Yeshua de Nazareth, comme tout rabbi en Israël, a enseigné à ses disciples comment prier. Il a rassemblé des phrases riches de sens et tirées de sa tradition (qu’on retrouve dans le kaddish) et il a composé cette prière typiquement juive qui est devenue, au fil du temps et des séparations, celle de tous les chrétiens : catholiques, orthodoxes, protestants, évangéliques…
Mais on n’est pas toujours conscient du fait qu’exprimer des demandes à Dieu devrait impliquer simultanément une mise en mouvement intérieure de notre part.
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Pourquoi dire Père…
Si tu ne désires pas te laisser engendrer par Dieu ?
Pourquoi dire Notre…
Si tu ne donnes pas d’importance à la présence des autres ?
Pourquoi dire Qui es aux cieux…
Si tu ne donnes de valeur qu’aux choses matérielles ?
Pourquoi dire Que ton nom soit sanctifié…
Si tu n’as aucune recherche du visage de Dieu ?
Pourquoi dire Que ton règne vienne…
Si tu n’espères aucun avenir meilleur pour l’humanité ?
Pourquoi dire Que ta volonté soit faite…
Si tu ne cherches même pas à la réaliser ?
Pourquoi dire Donne-nous aujourd’hui…
Si tu ne vois pas que la vie est un cadeau quotidien ?
Pourquoi dire Notre pain de ce jour…
Si tu n’alimentes pas tes convictions ?
Pourquoi dire Pardonne-nous nos offenses…
Si tu ne te remets jamais en question ?
Pourquoi dire Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés…
Si tu n’es pas bienveillant envers les autres ?
Pourquoi dire Mais délivre-nous du mal…
Si tu n’agis pas toi-même au service du bien ?
Pourquoi dire A toi le règne, la puissance et la gloire…
Si tu donnes tellement de valeur à ce qui ne le mérite pas ?
Pourquoi dire Pour les siècles des siècles…
Si tu ne crois pas que l’histoire ait une finalité ?
Pourquoi dire Amen !…
Si la Parole de Dieu reste en dehors de tes préoccupations ?
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, pour Dreuz.info.
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“devrait impliquer simultanément une mise en mouvement intérieure de notre part” ? Cela veut-il dire que cela doit être fait avec émotion, avec nos tripes, et non pas du façon mécanique ?
avec émotion, pas nécessairement, mais pas mécaniquement: c’est sûr!
Avec emotion ou pas, on dit car Il Est
Merci Monsieur l’Abbé !, … Tout est dit
Vous m’éclairez d’un jour nouveau
Il est vrai qu’une prière est une prière et non une récitation apprise bêtement par coeur…
Chaque mot et chaque morceau de phrase doivent être pensés au plus profond de notre cerveau et surtout de notre coeur…
Quand j’ai appris mes prières au catéchisme, j’avais à l’époque 9 ans, on les apprend par coeur, on les récite, mais on ne sait pas, parce qu’on ne l’a pas encore compris, parce qu’on est trop jeune pour comprendre l’infinité de ces mots, la puissance de ces mots…, parce qu’il faut du temps et il faut que la vie et ce qu’elle comporte nous apprenne ce qu’est la vie, pourquoi nous sommes venus ici, sur cette planète, et tant de choses dont on se rend compte au fil du temps…
Merci et bien à vous
Juste une question :
Pourquoi mon commentaire est toujours en attente de modération, et parfois effacé, alors que d’autres commentaires mis après moi, 25mn après sont visibles?
j’aimerai comprendre ce qui ne va pas sur mes commentaires…
La France n’est-elle plus du tout le pays des Droits de l’Homme et du Citoyen et le droit d’expression ?
Merci à l’avance,
Bien à vous
Quelle belle définition. Le “Notre père” et le “Je vous salue Marie” sont mes prières journalières.
Quand j’étais môme, vers l’âge de 7 ans, mes parents me disaient de temps en temps le soir : “Toute ta vie, tu devras ne pas te contenter de répéter comme un perroquet ce que disent les autres, même ce que tu apprends par coeur comme une fable ou une prière. Il faut que ça sorte de toi. Si tu récites une fable de la Fontaine, vis-la intérieurement en même temps que tu la récites. Et si tu récites une prière, que ce soit à voix haute ou à voix basse, fais encore plus attention à ce que tu prononces car ce que tu prononces sans que ça vienne du fond de toi… Dieu ne l’entendra pas.”
