Dans le monde catholique, Calvin est connu comme un réformateur déterminant, autant dans l’histoire genevoise, européenne, que dans celle de contrées plus lointaines, comme les Etats-Unis, et l’Afrique.
Mais le réformateur genevois est encore largement perçu en négatif. Les controverses concernent, on s’en doute, la question des sacrements, du ministère pastoral, et la régulation de l’autorité ecclésiale.
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Certes, nous sommes aujourd’hui dans l’après-concile Vatican II, et nombre des abus que dénonçait Calvin ayant été reconnus, des changements considérables sont intervenus dans la pratique de l’Eglise de Rome.
Il est clair que – d’un point de vue strictement catholique – Luther et Calvin ont fait émerger une contre-Eglise, une communauté de foi parallèle et donc coupée de cette colonne vertébrale successorale remontant à la période apostolique. Ce qui ne veut pas dire hermétique au Saint Esprit, qui souffle où il veut!
En réalité, si la Réforme a fonctionné si rapidement, en Allemagne puis dans la république genevoise, c’est parce que depuis des siècles – on l’oublie trop souvent – une forte aspiration à une conversion ecclésiale s’était exprimée au sein même de l’Eglise catholique. D’une manière ou de l’autre, avec ou sans scission institutionnelle, cette purification devait nécessairement se produire.
Le témoignage de Pierre Valdo à Lyon et celui de François d’Assise en Ombrie en sont les signaux avant-coureurs.
En effet, le besoin d’une clarification théologique dans la vie de foi est manifeste déjà dans l’Eglise médiévale et s’affirme avec la Renaissance. « Ecclesia semper reformanda » : le célèbre adage n’est pas protestant, il est forgé déjà au 15ème s. par le prêtre et théologien mystique Jean Gerson, et il vise à la fois la personne du croyant et l’institution ecclésiale. Dans l’esprit même de l’évangile, des prédicateurs itinérants proclament la nécessité d’une « reformatio » de l’Eglise annoncée depuis le 13ème siècle.
Au moment du 5ème concile du Latran, Gilles de Viterbe, cardinal humaniste, fin connaisseur de la Bible, propose de réformer « homines per sacra, non sacra per homines », réformer les hommes par les choses sacrées, et non pas les choses sacrées par les hommes…Cependant, Erasme s’avoue déçu du peu de résultats obtenus concrètement après les décisions du concile du Latran.
C’est donc dans un climat déjà acquis à l’urgence d’un profond changement des idées et des mœurs en chrétienté que prend tournure le mouvement de réforme initié à Erfurt par Luther puis revisité et réorienté depuis Genève par Calvin.
Il n’est pas si simple de se plonger sans anachronisme dans les mentalités de ces temps mouvementés. Période opaque où les esprits sont perturbés par d’innombrables tragédies ; à cette époque où la vie humaine apparaît dans toute sa fragilité, la quête du sens et du salut éternel est contrariée par les déviances de certaines pratiques ecclésiales où il est bien difficile de discerner entre la foi et la superstition.
Qui ne reconnaîtrait pas comme prophétique la passion qui saisit Calvin d’évangéliser la piété des masses et de démystifier sans retenue les dévotions qui cachent au peuple ce qui est au coeur de la foi ? La source de cette intransigeance purement spirituelle provient non pas de ses humeurs, mais de sa relation fervente à la Bible, (ancien et nouveau testament), ce qui fait de lui le « professeur ès saintes écritures » aux exigences radicales. De formation juridique, il se comporte comme un humaniste critique qui ne veut plus s’en laisser conter de la part des prétentions humaines à régenter les choses divines à leur convenance.
Paradoxalement, Calvin apparaît comme un acteur de la modernité naissante, mais il l’est dans le climat philosophique antérieur plutôt anthropocentrique. Ainsi, il réinstaure de fait une logique théocentrique, à contre- courant, pour délivrer l’homme de ses illusions de toute-puissance.
L’aspect positif est ici la référence biblique (« A Dieu seul la gloire ! »). Le versant négatif en est le pessimisme excessif que cette posture va engendrer et qui fera de lui la caricature d’un rabat-joie. En administrant un remède de cheval à l’Eglise pour la nettoyer de ses multiples déviances incontestablement paganisantes, Calvin devient un thérapeute de l’être humain dont l’intervention se veut bénéfique, certes, mais un thérapeute spirituel qui utilise le scalpel de la Parole de Dieu pour curer les âmes sans concession.
