L’Asie du Sud-Est comme l’Afrique subsaharienne ont continué la marche de leur histoire.
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Si vous analysez l’histoire longue et que vous remontez quelque peu dans le temps, vous vous rendez compte qu’il a existé plusieurs foyers civilisationnels.
Bien entendu, leurs définitions et leurs délimitations géographiques, ainsi que leur apparition dans le temps, peuvent changer selon les thèmes que l’on aborde et les points de vue que l’on prend, mais faisons simple pour le moment. Pour ma part je dirais qu’il s’agit des suivants : Grèce, Mésopotamie/bas-Nil, Indus, Chine, Amérique centrale et Pérou/Colombie.
Si vous regardez dans l’histoire, de grandes civilisations et de grandes cultures sont sorties de ces foyers. Et aujourd’hui encore, vous pouvez constater qu’à peu de chose près, les grandes civilisations sont toujours aux mêmes endroits. Le foyer grec s’est déplacé vers l’Europe de l’Ouest (2) qui en est la continuité et reste à l’échelle mondiale au même endroit. En Mésopotamie/bas-Nil il y a Israël. En Asie du Sud, il y a l’Inde ; et en Asie de l’Est, il y a la Chine, le Japon et la Corée. (3)
D’ailleurs, la Chine est un exemple particulièrement fascinant. Bien que le bassin méditerranéen et la Chine soient deux espaces géographiques qui ont été plus ou moins fortement isolés l’un de l’autre dans l’histoire, leurs civilisations ont connu un développement relativement parallèle et similaire — peut-être pas forcément dans la forme, mais dans l’essence (4). Les Chinois avaient Confucius et les Européens Socrate ; ceux-ci avaient la tragédie grecque tandis que ceux-là avaient le théâtre d’ombres. Et si je ne m’abuse, la roue est apparue en Chine et dans le bassin Est de la Méditerranée approximativement au même moment.
Aujourd’hui encore les similitudes sont flagrantes.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’Europe et l’Asie de l’Est ont eu des développements similaires et simultanés. Il serait bien trop long d’en détailler les raisons, je me contenterai de dire que cela est dû à des conditions du milieu similaires. Quoi qu’il en soit, par le passé nous avons su faire nôtres les développements technologiques d’Asie (poudre noire) — et aujourd’hui l’Asie sait faire siennes les technologies européennes. Et si tel est le cas, c’est parce que nous avons les mêmes logiciels cognitifs. Certes, ils s’expriment sous des formes plus ou moins différentes, mais leurs essences est globalement la même.
Prenons un exemple simple : le cinéma. La scène asiatique — et je pense plus particulièrement à la scène japonaise, chinoise et coréenne — est magnifique (5). Pourquoi ? C’est qu’à l‘instar des Européens, les Asiatiques ont également développé le théâtre comme expression culturelle (le théâtre d’ombres pour les Chinois et le Nô pour les Japonais, entre autres).
Or, nous ne pouvons pas en dire autant pour l’Afrique subsaharienne. C’est un « monde » totalement différent du reste du monde et il ne partage pas grand-chose avec nous.
Avant l’arrivée des blancs en Afrique au cours du XIXe et sans l’intervention des conquérants arabes, les subsahariens n’avaient jamais bâti de construction à plus d’un niveau — c’est-à-dire pas plus que le rez-de-chaussée. Et si la plupart de ce « monde » continue à construire de plain-pied, les Romains étaient quant à eux capables de bâtir des immeubles à plus de six étages (6). De la même manière, les romains étaient en mesure de bâtir des édifices sur des kilomètres pour amener l’eau dans leurs urbanités, et ce il y a plus de deux mille ans — et aujourd’hui, encore énormément d’Africains meurent de soif…
Et ne parlons même pas de la métaphysique, de l’astrologie, de l’alchimie et de la science (7). Et pour reprendre l’exemple du cinéma, si vous n’avez pas vraiment de cinéma africain et s’il y a très peu de noirs aux Oscars, c’est que cela ne fait pas partie de leur identité.
Et pour parler des dons internationaux, vous pouvez arroser les Africains de milliards qu’ils ne pousseront pas. Ils iront s’acheter des smartphones, des Nike Air et des grosses chaînes en or — et des AK-47 pour les plus belliqueux —, mais ils n’iront certainement pas s’acheter la pléiade de Platon.
Allez dans un périmètre de 10 minutes à pieds des Halles-Châtelets. Les footlockers et les magasins Nike seront bondés de subsahariens tandis que vous n’en verrez pas l’ombre d’un au Louvre ni à Beaubourg, alors qu’ils y ont la gratuité.
Que je l’ai dit, cela ne fait pas partie de leur culture et donc, de leur identité — la culture étant l’expression de l’identité.
Pour conclure mon propos qui commence à être long : si l’Asie a décollé et l’Afrique a fait du sur-place, c’est tout simplement que l’Asie s’est toujours développée tandis que l’Afrique a toujours fait du surplace.
Et loin de moi les considérations de supériorité.
Si les subsahariens s’épanouissent en courant en pagne et en zoukant toute la sainte journée, grand bien leur en fasse. Et personnellement, je crois que c’est ce qu’il leur faut. Je préfère bien plus qu’ils s’épanouissent à leur manière — cela ne nous appartient pas de juger — qu’ils s’obstinent à jouer aux Occidentaux, et ce faisant, qu’il nous entraînent vers le bas.
Car à ce jour, pour assouvir le caprice — parce qu’il s’agit bien d’un caprice enfantin — des Socialistes qui veulent jouer à Prométhée, nous sommes en train de détruire l’avenir de nos enfants et le lègue de nos parents. Je comprends tout à fait que notre technologie les fascine (cf. le culte du cargo) car ils y voient des grigris vaudous et de la sorcellerie (8), mais les chats ne faisant pas des chiens, je crois qu’il serait bien mieux que nous menions notre existence chacun de notre côté et telle qu’elle nous correspond.
(2) Pour le reste de mon propos, lorsque je parle des « Européens » j’englobe les Américains dedans. Non pas par chauvinisme, mais parce que les Américains sont tout aussi européens que les habitants antiques de Marseille, Cyrene et ceux de Syracuse étaient Grecs.
(3) Pour l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, c’est moins flagrant, mais connaissant moins bien l’histoire de la région je n’en parle pas.
(4) Le propos est à nuancer bien sûr, car il y a eu un commerce important entre l’Empire chinois et l’Empire romain. Mais je ne suis pas sûr que le commerce de la soie suffise à expliquer un développement parallèle et similaire.
(5) Je méprise d’autant plus tous ces incultes de socialistes qui geignent que Hollywood n’a pas pris de japonais pour le rôle principal de Ghost in the Shell. S’ils voulaient vraiment voir des Japonais au cinéma, ils iraient voir du cinéma japonais.
(6) Si les Romains, et les Européens après eux, n’ont pas bâti d’immeubles à plus de six étages avant le XIXe siècle, c’est tout simplement que sans les monte-charge et l’eau courante, de tels édifices n’étaient pas exploitables.
(7) J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur si je ne mentionne pas le fait que fut une époque où les Africains se déplaçaient en pyramide volante.
(8) C’est pour cela que vous verrez immanquablement les Africains, même les plus pauvres d’entre eux, accrochés à leur smartphone dernier-cri.
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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Calchas pour Dreuz.info.
Accessoirement (c’est de l’ironie…), j’aimerais bien connaître le nom de l’auteur de cet article.
eh bien moi, quels qu’elle ou qu’il soient je les embrasserais bien volontiers ! merci pour ce grand texte, vrai, clair, intelligent, il y en a marre de marre de coller sur le dos des occidentaux les conséquences de la fainéantise séculaire qui a sévi, sévit et sévira encore pendant longtemps sur ce continent. Coupons toutes les allocations, droits sociaux sans contribution à toute cette engeance qui va nous faire crever, en un mot : “qu’ils se dém….. chez eux” avec leur culture et mode de vie…..
Apparemment c’est notre ami Calchas.
Pour ceux que cela intéresse, lire l’excellent livre de David S. Lande : « Richesse et Pauvreté des Nations ».
L’Auteur y analyse tous les facteurs (climatiques, humains, étatiques…) qui font que certaines civilisations dans le Monde se sont développées et d’autres non.
Ce livre semble en effet très bon.
Autre illustration, la frontière entre Israël et le Liban : http://c7.alamy.com/comp/D1D778/maroun-al-ras-south-lebanon-border-across-lebanon-and-palestine-israel-D1D778.jpg
Pour la zone Equatoriale l’immédiateté est la règle, tout est disponible à l’année longue.
En Europe si vous ne prévoyez pas l’hiver vous êtes mort.
Peut être une des raisons de éloignement des deux cultures ?
Absolument luc38, l’hypothèse de l’influence de la zone climatique est de plus en plus reçue par des scientifiques.
Les zones tropicales et équatoriales “bénéficient” de 12 h de jour et 12 h de nuit régulièrement. Or dans les régions tempérées, la variabilité des jours ensoleillés agit sur une petite glande, la pinéale située derrière la tête. (Les Grecs anciens y voyaient le siège de l’âme). Si on y ajoute, comme vous le faites le temps immédiat avec les répétitions sans fin qui excluent la prévoyance, on constate des cultures qui tournent en rond dans une sorte de demi-sommeil.
Si des Tropicaux et des Equatoriaux viennent vivre sous les hautes latitudes, il faut beaucoup de générations pour que le processus s’inverse. Mais on peut penser que la glande pinéale régira.
Maintenant, nous appartenons tous la même espèce humaine et nous ne sommes pas “déterminés”. Je crois qu’en mettant le paquet sur l’éducation on pourra réveiller la Belle au bois dormant.
On peut le souhaiter … Mais ?!!
Il est triste de souligner que l”âge d’or” des africains est celui qui s’étale du 18 ème au 20 ème siècle. Il n’est pas politiquemt correct de dire pourquoi.
AFMC98000…….
Il ne faut craindre de dire la vérité !
Même, si c’est la triste vérité .
Hé ouais !!!! C’est la triste vérité ,et la triste réalité !
Je suis allé dans beaucoup de “pays” Africain , ET partout c’est la même réalité.
