Publié par Jean-Patrick Grumberg le 4 juillet 2017

Le département de la Sécurité intérieure du New Jersey a officiellement classé Antifa, une organisation issue des mouvances d’extrême gauche, comme “organisation terroriste nationale”.

“Les groupes Anti-fascistes, ou Antifa sont un mouvement qui se concentre sur des sujets comme le racisme, le sexisme et l’antisémitisme, ainsi que d’autres sentiments d’injustice,” explique en introduction le communiqué de l’Etat du New Jersey.

Communiqué du bureau du gouverneur du New Jersey :

“Les Antifa disent être opposés au “fascisme” au racisme et aux forces de police.

  • En décembre 2016, un groupe connu sous le nom d’Antifasciste Action-Nebraska a fait une campagne contre un membre important d’American Vanguard, une organisation suprémaciste blanche. Le groupe a publié son adresse personnelle sur plusieurs médias sociaux et collé des affiches sur le campus de l’université du Nebraska Omaha, demandant qu’il soit expulsé.
  • Le 28 mars, une rixe a éclaté entre des membres d’Antifa et des supporters du Président américain pendant un meeting politique à Seaside Heights (Ocean County). Comme ils avaient annoncé leur intervention, les forces de police avaient été en mesure d’éviter que les affrontements dégénèrent.

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Antifa et l’incitation à la violence contre les extrémistes de droite

  • Des affrontements violents entre les membres d’Antifa et les blancs suprémacistes — ainsi que des groupes paramilitaires —vont certainement continuer à se produire en raison de leur différences idéologiques et les capacités d’Antifa à s’organiser sur les réseaux sociaux. L’an passé, les groupes Antifa sont devenus très actifs partout aux Etats-Unis, employant une variété de méthodes pour perturber les manifestations.
  • Le 18 avril, après la manifestation pour la Journée de la liberté d’expression des patriotes à Berkeley, Californie — qui a dégénéré en affrontements violents —un membre d’Antifa écrivait ceci :

“Chaque nazi qui se fait défoncer est une victoire. Nous devons comprendre que ce genre de journées [la journée de la liberté d’expression des patriotes] va devenir de plus en plus courant, à moins que nous y mettions un point final une fois pour toutes.”

  • Le 29 mars, en réponse au post d’un Antifa sur un média social, une milice nationaliste publiait un article :

“Chaque fois que leur genre [Antifa] prend le pouvoir, la liberté individuelle, y compris la liberté de parole et de croyance, est brutalement supprimée.”

  • A partir de mars, la branche Antifa de Philadelphie a utilisé Facebook pour encourager ses sympathisants à perturber un événement pro-Trump “Make America Great Again” à Philadelphie, mobilisant 300 Antifa. Leur présence a contraint la police a annulé l’événement pour des raisons de sécurité.
  • En mai, un manuel expliquant comment former un groupe Antifa était publié sur un célèbre site internet anarchiste, et attira 13 500 vues.
  • Le 1er février, l’université de Californie Berkeley a annulé la conférence d’un auteur controversé suite à la présence d’environ une centaine de membres d’Antifa violents. En réponse, des extrémistes d’extrême droite ont organisé une manifestation pour la défense de la liberté d’expression, qui fut perturbée par les Antifa, qui déclenchèrent des bagarres, fit des blessés, et 10 personnes furent appréhendées.
  • De plus, le 15 avril, des Antifa et des extrémistes de droite se sont affrontés lors d’une manifestation, conduisant à 23 arrestations et 11 blessés.
  • Le 11 février, des membres de 211 Crew/211 Bootboys, un gang de blancs suprémacistes, ont été soupçonnés d’avoir attaqué deux frères dans un bar de New York City après avoir remarqué un “sticker des antifascistes de New York City” sur le dos du téléphone d’une des victimes, selon la police de New York.
  • En juin 2016, 300 contre-manifestants, y compris des anarchistes extrémismes, ont attaqué 25 membres du syndicat des Travailleurs traditionnels Blancs suprémacistes avec des couteaux, des bouteilles et des briques volés sur un chantier alors qu’ils manifestaient devant le Capitole de Sacramento, blessant 10 personnes.

Pour ces raisons, Antifa a été désigné comme “organisation terroriste nationale” par l’Etat du New Jersey. D’autres Etats suivront car une pétition a été déposée sur le site de la Maison-Blanche.

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Conclusion

les blancs suprémacistes me dégoûtent à part strictement égale que les communistes, les membres de BDS et les antisionistes

J’ai été frappé par plusieurs choses, depuis qu’Antifa existe.

  1. La première et la plus grave est qu’ils se présentent comme un rempart pour protéger la démocratie contre la barbarie fasciste et nazie, et leur comportement me fait craindre le type de société démocratique qu’ils imposeraient s’ils arrivaient au pouvoir.
  2. La seconde est que j’ai toujours trouvé très suspecte la bienveillance des médias – du fait de leur proximité idéologique – envers ces groupes extrêmement violents, et je dois reconnaître qu’aux Etats-Unis, pas un seul média n’a encore parlé de cette classification comme groupe terroriste, et cela m’intrigue car c’est le signe qu’ils ont peut-être glissé à l’extrême gauche.
  3. J’ai, ce n’est pas un secret, un dégoût profond pour les actions violentes, et personne ne me verra jamais soutenir aucune agression physique pour motif politique. A ce titre, alors qu’en France le mouvement Antifa est plus ancien qu’ici, j’ai été rassuré que des groupuscules violents d’extrême droite y aient été interdits, et choqué que des groupes Antifa aussi violents sinon plus n’aient pas eu la même destinée.
  4. Pour une parfaite compréhension, les blancs suprémacistes me dégoûtent à part strictement égale que les communistes, les Antifa, les membres de BDS et les antisionistes. Mais la démocratie repose sur notre capacité à respecter et faire respecter la liberté d’expression des pires déchets humains, à condition qu’ils ne déclenchent pas de violence et n’incitent pas à la violence. En ce sens, les blancs suprémacistes qui se contentent de diffuser sans violence et sans appeler à la violence leurs abjects messages racistes et antisémites, les antisionistes qui incitent à détester les juifs et décrivent Israël comme un Etat d’apartheid mais ne vont pas plus loin que les mots, ne doivent pas être confondus avec les groupes violents que sont les Antifa. Cela explique la classification d’Antifa en groupes terroristes, et pas des autres.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Source : njhomelandsecurity.gov/anarchist-extremists-antifa 

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