Publié par Pierre Rehov le 11 août 2017

Monsieur de Villepin, je n’ai jamais été ministre de l’Hexagone et je ne vis même plus en France, car, de même que des milliers de Juifs, je me suis senti dans l’obligation de m’exiler à cause de trop fréquents propos frisants l’antisémitisme, similaire à celui que vous avez eu le « bon goût » de publier récemment dans Figarovox.

Entre parenthèses, cette tribune démontre votre inculture concernant le conflit israélo-arabe, à moins qu’elle ne témoigne de votre sympathie pour les nombreux pays voyous avec lesquels une certaine partie du monde politique français se commet depuis trop longtemps.

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Car, contrairement à vous, j’ai la prétention de savoir de quoi je parle lorsque j’évoque le Moyen-Orient.

Ce papier, ce brûlot, cette infamie que vous avez fait insérer dans les pages du Figarovox et qui a pour titre « Lever la voix face au massacre » n’est que le reflet, hélas, de cet hypocrite attachement à la « politique arabe de la France » instaurée par le général de Gaulle alors qu’Israël, agressée de tous cotés avait, à la surprise générale, repoussé les armées d’invasion de quatre armées à but génocidaire.

Quel dommage, n’est-ce pas ? Nous n’en serions pas là si le génocide entamé par les nazis avait été perpétué par leur prolongation islamiste.

Les Juifs, pour ceux qui pensent comme vous, ne sont appréciés que lorsqu’ils restent dans leur rôle de victimes. Mais surtout pas quand ils disposent d’une armée.

Cette hypocrite pantalonnade, qui fait qu’une certaine France, incapable d’assumer son passé colonial ni de résister à l’envahissement progressif de ses anciens « colonisés » ne manque jamais une occasion de se ranger du côté des forces obscures et dictatoriales, vous a conduit à systématiquement prendre parti non pas pour les justes, mais pour les faibles, comme si la faiblesse était une vertu. Non pas pour le progrès, mais pour une culture rétrograde et oppressive. Comme si les progrès de l’occident étaient responsables de l’inculture et du fanatisme dans lesquels se complaisent une grande partie des pays musulmans. Non pas pour le bien des peuples, mais pour les mythes qu’ils ont construits. Comme si abandonner les Arabes de Palestine aux mains de leurs dictateurs corrompus était gage d’humanité.

Je ne citerai, pour exemple, que l’asile offert à l’Ayatollah Khomeiny, sans lequel la révolution islamiste iranienne n’aurait peut-être jamais eu lieu, et les obsèques nationales du terroriste Yasser Arafat, que le président Chirac considérait comme un ami. Mais n’est-ce pas le Général de Gaulle qui avait dit : « Les pays n’ont pas d’amis. Ils n’ont que des intérêts ».

Dans votre cas, vos intérêts et vos amitiés sont connus. Il suffit de regarder du côté du Qatar. Cela vous a conduit à fustiger le président Macron pour son amitié affirmée à Israël, dans cette tribune tellement biaisée que n’importe qui, un tant soit peu informé, peut la démonter point par point en un instant.

Étant justement n’importe qui, je vais m’autoriser à le faire.

Vous écrivez : « Lever la voix face au massacre qui est perpétré à Gaza, c’est aujourd’hui, je l’écris en conscience, un devoir pour la France ». Vos souteneurs qataris ont dû jubiler.

Tout d’abord, j’aimerais savoir : quand avez-vous été à Gaza pour la dernière fois ? Jamais, ce me semble, car, de mémoire, vous n’avez jamais mis les pieds, non plus, en Israël.

Si vous aviez visité cette enclave d’obscurantisme, chaudron du terrorisme, vous auriez pu constater que le nombre de camions qui traversent le passage d’Erez quotidiennement, transportant des tonnes d’aide humanitaire, varie entre quelques centaines et plusieurs milliers. Vous auriez vu, également, les hôtels et les voitures de luxe, les restaurants chics, les centres commerciaux débordant de denrées, réservés évidemment aux membres du Hamas, que vous respectez, car ils ont été élus.

Hitler aussi était venu au pouvoir par élection. Mais passons…

Il est vrai que les habitants de Gaza ne disposent plus que de trois ou quatre heures d’électricité par jour. Remerciez pour cela Mahmud Abbas, qui a doublé le prix des carburants qu’il fournit au Hamas, et au Hamas lui même qui, parmi les 30% de roquettes visant la population civile israélienne, mais tombées à l’intérieur de Gaza, a trouvé le moyen de détruire une de ses centrales. Il est rare que tant de bêtise soit associée à un tel niveau de haine criminelle. Mais bon. Encore une fois, ils ont été élus, n’est-ce pas ?

