Publié par Pierre Rehov le 17 juillet 2017

Le portrait sans concession d’une génération française fracturée

Ils sont nés au début des années 90. Certains se sont radicalisés, par communautarisme, par désoeuvrement, par recherche d’identité ou pour masquer leurs échecs personnels, et imposer leur propre réalité virtuelle par la violence.

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En réaction à cette « génération Dieudonné », d’autres formes de communautarisme ont vu le jour. Face aux « Jeunes des banlieues défavorisées » (que Bensousan appelait « Les territoires perdus de la République ) les adeptes de Zemmour, les lecteurs de Houellebecq, pour qui le mal se développe justement dans ces zones de shariah larvée, où la police elle-même n’ose plus entrer. Au final, les « propres sur eux », les habitants du pays des bisounours, que Devecchio appelle la « génération Mishéa », autrement dit la petite gauche bien pensante des manifs et des nuits debout, où tout le monde est invité sauf ceux qui pensent différemment d’eux.

Il faut reconnaître à Alexandre Devecchio, journaliste talentueux qui dirige depuis peu la rubrique Figarovox, le courage d’avoir été au devant de ces « nouveaux enfants du siècle » de cette jeunesse qui se cherche, se torture, en besoin d’identification et de rêve sinon de valeurs, pour les besoins d’un essai précis et exhaustif, disponible en libraires depuis la fin 2016.

Partisan du politiquement incorrect, j’ai été personnellement agréable surpris à la lecture de cet ouvrage dont le style léger et élégant vous fait glisser de page en page, et par l’extrême lucidité de son auteur.

Son enquête est magnifiquement documentée, résultat de mois, sinon d’années de travail de terrain. Ses analyses sont pointues, sans pathos, ses exemples et citations incontournables. Il y cite des auteurs de haut niveau, tels que François Xavier Bellamy, Mathieu Bocke-Coté, Boualem Sansal, Zémour, Houellebecq, Onfray, Finkielkraut, Kepel, et m’a même fait l’honneur de m’interroger sur mes connaissances en matières de psychopathologie terroriste.

Venez, comme lui, à la rencontre de ces jeunes désoeuvrés car défavorisés à moins que ce ne soit le contraire, et constatez leur hargne, leur refus de la société qui a pourtant accueilli leurs parents, mais dont ils ne sentent pas partie intégrante.

Faites le constat du danger qu’ils représentent, par leur identification à Daesh, au Hamas, par leur rejet de la Shoah, par leur antisémitisme larvé et leur ignorance de l’histoire. Inquiétez vous aussi des autres extrêmes, de celles qui voudraient bouter l’étranger hors de France, sans l’avoir bien défini, et qui fantasment sur le retour de la France parmi les grandes puissances.

Découvrez la relation a priori aberrante – et pourtant – entre nazisme et islamisme, la volonté de faire renaître la Oumma, la grande nation arabe, n’étant pas très éloignée des principes développés par Hitler, qui avait d’ailleurs la plus grande sympathie pour les Musulmans, et notamment le premier leader palestinien Hadj Amine Al Husseini.

La première qualité de cet essai est d’être totalement factuel, sans langue de bois, et d’explorer sans concession les différents excès auxquels la génération du nouveau siècle se livre ou voudrait se livrer.

Le regard de Devecchio éclaire sur les conséquences du « complexe occidental », pour citer le titre de l’essai d’un autre très grand auteur, Alexandre Del Valle. Fait de repentance et de lâche acceptation du discours de l’autre, au nom du relativisme moral et du politiquement correct, ce complexe ne serait-il pas le talon d’Achille d’une société, pourtant la plus libre et la plus équitable de tous les temps ? A quel moment la fragilité qu’il induit risque-t-elle de tout faire basculer ?

« Les nouveaux enfants du siècle » est une provocation, dans le sens où il conduit à la réflexion, quand d’autres lénifient.

Et si la presse de gauche, parfois, le critique hautainement, c’est sans doute parce que Devecchio tape là où ça fait mal. N’est-ce pas la gauche qui a conduit cette génération dans ce no man’s land des fausses révolutions ?

Un essai que tous les lecteurs de Dreuz.info devraient avoir sur leur table de chevet. Il apprendront beaucoup, mais surtout, liront un auteur à leur écoute qui leur parle vraiment.

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