Le dernier a été l’afrique du sud il y a un mois ; j’y étais venu il y a 40 ans (malheureusement ou !!!) ; et bien j ‘y ai découvert un pays qui ” sombre ” . C’était le “JOUR ET LA NUIT ” ce pays n’est plus reconnaissable depuis que “les autochtones” le dirige . D’ailleurs comme beaucoup d’anciennes colonies africaines , dès que le (blanc) est partis c’était la chute assurée.
Comme il est écrit dans l’article ,c’est le choc des cultures .
Un sage disait : d’un bourricot vous n’en ferez jamais un cheval de course .
Mon commentaire fera écho au passage de l’article sur les “tropismes culturels” des populations vivant en France en fonction de leur origine.
Une chose me frappe lorsque je visionne l’excellente émission intitulée “Des racines et des ailes” (1) – une des dernières bonnes émissions du paysage audiovisuel français : on n’y voit jamais, ou alors très exceptionnellement, de personne issue de l’immigration africaine et/ou musulmane.
Un téléspectateur qui ne vivrait pas en France penserait qu’il y a extrêmement peu d’immigrés (d’origine africaine, arabe et/ou musulmane) dans ce pays – et ne saurait évidemment rien des problèmes énormes que pose et posera cette immigration.
Question à deux euros : pourquoi ces “chances pour la France” s’intéressent-elles si peu à notre culture : à notre histoire, à notre patrimoine, à notre cuisine, à nos paysages, à notre agriculture, à nos traditions ?
Dès lors, pourquoi viennent-ils en si grand nombre chez nous ; pourquoi se bousculent-ils au portillon ?
Enfin : quand les yeux de nos compatriotes s’ouvriront-ils ?
(1) J’aurais pu prendre d’autres exemples, d’émissions culturelles, ou tout simplement de faits de la vie quotidienne, mais la réalité est là…
Jacques Ady, je me fais la même réflexion chaque fois que je visionne ces excellentes émissions. Encore quelques rares émissions où on ne nous bassine pas avec le merveilleux apport culturel du vivre ensemble.
Dès qu’il s’agit de culture, de préservation de patrimoine, de plongée dans notre histoire, de respect de l’environnement, il n’y a plus que des blancs.
Dès qu’il s’agit de se retrousser les manches pour reconstruire tel château ou préserver telle abbaye, ces personnes ne font plus partie du paysage.
Il est clair en effet que notre culture ne les intéresse pas.
Je me demande parfois si tout le mal qu’on se donne pour préserver le patrimoine n’est pas en pure perte, quand je vois que l’invasion gagne et se fout complètement de nos richesses
Wika vous avez bien raison. Je me suis souvent fait cette réflexion…
Et aussi ceux qui aiment, comme moi, flâner dans les jardineries remarqueront que, par chance, c’est un des rares endroits où l’on n’est pas obligé de subir l’odieuse présence de nos envahisseurs.
Comme quoi il y a encore quelques havres de calme pour fuir cette engeance
“Wika vous avez bien raison. Je me suis souvent fait cette réflexion…
Et aussi ceux qui aiment, comme moi, flâner dans les jardineries remarqueront que, par chance, c’est un des rares endroits où l’on n’est pas obligé de subir l’odieuse présence de nos envahisseurs.”
Les charcuteries aussi.
AlbertGam : LOL ! Je n’avais même pas pensé à ça mais est tellement vrai !
Non effectivement, on ne partage rien… à l’origine…
Le problème étant bien que maintenant, nos politiques véreux veulent que le peuple Européen et surtout le peuple Français pour ce qui nous concerne, veulent que le peuple partage tout, mais pas eux, les politiques véreux qui sont en train, jour après jour de laisser la France se faire envahir par un troupeaux de… d’assassins, parce que en fait, ils viennent ici pour quoi faire???
Simplement pour nous tuer et prendre notre place…
La France sous leur régime, sera ce qu’est l’Algérie d’aujourd’hui, 53 ans après qu’ils aient mis dehors les colons… : la valise ou le cercueil…
Les immeubles dépérissent, le sable ne sert pas à grand chose…
Ils n’arrivent même plus à se nourrir, et sont obligés d’importer.
Eh non, il ne partage pas grand chose avec nous… C’est clair et net!!!
Et le pire étant bien ceci… énormément d’Africains meurent de soif, alors que les romains savaient bâtir des édifices sur des kms pour amener l’eau là où ils vivaient…. il y a de cela plus de 2000 ans…!!!!
C’est tout de même énorme!!!
La conclusion de l’auteur de cet article est tellement réaliste et très triste, car à cause de tous nos politiques vendus à la cause ISLAM… Notre monde va s’écrouler, nos enfants et nos petits enfants, pour ceux qui en ont… vont disparaître sous le joug de l’ISLAM…
Au mieux ce qui arrivera, sera ce qui est déjà arrivé par le passé lors des invasions arabes qui ont commencé en 714 et qui se sont terminées en 1884, pour reprendre au 20è siècle sous la pression des Socialistes-communistes et bobos-gauchos…
Les jeunes garçons seront emasculés avant de devenir esclaves, et les bébés et petites filles serviront d’objets sexuels… ce seront nos enfants ou nos petits-enfants…!
Nous ne sommes pas fait pour vivre ensemble…!
Bien à vous
pour analyser en profondeur les problèmes des régions d’Afrique, lire les pertinents ouvrages du Professeur Bernard LUGAN
Cher Monsieur l’Abbé ARBEZ,
Ce qui m’a toujours étonné et ce qui est propre aux Européens, c’est de s’appuyer sur des écrits d’auteurs européens pour parler d’autres peuples d’Afrique, d’Amérique latine ou d’Asie. Je ne doute pas de la qualité intellectuelle de ces “spécialistes” mais quand même… Comment un anglais peut-il mieux parler par exemple du Ghana ou du Cameroun qu’un ressortissant de ces pays?
Vous vous rappelez sans doute l’histoire de l’enfant a la dent d’or ecrit par Diderot ou Voltaire. Personne n’avait jamais vu cet enfant mais les journalistes en vaient ecrit des colonnes d’articles pour parler de cet enfant qui n’a jamais existé.
Quand il s’agit de l’Afrique, souvent, les gens ne vont pas a la source rencontrer des vieux qui ont la grande autorite en histoire du pays. Non! Au contraire, ils vont s’appuyer sur des écrits déformant la réalité. Et voilà! Dommage, M. l’Abbé.
Rien n’empêche cet Africain de nous éclairer… Voir ce lien http://www.lalibre.be/debats/opinions/les-noirs-seraient-ils-des-incapables-51b8b583e4b0de6db9b9bc07
“Grèce, Mésopotamie/bas-Nil, Indus, Chine, Amérique centrale et Pérou/Colombie.”
Il en manque une particulièrement importante qui a duré 4000 ans : l’Egypte.
Mésopotamie et Egypte étaient deux civilisation n’ayant rien à voir l’une avec l’autre.
L’auteur ne parle pas de civilisation mais de bassin civilisationnel. Dans le bassin concerné, plusieurs civilisations ont existé, parfois en même temps.
Oui, oui, j’ai bien compris. Mais c’est une erreur de mettre l’Egypte dans le même bassin civilisationnel que la Mésopotamie. Même leurs sources sont géographiquement totalement différentes, la racines géographiques de l’Egypte antique se trouvant… au Soudan ! On peut difficilement parler de même bassin civilisationnel que Sumer.
Mais je le précisais pour simplement relever cette erreur… qui n’altère aucunement le sens de l’article.
Albertgam , Gally ,
pourtant pour l’Egypte antique , on parle de l’afflux d’un peuple d’origine caucasienne , des constructeurs . Le roi Ramsès II avait des cheveux roux .
Qu’en est-il exactement ?
Ca ne garantit rien du tout. Ca peut être une anomalie génétique sur le gène MC1R. Même en sachant que la couleur rousse du cheveux est celle d’un allèle récessif. La génétique est plus complexe que ce qu’on en dit dans le public (c’était une partie importante de mon métier).
En plus Ramses II avait entre 80 et 90 ans à sa mort, ce qui ne simplifie franchement pas les choses sur le plan génétique du matériaux biologique restant aujourd’hui 3300 ans après sa mort.
De plus son matériel génétique est relativement dégradé. En plus du problème des 3300 ans depuis sa mort… il a trop été exposé au jour et à l’air (et pendant trop longtemps) par les prêtres lors de sa seconde inhumation après les réparations faites par Pinedjem I (il a été inhumé deux fois, la première fois dans la tombe de son père Séthi 1er en -1213 et la seconde fois était en -979 quand les prêtres de cette époque ont découvert sa tombe d’origine pillée).
Il faut donc attendre plus d’investigations sur la momie de Ramses II, ce qui n’est pas simple du tout avec l’instabilité politique en Egypte. Parce qu’entre la demande universitaire qui doit être transmise et convertie en demande officielle au Ministère de la Culture égyptien puis tout le boxon pour obtenir le matériau certifié (j’en sais quelque chose en matière de prêts de matières organiques et biologiques avec les pays du Proche et du Moyen-Orient), il peut se passer des années.
Absolument rien ne prouve de façon absolue qu’il était roux. On n’est même pas sûr à 100% qu’il ait vraiment été leucoderme (c’est à dire vraiment blanc). Certains traits morphométriques de son crâne sont des traits de noir et d’autres sont des traits de blanc. Alors… métis? Pourquoi pas. Mais métis ou pas, les anomalies génétiques peuvent frapper tout le monde*. L’avenir permettra d’en savoir plus, mais pour le moment chacun y va de sa thèse et de ses certitudes qui relèvent plus de convictions que de véritables données irréfutables.
* Il y a même en Polynésie des noirs aux cheveux roux et d’autres aux yeux bleu… même certains qui cumulent les deux anomalies. Et parfois c’est sur trois ou quatre générations… et puis ça s’arrête tout à coup. Il y a encore beaucoup de mystères dans ce domaine.
AlbertGam ,
merci pour cet éclaircissement objectif ; en sciences , rien n’est jamais sûr , il profitera certainement à plusieurs lecteurs .
ah? l’Egypte ne fait pas partie du Bas-Nil?
