Publié par Magali Marc le 16 novembre 2017

Jeff Sessions, le Procureur général a témoigné le mardi 14 novembre pendant cinq heures devant le Comité de justice de la Chambre des représentants.

D’après le chroniqueur au New York Post, Michael Goodwin, Donald Trump a eu tort de le nommer à ce poste, car il se révèle incompétent et inutile.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Goodwin paru le 14 novembre

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Jeff Sessions continue de prouver qu’il est la plus grave erreur de Trump

Jeff Sessions est un homme à la recherche d’une peau de banane. Quand il ne parvient pas à la trouver, il la fournit lui-même.

Sessions n’est pas un mauvais homme, mais il est un mauvais Procureur général, comme il l’a à nouveau démontré mardi.

Quand il a écrit aux Républicains du Congrès, quelques heures avant son témoignage devant le Comité de justice de la Chambre des représentants, qu’il était ouvert à la nomination d’un procureur spécial pour mener une enquête concernant la façon dont l’ancien directeur du FBI, James Comey a traité l’affaire Hillary Clinton et la tristement célèbre affaire Uranium One, Sessions a créé un gros suspense.

Les Démocrates sont arrivés furieux et les Républicains attendaient ce moment crucial avec joie. Tous sont repartis insatisfaits et déçus.

Malheureusement pour Sessions, le dicton prétentieux des journalistes selon lequel si les deux partis sont en colère contre vous, c’est que vous avez fait quelque chose de bien ne s’applique pas au Procureur général. Quand personne n’est content, y compris votre patron, vous êtes recalé.

Tandis que les Démocrates et les Républicains sont contrariés pour des raisons différentes, il n’y a pas de règle disant que les deux ne peuvent pas avoir raison.

La longue liste des choses dont il ne pouvait pas se rappeler ou qu’il ne pouvait pas discuter semblait calculée pour créer de la frustration plutôt que de clarté. Le seul fait qu’il pensait que ses non-réponses à des questions importantes seraient suffisantes montre à quel point ce poste ne lui convient pas.

Son jugement erroné est devenu sa carte de visite. C’est pourquoi j’ai soutenu que la nomination de Sessions était la plus grave erreur de Trump. La performance d’hier ne m’a pas fait changer d’avis.

Mais une nouvelle raison vient de se rajouter: si Sessions était resté sénateur de l’Alabama, le scandale sexuel éclaboussant Roy Moore serait resté un secret au lieu de devenir une affaire nationale qui pourrait servir à donner le contrôle du Sénat aux Démocrates.

La décision de Sessions de se récuser de toute enquête concernant la campagne présidentielle de 2016, puis de l’annoncer à Trump après sa nomination, a provoqué un orage qui s’est abattu sur la Maison-Blanche et qui a pesé lourdement sur la première année de la nouvelle présidence.

Considérez l’alternative. Imaginez que Robert Mueller soit encore dans la pratique du droit privé, et qu’il n’y ait pas d’enquête ouverte concernant tous ceux qui étaient liés à la campagne de Trump. Tout Washington aurait accepté le résultat électoral. Ce serait une affaire réglée et tous seraient obligés d’accepter que Trump a été élu président, au lieu de le considérer comme une piñata sur laquelle on peut s’acharner en attendant sa destitution à court terme.

Alors que Trump a commis l’erreur de nommer Sessions, ce dernier a la responsabilité d’avoir accepté cette nomination alors qu’il savait qu’il devrait se récuser de l’affaire la plus importante du Département de la justice, qui a de plus en plus l’air de servir d’extension à la tentative des Démocrates de remettre en question le résultat électoral.

En ce sens, il était particulièrement irritant de voir que Sessions refusait de répondre aux questions directes sur le dossier russe préparé pour la campagne de Clinton, y compris à savoir si le FBI sous Comey avait rémunéré l’auteur et utilisé le document pour demander des écoutes téléphoniques des associés de Trump. Sessions n’a jamais donné la raison pour laquelle il ne pouvait pas répondre à des questions aussi importantes.

Ensuite, il y a l’accord Uranium One, qui a permis à la Russie de prendre le contrôle de 20% de l’approvisionnement américain d’uranium. À première vue, l’accord de 2010 n’avait guère de sens, mais a peu attiré l’attention, car on ne savait pas grand-chose.

Ce fut intentionnellement gardé secret, alors que le rôle d’un informateur du FBI dénonçant les malversations d’une compagnie russe impliquée a été tenu secret pendant que l’Administration Obama, y compris la Secrétaire d’État de l’époque, Hillary Clinton, avait donné son accord.

Bientôt, un flot d’argent a coulé dans les poches des Clinton. Bill a reçu 500 000 $ pour un discours prononcé à Moscou et jusqu’à 145 millions de dollars ont été versés à la Fondation Clinton par des investisseurs impliqués dans la transaction.

Le fait que Mueller était à la tête du FBI dès cette époque, et que Rod Rosenstein était procureur des États-Unis pour le district du Maryland n’est pas un simple détail. Les deux ont non seulement joué un rôle majeur dans une affaire qui ressemble maintenant à un camouflage, mais ce sont eux qui sont chargés de décider du sort de la présidence de Trump.

Rosenstein, en tant qu’adjoint de Sessions, a assumé ses responsabilités après sa récusation et a nommé son ami Mueller comme conseiller spécial. Ni eux ni Comey ne devraient être exemptés d’une enquête ou des règles régissant les conflits d’intérêts.

De manière évidente, la lettre de Sessions disant qu’il était ouvert à un nouveau conseiller spécial pour enquêter sur cette affaire ressemblait à la fois à un prêté pour un rendu (NdeT: pour ennuyer les Démocrates) et à une réponse aux demandes de Trump d’enquêter sur Clinton.

Ces soupçons ont été soulevés par les Démocrates, ce qui était à la fois inévitable et inutile.

Tout ce qui importe est de savoir si l’Administration Obama a tenté de dissimuler des faits qui auraient nui à la conclusion de l’affaire Uranium One, si l’ancienne Secrétaire d’État l’avait approuvée en échange d’une manne financière, et si l’enquête sur ses courriels a été truquée par le Département de la justice d’Obama.

Encore une fois, Sessions a ergoté sur la plupart de ces questions plutôt que d’y répondre directement, laissant planer la confusion et le doute concernant la raison pour laquelle il a écrit sa lettre aux Représentants républicains et concernant son intention de faire quoi que ce soit.

En raison du désordre causé par l’affaire Moore (le juge Roy Moore est accusé par 5 femmes de mauvaise conduite sexuelle avec des mineures il y a près de 40 ans) et du mécontentement de Trump à l’égard de Sessions, la Maison-Blanche a émis l’idée que Sessions pourrait reprendre son siège au Sénat.

Ce changement aurait pour effet de résoudre simultanément deux problèmes, et bien que cela puisse s’avérer difficile, les dernières gaffes de Sessions montrent que ce serait la solution idéale.

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