Publié par Oksana Zvirynska le 16 août 2017
James Damore entre deux collègues

Google est une entreprise au pouvoir et à la puissance phénoménale. Google emploie 72 000 personnes, et a développé une culture interne très progressiste. Elle vient de licencier une personne qui ne pensait pas comme la culture Google le veut.

Cela suppose deux choses :

  1. soit la culture progressiste qui grandit à gauche est totalitaire au point qu’elle ne peut pas supporter en son sein 1 voix dissonante sur 72 000,
  2. ou que, malgré sa surpuissance et ses 72 000 employés, ses dirigeants ressentent consciemment (ou inconsciemment) que l’idéologie que Google impose est d’une telle fragilité, qu’une seule personne pourrait la mettre en danger voire la faire voler en éclat. En tous cas la remettre sérieusement en question.

Dans les deux cas, les personnes éprises de liberté de pensée et d’expression – et elles sont moins nombreuses que l’on pourrait l’imaginer – doivent méditer le cas de James Damore.

Jean-Patrick Grumberg

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James Damore est cet ingénieur de chez Google qui a publié un manifeste exprimant en toute bonne foi les différences entre les hommes et les femmes dans le secteur technologique, et dont les réflexions ont été jugées intolérables par la «chambre d’écho idéologique» de Google.

 

Par James Damore

Le 11 août 2017 15:54

Comment Google, la société qui embauche les personnes les plus intelligentes du monde, peut-elle rester aussi idéologiquement intolérante

“J’ai été renvoyé par Google lundi dernier pour un document que j’ai rédigé et diffusé dans le cadre de notre société où j’ai soulevé des questions concernant les tabous culturels et la façon dont ils nuisent à nos réflexions sur la diversité des sexes au sein de la société et dans le secteur technologique au sens large.

J’ai affirmé qu’au moins certaines des différences entre les hommes et les femmes dans le secteur technologique pourraient être attribuées à des différences biologiques (et, oui, je l’ai dit que le sexisme contre les femmes était aussi un des facteurs).

Le PDG de Google, Sundar Pichai, a déclaré que certaines parties de ma déclaration violaient le code de conduite de la société et «franchissaient la ligne rouge en perpétuant les stéréotypes sexistes nuisibles sur notre lieu de travail.»

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Mon document de 10 pages énonçait les idées que je considérais comme des arguments raisonnés, bien étudiés et de bonne foi, mais comme je l’ai indiqué, le point de vue que je défends est généralement banni chez Google en raison de la «chambre d’écho idéologique» de l’entreprise.

Ironie : mon renvoi par Google confirme strictement et en tous points ce que j’affirme.

Comment Google, la société qui embauche les personnes les plus intelligentes du monde, peut-elle rester aussi idéologiquement intolérante aux débats scientifiques et aux arguments raisonnés ?

Nous avons tous des préférences morales et des convictions à propos de comment le monde est et devrait être. Avoir des idées controversées peut être douloureux, et nous avons tendance à éviter les personnes ayant des valeurs différentes, et à communiquer avec celles qui partagent nos valeurs.

Cette auto-ségrégation est devenue beaucoup plus puissante au cours des dernières décennies.

Nous sommes plus mobiles et nous pouvons chercher notre place dans de différentes communautés ; nous attendons plus longtemps avant de trouver et choisir le bon compagnon ; et nous passons une grande partie de notre temps dans un monde numérique personnalisé pour y retrouver nos points de vue.

Google est une chambre d’écho particulièrement intense car elle se trouve au milieu de la Silicon Valley et c’est un lieu de travail très vaste.

Avec la nourriture gratuite, ses dazibaos interne et ses réunions hebdomadaires à l’échelle de l’entreprise, Google prend une grande partie de la vie de ses employés. Certains vivent même sur le campus. Pour plusieurs personnes ici, y compris moi-même, travailler chez Google est une partie importante de leur identité, presque comme un culte avec ses propres dirigeants et ses saints où tout le monde croit réellement respecter le slogan sacré «Ne sois pas méchant» [et Damore a subi la plus méchante des sanctions : limogé parce qu’il pense par lui-même et non comme Google pense et veut qu’on pense]. 

Les chambres d’écho d’une idéologie unique se maintiennent chez Google en créant un esprit unifié et en limitant les conversations et le débat à l’intérieur de limites strictes. Comme l’a déjà observé Noam Chomsky, «la manière intelligente de garder les gens passifs et obéissants consiste à limiter strictement le spectre de l’opinion acceptable, et permettre un débat très dynamique dans les limites de ce spectre».

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : traduction © Oksana Zvirynska pour Dreuz.info.

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