Publié par Gaia - Dreuz le 22 octobre 2017

L’historien et philosophe déplore que nous soyons passés du roman national à la fable multiculturaliste, troquant une fiction pour une autre, là où l’histoire devrait chercher la vérité.

Dreuz a besoin de votre soutien financier. Cliquez sur : Paypal.Dreuz, et indiquez le montant de votre contribution.

L’histoire est devenue un champ de bataille. De la polémique autour du livre de Patrick Boucheron à la volonté affichée par certains d’effacer les personnages controversés de notre passé, la querelle historique, spécialité française, continue de plus belle. L’historien et philosophe Marcel Gauchet analyse le nouveau rôle de l’histoire dans des sociétés mondialisées. Il déplore que nous soyons passés du roman national à la fable multiculturaliste, troquant une fiction pour une autre, là où l’histoire devrait chercher la vérité. Il met en lumière les paradoxes d’une époque à la fois obsédée par la mémoire et désireuse de remodeler le passé au nom d’un «ethnocentrisme du présent». Mettant en garde contre les dérives d’une histoire pénitentielle et moralisante, il plaide pour un nouvel enseignement qui aide à comprendre le monde de plus en plus complexe dans lequel nous vivons.

LE FIGARO. – Durant la présidentielle, les quatre principaux candidats ont évoqué le «récit» ou «roman» national. Pourquoi le retour de cette question sur la scène politique?

Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.

Marcel GAUCHET. – Une remarque préalable: la notion de «roman» est pour le moins malheureuse. Toute histoire revêt la forme d’un récit, mais ce récit a la particularité de chercher à être vrai. La préoccupation qui ramène la question sur le devant de la scène me semble double. Elle naît d’abord d’une inquiétude devant le fait que l’enseignement scolaire de l’histoire «n’imprime plus». Les élèves l’oublient aussitôt qu’ils l’ont appris. D’où une certaine anxiété devant la perspective d’une société dont les jeunes générations n’auraient plus de lien avec le passé. Or, l’élément de légitimation historique de la conscience collective a en France une importance très grande. Car, depuis la Révolution française, le débat politique s’est organisé sur fond de bataille historique. Au-delà, il y a une inquiétude plus diffuse, qui n’a pas trouvé son langage, …

Source : Lefigaro.fr

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous