Publié par Jean-Patrick Grumberg le 31 octobre 2017
Trump, pas du tout inquiet des inculpations, célèbre Halloween à la Maison-Blanche

Pendant tout le week-end, les journalistes retenaient leur souffle, salivaient et priaient “sainte Hillary Clinton”. Une fuite avait annoncé que l’enquêteur spécial du dossier russe Robert Mueller allait inculper son premier suspect.

Ils voyaient déjà l’impeachment du Président Trump. Certains, comme le Washington Post, disaient qu’il est fini. En prison.

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Pour Ladepeche.fr, «L’ex-directeur de campagne de Trump [est] inculpé de complot contre les Etats-Unis». La Tribune de Genève, prenant ses désirs pour des réalités, écrit que «L’étau russe se resserre autour de Trump», et Le Monde, jamais le dernier dans la course à la désinformation, affirme que «Trois conseillers de Donald Trump [sont] visés par l’enquête “ russe ”»

RTL va encore plus loin dans le mensonge en affirmant que «plusieurs proches de Donald Trump [sont] poursuivis [dans le dossier] d’ingérences russes».

Je pense que je ne surprends personne en affirmant que tout ceci est faux, et que les inculpations ont zéro rapport avec le Président Trump, n’est-ce pas ?

Il est exact que les inculpations ont été faites dans le cadre de l’enquête de Mueller sur une éventuelle collusion entre Trump et la Russie. Mais aucun des motifs d’inculpation ne concernent l’affaire russe.

Paul Manafort

  • Paul Manafort est inculpé, mais pour des faits qui remontent à 2012, soit 4 ans avant l’élection, et essentiellement pour évasion fiscale.

⇒ En revanche, fait grave, il est bien étrange que faisant l’objet d’une enquête du FBI depuis 2009, étant sur écoutes, et soupçonné de faire du lobbying pour le Président ukrainien pro-russe sans avoir déclaré cette fonction, le FBI n’ait pas mis en garde ou alerté le candidat Trump de l’enquête en cours lorsqu’il a recruté Manafort pour diriger sa campagne électorale. Les dirigeants du FBI de l’administration Obama devront s’expliquer sur ce manquement suspect.

Rick Gates

  • Rick Gates, un des associés de Paul Manafort, a également été inculpé par Mueller. Le New-York Times (1) pourtant archi-politisé et archi anti-Trump, indique que l’inculpation concerne le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale et du lobbying pour les Russes entre 2006 et 2015 -10 ans avant l’élection.

George Papadopoulos

  • Le troisième homme inculpé s’appelle George Papadopoulos. Son histoire est encore plus excentrique !

Agé de 29 ans, totalement inconnu jusqu’à hier, il a travaillé comme obscur conseiller aux Affaires étrangères– et en tant que bénévole– pour la campagne Trump.

Quand, pendant la campagne, il a déclaré à l’équipe de Trump qu’il avait des contacts en Russie proche de Poutine, l’équipe de Trump a refusé ses propositions d’entrer en contact avec les Russes, ce que précise l’acte d’accusation publié sur le site du département de la Justice et que vous pouvez lire ici : justice.gov.

En réalité, Papadopoulos est un arriviste qui tentait de se frayer un chemin au sommet.

Recruté à Londres comme conseiller de premier échelon pour la campagne de Trump, il a rencontré en Italie un professeur russe, qui selon nos informations pourrait se nommer Joseph Mifsud, et s’est vanté d’avoir des connexions avec Trump. Puis il s’est vanté auprès de l’équipe de Trump d’avoir des connexions avec Poutine !

  • Papadopoulos a-t-il tenté de conspirer avec la Russie ? Probablement. Pourtant, Mueller ne l’a inculpé ni pour collusion (qui n’est pas un délit), ni pour conspiration (qui est un délit). Pourquoi ?
    • La première explication se trouve à la page 4 de l’acte d’accusation, où l’équipe de Mueller précise que le supérieur hiérarchique de Papadopoulos dans l’équipe de campagne Trump lui dit dans un email “aucun engagement que Trump veut rencontrer les Russes ne doit être pris.”
    • La seconde explication– toujours dans l’acte d’accusation, est qu’entre le 24 mars et le 19 juin 2016, Papadopoulos a envoyé de nombreux emails à son supérieur pour évoquer ses contacts en Russie, pour lui dire que les Russes avaient de milliers d’emails de Clinton [les emails avaient en réalité déjà été publiés par Wikileaks] et il a redoublé d’efforts pour obtenir que Trump rencontre les Russes– en vain.
    • Au point que le 19 juin dans un message, les Russes disent à Papadopoulos que si Trump ne veut pas les rencontrer ou se rendre en Russie, peut-être qu’un responsable de sa campagne peut le faire.

Le dossier Papadopoulos tombe à l’eau

  • A la page 8 de l’acte d’accusation de Mueller, ce dernier écrit en note en bas de page que Trump ne rencontrera pas les Russes : «nous avons besoin que quelqu’un dise [aux Russes] que DT [Donald Trump], ne fera pas ces voyages [en Russie]”, cite la note.
  • Et le 15 août, l’acte d’accusation, page 9, précise “la rencontre proposée par Papadopoulos [entre un membre de l’équipe de Trump et les Russes] n’a jamais eu lieu».

Pourtant George Papadopoulos a plaidé coupable d’avoir menti au FBI. Menti pour quoi ? Sur la date où il a rencontré le professeur russe à Londres, dit l’acte d’accusation. Grosse affaire !

Conclusion

Je disais en introduction que les journalistes et les Démocrates se sont réveillés avec la gueule de bois, lundi, car l’inculpation qui devait éclabousser Trump et le faire destituer a fait pschitt.

Très honnêtement– je me dois de le dire– même si enfoui au second paragraphe de leur article, Le Point (2) écrit ce matin : le «volet de l’enquête désormais menée par le procureur spécial Robert Mueller… sur une possible collusion entre l’équipe de campagne du président Trump et les Russes reste très incertain.»

Le Point dit vrai. Depuis un an que le dossier de collusion entre Trump et la Russie a été inventé par les Démocrates, personne – j’insiste – personne n’ai pu produire le moindre début de preuve de collusion. Les Démocrates, en réalité, et une partie des Républicains, n’arrivent simplement pas à accepter que leur candidate a perdu l’élection, elle qui était donnée gagnante à 96%, ni que le vainqueur soit celui dont tous les experts disaient qu’il “n’a aucune voie ouverte vers une victoire électorale”.

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Sources :

(1) https://www.nytimes.com/2017/10/30/us/politics/five-takeaways-manafort-gates-indictment.html

(2) http://www.lepoint.fr/monde/affaire-russe-ce-que-l-on-sait-31-10-2017-2168751_24.php

https://www.justice.gov/file/1007346/download

http://www.nationalreview.com/article/453264/donald-trump-george-papadopoulos-indictment-exculpatory-trump

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