Publié par Magali Marc le 6 août 2017
Barack O. – James Comey – Robert Mueller

Aux dernières nouvelles, le procureur spécial, Robert Mueller, a formé un grand jury qui a le pouvoir de saisir des documents, d’appeler des responsables à témoigner sous serment et d’émettre un acte d’accusation s’il trouve des preuves d’activités criminelles.

Certains observateurs tels que Mark Levin, un rédacteur en chef conservateur, estiment que cette enquête – qui a débuté comme une enquête de contre-espionnage et n’a pas encore trouvé de preuves d’activités criminelles – est instrumentalisée par les Démocrates pour nuire politiquement au président Trump et préparer son éventuelle destitution, advenant que le Parti Démocrate prenne le contrôle du Congrès lors des élections législatives de novembre 2018. (Source Chris Pandolfo, 3 août, site de Conservative Review)

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Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit cette analyse de Wesley Pruden du Washington Times.

Les Avocats, les sorcières, les balais et le marécage

Wesley Pruden – The Washington Times – jeudi 3 août

On vient d’apprendre que Robert Mueller a élargi son enquête sur on-ne sait-quoi et a mis en place un grand jury pour inculper on-ne-sait-qui, une fois que lui et son équipe d’avocats dispendieux auront trouvé quelqu’un coupable de quelque-chose-mais-quoi à accuser.

En fait, il avait déjà un grand jury mis sur pied à Alexandria (en Virginie) depuis quelques mois pour enquêter sur Michael Flynn, le premier conseiller en sécurité nationale du Président. Mais traverser le Potomac, franchir les 10 milles (16 km) qui le sépare de la Capitale et affronter le trafic à Washington était au-dessus de ses forces.

Sans compter que les bons restaurants se situent au nord de la rivière Potomac et on ne peut pas demander à un avocat qui touche 500 $ de l’heure de prendre son déjeuner dans une gargote dont les tables sont dépourvues de nappe blanche.

Le nouveau grand jury, qui est déjà à l’œuvre depuis plusieurs semaines, est la preuve vivante que M. Mueller ne plaisante pas! Il tient très sérieusement à amener de riches clients aux avocats qui en ont bien besoin afin de recevoir des émoluments pendant des mois, voire des années.

M. Mueller a d’abord été chargé d’enquêter sur la question de savoir si les Russes avaient essayé d’influencer les élections présidentielles de 2016 en collusion avec Donald Trump ou avec ses aides de campagne.

D’autres ont essayé de trouver des preuves de cette «collusion», et pour autant que l’on sache, tous ont échoué.

Mais l’espoir fait vivre ceux qui persistent et ceux qui œuvrent dans la piété partisane.

Mettre sur pied un grand jury ne signifie pas toujours grand chose, et parfois ça peut même servir de couverture pour un procureur, spécial ou autre, qui ressent le besoin de prouver qu’il est très occupé même s’il ne l’est pas.

Le Président Trump a dit que M. Mueller est engagé dans une véritable « chasse aux sorcières », et tout le monde est d’accord qu’il n’y a pas de pénurie de sorcières qui hantent le marécage.

Parfois un procureur spécial – ou un « conseiller spécial », comme nous étions censés le nommer aux temps où nous étions plus tendres et plus gentils – peut réellement trouver une sorcière enfourchant son balai.

Pour mémoire, les Russes ont dit qu’ils ne font pas partie des sorcières.

M. Mueller a fait venir de Cheyenne des mercenaires qui arrivent en ville, prêts à en découdre. Jusqu’à présent, il en a fait venir 16, déguisés en avocats et capables de faire face à n’importe quel cow-boy de ce côté-ci de Shane (NDT: un western télévisé des années 60).

L’avocat du Président, le dénommé Ty Cobb, a prononcé les paroles qu’il fallait :

« La Maison-Blanche est en faveur de tout ce qui peut accélérer la conclusion équitable de cette enquête. La Maison-Blanche s’est engagée à coopérer pleinement avec M. Mueller ».

Les grands jurys ont la réputation redoutable de pouvoir inculper n’importe qui, même le fameux sandwich au jambon (alors imaginez si ce sont des cornichons à la Russe), mais un acte d’accusation n’est pas une condamnation.

Le procès et la condamnation sont le travail des jurys ordinaires, ceux du genre que Perry Mason avait le don d’embrouiller.

Les grands jurys peuvent en plus rendre leur cible misérable et distraite, même quand il s’agit d’un président. Cela même s’ils ne sont jamais invités à émettre un acte d’accusation.

On s’attend à ce que M. Mueller fasse bien plus que distraire M. Trump et rendre sa vie misérable.

Il est prévu, dans les mots de Lyndon B. Johnson à son époque, qu’il «cloue au mur cette peau de raton-laveur ».

Les critiques du président, qui salivent à la vue d’un hamburger sans viande, se prennent à imaginer le goût d’un steak de surlonge.

Peut-être que le nouveau grand jury livrera la marchandise.

« Nous y voyons un signe supplémentaire qu’une série de poursuites à long terme et à grande échelle sont envisagées par le conseiller spécial », a déclaré Stephen Walleck, professeur de droit à l’Université du Texas, au Wall Street Journal. « S’il y avait déjà un grand jury à Alexandrie enquêtant sur [M.] Flynn, il n’y aurait pas eu besoin de réinventer la roue pour le même gars. Cela montre que l’enquête est plus importante et plus étendue que celle concernant [M.] Flynn, et qu’elle sera peut-être plus substantielle ».

Ou peut être pas.

Thomas Zeno, qui a été procureur fédéral pendant trois décennies avant d’occuper un poste au puissant cabinet d’avocats de Washington, Squire Patton Boggs, a déclaré au Journal que le nouveau grand jury effectue de toute évidence une enquête « très vigoureuse » mais « cela ne signifie pas que [M. Mueller] va porter des accusations. Cela montre qu’il est très sérieux. Il ne le ferait pas s’il était sur le point d’arrêter. »

Il y a peu de chances que Mueller cesse son enquête. Un avocat spécial ambitieux peut faire payer un client pendant des années, et le gouvernement des États-Unis est le meilleur client de tous, car il s’agit d’un puits sans fond, une poule facile à plumer.

Mueller est inquiet à l’idée que le Président lui fasse ce qu’il a fait à Comey.

Le fait de licencier un procureur spécial, ou un avocat, pourrait être suicidaire pour un président, mais Donald Trump est imprévisible.

Sa base de soutiens, rétrécie ou non, est encore considérablement plus vaste que la base de tout autre homme politique en vue ces jours-ci.

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M. Mueller ne prend aucun risque. Il loge dans un repaire situé dans un lieu non divulgué, peut-être celui qu’utilisait Dick Cheney lorsqu’il était vice-président.

Il est prêt pour le long terme.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : traduction © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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