Publié par Jean-Patrick Grumberg le 18 novembre 2017

Le département d’Etat américain a refusé de renouveler pour la première fois depuis les années 1980 l’autorisation d’exploiter le bureau de l’Organisation de libération de la Palestine à Washington, a déclaré samedi un responsable palestinien.

L’OLP, que la communauté internationale considère comme représentant l’ensemble des Palestiniens, doit faire renouveler tous les six mois son autorisation d’exploiter ses locaux dans la capitale américaine.

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“Il y a deux jours, l’Autorité palestinienne a reçu une lettre du Département d’État lui disant que le Secrétaire d’État n’avait pas trouvé suffisamment de raisons pour maintenir le bureau ouvert”, a déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki à l’AFP.

“Cela ne s’est pas produit dans le passé, et nous avons demandé des éclaircissements au Département d’État et à la Maison-Blanche”, a-t-il déclaré. “Ils nous ont dit qu’il y aurait une réunion d’experts juridiques de haut niveau lundi. Ils donneraient alors une réponse claire.”

La Maison-Blanche, qui a demandé la fermeture du bureau, a décidé de subordonner sa présence à l’autorisation du secrétaire d’État, renouvelable tous les six mois.

La dernière période de six mois s’est terminée il y a deux jours.

“C’est la première fois depuis les années 1980 qu’il y a un retard dans la signature de l’autorisation renouvelée afin que le bureau puisse rester ouvert”, a déclaré Malki.

Le haut responsable palestinien Saeb Erekat a suggéré que le dernier discours du président palestinien Mahmoud Abbas à l’Assemblée générale des Nations Unies, dans lequel il a dit vouloir porter la question des “colonies” israéliennes devant la Cour pénale internationale, pourrait être derrière la position des États-Unis.

Saeb Erekat a écrit à l’administration américaine qu’il jugeait cette initiative “inacceptable, une mesure d’escalade et une décision politique qui menace de mettre fin au rôle des États-Unis dans le processus de paix”, a déclaré Malki.

Très inquiet, Erekat a publié une vidéo sur Tweeter où l’impression que le piège se referme sur les mensonges palestiniens transpire à chaque mot, après que Mahmoud Abbas – qui n’est plus président depuis 2009 – ait été convoqué et sermonné par le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed bin Salman (MBS).

Bien que sa licence d’exploitation n’ait pas été renouvelée, la loi américaine permet au bureau de fonctionner “de manière réduite” pendant 90 jours, ce qui laisse du temps pour les négociations, a dit Malki.

Selon une loi adoptée par le Congrès américain, les Palestiniens seraient privés du droit d’avoir une mission dans la capitale américaine s’ils appuyaient la demande d’une enquête de la Cour Pénale Internationale contre des Israéliens.

Aussi le secrétaire d’État Rex Tillerson a considéré que les dirigeants palestiniens ont enfreint la loi, et a envoyé une lettre recommandée à l’AP pour leur signaler la non reconduction de leur autorisation. Mais il appartient au président Trump de prendre la décision finale dans les 90 jours, a rapporté vendredi Associated Press, citant un fonctionnaire du département d’État.

Cela signifie que Trump a 90 jours pour examiner si les Palestiniens sont en “négociations directes et significatives avec Israël”, a déclaré le responsable. Si Trump le décide, le bureau palestinien restera ouvert.

Les Palestiniens savent qu’Israël n’a commis aucun crime, que l’Etat juif agit dans le strict respect du droit international, comme les multiples enquêtes de l’ONU l’ont toujours conclu, et qu’il n’existe pas – en droit – de “colonies israéliennes” (d’ailleurs Israël ne figure pas sur la liste de l’ONU des pays coloniaux, contrairement à la France et à la Grande-Bretagne).

Le sachant, on est en droit de se demander pourquoi ils veulent déposer plainte devant la CPI. L’explication est politique et non juridique.

L’Autorité palestinienne sait pertinemment que des procès d’Israéliens devant la CPI se termineraient par des non-lieux, mais que sous l’angle de la propagande et de la délégitimation d’Israël, ils peuvent s’attendre à un retentissement négatif mondial de la part des médias occidentaux largement acquis à leur cause.

Le fonctionnaire du département d’Etat américain a ajouté que même si le bureau devait fermer, Washington ne mettrait pas fin aux relations avec les Palestiniens et continuera de travailler à “un accord de paix global entre les Israéliens et les Palestiniens”.

Le non-renouvellement de l’autorisation arrive par ailleurs deux jours après que la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis a adopté à l’unanimité la loi Taylor Force Act qui réduit le financement de l’Autorité palestinienne à moins qu’elle ne cesse de verser des salaires et des primes aux familles des terroristes arabes palestiniens, incitant ainsi de nouveaux jihadistes à commettre des attentats.

Un autre projet de loi, connu sous le nom de Loi sur la prévention des boucliers humains du Hamas, prévoit d’imposer des sanctions aux gouvernements, entités et individus étrangers qui fournissent un soutien financier et matériel à l’organisation terroriste Hamas. Le projet sera soumis prochainement au vote de la Chambre des représentants.

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