Publié par Eduardo Mackenzie le 19 novembre 2017
Todd Howland – ONU

Le maillon le plus diabolique des accords Santos Farc a un nom : « justice spéciale de paix » (JEP).

Sans ce maillon, la nouvelle configuration politique que les Farc et le président Santos veulent imposer à la Colombie se déliterait, se noierait sous le poids de sa propre ignominie.

  • Savez-vous pourquoi ils ont dû donner à cette « justice » le qualificatif de « spéciale » ? Parce qu’il s’agit de quelque chose de nouveau, quelque chose de très rare, quelque chose encore jamais vu dans aucun pays libre : une justice monstrueuse.
  • Dans cette appellation, le mot « spécial » veut dire «monstrueuse ».
  • Pour cela nous devrions donner à ce maillon clé des accords de La Havane l’appellation qu’elle mérite : « justice monstrueuse de paix » (JMP), ou encore « justice de la paix monstrueuse » (JMP).

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La JEP (ou « JPM ») est la négation du droit et la consécration de l’arbitraire.

Elle est l’affirmation de la primauté de la violence sur la raison et l’innocence. Un monstre est un être vivant, insolite, qui suscite l’horreur par sa laideur, sa perversité et sa cruauté. Le JEP est tout cela, une construction aberrante, un outrage à la société. La JEP (ou plutôt : la « justice de la paix monstrueuse ») transforme le criminel en un juge fanatique, et ses victimes en agresseurs impitoyables qui doivent être liquidés physiquement et moralement.

Pour cette raison la JEP est rejetée par les colombiens, sauf par les bourreaux communistes qui l’ont conçue et qui veulent s’en servir, comme ils l’ont fait dans tant de pays, pour éradiquer les militaires, les partis politiques, les groupes, les syndicats, les intellectuels, les journalistes et les classes sociales qu’ils cataloguent comme « ennemis ».

Todd Howland, représentant des Nations Unies pour les Droits de l’Homme en Colombie, connaît bien ce thème et il sait ce qu’est la véritable justice et quelle est la nature véritable de la kafkaïenne JEP. Son curriculum vitae dit que Howland a étudié le droit à l’Université de Denver et qu’il a été professeur de Droits de l’Homme à l’Université Hankuk en Corée du Sud.

Cependant sa posture face aux accords Farc-Santos et face à la JEP a été hésitante et timorée. Un jour il applaudit, un autre jour il critique quelques détails. Un moment il s’est risqué à dire que la JEP contenait « des points qui ne vont pas avec les standards internationaux de droits de l’homme », mais il n’est pas allé plus loin, alors que cette certitude méritait une explication de fond. Cette timide saillie lui a valu, c’est sûr, quelques maux de tête. En mars dernier, les sympathisants communistes colombiens ont commencé à ourdir des intrigues contre lui. Ils le voyaient comme une menace, à cause de son attitude tiède face à l’urgence de « l’implémentation des accords ». La presse se fit l’écho de rumeurs qui disaient que Howland allait quitter le pays. C’était faux.

Howland est resté en Colombie, mais à quel prix. Jusqu’à hier l’agent de l’ONU s’est dévoilé. Il a rompu avec sa parcimonie diplomatique et il s’est montré, pour finir, comme un ardent partisan des plans de Timochenko et de Santrich.

Le journal El Mundo de Medellin, informait : Todd Howland déclare que « l’approbation de la Juridiction spéciale pour la Paix (JEP), de la part du Congrès de la République, est considérée comme un élément fondamental pour l’accomplissement effectif des obligations internationales en matière de droits de l’homme ».

Ce n’est pas la première fois que Todd Howland commine les parlementaires colombiens pour qu’ils aillent dans telle direction, comme s’ils étaient des enfants. Les congressistes de Colombie sont ce qu’ils sont, mais être traités de la sorte par un fonctionnaire étranger n’est pas digne du pays. Un peu plus de respect pour la Colombie, monsieur Howland.

Cette fois-ci l’agent de l’ONU leur a dit : si vous n’approuvez pas rapidement la JEP, vous serez en violation des « obligations internationales [de Colombie] en matière de droits de l’homme ». Ensuite il leur a lancé un ordre : approuvez la JEP le plus vite possible, arrêtez de perdre du temps, accélérez « les actions qui sont nécessaires pour l’approbation et la mise en application de mécanisme de justice transitionnelle ».

Le ton de Todd Howland fut péremptoire et arrogant. De plus, son analyse est discutable. Il se trompe quand il suggère qu’approuver la JEP et « garantir les droits de l’homme, plus particulièrement le droit à la justice pour les victimes de graves violations », c’est la même chose. En réalité, la JEP nie les droits de l’homme et, en outre, elle se moque des victimes. Pour les Farc les seules victimes dont on doit tenir compte sont celles qu’ils considèrent comme telles, c’est-à-dire celles qui se plient à leurs dictats. Comme celles que les Farc ont bien voulu accueillir à La Havane pour recevoir d’elles des embrassades « de réconciliation».

Todd Howland fait l’ingénu quand il assure sans rougir que « la justice transitionnelle » – un truc inventé par des pseudo-progressistes occidentaux pour les pays africains – fera correctement « le jugement de conduites graves perpétrées dans le cadre du conflit armé », ainsi que « l’enquête sur les faits et l’attribution des responsabilités » des crimes de guerre et de lèse-humanité que les Farc ont perpétré en Colombie. Le juriste américain sait très bien que les Farc ne recherchent ni la justice, ni la vérité, ni la réconciliation. Howland connaît le mal, le mal absolu, car il l’a vu de près en Colombie, il l’a vu en Amérique Centrale, au Rwanda, au Congo, en Éthiopie. Mais l’idéologie qu’il a acceptée comme guide spirituel au Centre Carter l’empêche d’être conséquent. L’idéologie passe au-dessus des notions de droit et de la justice les plus élémentaires. La preuve : en un moment crucial de discussion au Congrès colombien, sur les dangers de la JEP, il lance sa campagne de pression sur les parlementaires.

En se permettant une telle ingérence, le représentant des Nations Unies pour les Droits de l’Homme en Colombie assume une lourde responsabilité. Si les Colombiens n’arrivent pas à bloquer le cours des choses, la JEP infligera des dégâts considérables à la démocratie, et ce sera l’œuvre de tous ses avocats. Todd Howland ne devrait jamais oublier cela.

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© Eduardo Mackenzie (@eduardomackenz1) pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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