Publié par Michael Laitman le 8 septembre 2017

 

Même si j’ai tenu à la fin de la semaine dernière un congrès en Allemagne avec mes étudiants européens, j’ai suivi de près la catastrophe qui se déroulait à Houston.

Les reportages des médias et les histoires racontées par mes étudiants qui se trouvaient là-bas étaient déchirants. Cet évènement est sans aucun doute un traumatisme qui marquera les gens pour les années à venir.

Je pense aussi qu’en tant que société, la pire des choses que les Texans pourraient faire est d’adopter une attitude passive de victimes. La reconstruction devrait commencer dès que possible et la première chose à faire est de remonter le moral des gens.

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L’argent peut être récupéré, les propriétés reconstruites, mais personne ne peut réparer un moral détruit à l’exception des gens dont le moral a été détruit. J’ai vu des reportages montrant des habitants de Houston se secourant mutuellement des maisons inondées, et c’est précisément le bon état d’esprit. Cependant, c’est une chose de démontrer de la compassion pour ses voisins pendant une crise et une tout autre chose de la ressentir au quotidien, et c’est pourtant ce dont les gens ont réellement besoin.

La société américaine actuelle est tellement brisée que même les pires inondations dans l’histoire des États-Unis n’ont pas entièrement apaisé les divisions. Kenneth Storey, par exemple, un professeur substitut à l’université de Tampa, a été congédié après avoir twitté « espérons que cela les aidera (les Texans) à prendre conscience que le gouvernement républicain ne se soucie d’eux en aucune manière » en ajoutant « qu’il n’accusait que ceux qui soutenaient le gouvernement républicain ». Mais je ne crois pas un seul instant que les secouristes de première ligne, les volontaires de la Marine Cajun et les innombrables bons Samaritains, qui ont extrait les gens de maisons inondées et d’automobiles submergées, aient demandé aux victimes désespérées pour qui elles avaient voté, avant de les aider à se mettre en sécurité.

Et pourtant, à moins que les résidents et les autorités ne fassent ensemble l’effort conscient de maintenir cette solidarité, elle s’évanouira dès que les eaux se seront retirées. Malheureusement, il ne s’agit pas d’une unité véritable, mais d’une empathie instinctive qui surgit pendant les crises. Si elle avait été véritable, elle se serait aussi manifestée avant la tempête.

Glenn Thrush du New York Times a fait remarquer que Harvey donnait au Président Trump « une occasion de retrouver une partie de la force d’unité de son administration ». Ce serait merveilleux si Trump pouvait porter son attention sur l’unité et la solidarité , mais je ne pense pas que les résidents de Houston devraient attendre qui que ce soit. Les facilités d’hébergement sont naturellement des endroits très stressants. Des milliers d’étrangers confinés ensemble pendant des semaines, sans intimité et avec un minimum de mesures destinées à conserver un semblant de civilité, cela n’est pas une recette du bonheur.

Pourtant, si utilisées à bon escient, ces conditions pourraient entraîner la formation de liens qui ne se seraient pas formés en temps normal. Si j’étais là, j’aurais invité les gens à s’asseoir ensemble en cercle, parce qu’un cercle donne à chacun la même importance, et en buvant un café, j’aurais suggéré de partager notre vision la plus optimiste de la vie d’après Harvey. Après quoi j’aurais demandé : « Comment pouvons-nous concrétiser ces rêves ? » Nul doute qu’avec de la solidarité et des prévenances, la plupart des rêves des gens sont réalisables. Mais sans solidarité, ces rêves ne sont que des chimères.

Notre routine et les épreuves quotidiennes nous font oublier un fait très important : nous sommes tous dépendants les uns des autres. D’autres personnes préparent les aliments qui nous nourrissent, et d’autres nous emploient ou nous les employons afin de subvenir à nos besoins et à ceux de nos familles. Notre amour-propre dépend de l’appréciation des autres à notre égard et notre humeur dépend largement de l’humeur des gens qui nous entourent. Ce que nous savons est ce qu’on nous a dit ou ce qu’on nous a montré, et ce que nous pensons est intimement relié à ce que pensent les gens qui nous entourent. En résumé, nous sommes interdépendants physiquement, économiquement, intellectuellement et émotionnellement. Pourtant, combien d’entre nous ressentent que nos connexions avec notre entourage sont positives et constructives ?

Des évènements apocalyptiques comme Harvey changent la donne. Ce sont des occasions de tout repenser et d’élever la société à un tout nouveau degré de connexion. L’État du Texas peut et doit tirer parti de la tempête comme d’une bénédiction pour la société qui fera de Houston une ville modèle en Amérique.

Mes étudiants et amis projettent d’aller dans les abris dès que les conditions le permettront et de s’engager avec les gens afin de les encourager et les aider à se relier entre eux. Si je pouvais, j’irais là-bas moi-même pour y participer. Si le Texas laisse passer cette opportunité de changer la donne, le prochain désastre sera encore plus dévastateur.

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Il y a quelques jours, un de mes étudiants dont la famille est encore sinistrée m’a écrit ces quelques mots positifs : « Nous sommes des Texans ! Le Texas peut tout surmonter, nous n’avons qu’à travailler dur et ensemble. » Oui, ensemble est la clé de notre réussite maintenant et toujours.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Michaël Laitmann pour Dreuz.info.

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