Vous devriez lire le reste car j’ai ensuite longuement précisé pourquoi j’ai ajouté cette mention.
La civilisation du Nil n’a strictement rien à voir avec celle de la Mésopotamie. Ca n’est pas du tout le même bassin civilisationnel. Le bassin civilisationnel de l’Egypte vient du Soudan. ekoulemaneg l’a par ailleurs confirmé plus bas, et je peux vous garantir qu’il connaît particulièrement bien le sujet. Donc lisez toutes mes interventions dans les commentaires de cet article (et celle d’ekoulemaneg) et vous verrez que ça ne servait à rien de faire croire que vous pensiez m’apprendre que le Nil fait partie du bassin civilisationnel de la Mésopotamie. Toute cette région est une région que j’ai passé trois décennies à découvrir, et notamment son passé, et souvent sur place. Alors je la connais plutôt bien.
Pour le reste de l’article je suis plutôt d’accord avec notre ami Calchas.
Mes divers voyages et multiples contacts en Afrique m’ont conduite à la même conclusion que l’auteur de l’article. L’Afrique du Sud est devenue une vraie catastrophe et une zone de grande dangerosité.
L’Africain joue trop souvent au “cool” ce qui plait énormément aux jeunes filles blanches (faites la sortie des lycées) mais tout cela n’est que façade. Leur rapport à la mort est étrangement différent voire inquiétant pour nous et la violence les habite en grande majorité.
Je veux bien croire, cependant, que quelques spécimens échappent à cette généralisation.
La roue (comme moyen de transport) a été inventée à de nombreux endroits du monde à peu près en même temps et de façons totalement indépendantes.
4000 ans avant JC :
– A Sumer
-Dans le bassin de l’Oural dans l’ouest du Kazakhstan
– A la frontière actuelle de l’Ukraine et de la Roumanie
– En Pologne et en Hongrie
– En Slovénie (juste au sud de l’Autriche)
3000 ans avant JC:
– En Chine centrale (sur les rives du YangZiJiang, le Fleuve Bleu)
2000 ans avant JC
– En Chine du nord (sur les rives du HuangHe, le Fleuve Jaune)
– Au Cachemire (dans les hautes vallées du Gange et de l’Indus)
Les mayas connaissaient la roue aussi 1500 ans avant JC, on le sait par des petites roues en pierre (interprétées comme des jouets par certains) et par des détails de bas-reliefs… mais on n’a pas encore trouvé de traces flagrantes d’une utilisation comme moyen de transport. Certains archéologues pensent qu’on n’en trouvera jamais… mais d’autres sont persuadés (et je suis d’accord avec eux) qu’il y a encore des myriades de découvertes à faire dans les sols sous les forêts immenses et restées inexplorées d’Amérique Centrale. Chaque année on découvre de nouveaux sites archéologiques en Amérique Centrale.
Le culte du cargo (ou de John From) est plutôt mélanésien (Vanuatu et Nouvelle -Guinée), le vaudou sévit surtout aux Caraïbes et en Louisiane. Quant à lire la pléïade, je ne sais pas, mais nombre d’Africains francophones parlent (et surtout écrivent) un français plus châtié que nombre de nos compatriotes.
Il reste que les conditions climatiques et les nécessités de la vie ont forgé les civilisations, et que développer une mentalité d’assistés ne favorise pas le développement de celles-ci.
Les relations entre les romains ont duré très longtemps, oui (plusieurs siècles), mais par des contacts extrêmement ponctuels hormis les “ambassades” très tardives et qui ne servaient pas à gérer des ressortissants mais à entretenir des relations politiques et des échanges de connaissances sur leurs sociétés respectives et leurs connaissances techniques. Les relations ont aussi été fortement fragmentées par les nombreuses instabilités politiques en Chine. Voyez un tableau très résumé de tout ce qui s’est passé en Chine (DANS la Chine) entre -255 et +476 (la fin de l’Empire Romain) avec d’innombrables successions d’empereurs et d’innombrables guerres entre les régions de Chine :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_du_monde_chinois#Chine_imp.C3.A9riale
La dynastie Qin (de -221 à -206) fut une période d’unification de la Chine, et elle fut suivie de la grande dynastie Han (de -206 à +220), qu’on appelle en Chine “l’Âge d’Or”. Et cela n’empêchait pas la survenue de guerres en plein Chine, et une instabilité qui a duré encore pendant des siècles.
Pendant cette dynastie Han, c’est uniquement à partir du règne de Han WuDi ( de -121 à -87) que fut ouverte la partie asiatique de la Route de la Soie. Et cette Route de la Soie était en fait deux routes:
– une route nord qui partait de Xi’An (qui s’appelait alors ChangAn) dans la province du Shaanxi et qui allait essentiellement jusqu’en Perse Aryanne, jusqu’à Balkh au nord de l’Afghanistan (à l’époque c’était les Aryens qui vivaient là), et cette route étaient terriblement difficile et donc utilisée très rarement;
– une route sud qui partait de ChengDu dans la province du Sichuan et qui allait jusqu’en Inde à Patna et à Bénarès en longeant le YangZiJiang puis le Brahmapoutre puis le Gange.
Ce n’est que beaucoup plus tard, beaucoup plus tard, que la route de la soie est allée plus loin. A l’époque de JC, les romains n’allaient encore que jusque dans l’ouest de l’Iran. C’est deux cents ans plus tard qu’ils ont ouvert la partie ouest continentale de la route de la soie et ont vraiment pu commencer quelques relations avec la Chine. Jusque là leurs relations avaient été ponctuelles. Mais cette route de la Soie entre la Chine et Rome est restée anecdotique, car les relations entre la Chine et Rome (déjà sur le déclin) n’ont vraiment commencé que dans ae seconde moitié du deuxième siècle quand a été ouvert une voie maritime entre le nord de l’actuel Vietnam et les comptoirs romains en Egypte.
Avant cette nouvelle voie très tardive, ni les romains ni les chinois n’avaient de moyens maritimes suffisants pour assurer un commerce au sens où nous l’entendons maintenant. Et les relations par des voyages continentaux étaient extrêmement difficiles (et rendus extrêmement rares) par la présence de peuples particulièrement barbares en Asie Centrale. Les voyages étaient par ailleurs épuisants et nécessitaient parfois plusieurs années du point de départ au point d’arrivée.
En fait, les romains et les chinois se connaissaient et avaient des contacts, et ces contacts ont été pacifiques et ont permis des échanges de connaissances et de techniques mais seulement très occasionnellement des échanges commerciaux. Tout simplement en raison des difficultés terribles pour traverser les peuples barbares avec des chargements lourds de biens destinés à l’empire se trouvant à l’autre bout de la planète, que ce soit dans un sens comme dans l’autre.
Quand Marco Polo est parti avec son père de Constantinople en 1260 il ne va pas plus loin qu’en Mongolie et il revient à Constantinople en 1269. A vrai dire, il était enfant et accompagnait son père, quand il revient en 1269 il n’a que 15 ans. Un périple déjà extrêmement dangereux vu les tribus barbares traversées et la rencontre avec Kubilai Khan. Quand il repart (cette fois de Venise) en 1271 (il a alors 17 ans) c’est une autre route de la soie qu’il tente de tracer, passant par deux immenses déserts, encore plus difficile que celle qui avait été utilisée au nord par les chinois. Puis un quart de siècle plus tard les marchands arabes ont fait rejoindre la moitié ouest de la route de la soie de Marco Polo avec celle de l’ancienne voie nord de la route de la soie chinoise, la jointure étant faite à Kokand (à l’est de Samarkand)… et c’est cette route de la soie qui a été la plus connue. Elle était jalonnée de capitales musulmanes (sous contrôle turc) qui entretenaient des relations avec les mongols dans la région de Dunhuang, et c’est d’ailleurs là que les arabes ont commencé à massacrer les bouddhistes de la très grande et millénaire cité bouddhique de Dunhuang.
Merci,Monsieur Albert gam pour toutes vos précisions, tous vos commentaires que je lis avec attention qui m apprennent beaucoup de choses, continuez à nous instruire et nous éclairer de votre savoir.il y a aussi l’Abbé Arbez.
J’aime beaucoup les trois paragraphes de la conclusion, Calchas. Ils me font bien rire, parce qu’il y a pas à dire… c’est bien vrai.
Excellent billet !
Pour décoller il faut bosser et arrêter de faire des gosses et ne pas pouvoir les nourrir après ! La france ne sera pas toujours là !!!
Un des problèmes de l’Afrique est que les femmes sont maintenues dans l’ignorance, ne sont bonnes qu’à faire des enfants tout en effectuant la plupart des travaux physiques fatigants aux champs. Les hommes ne font rien si ce n’est procréer, contrairement aux hommes des autres civilisations qui travaillent et créent.
A l’heure actuelle, les seuls pays qui se développent sont ceux qui éduquent les femmes et maîtrisent les naissances, ceux dont femmes et hommes entreprennent. Malheureusement, ceux qui affluent chez nous sont justement les autres… Mais ça ce n’est pas politiquement correct de le dire. En tout cas l’explosion démographique africaine va poser un sérieux problème à l’occident dans les décennies à venir. La colonisation à rebours ne va pas nous apporter le progrès que nous avons déjà, bien au contraire, elle ne peut que nous tirer vers le bas sans résoudre pour autant les problèmes de l’Afrique sur place.
J’oubliais… avec une casquette Nike sur le gland.
Point n’est besoin d’être devin, Calchas, pour subodorer que vous êtes envieux de la
CULTURE africaine, de ses réalisations, de sa musique; que vous trépignez de
jalousie, étant incapable de vous trémousser sur des rythmes endiablés, chamaniques;
vous qui ne connaissez rien aux enchantements des marabouts de village; qui n’applaudissez
pas à l’excision, à la polygamie, à l’esclavage toujours en vigueur…
Bref , vous avouez votre épaisse ignorance des beautés de la CIVILISATION qui est en
train de nous remplacer.
Je m’apprêtais à vous envoyer faire un tour au Musée Dapper; mais, prise d’un doute,
j’ai vérifié ce qui était présenté comme expo. sur l’art africain, cette saison: pas de chance!