Pourtant, on ne peut qu’apprécier cette sage proposition : « En connaissant Dieu, chacun peut mieux se connaître ». Il considère à juste titre les Ecritures bibliques comme le miroir éclairant des contradictions humaines et le manifeste évident du salut offert par Dieu en toute gratuité.
Cependant, influencé par un St Augustin resté imprégné de manichéisme, Calvin parvient à la conviction que l’être humain est profondément vicié par nature. Il est dommageable que son sens élevé de la transcendance de Dieu, facteur de rééquilibrage théologique bienvenu, l’amène à ce dualisme ravageur : « ou bien l’homme, ou bien Dieu »….Cette logique antagoniste inspirera jusqu’aux existentialistes du 20ème siècle!
Autre dimension essentielle de Calvin, à laquelle on peut adhérer avec reconnaissance, c’est sa relation innovante au judaïsme et à Israël. Il est de nos jours indispensable de prendre la mesure des découvertes exégétiques déterminantes réalisées depuis un siècle, avec la reconsidération de la judéité de Jésus et des apôtres, ainsi que des thématiques hébraïques du nouveau testament. Calvin était un visionnaire lorsqu’au 16ème siècle, il enseignait l’unité de la Bible et la fraternité en alliance des juifs et des chrétiens ! Etonnamment, c’est cette même affirmation que reprend le pape Jean Paul II à Mayence en 1980, lorsqu’il déclare « l’alliance de D.ieu avec Israël jamais révoquée ». Dans la même ligne que Calvin, et dans la logique conciliaire, il élimine ainsi toute théologie de la substitution. L’Eglise ne « remplace » pas Israël.
Au regard des débats actuels sur l’œcuménisme, le grand mérite de Jean Calvin est d’avoir remis dès le 16ème siècle les chrétiens face à leur enracinement dans le patrimoine biblique et judaïque ; mais son témoignage nous appelle aussi à évaluer lucidement tout le travail à poursuivre dans les opinions chrétiennes encore conditionnées par des siècles d’antijudaïsme et de marcionisme diffus.
Ce retour aux sources communes reste la condition sine qua non pour une authentique dynamique de progrès vers l’unité entre chrétiens qui ne se contente pas de gadgets œcuméniques.
Aujourd’hui les catholiques partagent avec les protestants une même référence vitale à la Parole de Dieu – ancien et nouveau testament – on mesure le chemin parcouru depuis la proclamation du « sola scriptura » et les polémiques qui s’en suivirent!
En revanche, des pas audacieux restent à faire, semble-t-il, en raison de la radicalité réformatrice de Calvin : en voulant simplifier au maximum par souci de purifier l’Eglise de toute déviance humaine et ainsi retrouver les débuts supposés limpides de l’équipe apostolique, Calvin a, de ce fait, privé sa communauté de supports spirituels, ce qui cérébralise souvent les liturgies réformées. La tendance s’est par la suite amplifiée et appauvrie lors du passage du protestantisme par les tourbillons des Lumières et la surévaluation de la raison, génératrice de courants divers.
Il semble qu’en fin de compte, la tradition issue de Calvin se soit quelque peu éloignée de l’inspiration première du réformateur et émiettée en chapelles concurrentes du fait des carences d’autorité doctrinale. En ce 21ème s. les médiations sacramentelles restent toujours réduites à leur plus simple expression, et le lien spirituel des pasteurs à leur Eglise s’est fragilisé au point d’être comparable à celui d’un employé à son entreprise.
Quoi qu’il en soit, protestants et catholiques ont aujourd’hui de solides références bibliques communes pour s’enraciner ensemble dans le terreau judaïque et répondre ainsi d’une même voix aux terribles défis qui nous attendent face à l’islamisation déferlant sur l’Occident.
La montée inexorable de la visibilité islamique dans nos contrées européennes s’accompagne du grignotage rapide des acquis civilisationnels judéo-chrétiens, avec la complaisance des politiques, des médias et des enseignants. Parfois même, des instances religieuses ! Mais le problème le plus urgent est celui de l’antisémitisme musulman, allant de pair avec la délégitimation permanente d’Israël. Le rejet coranique des juifs sert de cache-misère à la haine antisioniste.
