Publié par Jean-Patrick Grumberg le 12 novembre 2017

Lorsque Robert Mueller a été nommé pour enquêter sur les soupçons de collusion entre le président Trump et la Russie, il nous a été présenté comme un homme d’une impeccable crédibilité et d’une intégrité à toute épreuve, qui examinerait la participation russe à la campagne présidentielle américaine et nous alerterait de tout méfait.

Il est maintenant clair qu’il est criblé de conflits d’intérêts et impliqué lui-même dans le dossier. Et s’il était la personne irréprochable qu’on nous a vendue, il se retirerait.

Dreuz a besoin de votre soutien financier. Cliquez sur : Paypal.Dreuz, et indiquez le montant de votre contribution.

Les raisons qui expliquent qu’il n’est pas un incorruptible sont claires, et elles viennent de trois angles différents que la presse de gauche américaine a enfin décidé d’examiner. Et le Congrès a commencé à y mettre le nez.

Premier dossier suspect : Uranium One

C’est l’affaire qui est la plus liée à Mueller, à savoir la vente de 20% de notre approvisionnement en uranium à une société contrôlée par les Russes.

Quand on parle d’une entreprise contrôlée par les Russes, il va sans dire que Poutine a sa part quelque part. Mueller est très impliqué dans la vase qui suinte de l’opération des Clinton avec l’uranium.

Dans le livre Clinton Cash paru en 2015, Peter Schweizer a traité en détail de la vente d’une grande partie de notre approvisionnement en uranium à un homme et un pays considérés comme un adversaire majeur des États-Unis. L’accusation selon laquelle la vente qui fait polémique était une faute, une trahison, a été à peine mentionnée par la presse puis très vite abandonnée pour se concentrer sur les accusations de collusion avec la campagne de Trump qui aurait permis son élection.

De nouvelles révélations ont évoqué les gains des Clinton grâce à l’argent versé par des personnes parties prenantes à la vente de l’uranium au président Clinton pour un court discours, et des dons de plusieurs millions de dollars à la Fondation Clinton qui ont servi à soutenir le mode de vie des Clinton. Ceci est rarement évoqué, mais le fait que le personnage principal de l’affaire Uranium One, Frank Giustra, ait mis son avion privé à la disposition d’Hillary Clinton pour  sa campagne électorale est en soi un acte illégal.

  • Les Clinton voudraient que vous croyiez que les agences impliquées dans l’approbation de l’accord sur l’uranium étaient en quelque sorte aussi puissantes ou importantes que la secrétaire d’État, alors que Clinton avait le poste ministériel le plus important.
  • Les démocrates veulent que vous croyiez que Clinton n’avait vraiment pas d’influence sur cette décision.
  • La preuve du contraire est que le successeur d’Hillary Clinton à ce poste a pu arrêter la mise en service du pipeline Keystone à lui tout seul.
  • De plus, aucun des autres hauts fonctionnaires qui ont signé l’accord sur l’uranium n’avait de fondation privée recevant des millions de dollars de dons venant des Russes qui ont bénéficié de la transaction.

Que vient faire Mueller là-dedans

  • Mueller était le directeur du FBI quand tout cela s’est produit. Comment peut-il avoir exercé les fonctions de chef du FBI, et être chargé maintenant d’enquêter sur les activités du FBI, sans que cela ne soit un conflit évident ?
  • Un an avant la vente de l’uranium à la Russie, le FBI a enquêté sur des sociétés et des ressortissants russes, et a découvert une vaste entreprise de corruption, de pots de vin, d’extorsion et de blanchiment d’argent afin d’acquérir l’uranium américain. Les résultats de l’enquête ont été enterrés, ils n’ont jamais été présentés au Congrès, ni aux commissions d’enquête du Congrès, ni aux membres de la commission qui a validé la vente de l’uranium. Que faisait Mueller l’incorruptible, lui qui était le directeur du FBI à ce moment-là, il s’est endormi devant sa télévision pendant 1 an ?
  • Ensuite, il y a la question de James Comey (alias l’ex-directeur limogé du FBI, alias le copain de Robert Mueller) dont les actions suspectes autour de l’enquête sur le scandale des emails d’Hillary Clinton pendant l’élection demandent à être réexaminées de près — ce qui est en cours. Il est maintenant clair que Comey a politisé le FBI par ses actions. Il est clair qu’il a décidé de tenir cette fameuse conférence de presse du 5 juillet 2016 (1), où il a pendant 14 minutes étalé l’acte accusatoire et les nombreuses irrégularités de Clinton, usurpé la responsabilité des procureurs, et inventé de nouvelles lois divines qui ont permis à Clinton de continuer sa course à la présidence. En outre, les dernières notes officielles révélées montrent que non seulement Comey a pris la décision d’innocenter Clinton trois mois avant d’examiner tous les faits et d’auditionner les témoins, mais qu’il a changé dans son document l’accusation de “grave négligence” qui est un délit pénal, en “extrême négligence” qui veut dire la même chose, mais n’est pas un délit.