ça a fermé définitivement le 18 juin 2017.
Toutes les fois que j’étais allée voir les superbes expos de ce musée, je n’y ai jamais vu un seul Africain.
Enfin, je vous trouve sévère à l’égard de l’Afrique: son LEGS n’est pas mince: ne lui
devons-nous pas une ancêtre commune, la petite LUCY ? ( Australopithecus afarensis).
Encore qu’il y ait une bataille de paléontologues , pour savoir si c’était un homme ou une
femme; ce qui est mesquin, à l’époque de la théorie du genre.
“une ancêtre commune, la petite LUCY ? ( Australopithecus afarensis).”
Australopithecus afarensis n’est pas notre ancêtre. On le sait depuis plus de vingt ans maintenant.
A vrai dire on n’a même plus la certitude que le genre Australopithecus soit bien l’ancêtre du genre Homo. C’est dire…
De plus en plus, au fur et à mesure que nous avançons dans la précision des arbres cladistiques nous observons de plus en plus de symplésiomorphies, de moins en moins d’apomorphies et de moins en moins de synapomorphies.
Depuis une dizaine d’années on commence donc très sérieusement à se poser la question : Australopithecus et Homo ne seraient-il pas des clades frères (donc descendant tous deux d’un ancêtre commun) plutôt que l’un descendant de l’autre?
On verra dans quelques années quand on aura plus de matériel découvert. Pour le moment le doute est de plus en plus grand.
En tout cas une chose est sûre : même si à l’avenir le clade entier s’avérerait monophylétique (ce dont on doute donc de plus en plus, voyez ce que j’écris ci-dessus, il est très probablement paraphylétique, donc il faudra déplacer le genre Homo dans l’arbre phylogénétique) ce qu’on sait maintenant de façon flagrante par ces cladogrammes (qu’on passe notre vie à faire dans mon métier, je vous rappelle que mon métier était la biogéographie) c’est que le taxon Australopithecus afarensis est totalement étranger au genre Homo, n’en est pas du tout le parent. La dissociation est devenue flagrante à la fin des années 90, et surtout depuis la découverte de Selam en 2000 (et révélée au public en seulement 2006 après d’interminables analyses tellement sa découverte remettait en question d’innombrables de nos certitudes).
Cher Monsieur, il se trouve que baignant dans la Botanique, votre langage ne m’est pas étranger. Un phylum en vaut bien un autre.
Cependant pour ne pas risquer d’être …. peut-être faudrait-il le traduire pour votre public qui va s’interroger sur son QI.
Bonsoir Ar-Men
Bien sûr.
Je montrais simplement (parce que je vois beaucoup de personnes sur Dreuz comme ailleurs qui pensent qu’il suffit de lire une encyclopédie pour en savoir autant qu’un chercheur) que les choses sont loin d’être aussi simples que tout le monde le croit. Je donnais donc là un petit exemple de ce à quoi peut ressembler une simple introduction à un sujet… et on est encore à des années-lumière d’un article scientifique ou d’une monographie, c’est dire…
Ce qui n’empêchera pas (et ne m’a pas empêché déjà) par ailleurs de faire d’autres textes encore plus simples bien évidemment.
Mais parfois je profite aussi de certaines réponses pour m’adresser aussi à des lycéens ou à des personnes qui restent silencieuses tout en nourrissant une vraie passion pour des sujets, sachant qu”il y a beaucoup plus de personnes lisent que de personnes qui interviennent.
😀
Au plaisir !
Ma question était ironique; je sais qu’il y a débat, depuis qqs années.
Yves Coppens en est l’un des participants.
Mais j’ai lu des articles, récemment, qui se voulaient résolument pro-africains,
et utilisaient comme argument-massue le fait que le “premier homme” avait
été découvert sur le territoire afar. (par l’équipe de Coppens/Taieb, précisément,
en 1974).
On cherche surtout en Afrique.
Donc… on trouve surtout là où on cherche.
On trouve rarement là où on ne cherche pas.
Et puis il ne faut pas oublier aussi que les sols et sous-sols européens et africains ont été beaucoup plus remués et travaillés (géologiquement mais aussi par l’Homme) que les sols et sous-sols des savanes africaines et des déserts africains.
Globalement l’homme est apparu par évolution des primates catarrhiniens.
Il y a 60 millions d’années des primates catarrhiniens peuplaient le continent africain. Le Sahara n’existait pas du tout. Toute la moitié nord et tout l’est de l’Afrique étaient faits d’immenses forêts ponctuées de savanes et de grands lacs, aussi grands voire encore plus grands que le Lac Majeur aux USA.
L’Afrique est un continent qui tout en pivotant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, monte en même temps vers l’hémisphère nord.
Il y a 55 millions d’années (à l’Eocène) se produit le contact entre l’Afrique et l’Asie Centrale. L’ouest de la Turquie qui faisait partie de la plaque africaine s’est soudée à l’Europe au Détroit des Dardannelles et au Détroit d’Istanbul, l’est de la Turquie s’est soudée au sud de la Russie en formant les monts du Caucase en Géorgie juste au-dessus de l’Arménie, et le sud de l’Iran qui faisait aussi partie de la plaque africaine s’est soudé au nord de l’Iran qui faisait partie de l’Eurasie, formant la longue chaîne des monts Zagros, et repoussant tout l’Iran en le compressant et en l’écrasant horizontalement comme un tissu qu’on plisse en le rendant de plus en plus étroit. Ce dernier contact est beaucoup plus récent que le tout premier contact en Turquie. Pour obtenir la jointure complète sur 2500 km de l’ouest vers l’est il a fallu plus de 15 millions d’années. La jointure est totale il y a 30 millions d’années. Cela a donc duré de -55 millions d’années à -30 millions d’années.
Cet immense contact sur une distance de près de 2500 à 3000 km coupe en deux l’océan Tethys (donnant la Méditerranée à l’ouest, la Mer Noire et la Mer Caspienne au nord, et le Golfe Persique et le Golfe d’Oman à l’est) et donne naissance à cette continuité terrestre actuelle que nous connaissons tous entre l’Afrique et l’Eurasie… et brise par ailleurs le nord-est du continent africain au niveau de ce qui devient alors la Mer Rouge pour donner naissance à la Péninsule Arabique et au Proche-Orient… et soulever le Sinaï.
Les échanges et fusions d’écosystèmes et de taxons lors de cet événement géologique majeur qui a duré 15 millions d’années dans toute cette région du monde ont été le sujet de ma thèse en 1984. Entre autres taxons : les catarrhiniens dont je parle ci-dessous, mais aussi les autres mammifères, les reptiles, les amphibiens, les oiseaux, les végétations… et les modifications climatiques qui elles aussi modifient lourdement les répartitions géographiques des espèces végétales et animales… y compris marines.
Entre le tout premier contact des deux masses continentales, qui a eu lieu en Turquie (souvenez-vous que l’Afrique tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre en montant vers l’hémisphère nord) il y a 55 millions d’années, et l’apparition des premiers hominoïdes il y a 10 millions d’années dans le troisième tiers du Miocène (donc durant tout l’Eocène, tout l’Oligocène et presque tout le Miocène) il s’est passé bien des choses au niveau des déplacements des taxons primates catarrhiniens qui ont donné naissance à la lignée des hominoïdes. Certains taxons catarrihiniens sont même allés jusqu’en Asie du Sud-Est, en Chine, en Indonésie… et sont les ancêtres des Orangs-outans qui aujourd’hui n’existent plus que dans deux îles en Indonésie.
La présence des tous premiers hominidés est recherchée parmi les hominoïdes d’Afrique parce que c’est là que se trouve le berceau des catarrhiniens avant l’Eocène mais aussi parce que c’est en Afrique de l’Est que pour le moment les recherches sont les plus faciles (la présence du rift éthiopien n’est pas la seule raison pour laquelle on cherchait surtout là, et on commence d’ailleurs à trouver des hominidés un peu partout en Afrique, souvenez-vous de Toumaï trouvé au Tchad et qui est vieux de 7 millions d’années soit 4 millions d’années plus vieux que Lucy trouvée en Ethiopie).
Mais on fait aussi ces dernières années de plus en plus de découvertes extrêmement troublantes en Asie Centrale et même en Chine, qui font penser que l’espèce humaine (Homo) n’est peut-être pas apparue obligatoirement seulement en Afrique mais plutôt (ou aussi) quelque part au Proche-Orient, justement la région où à l’Eocène et à l’Oligocène s’est fait le plus important brassage de gènes entre les taxons hominoïdes… surtout à la fin du Miocène il y a environ 15 millions d’années où certaines espèces couvraient tout l’est de l’Afrique et une grande partie de l’Asie et de l’Europe. Et c’était encore le cas il y a 5 millions d’années.
L’espèce humaine serait donc peut-être apparue soit quelque part en Afrique, soit quelque part au Proche Orient soit… dans les deux !… sachant que l’Afrique et le Proche-Orient formait encore une continuité sur le plan climatique ainsi que sur le plan des forêts et des savanes. Il faut se souvenir qu’à cette époque, il y a environ 5 millions d’années, l’est et le nord de l’Afrique n’étaient pas du tout un désert, bien au contraire, c’était encore une immense région forestière simplement ponctuée de savanes et qui s’étendaient au Proche-Orient et au Moyen-Orient. Le désert est apparu plus tard. Le désert est apparu très récemment, il y a environ 200.000 ans et de façon très progressive. Il y a 40.000 ans la plus grande surface de l’actuel Sahara était encore faite de savanes (très denses par endroit) et de grand lacs. Et au milieu de tout cela, ça et là, se trouvaient de petites zones désertiques. Deux gigantesques fleuves coulaient même en Libye couverte de savanes, l’un entre un lac qui bordait la rive nord de l’actuel Lac Tchad voire peut-être le Lac Tchad lui-même (qui était à cette époque une immense mer intérieure) et le golfe de la Grande Syrte en Libye (le golfe qui est juste à la verticale de l’Italie) et un autre grand fleuve entre le sud de l’Egypte et la même embouchure en Libye. C’est là dans cette petite région entre ce dernier fleuve (à l’est de la Libye) et le Nil que l’actuel Sahara est né très lentement vers 8000 ans avant JC (il y a eu dans le passé d’autres plus petits déserts, fractionnés et ne durant jamais très longtemps, dans cette moitié nord de l’Afrique). Il y a 60.000 ans le lac Tchad était une immense mer intérieure bordée de forêts et qui peu à peu s’est réduite en surface puis a à nouveau grossi pour redevenir quasiment la même mer intérieure il y a 6000 ans (4000 ans avant JC), bordé alors à l’est par le Sahara qui progresse, avant de se réduire de plus en plus et cette fois à peau de chagrin, ce qu’il est aujourd’hui en raison de l’avancée du Sahara vers l’ouest. Mais le Sahara n’est un immense désert hyper-aride et continu de l’est à l’ouest seulement depuis environ 4000 ans (2000 ans avant JC).