Amplifiant ces phénomènes depuis des décennies, on a d’une part un protestantisme anti-israélien actif jusqu’au sein du Conseil œcuménique des Eglises et de l’autre, des courants catholiques orientaux engagés à ranimer constamment l’antijudaïsme primaire au sein de leurs milieux d’Eglise. Seul le dialogue judéo-chrétien pourra réconcilier toutes les dénominations se référant à Jésus et seul ce lien interactif pourra les reconnecter avec leur matrice originelle, car ne pas reconnaître d’où l’on vient empêche inexorablement de savoir où l’on va.
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Le clivage ne sera donc pas entre catholiques et protestants, mais entre chrétiens amis d’Israël et adversaires.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, pour Dreuz.info.
@ Abbé Arbez. Excellente analyse que je partage pleinement. Le clivage que vous décrivez dans votre conclusion est parfaitement exact et, finalement, beaucoup plus préoccupant que nos différentes sensibilités théologiques. Une remarque à propos de l’un des aspects de la pensée de Calvin qui a été souvent mal compris me semble-t-il.
Je veux parler de la prédestination, c’est-à-dire le fait que certains hommes seraient appelés à être sauvés (malgré eux) et d’autres définitivement perdus (quoi qu’ils fassent). Un cher ami pasteur, Paul Vandenbroeck (1935-2008), grand ami d’Israël et des juifs nous avait un jour parlé de cette prédestination décrite au livre d’Éphésiens 1: 3-14. A première lecture, il semblerait qu’effectivement certains hommes seraient prédestinés au salut et d’autres non. Mais, à deuxième lecture DU MÊME TEXTE on est littéralement saisi par le fait que nous sommes TOUS prédestinés EN CHRIST. Cela change tout. Cela signifie qu’en fait tous les hommes sont pré-destinés à rencontrer Jésus. Tous les hommes ont été en quelque sorte équipés par Dieu, préparés pour rencontrer Christ. Voilà la signification réelle, profonde, véritable et vérifiable du cadeau de Dieu aux hommes. En fait tous les hommes sont équipés pour connaitre Dieu, il les a prédestinés à cela. Les exemples de conversions d’hommes initialement rebelles et opposés à Christ sont nombreux, à commencer par l’Apôtre Paul… Et notre mission première de chrétiens est de “ramener les brebis perdues” vers leur berger (y compris les musulmans et autres personnes égarées ou ignorantes).
Comme disait également feu le pasteur Vandenbroeck, on peut être parfois sincèrement dans … l’erreur. Bon dimanche à vous,
N’empêche.
Vous ne me ferez pas avaler l’infâme potion de la “Prédestination” qui n’a d’autre but que de légitimer le matérialisme dans sa pire acception.
Je vous renvoie aux Béatitudes, “Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux (qui je vous le rappelle, n’est pas de ce monde) leur appartient”,
à “rendre à César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu”, et à éviter de “faire de ce lieu une caverne de voleurs”.
@ Pierre Estrelka. La prédestination mal comprise est effectivement une infâme potion. Si certains hommes seulement avaient accès au salut en Christ et d’autres, quoi qu’ils fassent en seraient exclus, je préférerais moi aussi ne pas croire en un tel Dieu et je passerais mon temps à dénoncer une telle injustice. Mais j’ai la conviction que ce n’est absolument pas le cas. Relisez attentivement mon post et surtout le texte d’Éphésiens que je mentionne et j’espère que vous comprendrez que, selon la pensée biblique, TOUS les hommes sont pré-destinés à rencontrer Christ. Il s’agit simplement de comprendre que si tous les hommes sont des créatures de Dieu, ils sont tous équipés (prédestinés) à connaitre de Dieu. Ou, pour dire les choses autrement, il ne leur manque rien pour avoir accès à la connaissance de Dieu. Et Dieu se révèle (se fait connaitre) au travers de Sa Parole, la Bible (ou Christ, Sa Parole, c’est la même chose). Il s’agit effectivement d’un sujet important qui vaut la peine d’être examiné attentivement et en profondeur.
Jésus a dit aussi: “Vous sondez les Ecritures (à l’époque l’Ancien Testament, puisque le Nouveau Testament n’avait pas encore été rédigé)), parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle; ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie!” (Jean 5:39).