Toujours concernant le « Massacre de Gaza » puis-je me permettre de vous conseiller de visionner mon film « Crimes de guerre à Gaza » (vimeo.com) dans lequel des Palestiniens expliquent, depuis les décombres, qu’Israël avait tout fait pour les prévenir des bombardements à venir, par tous moyens possibles et imaginables, mais que le Hamas, non content de s’être livré à des exécutions sommaires et de détourner l’aide humanitaire à son profit, pour creuser des tunnels d’attaques et construire des roquettes destinées à la population civile israélienne, a empêché, aussi souvent que possible, sa propre population de se mettre à l’abri.

Vous voulez « lever le voile sur les mensonges, les omissions et les demi-vérités » ? Que voilà une noble initiative, s’il s’agissait, effectivement, de dévoiler enfin les causes profondes du conflit. Mais votre parti-pris évident, essentiellement nourri de ce paternalisme et de cette arrogance qui avaient conduit en son temps Jacques Chirac à mettre en scène son petit « coup de gueule » à Jérusalem, ne pourrait, s’il avait le moindre effet sur la scène internationale, que prolonger ce conflit douloureux.

Les causes sont bien connues par ceux qui, comme moi, vont sur le terrain, et ne se contentent pas de lire les dépêches de l’AFP (dont une grande part du chiffre d’affaires est réalisé par les dictatures arabes ) ou d’écouter Charles Enderlin, quand il sévissait à France 2 et nous abreuvait de nouvelles, parfois vraies du bout des lèvres, ou totalement fausses, comme la pseudo mort du petit Mohammed sous des balles israéliennes qui n’ont jamais été tirées.

Un article que j’ai eu l’honneur de publier dans la même rubrique de Figarovox les énumère (lefigaro.fr/vox). Mais je peux les résumer.

Tout d’abord, aucun leader palestinien, depuis le nazi Hadj Amine Al Husseini, jusqu’au négationniste Mahmud Abbas, en passant par l’inventeur du terrorisme moderne, Yasser Arafat, n’a jamais accepté l’existence de l’État d’Israël – là où vous voyez un conflit territorial, ne s’exerce en fait que le fanatisme religieux, issu de la haine ancestrale des islamistes pour les Juifs. À ce sujet, je vous recommande, si votre emploi du temps chargé vous le permet, de lire le Coran.

Qu’il s’agisse d’approuver le partage de ce qui restait de la Palestine mandataire en 1948, de récupérer les territoires libérés par Israël de l’occupation jordanienne et égyptienne en échange de la paix en 1967, d’accepter l’offre généreuse de Ehud Barak en 2000, ou celle de Ehud Olmert en 2007, les Arabes de Palestine, pour citer Golda Meir, « n’ont jamais manqué l’occasion de manquer une opportunité ».

Vous accusez Israël avec une rage contenue qui transparaît de chacune de vos lignes, au point d’entrer en fureur contre le fait qu’aucune enquête pour « crimes de guerre » ne soit encore ouverte contre les leaders et les soldats de l’état hébreu. Vous parlez d’intervention de l’ONU.

L’ONU ? Le « machin » comme l’appelait le général de Gaulle. Cette entité nuisible et totalement dépassée, car détournée de sa fonction première par les majorités arabes automatiques, qui s’acharne sur Israël dix fois plus que sur n’importe dictature, y compris la Corée du Nord et l’Iran ? L’ONU dont la mission au Liban est d’empêcher le Hezbollah de s’armer et qui a pourtant laissé passer des centaines de milliers de roquettes, sans jamais intervenir. Ou l’ONU responsable d’avoir créé l’UNWRA, cet avatar maléfique qui perpétue le sort des descendants des réfugiés arabes ayant fui la zone de conflit en 1948, tandis qu’un million de Juifs étaient chassés des pays musulmans, sans obtenir la moindre compensation ?

Pourquoi ne pas faire intervenir l’Iran, directement, tant que vous y êtes. Ou quelque mouvement néonazi ?

Ils auront la même neutralité.

J’ai beau chercher, je ne trouve pas de propos aussi virulents venant de votre part, à l’encontre de la Russie concernant l’Ukraine, de la Chine concernant le Tibet, de la Turquie pour son occupation du nord de Chypre, du Maroc pour le Sahara occidental, du Pakistan concernant le Cachemire et tant d’autres. Et pourtant, ces populations occupées n’ont jamais, contrairement aux Palestiniens, recours au terrorisme.

C’est ce que l’on appelle une indignation sélective. Et une volonté paternaliste de régler le problème.

Je vous rassure tout de suite. Cela n’aura pas lieu. Et votre petite tribune, quoique joliment rédigée, n’aura d’autre effet que vous attirer la sympathie de tous les antisionistes francophones.