Comment Mueller pourrait-il considérer cette activité plus que douteuse du FBI qu’il a autrefois dirigé pendant 12 ans avec autre chose qu’un œil complice, et en essayant de protéger une agence qui semble clairement compromise en raison de son positionnement politique ?

Le faux dossier russe contre Trump

Deuxième épine dans le pied de Mueller, le dossier russe, ou plutôt, le dossier Steele, cet ex-agent secret britannique spécialisé dans les opérations avec la Russie.

Le dossier, qui a été commandé à la société Fusion GPS, est tellement outrageusement fabriqué que même les médias les plus anti-Trump — le NYT, CNN et le Washington Post, ont refusé de le publier. Buzzfeed l’a publié, mais en indiquant qu’il n’est pas vérifiable, qu’il comporte des erreurs, et qu’il est truffé d’accusations fantaisistes et scandaleuses. James Comey, dont l’hostilité pour Donald Trump n’est plus disputée, a déclaré sous serment devant une commission d’enquête du Sénat qu’il est “salace et non vérifié”.

Christopher Steele a été embauché pendant la course à la présidence et a travaillé avec la Russie — oui, on peut parler de collusion entre Clinton et la Russie — par la campagne démocrate et Hillary Clinton, qui ont payé 12 millions de dollars pour ce faux dossier. Le fait que Maggie Haberman du NYT, ardente militante anti-Trump, se soit plaint que Fusion GPS et ses collaborateurs et sociétés satellites lui ont menti depuis plus d’un an en dit long. Le fait que deux employés de Fusion se soient retranchés derrière le 5e amendement lors de leur témoignage devant la commission d’enquête du Congrès, car ils craignent que ce qu’ils ont à dire révèle des activités illégales qui pourraient les conduire en prison en dit long également.

Ce qui amène à se demander : pourquoi tous ces mensonges dans le camp Démocrate ?

Pourquoi aucun dirigeant de la campagne Clinton ou du Comité national démocrate n’a aucune idée de qui a dépensé les millions pour obtenir ce dossier ?

Ils se vantent tous de leur compétence, mais sur le sujet, ils sont tous subitement incompétents. Clinton voulait être présidente, mais elle ne sait pas que 12 millions de dollars de sa campagne ont été remis à une société en cheville avec les Russes pour produire le dossier. Et elle ne sait pas qui a commandé ce dossier. A d’autres !

Et finalement, ce faux dossier que tout le monde chez les Démocrates se repasse comme une patate chaude, et que tout le monde considère comme un tissu de mensonges de bas étage, a probablement été utilisé par le FBI pour déclencher une enquête contre Donald Trump, a servi à mettre des Américains sur écoute, et a servi à démasquer les noms de ces Américains mis sur écoute afin de les faire fuiter à la presse.

C’est beaucoup pour un faux dossier, et c’est beaucoup pour le FBI.

Mais c’est encore plus pour Mueller…

Mueller, le faux dossier russe et le FBI

  • Le dossier infâme a probablement servi à la nomination de l’enquêteur spécial Robert Mueller, car il s’agissait à première vue d’une preuve de la collusion de Trump.
  • Maintenant qu’il est clair que ce sont les Démocrates qui ont travaillé avec Steele et les Russes, Clinton appelle ça une banale recherche sur un opposant.
  • Mais quand Donald Trump Jr. rencontra une avocate russe sur les conseils d’un collègue supposé avoir des liens avec le Kremlin, pour qu’elle lui remette des informations compromettantes contre Clinton, le monde a failli exploser et les médias s’évanouir pour cette insoutenable collusion. Même si Donald Jr a quitté la réunion au bout de quelques minutes lorsqu’il a compris que l’avocate n’avait rien de sérieux, il était devenu un criminel qui méritait le poteau d’exécution : pas question de lui accorder le droit de faire des recherches d’information sur un opposant.
  • Et Mueller enquête maintenant sur cette réunion de l’avocate russe Natalia Veselnitskaya avec Donald Jr, Jared Kushner le gendre du Président, et Paul Manafort, qui est maintenant mis en accusation par Mueller pour une affaire de fraude fiscale avec la Russie qui remonte à trois ans avant la campagne. Et Mueller n’enquête ni sur Clinton et son financement du dossier russe, ni sur John Podesta, le directeur de la campagne de Clinton, dont l’organisation de lobbying Podesta Group, a colludé avec des agents ukrainiens contre Trump (2).
  • Pire, on apprend maintenant que Natalia Veselnitskaya a rencontré les dirigeants de Fusion GPS juste avant, et juste après cette fameuse réunion avec Donald Trump Jr !