La longue bande de savanes qui borde le sud du Sahara et qui se nomme le Sahel, allant du Sénégal à l’Ethiopie, est tout ce qui reste de l’immense savane qui a été remplacée par le Sahara.
Donc en paléontologie on trouve là où on cherche.
Et la découverte de Toumaï (par Michel Brunet) s’est faite au Tchad (sur les bords de cette antique immense mer intérieure) justement parce que Michel Brunet souhaitait qu’on ne cherche pas seulement en Afrique de l’Est. Et il a trouvé. Cela a totalement remis en question l’hypothèse de l’East Side Story qu’avait proposé Yves Coppens. Et Yves Coppens admet tout à fait qu’il s’est peut-être trompé (rien de honteux, il avait formulé son hypothèse avec les éléments qu’on avait à l’époque, en 1982, mais il savait très bien qu’elle pouvait être remise en cause par de nouvelles connaissances, car c’est ainsi que la science avance).
Et depuis… on a fait d’autres découvertes en Asie (en Asie Centrale et en Chine, et même en Europe) qui permettent de penser que l’espèce humaine a peut-être pris naissance à plusieurs endroits en même temps, dans des foyers alors nécessairement issus de migrations d’une même espèce antérieure (un taxon parent) qui reste à découvrir. Il faut comprendre que la famille (super-famille plus précisément) des hominoïdes est faite de taxons qui sont très mobiles géographiquement, pouvant se répartir sur des milliers de kilomètres.
Le mont Urartu (Ararat) qui est en Arménie, est à moins de 1000 kilomètres de la région où se trouve le premier point de contact entre l’Afrique et l’Eurasie (ce premier point de contact étant au niveau du Détroit des Dardanelles, je le rappelle)… et est aussi à moins de 300 km de l’endroit où l’est de la Turquie a fermé l’océan Téthys en percutant le sud de la Russie et coupant la Mer Noire en deux (la ligne des Monts du Caucase en Géorgie). Il y a 55 millions d’années l’homme n’existait évidemment pas (l’homme est aussi jeune qu’un bébé dans cette histoire de la région). Par ailleurs l’épisode du Déluge est relaté dans les tablettes sumériennes. Un événement qui, s’il s’est vraiment produit (la corrélation avec un véritable événement géologique historique est sujette à de nombreuses discussions), date donc de moins de 6000 ans.
Mais la Bible n’a peut-être pas tort sur un point : l’espèce humaine peut (rien ne l’interdit dans la biologie de l’évolution) avoir pris naissance AUSSI au Moyen-Orient… ainsi qu’à d’autres endroits en Afrique en même temps (mais alors en des zones non discontinues de la plus au sud à la plus au nord), tous issus d’un même taxon ancêtre qu’on ne connaît pas encore mais qui était peut-être réparti sur une grande surface entre l’Afrique de l’Est, et le Moyen-Orient il y a une dizaine à une quinzaine de millions d’années. La distance entre l’extrémité sud et l’extrémité nord n’est pas si grande si on considère l’ancienne vallée du Nil (qui s’est déplacée par endroits mais qui a conservé globalement le même parcours) et les grandes forêts continues qui la bordait il y a 10 millions d’années.
Il reste encore beaucoup à découvrir…
“Et puis il ne faut pas oublier aussi que les sols et sous-sols européens et africains ont été beaucoup plus remués et travaillés (géologiquement mais aussi par l’Homme) que les sols et sous-sols des savanes africaines et des déserts africains.”
Et puis il ne faut pas oublier aussi que les sols et sous-sols européens et ASIATIQUES ont été beaucoup plus remués et travaillés (géologiquement mais aussi par l’Homme) que les sols et sous-sols des savanes africaines et des déserts africains.
Rhââ là là… On a beau se relire… il reste toujours des coquilles.
😀
Qu’il y ait des éléments dans les cultures africaines défavorables au développement économique (“économie” pris ici dans un sens large), c’est indéniable. Mais, l’auteur commet une faille majeure dans son argumentation: il “oublie” le bassin civilisationnel nilotique (Egypte et Koush notamment). Est-ce parce qu’on continue à polémiquer sans arguments solides sur l’origine “raciale” des peuples “dominants” en Egypte ?
Je pense que cette polémique doit plus aux préjugés (racistes) profondément ancrés dans l’inconscient collectif d’une bonne partie des occidentaux qu’à la science ?
Sinon, pourquoi faut-il absolument que les Pharaons dit noirs soit en fait des “caucasiens” alors qu’on a fortement du mal à trouver une continuité entre les civilisations “caucasienne” et égyptiennes ?
D’accord, la civilisation africaine a évolué de manière radicalement différente par rapport aux civilisations occidentales et indiennes, mais à vous lire, on dirait que vous ignorez complètement ses productions. J’ai sursauté en lisant que le passage sur la métaphysique, l’astrologie et même la science. Mon Dieu !!!
Quand je lis ce que vous débitez sur le cinéma ou le théâtre, je soupire franchement de dépit… Contrairement à ce que vous dites, un théâtre existait avant la colonisation. Mais l’expression théâtrale s’exprimait d’une façon radicalement différente. Il n’y avait généralement pas de groupe de théâtre amateur ou professionnel charger de jouer pour les autres. Selon l’occasion et le but, la scène pouvait être jouée par l’assistance ou uniquement des initiés. Si vous participez un jour à une cérémonie de réception du prix de l’épouse, vous assisterez immanquablement à une saynète au moins…
Pour ce qui est de la science, j’ai l’impression que vous ignorez totalement à quel point la pharmacopée africaine était avancée. De grâce, ne me parlez pas de la très forte mortalité infantile avant l’arrivée des Blancs. Je parle de la pharmacopée et non de la médecine africaine dans son ensemble (les Africains ne faisaient pas trop attention à l’hygiène en partie parce qu’ils ignoraient l’existence des micro-organismes). Je pourrai aussi vous parlez des grandes connaissances du monde animal et des techniques culturales…
Avec dédain, vous parlez d’Africains qui préfèrent danser le zouk… Encore un de ces préjugés… Primo, l’exemple du zouk est mauvais parce que c’est une musique “bâtarde” créer par des Africains ayant subi le traumatisme d’un grand déracinement culturel (par la traite négrière). Venez en Afrique et écoutez la musique “non bâtarde” (donc, excluez les musiques urbaines africaines) et vous en découvrirez peut-être la profondeur. Et puis, dans l’Afrique précoloniale, la danse qui accompagnait la musique avait très souvent un aspect théâtrale qui la rapprochait parfois des comédies musicales occidentales…
“Alors, pourquoi l’Afrique est si en retard actuellement en matière de développement ?”, me demanderez-vous peut-être. Difficile d’y répondre en quelques paragraphes. Juste quelques bribes. D’accord, par rapport à l’occident, l’Afrique était dramatiquement en retard sur le plan économique et social par défaut de capital humain (culturel et intellectuel) mais grâce au contact avec l’Occident (malgré le choc violent provoqué du fait de la trop grande différence culturelle), l’Afrique va rattraper son retard. Sauf qu’il faudra énormément et un siècle ne suffira pas.
Je suis optimiste parce qu’au début des indépendances, certaines choses étaient bien mieux à maints égards: les parents un peu lettrés préféraient acheter des livres à leurs enfants, d’autres créaient des compagnies de théâtre à l’occidental, bref il y avait un dynamisme artistique indéniable. Puis, les régimes dictatoriaux ont eu peur de l’art par nature subjectif et ont écrasé tout cela. Le vide créé a été remplacé par l’inculture et le goût du lucre tels que vous l’avez constaté chez les Africains immigrés en France.
En Afrique, une poignée de gens honnêtes se battent pour augmenter ce capital humain. J’ai la faiblesse de croire que j’en fais partie. Pour finir, je vous recommande de lire Thomas Sowell qui écarte magistralement des arguments racialistes à l’instar du vôtre.
PS: Je préviens les éventuels lecteurs de Dreuz qui seraient tentés de “casser du nègre” que je consulte régulièrement ce site depuis 10 années au moins et que je suis ami avec son auteur principal. Je les prie donc de m’épargner les réactions basses que j’ai lu plus haut. Si je ne connaissais pas Dreuz, j’aurai pensé qu’il est un repère de racistes. Merci d’avance.
J’y ajoute la sculpture et la peinture, la statuaire, la poterie, et les textiles… qui n’ont rien à envier à l’Occident.
Certaines oeuvres d’avant l’ère chrétienne étaient déjà remarquables. Des gravures rupestres dans le centre et la moitié sud de l’Afrique… ou les pétroglyphes du Sahara.
Il y avait une très grande variété de cultures, très riches, essentiellement jusqu’au 12° siècle.
L’Afrique a surtout été victime de l’invasion musulmane et de la traite négrière par les musulmans (bien plus que par les blancs d’ailleurs). L’Islam a arrêté le cours du temps en Afrique, et les dictatures ont ensuite pris le relai. Il est très probable que si l’Islam n’avait pas existé, de nombreuses régions d’Afrique seraient aujourd’hui beaucoup plus avancées sur le plan civilisationnel. Il suffit mettre côte à côte une togolaise ou une ghanéenne (deux pays ou l’Islam est quasi-inexistant) et une burkinabé (au Burkina Faso, pays juste au-dessus du Togo et du Ghana, près des deux-tiers de la population est musulmane) pour constater avec effarement la différence considérable non seulement de culture mais aussi de relationnel vis-à-vis des européens. On comprend alors rien que par cet exemple l’influence dramatique de l’Islam sur l’Afrique.
