Publié par Sidney Touati le 8 novembre 2017

Nous fêtons le premier anniversaire de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis.

J’avais, en date du 4 novembre 2016, publié un article dans Dreuz, par lequel je démontrais que Madame Clinton serait battue. Nous n’étions pas nombreux à annoncer la victoire de Trump, victoire que les “vaincus” n’acceptent au demeurant toujours pas, multipliant les astuces procédurales pour aller contre la volonté du peuple américain et faire obstacle à la mise en œuvre du programme pour lequel Tump a été élu.

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Pourquoi Trump suscite-t-il une telle haine? Pourquoi en France notamment, provoque-t-il un mécanisme de rejet quasi-pavlovien?

Pour comprendre cette étrange situation, il faut revenir aux fondamentaux, notamment ceux véhiculés par les deux grandes idéologies qui ont dominé le XXème siècle, en tout premier lieu, le communisme.

En dépit des dénégations de Marx, qui en maints endroits de son œuvre fait l’apologie du capitalisme, se moquant des petits bourgeois apeurés, tel Proudhon, la théorie marxiste est fondamentalement réactionnaire en ce qu’elle exprime un rejet radical de la révolution industrielle.

Marx pensait que sa théorie conduirait dans la pratique, à un dépassement du capitalisme. L’épreuve des faits, la mise en application de sa doctrine, prouvent qu’il n’en est rien. Sa critique radicale du système capitaliste engendre un retour au système féodal comme le prouvent tous les régimes communistes se réclamant de l’héritage de Marx, depuis la défunte URSS, en passant par la Chine, Cuba et la Corée du Nord.

Tous sans exception ont mis en place de nouvelles formes de féodalités avec leur système de castes hiérarchisées, leur organisation rigide de l’ordre social, centrée sur une Église (le parti communiste) une religion (la dogmatique marxiste), une foi (le culte du chef suprême), avec son rejet de la liberté, et sa haine des bourgeois accusés d’être à l’origine de tous les maux.

Même valorisation, avec des motifs différents, de l’ordre féodal dans les régimes fascistes.

Au cœur de ce dispositif idéologique réactionnaire, le rejet du judaïsme et des valeurs qu’il véhicule.

L’un des tout premiers ouvrages de Marx, « La Question juive »*, peut être considéré comme le premier manifeste de l’antisémitisme moderne. Marx montre que le Juif c’est le matériel, l’argent, et que la société ne sera libre que lorsqu’elle se sera débarrassée des Juifs/bourgeois qui sont à ses yeux une seule et même chose.

Ainsi, le XXème siècle dans ses variantes communistes ou fascistes, peut se résumer à la volonté d’imposer par la force un retour au féodalisme.

Le monde d’aujourd’hui, celui du XXIème siècle, est dominé par l’opposition entre ces deux grandes formes de société: la société féodale incarnée par la Chine et le monde arabo-musulman et le capitalisme libéral incarné par les États-Unis et Israël.

Si les systèmes communistes et fascistes se sont effondrés en Europe, les idéologies qui les sous-tendent sont toujours vivaces.

C’est ainsi que le Président Trump dont la caractéristique idéologique majeure est de se faire le chantre du capitalisme libéral, est présenté en France comme un fou dangereux tandis que son homologue chinois jouit de l’estime générale.

La présence d’une importante communauté musulmane dont la religion, l’Islam, est par essence porteuse d’un modèle féodal, ne fait que renforcer ce clivage.

Les derniers sondages n’indiquent-ils pas que 80% des français se méfient de Trump?

Vers quel camp basculera l’Europe? Vers le camp féodal, majoritaire sur la planète (Chine, Monde Arabe…) ou vers le camp du capitalisme libéral représenté par les États-Unis-Israël?

Tel est l’enjeu de ce phénomène majeur que Guy Millière, lucide observateur de la société américaine, a qualifié de « Révolution Trump » (cf. son dernier ouvrage, « La Révolution Trump ne fait que commencer* ».

Les États-Unis parviendront-ils à sauver une nouvelle fois le capitalisme libéral et le modèle de société, la démocratie, qu’il véhicule?

Ou bien, le féodalisme incarné par le modèle chinois (et Arabo-musulman), imposera-t-il ses normes grises à la planète?

Rien n’est acquis, dès lors que l’on garde à l’esprit d’une part que le capitalisme n’a que deux siècles d’existence et le féodalisme, notamment en Europe, a dominé pendant plus de 1000 ans ; de l’autre qu’un fait nouveau majeur se produit sous nos yeux.

