égard d’Israël, s’est même insurgé contre le contenu des nouveaux manuels scolaires, provoquant l’ire de l’Autorité Palestinienne qui refuse d’en changer le contenu.
5 – L’Autorité Palestinienne voudrait faire annuler la declaration Balfour de 1917
En demandant à l’Angleterre de s’excuser un siècle plus tard pour la déclaration Balfour, qui promettait aux Juifs d’établir un foyer national sur leur terre ancestrale, et en manipulant l’UNESCO et autres organisations dépendant de l’ONU pour systématiquement diaboliser Israël, grâce à la majorité arabe automatique dont elle dispose et aux abstentions européennes, l’AP se met en porte à faux vis à vis des Accords d’Oslo, qui lui interdisent de tenter de résoudre le conflit en dehors de négociations directes.
6 – Yasser Arafat et Mahmud Abbas n’ont jamais accepté les propositions de paix faites par Israël
Arafat l’avait indiqué le 10 mai 1994, à la grande mosquée de Johannesburg, juste après avoir signé les accords d’Oslo. «Ce compromis n’a d’autre valeur que l’agrément accordé à la tribu Koraichi par le prophète Mahomet.» Autrement dit, tout accord avec Israël ne peut être que provisoire et avoir pour but sa disparition.
En août et septembre 2000, en réponse à la proposition de Ehud Barak de reconnaître un état Palestinien démilitarisé, sur 94% des territoires, avec Jérusalem Est pour capitale, et le partage des lieux saints, Yasser Arafat s’est enfui de Camp David, pour annoncer avec fierté à son peuple qu’il avait rejeté les pressions israéliennes et américaines. Résultat: la seconde indifada, avec son concert d’attentats terroristes et de représailles, faisant des milliers de victimes des deux cotés, et laissant à tout jamais deux peuples meurtris et méfiants.
Le successeur d’Arafat, considéré comme modéré comparativement à l’ancien chef terroriste, a également rejeté la proposition encore plus généreuse d’Ehud Olmert en 2006, qui lui aurait accordé le contrôle absolu de 98% des territoires, un droit au retour limité et le contrôle total du Mont du Temple, rebaptisé «Esplanade des mosquées». De fait, Mahmud Abbas n’a même jamais daigné répondre à Olmert, et s’en vante sous divers prétextes chaque fois qu’il en a l’occasion.
7 – Le retrait de Gaza a entraîné la prise de pouvoir du Hamas, et trois guerres meurtrières
Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.
La restitution du Sinaï à l’Egypte ayant abouti à un fragile accord de paix entre les deux pays, scrupuleusement respecté depuis, le Premier Ministre Ariel Sharon a voulu retenté l’expérience, en offrant l’intégralité de Gaza à l’Autorité Palestinienne en 2005, déracinant par la même occasion plus de 10,000 habitants juifs de la bande. L’idée était de faire de cette ancienne enclave égyptienne un nouveau Singapour, avec l’aide de la communauté internationale. Un coup d’état suivi d’une purge sanguinaire ont malheureusement conduit l’organisation terroriste Hamas au pouvoir. Les roquettes ont commencé de pleuvoir sur Israël, provoquant trois confrontations, en 2009, 2012 et 2014.
8 – L’Autorité Palestinienne voudrait obtenir en préalable à toute négociation l’intégralité de ce qui pourrait lui accordé en cas d’accord final
Mahmud Abbas le répète à l’envie. Toute négociation avec Israël doit être basée sur la création d’un Etat Palestinien dans les frontières de 67, avec Jérusalem pour capitale et une juste résolution du problème des réfugiés.
Autrement dit, en préalable à tout nouveau processus de paix, l’AP doit être garantie d’obtenir ce qu’elle souhaite, sans faire de son coté aucune concession.
Chaque fois qu’Israël s’insurge contre son intransigeance, l’AP l’accuse de détruire le processus de paix, ce qui la justifie d’avoir recour au terrorisme.
Ces huit points étant des faits incontestables, ont conduit l’actuelle administration américaine à reconsidérer son implication au Moyen Orient, après la visite expresse de Jason Greenblatt et Jared Kushner auprès des deux parties.
Mais la situation au Proche Orient s’affirmant de plus en plus volatile, un nouveau projet de processus plus global, impliquant les pays limitrophes semble se profiler à l’horizon.
Trump et ses conseillers, sans se ranger complètement du coté de la position israélienne, ont fini par comprendre qu’Israël n’a aucun intérêt à accepter une paix telle que définie par l’Autorité Palestinienne, et qui n’impliquerait pas la participation intégrale du monde arabe.