Ceci dit, que des théologiens se soient trompés sur cette question ou d’autres est fort possible, ce qui a fait dire à Pierre Chaunut (je crois): “Aux théologiens, il leur sera beaucoup pardonné car ils se sont beaucoup trompés”…
Merci pour cet article où, avec Sagesse et Amour, les points sont sur les i !
Pour petit rappel, non pas des moindres, n´oublions jamais pour commencer le Nom de Jésus, YahShuah HaMaschiach,( YHVH est Délivrance, le Messie) puis celui de ses 12 Disciples Juifs, puis celui des milliers de Juifs Messianiques qui ont porté l´Eglise naissante! A la fin du premier siècle, il y avait plus d´un million de Juifs Mesianiques en Israel qui furent souvent brutalement obligés d´émigrer où ils formèrent la Diaspora, et qui apportèrent La Lumière du D.ieu Vivant , Adonai Elohim Zevaoth par
Son Fils YahShuahHaMaschiach…qui revient très bientôt! Maranatha!
@ guy poron. Maranatha! Effectivement le salut vient des juifs, ce que Jésus dit lui-même en Jean 4:22. N’en déplaise aux chrétiens et aux églises qui prétendent avoir remplacé Israël. C’est complètement faux selon l’Épître aux Romains, chapitres 9, 10, 11.
J’ai lu il y a quelques années des petites brochures publiées par un pasteur calviniste suisse, dont j’ai oublié le nom. Eh bien, celui qui avait des tendances suicidaires, après lecture de ces feuillets, aura allègrement franchi le pas.
Prédestination, fatalité, tableau très noir de la vie sur terre, espoir quasi nul, vie stricte, sans fantaisie aucune.
Ce pasteur, dans ses écrits, n’exprimait aucune joie de vivre. Quant à son opinion sur le rôle de la femme, il n’avait rien à envier à certains imams.
Personnellement, le calvinisme me fait penser à une secte chrétienne extrémiste et ne m’attire pas du tout.
Le coeur de celui qui croit en Christ est rempli de joie et non d’amertume.
Je préfère de loin vos écrits, bien plus lumineux, car vous apportez toujours une note d’espoir et une pointe d’humour, tout en instruisant avec sagesse.
ce que vous dites est sans doute réel, mais il faut faire une analyse plus nuancée, car comprendre les courants du protestantisme n’est pas simple. Il y a chez certains calvinistes une vision très pessimiste de l’être humain, et d’autres, qui ont opté pour une optique libérale, ont édulcoré le contenu de la foi. Ce qui dans les 2 cas pose problème pour un catholique. En revanche beaucoup de pasteurs ont une position équilibrée, et j’ai une longue expérience de coopération pastorale fructueuse à Genève! Une partie de ma famille est protestante et la manière de penser la foi dans les divers milieux m’est bien connue.
Site d’informations? OUI mais assez de blablabla. ne venait pas discuter des choses passées, l’important c’est notre foi en la personne de Christ Sauveur et rédempteur.
Pas besoin d’essayer d’influencer le chrétien né de nouveau. Ce qui m’instruis c’est la Parole de Vérité, le reste n’est qu’un piège pour nous détourner des saints Evangiles.
Jésus Christ avant tout!
qui est incapable de comprendre le passé ne saura pas construire l’avenir.
ceux qui refusent la mémoire des faits passés sont condamnés à les reproduire.
@ Abbé ARBEZ. Ceci est vrai et nous avons une tendance naturelle à interpréter l’histoire avec les lunettes des mœurs d’aujourd’hui. Deux exemples pour illustrer cette réflexion:
1) Durant les années trente, Mussolini (avant son alliance avec Hitler), désirait que l’Italie rejoigne le cercle des grandes nations (France, Grande-Bretagne), qui possédaient de nombreuses colonies (conquises de façon peu démocratiques) qui leur fournissaient de nombreuses richesses et matières premières qui faisaient défaut à l’Italie.