Il y a aussi – et beaucoup de lecteurs de Dreuz, de Riposte Laïque, et d’autres sites, refusent de le comprendre – une véritable responsabilité (mais que je ne qualifie pas de colonialisme contrairement à ce que prétendent les africains musulmans en France) de la part des européens, c’est dans le pillage des ressources minières de l’Afrique par des multinationales européennes (plus maintenant chinoises). Notamment dans tout le Sahel et en Centre Afrique (surtout Congo et Gabon). J’en ai parlé récemment dans un autre commentaire, et curieusement cela n’a pas soulevé de réaction. J’ai parlé aussi de l’effort qui avait été fait dans la création du CEN-SAD, une initiative remarquable des pays du Sahel pour sortir du marasme, mais malheureusement encore sous contrôle musulman par Kadhafi, mais avec enfin une volonté de relancer une activité économique digne de ce nom… et ce sont les occidentaux qui ont ruiné ce projet.
Quant aux pharaons égyptiens, comme je le disais hier soir, contrairement à ce que croient la plupart des citoyens on a la certitude que la plupart d’entre eux étaient noirs (probablement même Ramses II, au moins métis car il a des traits du crâne qui sont noirs et d’autres qui sont blancs, quant à sa fameuse chevelure rousse, j’ai montré aussi hier soir que rien n’est sûr non plus à ce sujet sur le plan génétique) et d’ailleurs les origines de la civilisation égyptienne sont au Soudan, et non en Egypte.
Bref, dans l’esprit occidental (je précise que je suis mi-occidental mi-asiatique) il y a une terrible confusion qui perdure entre la véritable Afrique (et toute sa diversité) et l’Afrique islamisée. Même l’Ethiopie ou l’Erythrée sont des pays à majorité chrétienne (2/3) et non pas musulmane (1/3) or… les migrants qui viennent de ces deux pays sont à 95% musulmans ! Preuve s’il en est que les racines du problème sont bien dans l’expansionnisme musulman.
En revanche le Soudan est bien à 90% musulman, comme le Mali, la Gambie et le Sénégal. Et le pompon est assuré par les Comores, Djibouti, la Mauritanie, et le Niger qui sont à 99% musulmans. Le top du tableau étant la Somalie où il est obligatoire d’être musulman pour vivre, donc 100%. Et c’est bien de ces pays-là que vient le problème. Les français devraient mieux apprendre la géographie de l’Afrique pour éviter de mélanger tout le monde.
A Ekoulemaneng ,je comprends bien que nous sommes sur un terrain qui rend nerveux, ne serait-ce que par l’anonymat où quelques-uns peuvent se ‘lâcher’. Il est bien que vous interveniez pour que ce blog ne s’emballe pas bêtement.
Il y a une autre conjoncture qui rend les choses plus difficiles à penser en ce moment : c’est bien sûr une immigration débordante et non choisie. Le temps n’est plus où nous accueillions à bras ouverts le malheureux irakiens et syriens. D’ailleurs, ils font ce qu’ils avaient dit, ils retournent chez eux dès que possible.
Ce ne sera pas le cas de la nouvelle vague d’arrivants, de culture musulmane. Vous comprenez bien cette réaction d’effroi, d’autant plus que nos autorités telles que le Président ou le Pape François la regardent avec étrange complaisance.
Comme botaniste je suis émerveillé par la richesse inouïe de la flore africaine du nord au sud : toute une pharmacopée !
Le contient africain africain est virtuellement le plus richement doté de la planète en tous les minéraux possibles… Quand l’exploitation sera faite par et pour les Africains, une grande marge pourra être donnée à l’éducation.
Le péril est actuellement la Chine qui n’a pas d’états d’âme pour acheter le bois des forêts et mille autres richesse à bas prix.
Quand aux pharaons, ils n’étaient ni blancs, ni noirs, mais bronzés à crânes dolichocéphales. De toutes façons l’Egypte ancienne a toujours été à part : elle est est un don du Nil !
“Quand l’exploitation sera faite par et pour les Africains, une grande marge pourra être donnée à l’éducation.”
Et si au contraire tout commençait avec “l’éducation” ?
On va dire que les Africains qui arrivent en France pour nos allocs ne font que renforcer des préjugés .Mais l’état des pays africains actuels face au sur-développement de la Thaïlande ,de la Malaisie , Singapour et même du Vietnam ne facilite pas un certain relativisme.Certes le Cambodge ,le Laos et d’une certaine manière ka Birmanie ne sont pas des exemples de développement mais il existe des explications purement conjecturelles.
Désolé ,il faut lire ” conjoncturelles “…( guerre ,génocide …)
Quand vous allez dans l’Asie du Sud est, vous êtes frappés par la pauvreté due à des situations antérieures catastrophiques (Cambodge après POL POT où la moitié de la population a été décimée, les guerres du Viet Nam), mais au courage des habitants. Tous travaillent vaillamment, les enfants vont à l’école assidument le matin, puis aident leurs parents dans les tâches soit agricoles, commerciales ou artisanales. Il y a une volonté évidente de se sortir de la misère et d’ailleurs leur PIB augmente de 2 chiffres chaque année. Pour exemple, la Corée du Sud était dans la situation économique du Sénégal dans les années 90. Inutile de vous dire où en sont les sénégalais en comparaison aujourd’hui.
Votre article sur Dreuz m’avait profondément déplu. Je n’ai pas trop voulu intervenir. Je ressens un malaise parce que si ces régions et les hommes qui y habitent sont corrompues, n’oublions pas les corrupteurs, qui sont Européens ou Américains (ou Chinois aujourd’hui.)
En lisant le forum à l’instant, un internaute fait la remarque que, nous les blancs occidentaux, nous critiquons sans laisser la parole aux Africains. Je viens de me souvenir de cet article qui m’avait fort marqué à l’époque.
http://www.lalibre.be/debats/opinions/les-noirs-seraient-ils-des-incapables-51b8b583e4b0de6db9b9bc07
Albert Kisonga Mazakala
16 janvier 2010
Le terrible séisme qui a détruit la capitale d’Haïti focalise de nouveau l’attention de tous les médias sur la situation catastrophique de ce pays, le plus pauvre des Amériques, un des plus pauvres du monde. Haïti est le premier pays noir, si pas l’unique, à s’être libéré des chaînes de l’esclavage grâce au génie militaire de son leader Toussaint Louverture, il y a 219 ans. Pourtant, loin d’avoir permis le développement de leur pays, la liberté des Haïtiens n’aura servi à rien, pourrait-on dire, sinon à accoucher des régimes tyranniques tout juste aptes à appauvrir leur peuple et, au contraire, à favoriser l’enrichissement des dirigeants.
La situation d’Haïti est en tous points semblable à celle de la plupart des pays d’Afrique noire, en ce compris, bien évidemment, sur le plan racial. D’où la pathétique question que tout le monde se pose tout bas mais qui est dans tous les esprits : les Noirs ne seraient-ils que des incapables ? Oser poser publiquement la question me vaudra probablement la remontrance de beaucoup de mes frères de couleur, étant donné l’extrême susceptibilité dont nous faisons généralement montre. En effet, on se rend compte maintenant, après le demi-siècle des indépendances africaines, combien la maxime de Léopold Senghor fut juste : “L’émotion est nègre, la raison hellène”.
Beaucoup de cadres africains comprennent aujourd’hui que c’est la difficulté de gérer nos émotions qui nous empêche de prendre les bonnes décisions pour une meilleure gestion de nos pays. En considérant notre allergie à la critique, nos détracteurs concluent à l’infériorité du Noir. Nous sommes bien obligés, même à notre corps défendant, de convaincre qu’on nous juge mal, non pas en proférant des menaces donquichottistes mais en apportant les preuves de notre volonté d’essayer de bien faire. Pour ma part, j’ai tenté de donner réponse à cette question dans un ouvrage (Africains, nous devons changer) paru l’année dernière chez l’Harmattan à Paris.
Pour commencer, il est peut-être nécessaire de rappeler que de nombreuses études scientifiques faites dans le monde ont démontré que tous les êtres humains, abstraction faite de la couleur de leur peau, ont les mêmes aptitudes au point de vue de l’intelligence. En revanche, notre culture apparaît comme un handicap ne favorisant pas un comportement rationnel en matière de gestion d’un Etat moderne. A mon humble avis, notre vision du monde et le rapport au pouvoir qui en découle semblent toujours obéir à la tradition, alors même que nous sommes en charge de gérer des pays modernes que, malheureusement, nous n’avons pas créés mais qui l’ont été par le colonisateur.
Dans nos traditions, le pouvoir du chef (le roi) était absolu, au-delà de ce qui pouvait se concevoir dans d’autres cultures. Les biens (terres et bétail, là où il y avait élevage) et les hommes, donc aussi les femmes, appartenaient au roi, qui en disposait comme bon lui semblait.
A ce jour encore, même bardés de diplômes universitaires, beaucoup de nos dirigeants considèrent le pays comme leur “chose” pour laquelle ils n’ont de compte à rendre à personne, et encore moins à l’étranger. C’est ainsi que pourrait s’expliquer, par exemple, l’extrême susceptibilité des dirigeants congolais, de Mobutu à Kabila. Comment ne pas donner raison à ceux qui accusent nos dirigeants de se moquer des conditions de vie de leur peuple ? Si cette culture a traversé les siècles malgré les bouleversements de l’histoire, c’est certainement parce que nous n’avons pas pu nous approprier la culture du développement économique et technologique ayant accompagné le colonisateur.
C’est simple : jusqu’à ce jour, dans la plupart des pays d’Afrique noire tout comme à Haïti, les instruments de production demeurent la houe et la machette, les déplacements se font à pied, le transport des marchandises à dos d’homme. Or, ce qui contribue à la mutation de la culture, ce sont, essentiellement, les outils et les rapports de production. L’existence d’un secteur économique moderne, bien souvent géré par les étrangers, ne suffit apparemment pas à induire le changement de culture, parce qu’il n’est pas intégré par la population, sinon rien que par la consommation. Il est certain que si les populations acquièrent la possibilité de produire des biens en quantité, d’accéder à des meilleures conditions de vie, elles auraient une autre compréhension de la gestion de la chose publique; seraient par conséquent plus désireuses de se choisir des dirigeants aptes à promouvoir l’intérêt général, et donc éventuellement, à se battre pour sanctionner les dirigeants corrompus et inefficaces.
