Publié par Magali Marc le 22 août 2017

 

“ISIS aussi détruit les statues, monsieur le maire Krewson”

Une statue de Christophe Colomb vieille de 200 ans a été démolie le 21 août à Baltimore par des hommes en cagoules.

« Les monuments racistes élevés à la mémoire de propriétaires d’esclaves me dérangent » a prétendu l’un d’eux. Ce geste est célébré sur YouTube comme un acte de résistance populaire contre les Suprématistes blancs. Le conseil municipal de Baltimore a voté la semaine dernière en faveur du démantèlement des monuments confédérés de la ville.

C’est la nouvelle bataille des Démocrates qui veulent abattre Trump en encourageant la démolition des monuments et statues susceptibles de rappeler un tant soit peu la domination des «blancs» en Amérique.

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Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit cet article de Wesley Pruden* du Washington Times, qui explique avec humour où en sont les Démocrates après six mois de présidence de Trump.

Les Démocrates se cherchent encore des causes perdues

Wesley Pruden, Washington Times, 17 août

Aux armes! Les confédérés arrivent! Les confédérés arrivent!

Les éclaireurs de l’Union ont déjà découvert Robert E. Lee aux portes de la ville, alignant l’artillerie du vaillant Pelham prête à ouvrir le feu. Stonewall Jackson et Jeb Stuart devraient arriver par un train de nuit de la Vallée de Shenandoah.

Pas depuis Manassas, lorsque les armées yankees en déroute ont fui le champ de bataille dans une panique aveugle, après avoir été battus lors de ce premier épisode de la Cruelle Guerre d’Agression des armées nordiques, la Capitale a t-elle été paralysée par une telle peur.

Cette fois, ce n’était qu’une armée de marbre, mais les hommes de marbre paraissent dangereux quand ils ont en face d’eux un ennemi faible et fatigué de se battre.

Les villes, les comtés et les États dans tout le pays ont retiré leurs statues de Sudistes depuis plusieurs jours – pas plus courageux qu’il faut, les gens de Baltimore ont préféré attendre qu’il fasse nuit pour commettre l’irréparable – tout cela dans l’espoir d’être épargnés par la colère des régiments de bronze et de marbre.

Les Californiens ont parcouru les cimetières afin de trouver des traces de l’insurrection et en ont enfin trouvées – nulle part ailleurs qu’à Hollywood !

Peut-être que les corps seront déterrés la semaine prochaine, lorsque les restes pourront être fouettés et finir à la décharge municipale ?

C’étaient les tombes de Confédérés exilés de leurs anciens États sudistes allant de la Virginie au Texas qui se sont rendus dans la douce Californie pour y écouler paisiblement leurs derniers jours, et mourir sur une terre étrangère, oubliés de tous.

Les chercheurs ont trouvé une plaque, couverte de mousse et de terre, identifiant ceux qui y dormaient.

La plaque en question, bien que n’étant pas un trophée aussi prestigieux que les statues de Lee ou de Jackson, a néanmoins été enlevée pour prix de ce dur combat avec les morts.

Le Los Angeles Times rapporte que « les corps ne seront pas déterrés ». En tout cas, pas tout de suite.

Peut-être le seront-ils la semaine prochaine, lorsque les restes pourront être fouettés et finir à la décharge municipale.

De retour parmi les vivants, vous pourriez penser que les Démocrates seraient au septième ciel, ivres de la perspective de pouvoir finalement tuer Donald Trump. Métaphoriquement parlant, bien sûr, (pensons-nous…)

Mais des mois de malaise – ce que les Français appellent « ennui », ou lassitude par manque d’excitation – ont fait des ravages sur la collecte de fonds démocratique.

Même avec la perspective d’avoir un candidat démocrate fascinant en 2020, quelqu’un comme Elizabeth Warren, Maxine Waters, Bernie Sanders ou même Hillary sortie des boules à mites pour une troisième tentative, les collecteurs de fonds du Parti Démocrate disent que les donateurs habituels sont fatigués.

Jeter son bon argent par les fenêtres, même pour faire concurrence à Donald Trump, ne semble pas susciter l’enthousiasme dans les lieux où logent les gros donateurs.

Les cibles pour les courses au Congrès de l’an prochain semblent plus intéressantes, mais seulement à Washington, ou dans les autres lieux où vivent les organisations de consultants de campagne électorale.

Les chiffres bruts suffisent à alarmer les plus résolument optimistes et leurs amis :

  • Le Comité national démocrate a recueilli 38 millions de dollars au premier semestre de cette année, et même si cela semble beaucoup, les Républicains, eux, ont collecté à peu près deux fois plus, soit 75 millions de dollars.
  • À la fin du mois de juin, les Républicains n’avaient aucune dette et 45 millions de dollars en banque.
  • Les Démocrates avaient seulement 7 millions de dollars en banque et 3 millions de dettes. « Nous devrions vraiment leur donner des coups de pied dans [l’arrière-train] », a déclaré vulgairement un donateur des Démocrates au quotidien politique The Hill de Washington.

Si les Républicains sont embarrassés par les Républicains qui trébuchent au Congrès et par la lutte continue de Donald Trump contre sa maladie du «foot in the mouth» [mettre les pieds dans le plat], les Démocrates, eux, ne peuvent qu’imiter la misère de Casey Stengel quand gérait les Mets de New York au cours de leur année inaugurale, qu’ils ne gagnaient jamais, et encaissaient des défaites spectaculaires et recevaient cette critique : « Y a t-il quelqu’un qui sait jouer à ce jeu?».

Mais le montant des collectes de fonds ne dit pas tout.

Mitch McConnell ne semble pas trouver le moyen de faire marcher au pas ses sénateurs, ce qui permet à John McCain (qui rêve de redevenir le Républicain favori des médias traditionnels), et à quelques-autres, de coopérer avec les Démocrates, faisant revivre la célèbre phrase de campagne de Harry Truman concernant ce « Congrès qui ne fout rien », et apposant fermement cette étiquette au parti qui a proposé une fois dans le passé, John McCain à la présidence.

Le président Trump est peut-être devenu une pinata républicaine, invitant chacun à le frapper. Il n’en continue pas moins à attirer les foules et l’argent, à la fois des gros et des petits donateurs.

Ses cotes d’approbation arrivent juste en dessous de 40%, mais ce sont les 40% les plus fidèles qu’on puisse trouver.

Il a recueilli 10 millions de dollars pour sa réélection lors d’une levé de fonds à son hôtel de Washington cet été, et le Comité national républicain continue de dépasser les Démocrates pour ce qui est des dons des petits donateurs – dons de moins de 200 dollars – et ce par une grande marge.

Les Démocrates, avec l’aide non seulement des médias, mais aussi des Républicains de l’establishment qui n’ont toujours pas digéré novembre 2016, comptent maintenant sur les contre-attaques autour de l’émeute de Charlottesville pour réussir enfin ce que [l’enquêteur spécial chargé de la collusion avec les Russes] Robert Mueller devait réaliser hier.

Mais tuer des Confédérés déjà morts ne les aidera pas non plus.

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Les Démocrates qui sont tentés de se trouver une cause perdue, devraient chercher ailleurs. Bernie Sanders ou Pocahontas [Pocahontas est le nom que Trump a donné à Elizabeth Warren, une des plus célèbres sénatrices démocrate américaine, très à gauche, qui un jour a menti en s’inventant des racines américaines indiennes ethniques pour jouer la carte de la division raciale lors d’élections, et le mensonge a été rapidement débunké] sur un cheval de bronze n’enthousiasment plus personne.

* Wesley Pruden est rédacteur en chef émérite du Washington Times.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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