Ce que vous écrivez, Hellen, va donc bien tout à fait dans le même sens. Et toutes les mamans au monde devraient rappeler cela régulièrement à leurs enfants. Car c’est ainsi qu’ils auront plus tard les yeux ouverts, l’esprit critique, et feront vraiment quelque chose de créatif et ne vivront pas une existence entièrement passive quand ils seront adultes.
je le sais encore en latin … toiut comme cette hymne à notre dame, merveilleux ave maria
Monsieur l’abbé,
Je profite de votre exposé pour vous adresser ce petit mot :
J’ai relu cette semaine le texte de la lettre du Cardinal Tisserant de juin 40 dans laquelle il donnait son opinion sur le nazisme et sur l’Islam.
Qu’en pensez-vous ??????????????
Juin 40, toutes les horreurs nazies n’étaient pas encore connues, comme elles le seront dès 1942. J’ai eu il y a quelques années le témoignage direct de M. Gerhard Riegner, ( secrétaire du Congrès juif mondial à l’époque) avertissant les alliés et le Vatican en 1942 sur les atrocités nazies.
Mais la lettre du Card. Tisserant est courageuse puisque s’y exprime sa liberté de pensée. Cela dit, le pape Pie XII a quelques années plus tard hésité à dénoncer explicitement la politique hitlérienne envers les juifs par crainte d’intensification des exactions et des représailles, comme cela s’était produit en Hollande aussitôt après la protestation des évêques hollandais.
En décembre 1942, Pie XII disait dans son homélie de Noël:
“des centaines de milliers de personnes, sans aucune culpabilité de leur part, mais seulement pour des raisons de nationalité ou de race, sont destinées à la mort ou à un progressif dépérissement”. Cela concernait à la fois les juifs persécutés et les catholiques polonais traqués par les nazis.
@Abbe ARBEZ
Tout à fait, mon père, et mon époux me l’avait confirmé ; le comportement du pape Pie XII a protégé les juifs d’Italie ou réfugiés plus que partout ailleurs.
Lorsque les allemands sont entrés en zone libre, à Nice les soldats italiens qui repartaient en Italie, descendaient des camions pour y laisser monter les réfugiés juifs qui venaient d’Allemagne, de Pologne, etc. et ces soldats italiens faisaient la route à pied.
Pie XII a fait du mieux qu’il a pu.
… et probablement aussi les gitans, majoritairement chrétiens.
Vous avez raison d’avoir “oublié” le verset: ne nous soumets pas à la tentation”, puisqu’il est issu d’une traduction chrétienne négative et fausse: D.ieu ne soumet jamais quiconque à la tentation, mais le malin, le satan, OUI! Oublier de le citer n’est pas le dénoncer et c’est dommage, c’est un des versets les plus importants avec celui de la sanctification du Nom de D.ieu.
Yehudi, Yehuda, veut dire l’homme qui prie D.ieu, c’est le nom de tout juif par excellence, c’est sa fonction . Jésus était juif et en tant que juif, il ne priait pas la prière des apôtres qui ont posé cette question “comment prier”, mais Il priait les prières juives. La prière du Notre Père a été donné en tant que réponse à leur demande. Celle de Jésus avait, c’est évident, une dimension bien différente . Les prières juives ajoutent “notre Père et Notre Roi.”En hébreu, le Kidouch HaShem, c’est la sanctification du Nom de D.ieu. Il est quelque chose que les chrétiens devraient savoir, c’est que dans le judaïsme qui “fut” leur source, on ne prie jamais d’emblée pour obtenir la satisfaction des besoins personnels quotidiens, mais chaque juif commence avant tout par bénir D.ieu toute la journée, toute la nuit, toute sa vie.
Par ailleurs, Jésus ne prêchait pas l’église , Il prêchait le Royaume! Un monde harmonieux selon la volonté du Créateur des Cieux et de la terre, selon Isaïe 11: “le loup habitera avec l’agneau”, selon le Shalom qui est bien plus qu’une simple paix!
Dans le texte ancien hébraïque , au temps de Jérôme (qui avait retrouvé en Israël où il avait souhaité aller pour étudier les textes hébreux), il avait retrouvé l’original du texte hébreu de Mathieu depuis disparu, il est écrit en hébreu ( be ivrit):” donne nous aujourd’hui notre pain de demain” (ha lekhem shel marakh ten lanou ha yom), il s’agit de la vision du Royaume à venir. Le texte traduit en grec donne un drôle de mot: “épulsion”, car l’expression “le pain de demain”, qui l’avait comprise? Personne! C’était une des raisons qui avaient poussé Jérôme à se rendre en Israël, à la source plutôt que d’en faire une mauvaise traduction!
La Manne au désert était une préfiguration de ces lendemains de la Promesse divine. Le Notre Père fait aussi référence à l’Exode. Les Hébreux , dès les temps anciens, ont toujours eu cette vision messianique et cela n’a pas changé. Si les églises souhaitaient vraiment avoir des fidèles qui prient non pas pour leur “petit quotidien”, comme vos commentaires le suggèrent d’ailleurs, mais pour le retour du Messie Roi Sauveur, on reviendrait aux textes d’origine, cela ne serait que justice et cela éclairerait aussi le champ de compréhension chrétien. Je dis cela dans un esprit fraternel.
La doxologie , fut ajoutée plus tardivement par les chrétiens, elle n’est pas d’origine dans cette prière, on la trouve intégralement dans : Chroniques 29 versets 10 à 13.
Cette prière est en réalité une marche vers la VIE: “Il y a deux chemins, celui de la vie et celui de la mort, CHOISIS LA VIE!
ne nos inducas in tentationem: ce n’est pas ne nous “soumets pas” à la tentation… mais ne nous laisse pas entrer dans le piège de la tentation.
je l’ai simplement jumelé avec l’essentiel: mais délivre-nous du mal, ce qui englobe évidemment la phrase en question.
hayom, c’est surtout CE jour.
l’aujourd’hui de Dieu est notre aujourd’hui,
qui tend vers la réalisation du olam haba, monde à venir.
Oui, mon Père, je l’ai appris avec “ne nous laisse pas aller à la tentation”, puis plus tard en latin. La messe se disait encore en latin même si nous avions la traduction à côté en français.
Il m’arrive souvent d’avoir la nostalgie de ces messes en latin.
“mais délivre-nous du Mal”…”Mal”, l’opposé du Bien, ou “Mal” Satan?
@ Jean-Aymar de S. J’espère que l’Abbé Arbez ne m’en voudra pas mais je ne résiste pas à la tentation de vous faire part de mon humble avis sur la question du mal. Le mal se compose de trois ennemis: un ennemi intérieur et deux ennemis extérieurs. L’ennemi intérieur c’est le péché. Il s’agit d’une lutte en nous qui veut que notre esprit nous attire vers le bien mais notre corps, charnel, vers le mal. L’apôtre Paul nous décrit parfaitement cette lutte interne ici:
https://www.biblegateway.com/passage/?search=Romains+7%3A14-25&version=LSG
Ensuite, nous avons deux ennemis extérieurs:
1) Le monde dans lequel nous vivons et qui exerce une puissante influence sur nous, et pas toujours en bien.
2) Le diable ou Satan qui mène un combat spirituel contre Dieu et dont nous sommes parfois les otages. Comment lutter contre lui? Voici une recette biblique: “Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous”. Jacques 4:7.
Donc, invoquer Dieu dans la prière que Jésus nous a apprise est un moyen particulièrement efficace de nous protéger de ces trois formes du mal. Bien cordialement,
Je m’étonne de l’emploi de l’impératif pour s’adresser à Dieu…
@ bebaviv. Cher bebaviv, Vous dites, je cite: “Il est quelque chose que les chrétiens devraient savoir, c’est que dans le judaïsme qui “fut” leur source, on ne prie jamais d’emblée pour obtenir la satisfaction des besoins personnels quotidiens, mais chaque juif commence à bénir D.ieu toute la journée, toute la nuit, toute sa vie”.
Le judaïsme, pour beaucoup de chrétiens, reste à la source de leur foi et il leur a transmis beaucoup d’exemples de piété inspirante. Ceci dit, il ne faudrait pas réduire le christianisme à une sorte de religion superficielle ou qui manquerait de respect à Dieu. Il existe aussi de remarquables exemples de foi chez les chrétiens. Le respect réel, profond pour Dieu (même si nous l’écrivons différemment) existe bel et bien aussi chez de nombreux chrétiens et va de pair aussi avec la maturité spirituelle qui s’acquiert avec la pratique de la foi et sa mise en pratique …
Merci pour cet excellent complément dont peu de chrétiens sont conscients….”Jésus n’annoncait pas L’église,mais le royaume…..” le détail qui change tout
La sanctification de Dieu ?? Dieu n’a pas besoin d’être sanctifié IL EST LE SAINT; par contre Jésus invite ses disciples à RECONNAITRE que Dieu est SAINT; La traduction “sanctifié” peut donc tromper sur le sens de la demande: tout croyant chrétien ou non est amené à RECONNAITRE DIEU POUR CE QU’IL EST AVANT TOUT : LE SAINT
C’est pas ..et ne nous soumet pas….. c’est ne nous laisse pas succomber a la tentation…..ne nous laisse pas entrer est une mauvaise littérature…
Cher Abbé Arbez, bravo pour votre article et la profondeur de vos remarques. Si vous ne connaissez pas ce livre, je vous le conseille vivement, il devrait vous plaire : Notre Père une prière juive de JM Thobois. Encore bravo.
merci!
vous avez raison, je connais personnellement le pasteur Thobois qui est un spécialiste remarquable de la tradition juive et d’Israël.
@Abbé Arbez Cependant, le monde chrétien répète: ne nous soumets pas.. sans que personne n’ai jamais rien changé.
Respectueusement.
non, catholiques et protestants ont été d’accord pour reformuler: ne nous laisse pas entrer en tentation.
cela entre en vigueur prochainement dans les assemblées de prière et eucharisties.
Je suis toujours très émue par vos réponses et je vous en remercie de tout coeur. Je n ai jamais regretté mon baptème, ma première communion et ma confirmation.
Je préfère finalement dire ” ne nous laisse pas succomber à la tentation” ; 1) parce que le Père n’est pas le tentateur et que dire “ne nous soumet pas à la tentation” est ambigu et quelque peu blasphématoire ; 2) parce que dire “ne nous laisse pas entrer en tentation”, ce qui est une très belle formule par ailleurs, ne signifie rien, puisque tant que nous serons sur terre nous serons tenté mais qu’il n’y a péché que si l’on y succombe sciemment.
@Zglb
EXACT !
“et ne nous laisses pas succomber à la tentation”
C’était “succomber”!
Merci Zglb
C’était même, “et ne nous laissez pas succomber à la tentation” car on vouvoyait le Père, on ne le tutoyait pas.
Merci encore Zglb, pour ces doux souvenirs du passé 🙂
Je Lui dis toujours “vous” comme jadis.
Ok pour les deux (ne nous laisses pas… et vouvoiement), ce que j’emploie…
Mais suite à ce texte, je m’interroge maintenant sur le “Vous qui êtes au Ciel”. Je songe à “Vous qui êtes le Ciel”, ciel autre que notre ciel physique… réflexion pour moi en cours…
@Zglb
De même, je le vouvoie toujours. Question d’époque et d’education.
“Notre Père qui est aux cieux, que Ton Nom soit sanctifié”. Qu’il est difficile semble-t-il de s’adresser à Dieu comme à notre Père. Et Jésus, car c’est lui qui parle, de préciser immédiatement que l’on s’adresse au Père qui est aux cieux, car nous avons tous un père terrestre sans lequel nous ne serions pas là mais aussi et surtout un Père céleste à l’origine de toute vie et de toute chose, un Père souverain. Et c’est vers lui que nous sommes appelés à faire monter nos louanges. Et cela semble bien difficile et peu naturel puisque les hommes ont cherché bien des échappatoires et sanctifient bien d’autres noms. Certains invoquent des Saints, d’autres la Vierge Marie et d’autres rabâchent le nom de Seigneur de multiples fois dans de vaines redites. Et tous s’imaginent recevoir une réponse de Dieu. Rien n’est moins sûr. “Ceux qui me disent Seigneur Seigneur! n’entrerons pas tous dans le Royaume des cieux mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux” Matthieu 7:21.
Notre Père céleste n’est pas sourd et nous entend immédiatement lorsque nous invoquons Son Nom avec confiance. Le seul nom par lequel nous pouvons prier notre Père est aussi Jésus puisque, quoi qu’en disent certains, il s’agit bien d’une seule et même personne. “Moi et le Père nous sommes un” Jean 10:30 et “tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai” Jean 14:13. Invoquons donc notre Père avec confiance et cessons de nous réfugier derrière des faux fuyants. Invoquer d’autres noms que ceux de Notre Père ne nous donne aucune garantie que les réponses que nous recevrons viennent de Lui. Et le diable le sait fort bien …
“Que ton règne vienne”. A lire l’écrasante majorité des commentaires généraux sur ce site, y compris les miens, il faut bien admettre que nous sommes beaucoup plus préoccupés par l’immédiat, par les petits règnes terrestres que par celui que nous sommes invités à invoquer ici. Il s’agit bel et bien du règne final, celui qui rétablira enfin une vraie justice, un règne de paix. Pas le règne de la paix des cimetières entre deux guerres, mais le règne de la paix de Dieu, celle qui surpasse toute intelligence.
“Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel”. Ici aussi, il me faut bien admettre que mon comportement au quotidien est plutôt l’inverse de cette aspiration. Que ma volonté se fasse ici et maintenant, et vite s’il te plait, car je n’en peux plus d’attendre encore et encore … Décidément, cette prière m’invite à expérimenter d’autres dimensions qui semblent inconfortables mais qui valent la peine d’être explorées pour le meilleur? …
@gigobleu
Ne laisses pas ton esprit aller au delà de ton horizon mais tends la main à celle ou celui qui est à ta portée et tu seras rassasié.
@ Patricia J.S. Cambay. Je comprends la remarque mais il me semble que cette prière invite justement à porter notre esprit au delà des horizons auxquels nous avons été conditionnés. Et ce n’est pas nous qui rétablirons le Règne de Dieu ici bas (heureusement), mais notre Père nous invite à nous y associer par la prière, en quelque sorte, à collaborer à son plan pour l’humanité. Fantastique.
“Donne nous aujourd’hui notre pain de ce jour”. C’est seulement à ce stade ci de la prière que nous adressons à notre Père notre première requête pour nous-même. Nous avons commencé par la louange: “Notre Père qui est au cieux, que Ton Nom soit sanctifié” Ensuite par l’intercession pour le monde et les autres: “Que ton Règne vienne, Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel”.
Et maintenant nous réclamons notre pain quotidien sans lequel nous ne pourrions pas vivre. Remarquez que, dans la Bible, Jésus nous dit à ce sujet que “l’homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole de Dieu”. Luc 4:4.
Et ce passage de la prière nous indique aussi que celle-ci doit être quotidienne puisque nous demandons à Dieu notre pain de ce jour. A chaque jour suffit sa peine … Et nous sommes invités à renouveler notre confiance en Dieu chaque jour par la prière. Et il prend soin de nous avec la fidélité d’un Père pour ses enfants…
“Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés”. Nous avons impérativement besoin du pardon de Dieu pour être libérés du poids de ce que la Bible nomme péché, qui nous accuse et nous rend malheureux. Qui n’a jamais menti? Volé? etc… Je laisse à chacun le soin de compléter sa liste personnelle. Lorsque l’on est au bénéfice de l’Amour de Dieu, il est impossible de le garder pour soi. Si Dieu nous pardonne nos fautes il est impératif que nous pardonnions aussi ceux qui nous ont offensés.
C’est la meilleure explication que j’ai lu sur la question
“Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre nous du mal”. Dieu ne tente personne mais il sait bien que nous sommes soumis au règne provisoire du Prince de ce monde, satan. Nous avons donc besoin d’une “protection divine rapprochée” venant d’en haut sans laquelle nous risquons fort, à compter seulement sur nos propres forces, d’être emportés dans le tourbillon de ce monde qui passe et trépasse …
Car c’est à toi qu’appartiennent, le Règne, la Puissance et la Gloire, Aux siècles des siècles. Amen
@gigobleu
Satan ou Lucifer le plus beau des anges. Difficile de ne pas y succomber.
Merci pour vos très bons commentaires, gigobleu.
Monsieur l’abbé Alain Arbez , sachez que votre action numérique sur dreuz n’est pas vaine ,
je pense à vous depuis que je retourne à la messe , et j’y retourne pour tenter de me persuader que Francisco 1er ne se trompe pas de stratégie , je suis alors au milieu de 200 fidèles , mais quand même c’est dur , très dur !
tenez bon!
même si certaines parmi les stratégies de François sont discutables (il n’est pas infaillible!) votre foi est attachée à l’essentiel.
Avec retard de ma part, mais cette alternance de questionnements en réponse à chaque verset du Notre Père constitue une remarquable profession de foi.
Merci pour ce magnifique texte sur lequel chacun pourra méditer question après question. Car c’est bien en effet de cette façon qu’il faut réfléchir lors de l’expression de toute prière lorsqu’on veut vraiment la vivre et non pas simplement la réciter.
Bonjour Monsieur l’Abbé. Merci pour ces explications.
Mais en pensant aux prières de rues, à Clichy et ailleurs, dans les mosquées, …, on doit s’interroger sur le parallèle suivant :
Prières musulmane et chrétienne
Prière musulmane
La « prière » musulmane, du vendredi dans les mosquées se termine par (traduction) :
• O Allah ! Accorde-nous la victoire sur les juifs, qui sont tes ennemis mais aussi les ennemis de notre religion ! (Amen),
• O Allah ! Fais périr les mécréants, les polythéistes et les ennemis de l’islam ! (Amen),
• O Allah ! Eparpille leur nation ! (Amen),
• O Allah ! Disperse leurs troupes ! (Amen),
• O Allah ! Détruis leurs édifices ! (Amen),
• O Allah ! Fais périr leur récolte ! (Amen),
• O Allah ! Rend orphelins leurs enfants ! (Amen),
• O Allah ! Rend veuves leurs épouses ! (Amen),
• O Allah ! Fais tomber leurs biens et leurs fortunes comme butin entre les mains des musulmans ! (Amen) !
Ceci en langue arabe, dite langue « liturgique » selon nos critères judéo-chrétiens.
Prière récitée par l’imam, les croyants répondant « Amen ».
Prière chrétienne :
Le Notre Père est la prière que Jésus a enseignée à ses disciples :
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous laisse pas entrer dans la tentation,
mais délivre-nous du mal.
(Car c’est à toi qu’appartiennent :
le règne la puissance et la gloire,
Aux siècles des siècles.
Amen.)
Prière récitée par tous.
Qu’en pensez-vous ?
j’en pense que c’est deux mondes différents, des démarches incompatibles.
sous forme de prière, les invocations islamiques sont un cri de haine.
la seule religion qui prie en insultant les autres religions (juifs et chrétiens, spécialement dans le viseur…)
@ Georges29.
Voici l’article 19 de la Constitution belge :
La liberté des cultes, celle de leur exercice public, ainsi que la liberté de manifester ses opinions en toute matière, sont garanties, sauf la répression des délits commis à l’occasion de l’usage de ces libertés.
On est en droit de se demander si ce qui est dit dans les “prières” musulmanes du vendredi ne constitue pas un délit flagrant d’atteinte à l’Etat et au peuple belge commis à l’occasion de l’exercice de la liberté religieuse accordée au culte musulman. De plus cette prière clairement antisémite et ouvertement guerrière est enseignée au cours de religion musulmane qui est reconnu et financé par l’Etat belge depuis 1974.
Ca devrait être évident pour tout le monde que réciter machinalement et mécaniquement une prière ne va pas nous sauver sans qu’on médite chaque parole et qu’on se remette en question. De même aller se confesser et recommencer les mêmes erreurs le lendemain ne nous sauvera pas non plus. Ca équivaut à recrucifier Jésus.
Pauvre et pitoyable Abbé ! Tes commentaires, médiocrement émotionnels et humanisto-crétins, rétrécissent, étriquent, et ferment le sens du “Notre Père” qui a pourtant vocation d’ouvrir et de redimensionner.
De la fonction diaboliquement abrutissante des Clergés ! Voilà un intéressant sujet de réflexion, pour oeuvrer à la libération et à l’ouverture des consciences humaines.
tu devrais redimensionner ton cerveau et consulter au plus vite,
ton œuvre magistrale d’ouverture des consciences humaines n’est pas encore au point!
Je dis depuis toujours: Ne nous laisses pas tomber dans la tentation et je ne me suis jamais demandé si on pouvait formuler cette demande autrement. Du moment que le coeur sait ce qu’il demande.
Encore des insultes…
Yannouch, faites-nous un article qu’on voie un peu de quoi vous êtes capable vous-même.
Avant d’insulter les autres et des vouloir les humilier, une petite réflexion sur soi-même est souvent utile. Elle permet de ne pas s’enfoncer justement dans la tentation du mal.
Je suis athée et fort surprise par la bassesse de votre commentaire, Mr l’Abbé Arbez m’a plusieurs fois répondu avec une bienveillance, une érudition et une argumentation satisfaisant mon goût de la discussion que je ne trouve pas souvent ailleurs. C’est votre médiocrité qui me fait pitié.
J’aime beaucoup la version des Coptes, les chrétiens d’Egypte : “Ne nous laisse pas nous engager sur le chemin qui mène à la tentation”. C’est malheureusement un peu long.
Qu’en pensez-vous M. l’abbé ?
Pour ma part je trouve cette formule belle… mais peut-être qu’on demande à Dieu quelque chose qu’on pourrait éviter soi-même en pratiquant la réflexion.
Le plus responsable lorsqu’on se dirige vers le mal, n’est-ce pas soi-même ?
Sauf dans un cas tout à fait évident : la culture du mal transmise à un enfant de très bas âge qui ne sait pas encore distinguer ce qui blesse autrui.
oui, ça correspond à “ne nos in-ducas in tentationem” mais comme vous dites, c’est une formule longue.
la transcription choisie par les évêques et les responsables protestants: “ne nous laisse pas entrer en tentation” est déjà meilleure que “ne nous soumets pas…” la soumission évoque l’islam et minimise le choix humain.
@ Abbé Arbez. Il ne faudrait quand-même pas nous laisser voler jusqu’à notre vocabulaire par l’Islam. La soumission à Dieu est une idée biblique mais celle-ci est libre et volontaire. La soumission en Islam est radicale. Et ce mot, radical, à ma connaissance, n’est pas biblique … Ceci dit, “ne nous laisse pas entrer en tentation est mieux traduit effectivement que “ne nous soumets pas …”
Ne nous laisse pas succomber….est une formule française qui me paraît appropriée, les autres sont alambiquées, ce me semble…
Le poil à gratter :
Quand on est catholique, on ne tutoie pas Dieu. Ça, c’est la (vilaine) manière protestante.
Tutoyer ou vouvoyer, les deux s’argumentent tout autant.
Pour le vouvoiement un idée de respect.
Mais pour le tutoiement une idée de relation intime*.
Le choix est donc totalement personnel car les deux sont tout aussi valables. Car tout aussi fortes l’une que l’autre.
Donc il n’y a aucune critique à faire selon qu’on tutoie ou qu’on vouvoie, c’est uniquement une affaire d’appréciation personnelle.
* et pour moi, à titre personnel c’est celle qui prévaut, puisque Dieu est en tout et partout… il est donc en nous. Si je vouvoie Dieu j’ai l’impression de m’adresser à quelqu’un d’extérieur et qui n’est pas en moi. Si je tutoie Dieu j’ai vraiment l’impression de m’adresser à ce qui brille au fond de moi, dans une relation intime.
J’ajoute que bien qu’étant chrétien je ne me sens pas plus catholique que protestant ou qu’orthodoxe, copte, maronite, etc.
Je suis chrétien.
Et il n’y a pas de raison de considérer les façons de s’adresser à Dieu par les autres Eglises que la sienne comme des “mauvaises manières”. Car c’est encore une fois établir une critique négative envers les autres dans un domaine où on devrait plutôt chercher avant tout ce qui rapproche les uns et les autres. Quand le Christ a initié son église, il n’a pas donné de nom supplémentaire à son église, il a simplement voulu que soit créée son église. Ceux qui créent des courants dans son église, ce sont les hommes, avec leurs manies de faire des schismes et des divergences là où il faudrait rester au contraire unis tous ensemble. Je comprends tout à fait les différences et les divergences, c’est humain, pourrait-on dire, mais quand on en arrive à critiquer la façon dont on s’adresse à Dieu par un vouvoiement ou par un tutoiement c’est purement et simplement abusif. Alors cherchons TOUJOURS ce qui rassemble au lieu de pointer perpétuellement des choses qui divisent. Dieu n’a jamais cherché à diviser, toujours à rassembler !
Je tutoie Marie et Jésus….aussi quand je dis Seigneur……qui est le Dieu incarné….c’est assez mystérieux, j’ai l’impression de m’adresser aux deux en même temps….
Je tutoie Marie et Jésus….aussi quand je dis Seigneur……qui est le Dieu incarné….c’est assez mystérieux, j’ai l’impression de m’adresser aux deux en même temps….Et puis me dis-je , n’est-il pas dit que l’on ne va pas au père sans passer par le fils? …
Ci-dessous, l’article de l’abbé Guillaume de Tanoüarn :
http://ab2t.blogspot.fr/2017/11/nouvelle-traduction-du-notre-pere.html
Je suis rassuré par ce que vous dites parce que c’est ce que j’ai tenté d’exprimer juste au dessus!
Je ne comprends pas ce changement pour ne pas changer! Qu’ont donc les évêques qui pourtant parlent encore correctement français !!!
« Ne nous laisse pas succomber à la tentation » était très juste et ce par quoi on la remplacé est un non sens.
« Entrer en tentation « ! Tous les hommes entrent plusieurs fois par jour en tentation. C’est notre liberté: en caricaturant cela peut être: Je cède à la tentation de coucher avec cet autre qui me plaît bien et me drague en trompant mon conjoint qui me fait confiance ? Ou je cède à la tentation d’aller faire la fête et de laisser mes enfants seuls alors qu’ils sont bien jeunes? Je cède à la tentation de voler du matériel dans mon entreprise? Je cède à la tentation de brûler un feu rouge à un carrefour dangereux? Je cède à la tentation de prendre de la drogue, de visionner un film porno en sachant que j’alimente ce commerce répugnant? Etc…On demanderait donc à Dieu de nous priver de notre liberté !
Non on peut demander à Dieu de nous inspirer le bien et le juste, de nous envoyer la force de résister et de nous tourner vers le bien, chaque jour et plusieurs fois par jour !!!
Effectivement….succomber, nous amène à notre état de pêcheur….que l’on doit reconnaître….. entrer , est une édulcoration minimisante de notre état de pêcheur… c’est même comme si nous ne l’étions pas mais que nous pourrions le devenir…..succomber, laisse suggérer que le mal est en nous déjà, plutôt qu’extérieurement….hors le combat du mal doit commencer en nous par un esprit qui ponce la pierre brute que nous sommes,
jour après jour …
Parfois ma grand-mère nous gardait mes plus jeunes sœurs et moi.
Au coucher pour souhaiter une bonne nuit elle nous disait simplement et sans autre forme de prière “donner votre cœur au petit Jésus”.
Cela a mis un mouvement d’échange spirituel superbe dans mon for intérieur dès mon plus jeune âge, ad vitam aeternam.
Ma chère grand-mère n’ était pas pratiquante.
J’espère que vous avez su poursuivre en vous ce mouvement spirituel initial dans une forme adulte. La recommandation de votre grand-mère est une forme de pratique de la foi qu’elle a eu à coeur de vous confier.
En 2020?,,, au fou!
chez les orthodoxes, le “fol en Christ” est admiré.