En principe, le système capitaliste ne pouvait se développer réellement, que dans le cadre des démocraties respectant les libertés fondamentales, publiques et privées.

Sous les régimes autoritaires ou fascistes, le système végète. (Cf les dictatures de Franco, de Salazar, d’Amérique latine etc…)

Or, l’émergence de la Chine semble administrer la preuve que le système capitaliste peut se développer dans le cadre d’un régime autoritaire ne respectant pas les libertés fondamentales, à la condition qu’il fonctionne selon une dogmatique marxiste bien rodée.

Un régime qui ignore le « social », les droits des travailleurs, où le droit de grève et la liberté syndicale, la liberté d’opinion, le multipartisme…n’existent pas…qui en raison de sa rhétorique marxiste neutralise les critiques de « gauche » et partant du « politiquement correct » ; un tel régime peut être terriblement attractif pour les grandes entreprises qui y sont assurées de réaliser des profits records. Le phénomène massif des délocalisations et des transferts de technologie montrent que cette attractivité du régime chinois est bien réelle.

Tous les clignotants de la politique européenne montrent qu’elle est séduite par ce modèle. Outre sa tiédeur dans la dénonciation de la violation des droits de l’homme par le régime de Pekin, ne s’est-elle pas engagée dans la voie d’un monisme économique (le Traité de Rome fonde tout le développement sur l’unique instance économique) directement issu de la théorie marxiste sur le prima de l’infrastructure économique sur les superstructures ?

Pilotée par les grands groupes, par les grands féodaux de l’industrie et de la finance, l’Europe avance à coup de diktats concoctés par les technocrates de Bruxelles dans le dos des peuples.

De nouvelles féodalités se mettent en place gouvernant sans partage.

Peu à peu, la démocratie européenne tend à devenir un mot vide de sens, un leurre reposant sur la fiction des droits de l’homme réinterprétée à la lumière du marxisme, dans lequel l’homme n’est qu’une abstraction vide de toute historicité, de toute caractéristique ; un être interchangeable… et dont l’immigré, le « migrant », le « sans » est devenu le modèle archétypal qu’on veut vendre aux peuples à tous prix et dont le « Juif » qui ne renonce pas à ses traditions, son « particularisme », représente une « gêne », un obstacle dans ce processus. (cf. l’ouvrage d’André Senik, « Marx, les Juifs et les droits de l’homme »* paru chez Denoël en 2011).

L’Europe qui à coups de milliards créé de toutes pièces un sous-prolétariat misérable, une masse de pauvres, de « gueux » comme on disait au Moyen-âge ; (en France, huit millions de gens vivent au dessous du seuil de pauvreté. Il n’y en avait que quelques centaines de milliers en 1954).

Cette Europe qui prône un modèle unique de développement (celui de l’Allemagne) ; qui fait de la « pensée unique » une norme impérative ; qui réduit la « culture » au simple divertissement de masse ; qui fait de la destruction des identités nationales et individuelles, son objectif « culturel » majeur ; une telle Europe reconstruit les structures d’un nouveau féodalisme où des « seigneurs » vivant hors de l’ordre commun, disposant de moyens gigantesques, imposent leur volonté à des Etats impuissants, simples relais permettant de réduire les peuples, chaque jour davantage, à l’état de masses indifférenciées.

Ne va-t-on pas jusqu’à priver l’individu de sa caractéristique biologique majeure, de la seule chose qui semblait lui appartenir en propre, son identité sexuelle ? (Freud disait « l’anatomie, c’est le destin ») Faire comme si, être homme ou femme n’était qu’un accident culturel, une simple option ? Ne nous orientons nous pas vers la création d’un être « neutre » ? Sans passé, sans culture, sans identité spécifique, interchangeable au gré des besoins de la nouvelle technostructure féodale ?

La démocratie qui semblait avoir triomphé avec la chute du mur de Berlin et l’effondrement du bloc soviétique, est de nouveau en danger.

La dictature chinoise est en passe de devenir un modèle.

Le dénigrement de Trump par l’Europe et de nombreux autres pays, n’est-il pas l’indice de ce possible basculement dans un monde dominé par le nouveau système féodal planétaire ? (cf. mon ouvrage « De la 4e république au néoféodalisme »*, Berg International, 2011).

 

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