Mussolini à, dans un premier temps cherché à faire alliance avec les français et les anglais mais, sans succès puisque ceux-ci voyaient d’un mauvais œil la concurrence d’une’Italie qui accéderait au rang de grande nation. Mussolini se méfiait alors d’Hitler qui représentait une réelle menace aussi pour l’Italie. Il avait pourtant, en ce temps là un admirateur en la personne de Winston Churchill qui, malheureusement, n’était pas, à ce moment là, aux manettes … Pour accéder lui aussi au rang de grande nation, Mussolini a envahi l’Ethiopie de façon militaire et fort peu démocratique (comme l’avaient fait en leur temps les autres nations citées avant lui). Et l’Italie, évidemment, s’est retrouvée reléguée au banc des nations, renforcée un temps économiquement mais affaiblie politiquement. Pour à la fois retrouver du poids politique et écarter la menace que représentait l’Allemagne, Mussolini a ensuite fait alliance avec Hitler. Ni lui (Mussolini), ni personne alors n’aurait pu imaginer la fin tragique de l’histoire.
2) Lorsque l’Allemagne a envahi la Pologne le 1er septembre 1939, ce sont l’Angleterre et la France qui lui ont déclaré la guerre (et heureusement!). Mais, que des démocraties déclarent la guerre à une dictature cela fait “mauvais genre”. Donc pendant longtemps ce fait historique a été occulté dans nos livres scolaires qui se contentaient de dire que l’Allemagne avait déclenché la seconde guerre mondiale en envahissant la Pologne, puis la Belgique et la France etc …
Moralité: L’histoire et les faits sont une chose, la façon de les rapporter une autre et les atermoiement précédents la seconde guerre mondiale des responsables politiques des démocraties sont, en partie, responsables de la suite tragique qui s’en suivi. (Et ça, ça fait très très mauvais genre d’oser le suggérer …)
Et j’ai très nettement l’impression que l’histoire a une très fâcheuse tendance à se répéter aujourd’hui du fait de l’incapacité de nos dirigeants à vouloir reconnaître d’ou viennent les nouvelles menaces totalitaires (islamisation et immigration incontrôlée avec des signes pourtant clairs tels la recrudescence de l’antisémitisme et la propagande qui remplace l’information). Avec, comme par le passé, la bénédiction des autorités ecclésiastiques officielles …
@ Abbé ARBEZ
A vrai dire, Monsieur l’Abbé, Saint Jean-Paul II et notre Très Saint Père Benoit XVI me manquent.
A chaque époque ses hommes de Gloire.
@ gally
Vous êtes un contestataire incurable et vous manqueriez à notre Cher Abbé ARBEZ – voire même à certain-es de ses lecteurs(trices) – si vous veniez à cesser de contester 🙂
Je me recueille souvent devant le mur des Réformateurs à Genève pour des raisons esthétiques et familiales. Je ne cesse de penser qu’il y manque 13 buchers pour rappeler les crimes de Calvin contre ceux qu’il considérait hérétiques à sa petite pensée.
@Gigobleu:
Vous vous trompez en pensant avoir résolu le mystère. Premièrement, l’épître est adressée aux chrétiens. Paul ne parle pas de tous les humains, mais à “nous”, c’est-à-dire aux destinataires de cette épître circulaire. Ce “nous” est déterminé au début de l’épître : “…aux saints qui sont à Ephèse et aux fidèles en Jésus-Christ”. Rien dans le développement ne permet de généraliser les propos de Paul à tous les hommes. Deuxièmement, Paul explique clairement en Rom. 8:30 que les prédestinés sont aussi appelés, justifiés et glorifiés par Dieu. Dans votre position, tous devraient donc être sauvés. Troisièmement, vous dites que tous les humains sont pré-équipés pour rencontrer Dieu. Vous dites même qu’il “ne leur manque rien pour avoir accès à la connaissance de Dieu”. En cela, vous nier le péché. L’homme pécheur est incapable de connaître Dieu. La chair pécheresse est incapable d’accepter l’Évangile (Rom. 8:7). Pour l’homme non-régénéré, l’Évangile est une folie qu’il est parfaitement incapable de comprendre (1 Cor. 2:14).