Par un chemin ou un autre, le dossier qu’on sait maintenant avoir été financé par Clinton, et est qualifié de “simple recherche sur l’opposition”, a fini entre les mains du FBI dirigé par Comey. Certains croient que c’est ce qui a déclenché les écoutes à la Trump Tower dont Obama a ri, et qui ont prouvé qu’elles étaient bien réelles. Tout en déclarant que le dossier est un torchon, Comey s’en est inspiré. Et il l’a présenté au Président élu lors d’une réunion privée.

Et puis il y a cet informateur du FBI infiltré pendant 5 ans dans l’affaire de l’uranium, et à qui le FBI de Mueller a interdit de parler devant les commissions d’enquête du Congrès. Pourquoi ?

  • Et pourquoi le FBI a-t-il apparemment rencontré Steele et envisagé de l’engager ?
  • Pourquoi Mueller n’enquête pas sur la collusion entre la campagne Clinton et l’Ukraine ?
  • Pourquoi le Congrès a-t-il demandé des documents au FBI qui lui ont été refusés pendant six mois ?
  • Et pourquoi James Comey, qui a de son propre aveu devant le Congrès, avoué avoir remis à un ami professeur d’université le compte rendu de sa réunion confidentielle avec le Président Trump pour qu’il le fasse publier par le NYT, n’est-il pas mis en accusation par ce même Congrès ou par le Département de la justice pour cet acte pénalement répréhensible ?
  • Et pourquoi enfin, Comey a-t-il avoué qu’il a fait fuiter cette conversation au NYT dans le but qu’un enquêteur spécial soit nommé ; que le lendemain de la parution du NYT un enquêteur spécial — Robert Mueller — a effectivement été nommé ; sans que cela ne soulève les sourcils des honorables membres des différentes commissions d’enquête du Sénat ?

Répondez-moi : comment Mueller est-il censé considérer l’activité de Comey et du FBI avec une quelconque crédibilité ou indépendance dans le cadre de son enquête ?

Voilà pourquoi Robert Mueller devrait — doit — démissionner.

Et il ne va pas démissionner.

Savez-vous pourquoi ? Parce que Trump s’est trompé lorsqu’il a dit que Washington est un marécage. Ce n’est pas un marécage. C’est un marécage puant. Vous avez le même en France. Tout le monde baigne dedans, donc rien n’est jamais révélé, sauf pour faire éjecter un François Fillon.

C’est parce que Donald Trump n’est pas originaire du marécage, qu’il a refusé l’argent du marécage durant sa campagne, que le marécage fait tout pour le détruire. La gauche, les médias, et une partie du GOP font partie de ce marécage.

Et c’est parce que le marécage était absolument certain que la reine du marécage sera élue —ou, au pire, que l’héritier du marécage, Jeb Bush, le serait – que le marécage a mal assuré ses arrières et n’a pas bien verrouillé toutes les portes et fait disparaître toutes les traces, que l’affaire est en train de sortir.

Je ne sais honnêtement pas si le Président Trump et les personnes engagées à faire sortir la vérité – Sean Hannity de Fox News, Peter Schweitzer du Government Accountability Institute (GAI), les membres de Judicial Watch, Sara Carter de Circa News, et John Solomon du Hill, qui sont les vrais héros, les vrais journalistes d’une presse libre et honnête, arriveront à faire mettre les coupables derrière les barreaux.

Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

(1) https://www.fbi.gov/news/pressrel/press-releases/statement-by-fbi-director-james-b-comey-on-the-investigation-of-secretary-hillary-clinton2019s-use-of-a-personal-e-mail-system
(2) https://www.politico.com/story/2017/01/ukraine-sabotage-trump-backfire-233446

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading