Publié par Daniel Frédéric Gandus le 31 août 2017

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Avant les détecteurs de métaux, des caméras étaient déjà présentes, mais seulement dans les lieux considérés comme les seuls stratégiques de la vieille ville, et certains recoins qui échappent à la surveillance à vue d’oeil, mais pas vraiment dans les rues commerçantes.

De nouvelles caméras supplémentaires furent installées très tardivement et seulement après une nouvelle attaque, celle du 3 octobre 2015 dans la vieille ville de Jérusalem contre un couple et son bébé.

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Lorsque la femme juive a demandé aux commerçants musulmans de l’aide face au terroriste, les commerçants lui ont craché dessus pour toute réponse, tandis que son mari gisait mort au sol après avoir été poignardé et que le jeune terroriste tenta aussi de tuer le bébé.

Précisons ici ce qu’est l’éternel problème d’Israël face aux falestiniens :

Depuis près de 40 ans, en dehors de certains moments où Israël ne pouvait pas rester sans rien faire face à la colère après un attentat, Israël passe son temps à réagir plutôt qu’à agir ou à prévenir (même si vu de l’extérieur et tel que rapporté par les médias, Israël donne une impression de puissance et de force de dissuasion).

À la différence de l’époque d’Entebbe, Israël traite aujourd’hui les terroristes comme des criminels de droit commun et non comme des ennemis de l’Etat.

Tout ceci fait que beaucoup ne comprennent pas pourquoi Israël sait mieux réussir ses actions à l’étranger qu’en son sein. Israël étant à la pointe de l’anti-terrorisme ailleurs dans le monde.

Ceci est une preuve de plus que le problème d’Israël comporte un volet psychologique qui n’est absolument pas géré, car il est lui-même inconscient, là où se rencontrent psychanalyse et politique, et je l’expliquerai plus en détail dans un article plus long.

Il faut rappeler aussi l’erreur fatale par laquelle Israël avait remis, après la réunification de Jérusalem en 1967, la gestion du lieu au Waqf géré par la Jordanie – parce qu’Israël craint terriblement les défis symboliques et refuse de gérer les aspects religieux-, sans comprendre l’enjeu de souveraineté majeur du Mont du Temple.

Mais pour revenir aux caméras ajoutées en 2015, il faut savoir qu’a été établi un accord avec la Jordanie pour que le lieu d’enregistrement et le stockage des images du Mont du Temple soit en Jordanie.

Ce qui est encore une erreur parce qu’en cas d’attaque, la Jordanie peut à tout moment, sous un prétexte ou un autre, refuser de donner les enregistrements ou en couper certaines parties et refaire le montage.

Si on a cependant pu filmer les terroristes sortant de la mosquée pour attaquer, et qu’on les voit auparavant déposer leurs armes dans la même mosquée, c’est grâce à une caméra indépendante du traité Israélo-Jordanien qui appartient à la police d’Israël, et donc les images de cette caméra lui appartiennent aussi.

Ceci prouve qu’à notre époque du tout-média, il n’y a pas de souveraineté effective d’un Etat sans qu’il possède ses propres moyens d’émission-réception préservés au-delà de tout accord avec une tierce entité (dans le même ordre d’idée, Israël laisse imprudemment certaines technologies être rachetées par d’autres pays sous prétexte qu’il s’agit de contrats privés).

Israël prend seulement maintenant conscience de ce problème.

Ceci permet aussi de mieux comprendre les attaques contre Netanyahou, lequel agit seulement par réactions, cependant qu’une part de ces critiques sont purement politicardes (elles viennent principalement de l’ancien ministre de la Défense de gauche Ehud Barak, qui fut le responsable de l’évacuation du Gush Katif sur le terrain, et qui a imposé une formation secrète aux policiers : ils avaient subi un training très spécial de désensibilisation à la souffrance des populations civiles afin que ceux-ci les jettent sans résistance hors de leurs maisons – car il faut savoir aussi qu’Israël étant un très petit pays, il y a forcément quelqu’un à l’autre bout du pays que vous connaissez ou qui a croisé votre vie, et c’est ainsi d’ailleurs qu’une soldate avait fondue en larmes quand elle a réalisé qu’elle était en train de virer de sa maison un membre de sa famille éloignée).

En fait, Benjamin Netanyahou a passé les années du mandat Obama dans un stress permanent, devant déjouer de nombreuses manoeuvres de l’administration de l’ancien Président américain contre Israël. Et Netanyahou, malgré la bonne nouvelle de l’ère Trump, n’a toujours pas vraiment décompressé de ces huit très difficiles années pendant lesquelles Obama a, par exemple, fait stopper la livraison des missiles US Hellfire destructeurs de tunnels en pleine guerre de Gaza.

C’est la raison pour laquelle le Premier ministre israélien se fait accommodant, en plus d’avoir écouté une analyse faussée qui provient des chefs militaires (majoritairement de gauche) et de certains milieux du renseignement selon lesquels ne pas céder au chantage par lequel les falestiniens menacent de ne plus venir prier, entraînerait un embrasement régional contre Israël.

Le milieu sécuritaire, c’est bien connu, manque de formation aux enjeux psychologiques (à part le profiling) et ne sait pas comment réagir face à l’art typiquement oriental de la menace et de l’exagération.

Or, face à la psychologie islamique, c’est si l’on cède à la menace que l’on aura plus de problèmes et non pas l’inverse.

Par ailleurs, Netanyahou a demandé à Trump quelle marge de manœuvre celui-ci lui laisserait pour gérer cette affaire, en plus de lui demander de calmer Mahmud Abbas et le roi de Jordanie.

Le président Trump a donné les coups de fil demandés et lui a laissé carte blanche, car il estime, avec raison, que c’est un problème de sécurité intérieure et il fait confiance à Netanyahu pour le gérer.

Mais le roi de Jordanie a soutenu Abbas dans sa surenchère à la victimisation des terroristes et a donc exigé le retrait des détecteurs de métaux supposés être une « humiliation » pour les fidèles musulmans, ceci, alors même que toute sa sécurité personnelle est assurée, secrètement et au nom de la stabilité régionale, par Israël, car sa légitimité a toujours été mise en doute au sein du « peuple jordanien », composé en grande majorité de « falestiniens d’origine » (qui en vérité furent eux-mêmes des déplacés de l’Empire Ottoman, à part les Bédouins qui peuvent revendiquer une présence presque aussi continue que les Juifs sur cette terre depuis des millénaires – mais les Bédouins n’ont rien à voir avec les « Falestiniens » qu’ils méprisent).

La Jordanie compte ses habituelles multiples factions et sectes qui divisent l’Islam comme en tous lieux où l’on trouve cette religion, ce qui rend son pouvoir aussi fragile que celui de Bashar Al Assad (qui, lui, relève de la minorité alaouite).

Personne ne sait que la sécurité personnelle du roi de Jordanie est assurée par Israël – qui par le passé a aussi sauvé son père de ses ennemis politiques -, ce qui ne l’empêche absolument pas de tout faire pour nuire à Israël.

De la même manière, mais dans une version moins grave, plusieurs éléments de la configuration sécuritaire au service du roi du Maroc sont liés à Israël, et les Jeeps spécialement équipées de son service de sécurité proviennent aussi d’Israël.

Ceci n’empêche pas le roi du Maroc de financer des lobbies au coeur même de Jérusalem pour s’emparer de terres et les islamiser, notamment les lieux de la vieille Jérusalem et du Mont du Temple.

Dans le même ordre des choses, c’est depuis plusieurs générations que la sécurité personnelle des chefs d’État du Yémen est assurée par Israël, alors même que les Juifs ne peuvent plus y vivre pour d’évidentes raisons sécuritaires.

Ces Etats n’avoueront jamais clairement cet état de fait, ne serait-ce qu’au nom de la sacro-sainte haine d’Israël censée unifier le monde arabe et détourner les colères du peuple contre le chef de l’État vers la bête sacrificielle permanente qu’est pour eux Israël.

Pour en revenir au Mont du Temple lui-même, il est prévu d’y installer des caméras dites intelligentes qui identifient les visages des terroristes déjà inclus dans les bases de données. Il faut espérer que cette fois-ci, Israël n’acceptera pas que les bandes soient d’abord visionnées par la Jordanie en cas de problème, mais qu’il trouve le courage d’imposer ses propres priorités sécuritaires.

Bien que l’on puisse être agacés par les ‘points aveugles’ d’Israël protégeant ses ennemis, Il faut sans doute aussi tenir compte du fait qu’Israël est ainsi dans une meilleure position en assurant la sécurité de ces ennemis là, car cela lui permet d’évaluer certaines situations ; avantage qu’il n’aurait pas s’il s’en tenait éloigné.

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