Le péché a tout changé. Alors que Dieu avait créé l’humanité pour vivre avec lui éternellement, tous ont péché et se sont privés eux-mêmes de la gloire de Dieu (Rom. 3:23). Si quelqu’un est perdu, ce n’est pas par un choix de Dieu, mais par un choix personnel. Si quelqu’un est sauvé, ce n’est pas par un choix personnel, mais par un choix de Dieu. Dieu peut sauver qui il veut. Il avait créé toute l’humanité pour vivre avec lui, mais tous, nous nous sommes détournés de lui. Si nous nous perdons, c’est 100% à cause de nous et 0% à cause de Dieu. Si nous sommes sauvés, c’est 100% grâce à Dieu et 0% grâce à nous.
Il ne faut pas essayer de résoudre les mystères à tout prix. Il faut s’incliner devant les vérités bibliques, apparemment contradictoires pour notre petite intelligence, sans essayer de forcer la solution. Oui, Dieu veut sauver tous les hommes en Jésus-Christ et Jésus a effectivement payé le prix de la rédemption du monde entier à la croix. Oui, Dieu adresse sincèrement son Évangile à toute l’humanité. Mais, en même temps, oui, Dieu a prédestiné ceux qu’il sauve. Non, tous ne sont pas prédestinés. Non, personne ne peut se sauver lui-même par un simple choix de croire. Non, tous ne seront pas sauvés. Il faut accepter une part de mystère ; lequel mystère qui sera levé quand nous verrons Dieu face-à-face.
@ Motovilov. Cher Motovilov, Tout votre raisonnement semble tenir la route et s’appuie sur le texte biblique mais vous oubliez un aspect essentiel et primordial dans votre démonstration qui laisse seulement l’impression d’un Dieu froid, distant, dur, écrasant.
Vous paraissez passer à côté de l’essentiel: Dieu est Amour et il adresse sa déclaration en ce sens à l’humanité toute entière (Jean 3:16). Et Dieu ne fait pas acception de personne (Romains 2:11). Dieu nous propose une relation d’amour mais le propre de l’amour est qu’il ne s’impose pas, évidemment. Dans ce sens, Dieu laisse l’homme libre d’accepter ou refuser son amour. Je n’ai jamais dit ni même pensé que tous les hommes seront sauvés, par contre j’ai la conviction que le désir de Dieu est d’en appeler un maximum à accepter sa grâce. Certains l’acceptent, d’autres la refusent
Dieu est venu à notre rencontre en Christ et il donne la possibilité à l’homme de le rejoindre (Jérémie 29: 13). Il y a donc bel et bien un échange, une relation possible entre Dieu et l’homme. Et dans une relation d’amour, les deux sont forcément impliqués. En ce sens, les deux font quelque chose pour concrétiser cette relation. Dieu à donné son Fils Unique pour racheter l’humanité et il attend que l’homme accepte “l’offre” par la foi et le baptême (Marc 16:16). Il y a donc bien une démarche de Dieu vers l’homme et une démarche de l’homme vers Dieu (grâce à Dieu au départ, évidemment là nous sommes d’accord). Et loin de moi l’idée d’enlever la part de mystère qui entoure tout ceci comme vous semblez me le reprocher. Par contre je m’oppose farouchement à l’idée d’un Dieu qui utiliserait sa souveraineté pour choisir arbitrairement ceux qui seraient sauvés et ceux qui seraient perdus. C’est totalement contraire à l’ensemble de la Révélation Biblique et cela entraîne des dérives doctrinales graves. Par exemple la doctrine de l’assurance du salut défendue par les évangéliques et qui consisterait à dire une fois sauvé, toujours sauvé, donc plus rien à faire. Faux, une fois sauvé commence alors tout le travail de sanctification de nos vies avec des responsabilités claires que l’on trouve, par exemple, dans l’Épître de Jacques.
Il faudrait évidemment, à ce stade, plusieurs heures de débat pour épuiser le sujet et ce n’est pas le lieu ici. Et n’allez pas en conclure que je penserais que nous sommes sauvés par des œuvres. La seule “oeuvre” de l’homme pour sa rédemption consiste à accepter le salut offert à la croix par la foi et le baptême qui scelle l’union du Créateur à sa créature.Il y a bien dans le processus du salut la part de Dieu et la part de l’homme, contrairement à une fausse théorie d’une soi-disant prédestination d’élus choisis arbitrairement par un Dieu totalitaire.
Enfin, si le salut de Dieu était contraignant, l’homme serait vaincu par Dieu et non convaincu. Et c’est vrai que cela reste entouré de mystère. Bien cordialement,