La confrontation décadaire pourrait bien de la sorte reprendre son identité de conflit Israelo-Arabe, duquel il ressortirait enfin un authentique projet de paix. Car on ne peut faire la paix qu’avec ses ennemis… dans leur ensemble et pas seulement avec la partie immergée de l’Iceberg.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Pierre Rehov. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.
Pas de negociations avec des terroristes. S’il n’ y avait pas eu les accords d’Oslo, nous n’en serions pas la. De plus en 67 les arabes de judee/Samarie etaient jordaniens il fallait les renvoyer en Jordanie.
Donc jamais d’etat dit palestinien. Pas de paix possible avec des assassins qui apprenent a tuer et a faire tuer avec le sacrifice du mouton dans des conditions horribles.
… la partie “émergée” et non la partie “immergée”…
aucune chance malheureusement avec des gens endoctrinés par des chefs savent
qu’un accord de paix signifierais automatiquement leur disparition ainsi que tous leurs avantages monétaire et autres.
J’ai comme l’impression qu’il existe un certain plan saoudien, “vivement applaudi” à l’époque par la fameuse “communauté internationale” et que celui-ci n’est pas trop différent des positions filastiniennes.
Mais puisque Trump a empoché de juteux contrats en Arabie Saoudite, it could be an option, couldn’t it … ?
C’est joli, “des négociations sans conditions préalables”, mais si Trump veut devenir celui qui a réussi (là où tout le monde a échoué, quel défi, what a challenge !), il faut donc qu’elles aboutissent – et alors quelles sont les conditions notoirement connues que les Arabes seraient prêts à lâcher, tout en sachant que Trump veut absolument y parvenir, question de prestige ?
Ce n’est pas quand l’islamisme s’est donné comme but d’islamiser le monde (l’Europe d’abord) que les Abou Abbas accepteront de faire la paix et reconnaitre Israël. Abou Abbas est dirigé par la Ligue Arabe et le but est clair depuis 69 ans. Ne comprend pas que celui qui ne veut pas comprendre!
Ce n’est pas quand l’islamisme s’est donné comme but d’islamiser le monde (l’Europe d’abord) que les Abou Abbas accepteront de faire la paix et reconnaitre Israël. Abou Abbas est dirigé par la Ligue Arabe et le but est clair depuis 69 ans. Ne comprend pas que celui qui ne veut pas comprendre!
(S’ IL Y A DOUBLON, L’article en est un.)
https://www.facebook.com/prageru/videos/1457248420984676/
Je ne veux pas faire de procès d’intention à Monsieur Rehov, mais les expressions “Si nombre d’exigences arabes sont négociables” et “laissant à tout jamais deux peuples meurtris et méfiants” démontrent une grande tolérance. Ce n’est pas toujours le cas parmi les Israélien qui ont souffert de la barbarie arabe. La vision qui devrait être la nôtre face à la vérité la plus simple est : qu’il ne peut y avoir d’exigences arabes que s’il y a une présence incongrue des Juifs sur leur terre, ce qui n’est pas le cas. Et deuxièmement, il n’y a pas deux peuples sur cette terre mais un seul, les autres sont des émigrés. Ce que l’histoire peut prouver aisément…
Comment negocier avec tes cerveaux atrophies par la haine, la jalousie, l’ignorance et le soleil!!!! et oui… le soleil cuit les cerveaux!!! mais soyons serieux.. David Bentata a une reponse… comment negocier avec ceux qui ne vous aiment pas et veulent vous detruire??? voila la vraie question! question intelligente! 2 solutions:
1.- ecouter les donneurs de lecons d’humanisme… et attendre 10 siecles pour que leurs cerveaux murissent et qu’ils deviennent humains, tolerants et aimants…
2.- la guerre est helas parfois le seul instrument pour arriver a la paix… Ne soyons pas plus roi que le roi… a moins que nous voulons attendre 10 siecles! Israel n’existera plus.
Nous trouvons sur internet… les milliers d’organisations anti-sionistes, anti-Semite, pays europeens, pays musulmans et pays non-alignees qui supportent tous les bobos des palestiniens.. la ligue arabe, la oci, la etc… leur objectif est ecrit noir sur blanc. ils sont une centaine de pays achetes et corrompus… voir le succes des bds, la montee de l’antisionisme… consequences d’un travail ardu aux nations unies dites nations prostituees… plus de 100 pays sont achetes par le petrole, l’or noir et l’argent de la drogue… l’or poudre blanche…
Comment negocier avec le 70% des pays qui soutiennent les palestiniens et veulent detruire Israel?
Diplomacie …. un grand OUI… avec le Temps… un grand OUI… Pacifiquement.. un grand OUI… pour l’eternite… un grand OUI.. pour les naifs… meme cerveau que les palestiniens… on tournera en rond… en fin de compte… et pourquoi pas???