Le drame de Haïti soulève une autre interrogation, au regard du silence assourdissant des pays africains au moment où le monde entier se précipite au chevet de ce pays éprouvé. Dans leurs fréquents déplacements à l’étranger, les Chefs d’Etat africains voyagent en avion spécial, accompagnés d’une nombreuse délégation pour des coûts onéreux en millions de dollars. Prétendre que c’est un manque de moyens qui les empêche d’aller au secours d’un pays frère éprouvé relève de la pure hypocrisie. Aussi, si l’indépendance a été une chance historique dont il faut absolument se féliciter, il faudrait maintenant que nous ayons le courage de constater que notre culture n’est pas à même de favoriser le développement, voire est antagonique au développement(…)
Albert Kisonga Mazakala
Remarquable analyse !
Il faut ajouter que les occidentaux (j’y inclus le régime communiste chinois) font tout pour maintenir au pouvoir ces chefs d’état africains ploutocrates. Parce que les pays occidentaux, dans leur immense hypocrisie et leur nécessité de profit jamais suffisant, préfèrent que pour le marché des minerais* la main d’oeuvre soit la plus bon marché possible afin de faire le plus possible de bénéfices. Avec le maintien, par les magouilles de nos dirigeants occidentaux, des chefs d’états africains les plus dictatoriaux, les sociétés africaines restent les plus précaires au monde, avec un niveau de vie désastreux et des possibilités de revendications sociales (et de réussite à ces revendications) quasi-nulles. Les dirigeants ploutocrates africains se moquent du développement économique égal à zéro dans leurs pays, ces dirigeants politiques vivant dans le même luxe que nos dirigeants occidentaux (et les industriels pour la plupart crapuleux), se nourrissant de la même façon, entourés du même modernisme, enfermés dans des tours d’ivoire, ne voyageant qu’en avions luxueux, et se moquant bien de la pauvreté de leurs peuples. Je l’ai vu des mes yeux bien des fois au cours de mes voyages professionnels pour des études de sols dans l’espoir de rendre certains d’entre eux cultivables dans la décennie suivante : non seulement les dirigeants s’en foutaient éperdument (il nous fallait parfois plusieurs années pour obtenir ne serait-ce qu’une autorisation d’étude préliminaire de sol dans une région) mais en plus on avait les pires peines du monde à progresser dans nos travaux en raison des petits chefs locaux ou en raison tout simplement de l’administration nationale qui nous mettaient perpétuellement des bâtons dans les roues (forçant parfois à arrêter les travaux pendant des semaines) à coups de formulaires administratifs (on n’imagine pas le pouvoir d’une misérable signature qui ne ressemble pas parfaitement au modèle ou le pouvoir d’une date faite avec un tampon encreur un peu vieux où le 8 ressemble de plus en plus à un 3, même quand on rajoute la date au stylo pour la confirmer manuellement) pour pinailler sur un petit hectare de terrain… à coups de formulaires administratifs donc et de tentatives de corruption par des petits fonctionnaires locaux au point de se croire souvent en Union Soviétique. Donc pour tenter d’élever le niveau économique ou ne serait-ce qu’agricole de ces pays c’est la croix et la bannière (les agriculteurs qui ont ne serait-ce qu’un tracteur de récupération sont rarissimes… et il faut qu’ils trouvent de l’essence !) parce que les dirigeants de ces pays tiennent absolument à ce que leurs peuples soient les plus pauvres possibles, ce qui permet d’obtenir une main d’oeuvre corvéable à merci pour à peine un dollar ou un euro par jour… mais en plus la prétendue démocratie de ces pays est tellement hypocrite à l’échelle nationale que lors des élections présidentielles (quand il y en a !) les populations ont le choix entre un dictateur ploutocrate déjà au pouvoir depuis des décennies et un candidat d’opposition qui se révélera plus tard tout aussi dictateur ploutocrate que le précédent. Et ce système est entretenu par les dirigeants politiques occidentaux et leurs industriels occidentaux (vous connaissez tous les noms de certaines de ces firmes, ne serait-ce que celles qui remplissent votre réservoir d’essence) afin d’obtenir les minerais* avec des prix réduits au strict minimum et dont les habitants des pays producteurs africains ne tirent pas le moindre bénéfice, leurs dirigeants ploutocrates (et leurs grands patrons industriels) se réservant pour leurs comptes bancaires les bénéfices de ces marchés. Et en plus cela permet à ces dirigeants ploutocrates de justifier la réclamation à l’Union Européenne d’aides financières faramineuses à coups de millions de dollars ou d’euros qui ne vont JAMAIS aux populations rurales ou à une amélioration du niveau de vie mais qui servent TOUJOURS systématiquement à moderniser uniquement les infrastructures des villes… mais pas à moderniser les usines de production de biens domestiques ni l’emploi ni l’habitation !… et au mépris total des zones agricoles et pastorales !
Et quand je parle des minerais je ne parle pas (on pourrait en parler aussi, le problème est le même) de l’exploitation des plantes rares dans l’immense forêt d’Afrique Centrale (qui couvre totalement ou partiellement pas moins de 6 pays**) pour la pharmacopée occidentale et pour certains fabricants mondiaux de cosmétiques pour les boutiques naturelles et diététiques (les boutiques ont heureusement aussi des sources d’approvisionnement plus éthiques), ainsi que du pillage de plantes florales exotiques par certains pays, ainsi que du déséquilibre des écosystèmes par des pratiques pastorales désastreuses dues à l’extrême pauvreté, ainsi que des pollutions des sols et des rivières dues à Monsanto, BASF et Bayer, ainsi que les pollutions tout aussi gigantesques dans les rivières encore et qui sont dues cette fois aux colorants textiles ou aux mousses de rejets des usines (on ne récupère quasiment pas les rejets en Afrique), toutes pollutions qui détruisent des milliards de dollars d’équilibres des écosystèmes et dont certains sont d’une importance capitale pour la propreté des sols, pour l’accès à l’eau potable, pour la recherche en bactériologie, en virologie, en parasitologie, en herpétologie (pour la récolte de venins de serpents et d’arachnides pour des solutions antivenimeuses), etc. Un désastre non seulement écologique mais aussi sanitaire et scientifique par ces pollutions industrielles pour les marchés occidentaux ! Et les plantations de coton (toujours pour l’occident) par centaines de milliers d’hectares avec un épuisement des nappes phréatiques où les agriculteurs n’ont plus une goutte d’eau pour irriguer leurs sols… Je ne parle pas non plus (on pourrait en parler tout autant) des immenses bateaux de pêches européens qui viennent pécher depuis le large du Sénégal jusqu’en Angola tout au sud du Golfe de Guinée (ainsi qu’à l’est de l’Afrique depuis le sud du Mozambique jusqu’à mi-hauteur de la Somalie) avec des filets dérivants de plus de 100 kilomètres de long (eh oui ! et des centaines de ces bateaux usines chaque jour !) avec la bénédiction de ces mêmes dirigeants ploutocrates africains pour l’alimentation des européens pendant que leurs propres pêcheurs autochtones ne peuvent même plus pêcher avec de simples petits chalutiers en raison du pillage des fonds marins par ces immenses bateaux de pêche occidentaux. Et les mangroves pourtant d’une importance capitale sur les côtes, mangroves qui sont détruites partout tout autour de l’Afrique pour être remplacées par des milliers d’hectares d’élevages de crevettes alimentaires pour nos congélateurs… Tout cela, tout ce très long paragraphe depuis les minerais jusqu’à la pêche désastreuse, entièrement du à la ploutocratie des dictatures dirigeantes… entretenues par l’Occident au mépris des populations autochtones !
Quand j’entends ou lis des commentaires ici ou ailleurs de personnes qui écartent d’un geste de main ces évidences qu’ils refusent de reconnaître et nient dans l’ignorance la plus crasse l’exploitation des africains par les européens, ça me fait parfois hurler intérieurement malgré mon bouddhisme zen tant je voudrais emmener sur place DE FORCE tous ces commentateurs ignares et négationnistes pour qu’ils constatent de leurs propres yeux la réalité qu’ils refusent de voir !
L’esclavagisme blanc en Afrique a cessé il y a très longtemps, c’est tout à fait vrai… mais il a été remplacé par une exploitation aussi ignoble et même encore pire en maintenant les dictatures ploutocrates qui se succèdent les unes derrières les autres machiavéliquement entretenues et dont la seule politique consiste à maintenir la pire pauvreté dans leurs populations afin d’assurer une main d’oeuvre au coût le plus minime pour vendre les minerais à des prix au ras de la moquette afin de concurrencer les offres des pays voisins ! Et ce dans chacun des pays d’Afrique noire qui participent à cette gigantesque production concurrentielle au seul bénéfice de l’Occident !
Je ne vais pas illustrer ce texte par des dizaines de photos, vous en trouverez en abondance sur le web. Regardez simplement celles-ci:
– Une mine de nickel au Botswana:
http://www.mining.com/wp-content/uploads/2017/04/norilsk-nickel-sues-botswana-thwarted-mine-stake-deal.jpg
– La pollution des rivières (et des nappes phréatiques) pour la fabrication des blue-jeans:
http://www.robinhammond.co.uk/wp-content/gallery/ToxicJeans/ToxicJeans10.jpg
– La déforestation au Congo pour ouvrir de nouvelles mines de Coltan pour nos smartphones. Regardez l’esclavage que nos dirigeants savent parfaitement !:
http://www.contretemps.eu/wp-content/uploads/congo-pillage-conflit.jpg
http://img.over-blog-kiwi.com/1/48/84/46/20150806/ob_dbae1a_coltan-mine-in-rubaya.jpg
http://www.thedawn-news.org/wp-content/uploads/2016/05/coltan-INLINE3.jpg
https://www.humanium.org/en/wp-content/uploads/2016/04/child-labor.jpg
(oui ! Des dizaines de milliers d’enfants !)
