Publié par Jean-Patrick Grumberg le 19 octobre 2017

Le Premier ministre français a annoncé le 2e volet de sa réforme afin “d’amener la sécurisation des parcours grâce à la compétence, à la formation et à l’assurance chômage” bla bla bla…

Edouard Philippe a déclaré que sa “réforme du dialogue social a introduit une forme de flexibilité et de capacité d’adaptation au sein de l’entreprise.”  Y a-t-il une version française pour que je comprenne ce qu’il dit ?

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Que sait le Premier ministre ? Pouvez-vous expliquer comment on fabrique une voiture si vous n’avez jamais tenu un tournevis dans la main ?

L’entreprise est un système complexe et fragile, mais c’est surtout une poule aux œufs d’or :

  • c’est elle qui crée l’emploi et permet de réduire le chômage,
  • c’est elle qui crée la richesse d’un pays et sa compétitivité,
  • c’est d’elle que vient la créativité, l’innovation,
  • c’est elle qui forme les professionnels,
  • et c’est elle encore qui paye une part des retraites, de l’assurance santé, des salaires du gouvernement, et lui procure les moyens de sa politique et de ses dépenses.

Et pourtant, Edouard Philippe qui a zéro expérience de l’entreprise, zéro connaissance pratique se mêle – comme tous ses prédécesseurs soyons juste – de cet écosystème si complexe et si fragile aux perturbations extérieures.

Philippe a fait l’ENA puis il a intégré la fonction publique, et s’est spécialisé dans le droit des marchés publics au Conseil d’État : ce sont des activités qui dépensent l’argent gagné par les autres. Rien de sa formation ne le prépare à comprendre le monde productif.

Il fait un bref passage de trois ans, en 2004, comme avocat au sein du cabinet Debevoise & Plimpton LLP. Là encore, il est à des années-lumière du monde de l’entreprise qui crée les richesses.

En 2007, il rejoint Areva pour faire du lobbying auprès des parlementaires.

Votre réforme du Code du travail, monsieur Philippe, ne créera pas d’emplois et ne renforcera pas la confiance dans l’entreprise, et elle n’aura aucun impact sur les rapports salariés employeurs, car ces rapports existent déjà, et dépendent de la façon dont chaque entreprise est dirigée, pas de ce qui est dans le Code du travail. Vous allez encore et encore imposer des réglementations – ou des changements de réglementations, qui vont obliger les entreprises à gaspiller des centaines de millions en consultations d’avocats spécialisés et d’experts comptables qui seraient mieux utilisés dans leur développement et la compétitivité contre les entreprises étrangères moins entravées par leurs gouvernements.

Ne vous mêlez pas des rémunérations, des indemnités prud’homales, des licenciements individuels et collectifs et de la représentation du personnel. Réduisez votre implication ! Ne mettez pas le nez dans les affaires que vous ne comprenez pas.

L’entreprise a besoin de respirer, de se libérer des carcans que vous imposez sans le moindre bénéfice pour les salariés : la preuve, vous faites encore une réforme alors que le Code du travail en est déjà truffé.

Edouard Philippe, regardez la réussite de votre voisin suisse. Comment leur gouvernement évite prudemment de se mêler de trop près de la vie des entreprises. Regardez leur performance, le taux de chômage, le salaire moyen, j’en parlais hier. C’est si compliqué de prendre exemple sur ceux qui réussissent au lieu d’écouter ceux qui ont mené la France où elle est, économiquement et socialement ?

Edouard Philippe, si vous et le Président Macron voulez vraiment réformer la France, foutez la paix aux entreprises ! Laissez-les enrichir la France et les Français ! Eux savent comment faire, pas vous.

Vos bureaucrates, vos hauts-fonctionnaires sont comme vous : ils détruisent le monde du travail, font des dégâts depuis 50 ans parce qu’ils ne comprennent rien, strictement rien aux entreprises. Lâchez-leur la grappe et vous verrez le pays retrouver sa compétitivité et sa place dans le monde.

Edouard Philippe, foutez la paix aux entreprises, ou vous ne verrez jamais le bout du tunnel dans lequel les gouvernements précédents ont plongé la France.

Le gouvernement, de droite ou de gauche (pour les faibles différences qu’ils ont), n’est pas la solution aux problèmes de la France, il en est la cause, il est le problème. Comprenez-le. Et dites à votre président de faire montre d’un peu d’intelligence et de courage politique.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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