Comme l’a si justement souligné le président Macron, l’antisionisme d’aujourd’hui, auquel vos actions ont toujours démontré que vous vous ralliez, n’est que l’expression politiquement correcte de l’antisémitisme.

Il n’y aurait pas, selon vous, « de partenaire en Palestine, car les partisans de la paix ont été méthodiquement marginalisés par la stratégie du gouvernement d’Israël ? »

Mais qui étaient ces partenaires ? Mahmud Abbas, auteur d’une thèse négationniste publiée à Moscou et responsable de plus d’un attentat terroriste avant 1967 ? Ce même Mahmud Abbas qui continue de consacrer une partie de l’aide internationale aux salaires des terroristes arrêtés par Israël et à leur famille en fonction de l’importance des crimes qu’ils ont commis ? Plus grand le nombre de Juifs innocents massacrés, plus important le salaire… Ce Mahmud Abbas qui n’a jamais manqué une occasion de bafouer les accords pris avec Israël ? Qui se sert de la scène internationale pour refuser de retourner à la table de négociation, car, grâce à l’Europe, il pense pouvoir obtenir tout ce qu’il souhaite sans faire la moindre concession ?

Pourquoi voulez-vous que ce parrain mafieux accepte d’entrer en négociation quand sa position, avec l’appui de gens tels que vous, l’autorise à recevoir des milliards de dollars sans prendre la moindre responsabilité ?

Quoiqu’il advienne, c’est toujours la faute d’Israël.

En d’autres temps, c’était la faute des Juifs. Mahmud Abbas a ceci de commun avec les antisémites de tout temps qu’il perpétue des mythes abjects, tel que celui de l’empoisonnement des puits, le protocole des sages de Sion, et les crimes rituels, voire les viols, auxquels se livreraient les Israéliens.

Si vous l’ignoriez, je vous recommande de vous rendre sur Palestinian Media Watch et sur MEMRI, deux sites qui se contentent de reprendre les informations émises dans le monde arabe, notamment sur leurs télévisions, et de les traduire. Vous y entendrez Abbas et ses sbires, accuser Israël de tous les maux, la plupart inventés de toutes pièces, dans le but évident de maintenir en cohésion leur peuple en devenir. Un terroriste, selon l’Autorité palestinienne, est un « martyr ». De quoi faire rêver, prendre son couteau, et aller égorger une jeune femme endormie dans son lit, comme cela s’est produit il n’y a pas si longtemps. Vous avez raison sur un point d’ailleurs : il faut arrêter le massacre. Le massacre des enfants juifs par les terroristes palestiniens.

Les organisations d’extrême gauche israéliennes, telles que Breaking The Silence, à laquelle vous vous référez forcément lorsque vous faites allusion à ces « nombreux officiers et soldats israéliens écœurés par le rôle qu’on leur a fait jouer », sont en grande partie financées par l’Union européenne. Ne vous étonnez donc pas si cette organisation, traître à sa nation en temps de guerre, prétend recueillir des témoignages anonymes afin que vous et vos semblables puissiez considérer Israël comme un pays voyou.

Mais venez-donc nous rendre visite, Monsieur de Villepin. Je vous invite. Ne vous contentez pas de regarder la télévision.

Vous apprendriez beaucoup de choses si, comme moi, vous aviez passé du temps avec les soldats et les officiers de l’armée israélienne. Si, comme moi, vous aviez parmi vos amis des Palestiniens authentiquement voués à la paix, tel que Bassem Eid, dont l’organisation humanitaire était financée par l’Union européenne tant qu’elle soulignait les erreurs d’Israël, mais qui ne reçoit plus aucune aide depuis qu’elle témoigne des exactions de l’Autorité Palestinienne contre les minorités chrétiennes, contre les journalistes, contre les voix pacifiques et donc critiques de la forme dictatoriale de son exercice du pouvoir.

À ce sujet, puisque vous semblez tellement attaché au caractère démocratique que confère à une nation, fut-elle en devenir, l’élection de son gouvernement, vous souvenez-vous qu’Abbas n’a été élu en 2005 que pour 4 ans ?

Autrement dit, le dictateur qui tient les Territoires Palestiniens sous son joug n’a plus aucune légitimité depuis huit ans.

Mais tout cela, vous ne le prenez pas, et ne le prendrez jamais en considération. Cela risquerait de peiner vos amis du Qatar, qui soutiennent le terrorisme palestinien depuis des décennies.

Et puis, ne faisant pas partie du gouvernement d’Emmanuel Macron, n’êtes-vous pas contraint de vous ranger désormais du côté de l’opposition ?
Ce faisant, rien n’est plus simple que de prendre, une fois de plus, Israël comme cible. Cet Israël dont vous avez écrit qu’il n’était qu’une parenthèse de l’histoire.

À cela, faute d’avoir été un ministre convenable, vous excellez.

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