Publié par Jean-Patrick Grumberg le 16 juillet 2017

Le Président français Emmanuel Macron a fait une déclaration importante que chacun doit conserver en mémoire sur l’antisionisme, à l’occasion du 75e anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv, ce dimanche 16 juillet, devant des rescapés de la rafle et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, visiblement très ému.

Emmanuel Macron a déclaré :

“Nous ne céderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme.”

La première partie de sa phrase, “nous ne céderons rien” ne rend pas hommage à la vérité, car la France vote constamment les résolutions antisionistes – donc antisémites – de l’UNESCO, cédant à l’antisionisme des Etats arabes, et le président lui-même utilise le vocabulaire qui nie les droits du peuple juif, lequel est destiné à rayer Israël des cartes. Macron parle d’occupation, de colonies, alors qu’il n’existe ni l’un ni l’autre, l’occupation étant le fait des deux peuples sur cette terre disputée, la colonisation étant un mythe, et le terme Cisjordanie est utilisé pour effacer le nom de la région, bien trop juif : Judée et Samarie.

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Intéressons-nous à la seconde partie, la plus importante.

Elle atteste de l’alignement tardif des intellectuels sur nos idées : c’est sur internet et nulle part ailleurs que nous avons martelé pendant des années que l’antisionisme est une nouvelle forme d’antisémitisme, et nous avons sur ce point (et sur d’autres) gagné la partie. Merci encore donc, au président Macron, merci à la fenêtre de liberté d’expression nouvelle qu’internet a procurée, et qui a signé la fin du monopole des médias.

Nous avons gagné la partie oui. Ce sont des sites internet d’opinion que le Decodex du Monde a marqué au fer rouge, comme Dreuz.info, qui ont permis à cette vérité de s’imposer. Les médias traditionnels, signalés fiables par le susdit outil de classement du Monde, n’ont jamais défendu ce point de vue. Au contraire, ils l’ont combattu, et je le répète car nous ne devons pas être avares de notre succès : ils ont perdu, nous avons gagné.

Je dois ajouter que si pour avancer des idées aussi essentielles pour la défense de la minorité la plus touchée par la violence et la haine, les juifs, nous devons être classés dans le rouge par le Decodex, ce classement est une médaille, et je la souhaite à tous les authentiques humanistes.

La Shoah n’a pas commencé avec les déportations mais avec les mots.

Les mots de l’antisionisme, si nous ne les avions pas dénoncés pour le venin antisémite qu’ils transmettent, auraient permis d’avancer dans la direction cherchée par ceux qui ont la haine des juifs :

  1. Faire accepter l’idée qu’Israël est responsable non seulement de cruauté, d’apartheid et de génocide contre le peuple palestinien (le seul génocide de l’histoire humaine dont les victimes sont plus nombreuses après le génocide qu’avant de l’avoir subi), mais de toutes les guerres de la région, voire du monde,
  2. En déduire que son élimination est une solution et non un crime, car elle permet de ramener la paix sur terre,
  3. Une fois Israël éliminé, les juifs sans patrie, installés dans une Europe antisémite et islamisée, redeviennent vulnérables. Je vous passe la suite.

Sur cette nouvelle forme d’antisémitisme qu’est l’antisionisme, le président Macron s’inscrit dans un courant de pensée qui a vu sa première manifestation officielle exprimée dans le rapport demandé par le ministre de l’Intérieur en 2004 sur le racisme et l’antisémitisme, le rapport Rufin, qui a le premier a constaté que :

“Parmi toutes les formes, subtiles, d’antisémitisme par procuration, il en est une qui doit être particulièrement distinguée car elle émerge depuis quelques années comme forme de discours dominant : c’est l’antisionisme radical”.

Les médias à l’époque avaient accusé l’auteur de vouloir limiter la liberté d’expression. Il n’existait alors aucun outil fiable pour distinguer le droit légitime à la critique d’Israël de l’antisionisme-antisémitisme.

Nathan Sharansky, j’en parle régulièrement, a comblé cette lacune avec son test 3D :

  • « D » comme Diabolisation. Quand l’Etat juif est diabolisé ; quand les actions d’Israël sont amplifiées dans des proportions démesurées ; quand des comparaisons sont faites entre les Israéliens et les nazis, et entre les camps palestiniens et Auschwitz – c’est de l’antisémitisme, et non une critique légitime d’Israël.
  • « D » comme Double standard. Quand la critique d’Israël est appliquée de façon sélective ; quand Israël est ciblé par les Nations unies pour ses supposées violations des droits de l’homme tandis que le comportement d’Etats connus pour leurs abus réels, comme la Chine, l’Iran, Cuba et la Syrie est ignoré ; quand l’organisation israélienne Magen David Adom [Etoile de David rouge], est la seule, parmi tous les services de secours du monde, dont l’adhésion à la Croix rouge internationale lui est refusée – c’est de l’antisémitisme.
  • « D » comme Délégitimation. Quand les droits fondamentaux d’Israël à exister, à lui et à aucun autre peuple au monde lui sont refusés – c’est aussi de l’antisémitisme.

Le Premier ministre Valls l’avait dit lui aussi.

Les médias l’ont critiqué.

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J’attends que les médias critiquent aussi le président Macron – ils trouveront les mots pour le faire et beaucoup ont déjà coupé cette partie de son discours – car Macron leur retire la liberté de manœuvre pour s’adonner à leur sport de politique étrangère favori : l’accusation d’Israël.

Parce que Macron rend mal à l’aise les antisémites, qui n’ont pas l’habitude d’agir à visage découvert, qu’ils se glissent à l’extrême gauche, chez les Verts, chez les journalistes, dans les rédactions, dans les syndicats surtout, les propos de Macron feront l’objet d’une outrance médiapartiste.

Conclusion

J’ai souvent écrit que si Jean-Marie Le Pen dit que le ciel est bleu, je ne vais pas hurler au fasciste. Je veux dire que quiconque n’est pas à même de saluer les propos courageux, importants et justes d’un homme politique parce qu’il n’est pas d’un bord que l’on soutient est psychorigide, et il devrait se trouver un bon psy, ou en changer.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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