Tout ça… pour nos smartphones et notre confort européen !
Et l’Afrique n’est pas le seul endroit au monde pillé par les européens. Exemples:
– Ce projet français de mine en Indonésie:
http://www.novethic.fr/empreinte-sociale/droits-humains/isr-rse/un-projet-francais-de-mine-de-nickel-conteste-en-indonesie-131622.html
– Et la déforestation des dernières forêts primaires en Indonésie et en Malaysie pour cultiver des palmiers à huiles… pour nos margarines et plats cuisinés!:
http://e360.yale.edu/assets/site/_1500x1500_fit_center-center_80/GP0STO8YO.jpg
– Regardez les conditions de travail des populations dans ces immenses champs d’esclaves (car on peut appeler cela ainsi) de ces pays sous contrat avec nos pays européens!:
http://media.themalaymailonline.com/uploads/articles/indonesia_palm_oil_08112013.jpeg
* or, argent, nickel, chrome, diamant, cuivre, , platine, carbonate de soude, charbon, manganèse, vanadium, ilménite, palladium, rutile, zirconium, fer, cobalt, uranium, bauxite (aluminium), gypse, étain, zinc, pétrole, etc. sans oublier le coltan si rare et si précieux pour nos smartphones !
** c’est tout le “Bassin du Congo” : la République démocratique du Congo (l’ancien Zaïre), la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Cameroun, et la partie côtière du Nigeria. Mais le problème est général à toute l’Afrique, à toute l’Indonésie et à une grande partie de l’Asie! Pour notre beau confort!
Conclusion :
Vous avez là la preuve de l’immense hypocrisie de nos dirigeants européens qui ouvrent en grand les portes de l’Europe au ras-de-marée des migrants africains !
Parce que cette hypocrisie sert deux causes:
1 – L’islamisation de la planète depuis les pays du Sahel dont on a savamment détruit le grand projet politique du CEN-SAD en assassinant Kadhafi en 2011.
2 – Le maintien absolument VOLONTAIRE (de la part de nos dirigeants européens) de la pire pauvreté imaginable dans toute l’Afrique (qu’elle soit musulmane ou pas) et dans une grande partie du monde… et de l’esclavagisme que cette foutue Europe se targue d’avoir aboli alors qu’on a ici les preuves que c’est un gigantesque mensonge ! Pour quels motifs ? L’enrichissement pharaonique de ces dirigeants occidentaux ! Mais aussi pour nous maintenir, nous les citoyens, de la part de ces mêmes dirigeants occidentaux et leurs industriels tous aussi corrompus les uns que les autres), nous maintenir nous les citoyens dans un luxe inimaginable comparé à toutes ces populations africaines, un luxe qui évite aux citoyens de rester complètement endormis afin de les empêcher à commencer à vraiment penser à ce qui se passe sur cette planète !
Et quand on ose dire un mot qui permet à nos semblables d’ouvrir les yeux sur le désastre humanitaire de la collusion entre l’Islam et les dirigeants occidentaux… on nous fait la morale avec les Droits de l’Homme dans nos tribunaux !
Et maintenant si vous relisez mon premier commentaire (juste au-dessus, ci-dessus, à 16h00) vous le comprendrez infiniment mieux.
“…un luxe qui évite aux citoyens de rester complètement endormis…”
…un luxe qui permet aux citoyens de rester complètement endormis…
AlbertGam, vos textes sont totalement remuants tant ils hurlent de vérité. C’est un cri du cœur que vous lancez, comment ne pas le comprendre ?
Merci de ce que vous nous apportez, vous êtes un être humain remarquable.
Merci Mailys.
J’aurais encore tellement à dire sur tout ce que j’ai vu dans ma vie…
Cher AlbertGam,
Vous confirmez avec éloquence, brio et multiples sources, ce que je disais ce matin: “Votre article sur Dreuz m’avait profondément déplu. Je n’ai pas trop voulu intervenir. Je ressens un malaise parce que si ces régions et les hommes qui y habitent sont corrompues, n’oublions pas les corrupteurs, qui sont Européens ou Américains (ou Chinois aujourd’hui.)”.
Je suis heureux de ne pas être seul à ressentir ce malaise et à crier cette impossibilité pour les Africains d’utiliser leur liberté pour s’en sortir, car ils n’ont pas de liberté.
L’immense drame humain et environnemental de l’Afrique provient de certains facteurs bien identifiés dont voici une liste non-exhaustive :
1) Hypercorruption à tous les niveaux, surtout les échelons supérieurs (président et gouvernement essentiellement mais aussi au niveau des dirigeants provinciaux et territoriaux.
2) Hyperviolence d’origine ethnique, linguistique et/ou religieuse.
3) Esprit/mentalité clanique/tribale qui se fait au détriment des populations n’appartenant pas au même clan, à la même tribu ou famille en général que le dirigeant suprême du pays concerné.
L’Europe, ou – osons l’expression politiquement incorrecte – le blanc occidental, est-il responsable de la gabegie et de l’incurie généralisées qui accablent le continent d’Afrique ? Oui et non car la réponse échappe, comme dans la plupart des cas, aux simples caricatures. Oui car nous nous permettons de piller les richesses minières africaines sans aucune vergogne et cela, évidemment au moindre coût et même au prix du sang. Non, car, in fine, c’est l’Africain (lisez les dirigeants africains hypercorrompus) qui décide si oui ou non, il laisse son pays être pillé par le blanc occidental. En fin de compte, sans l’hypercorruption endémique et la complicité manifeste de la plupart des dirigeants africains criminels, leur pays serait certainement, au moins, beaucoup moins pillé et ses richesses profiteraient bien mieux à la population. Les exemples sont légions sur le continent africain martyrisé et je peux parler de choses vécues personnellement.
Il n’existe pas de solutions miracles pour sortir l’Afrique de la situation absolument catastrophique dans laquelle elle se trouve globalement. Je pense que les solutions doivent impérativement venir de l’Africain et non pas du blanc occidental. Est-ce que l’Africain a le courage, la lucidité, la volonté et se donne-t-il les moyens pour s’attaquer au retard de son pays en matière de développement économique, financier et industriel ? Qu’est-ce qui l’en empêche ? Pourquoi, au lieu de rester dans son pays afin de participer à son redressement/développement économique, l’Africain, traverse-t-il la moitié, sinon davantage, du continent africain pour venir se réfugier chez l’ancien colonisateur occidental blanc qu’il a, souvent, chassé de chez lui pour accéder à l’indépendance ? Si le blanc occidental est vraiment responsable de tous les malheurs de l’Africain, pourquoi assistons-nous à une véritable transhumance africaine vers l’Europe de l’ancien colonisateur blanc honni ? Que vient chercher l’Africain chez le blanc occidental, prétendument coupable aux yeux du premier de tous les malheurs du second ?
Voilà seulement quelques-unes des questions que nos frères en humanité africains doivent avoir le courage et la lucidité de se poser et d’y apporter eux-mêmes des réponses, au lieu d’attendre, en vain, que les solutions viennent du blanc occidental.
“Nos frères en humanité africains” qui ont rejoint l’Europe, qui ont pu y étudier, qui dénoncent les maux de l’Afrique, la corruption endémique, en pointant les torts africains, ne sont pas assez relayés par nos médias? Peut-être que ces personnes lucides ne sont pas assez politiquement corrects? Voyez l’article que j’ai placé plus haut d’Albert Kisonga Mazakala.
Je suis évidemment d’accord avec vos points 2) et 3)! Violences qu’ils ne laissent pas derrière eux d’ailleurs.
Erratum :
” … prétendument coupable aux yeux du premier de tous ses malheurs ?”
Voici la traduction d’un article très intéressant sur le développement de l’Afrique.
From The Times
December 27, 2008
En tant qu’athée, je crois vraiment que l’Afrique a besoin de Dieu
Les missionnaires, et non l’aide en argent, sont la solution au plus grand problème de l’Afrique – l’écrasante passivité de la mentalité des peuples
Matthew Parris
Avant Noël je suis revenu, après 45 ans, au pays que j’ai connu, enfant, comme le Nyasaland. Aujourd’hui c’est le Malawi, et l’Appel de Noël du Times inclut une petite œuvre de bienfaisance britannique qui y travaille. « Pump Aid » aide les communautés rurales à installer une pompe rustique permettant aux habitants de conserver les puits de leur village fermés et propres. Je suis allé voir ce travail.
Il m’a inspiré, renouvelant ma foi faiblissante dans les aides au développement. Mais mes déplacements au Malawi ont fait ressurgir aussi une autre croyance que j’ai essayé de bannir toute ma vie, mais une observation que j’ai été incapable d’éviter depuis mon enfance africaine. Il confond mes croyances idéologiques, refuse obstinément de se conformer à ma vision du monde et a perturbé ma croyance grandissante en l’inexistence de Dieu.
Maintenant athée confirmé, j’en suis arrivé à être convaincu de l’énorme contribution de l’évangélisation chrétienne en Afrique, nettement distincte du travail des O.N.G. séculières, des projets gouvernementaux et des aides internationales. Ces derniers seuls ne suffiront pas. L’éducation et la formation seules ne suffiront pas. En Afrique, le christianisme change les cœurs des personnes. Il apporte une transformation spirituelle. La renaissance est réelle. Le changement est bon.
J’avais l’habitude d’éviter cette vérité en applaudissant – comme vous pouvez le faire – au travail pratique des églises missionnaires en Afrique. C’est dommage, dirais-je, que le salut fasse partie du lot, mais les chrétiens, noirs et blancs, qui travaillent en Afrique guérissent vraiment les malades, enseignent à lire et à écrire ; et seul le matérialiste le plus obtus pourrait considérer un hôpital ou une école de mission et dire que le monde serait meilleur sans eux. J’admettrais que si la foi est nécessaire pour motiver les missionnaires à aider, eh bien, qu’il en soit ainsi ; mais ce qui compte, c’est l’aide, pas la foi.
Mais cela ne correspond pas aux faits. La foi fait plus que soutenir les missionnaires ; elle est également transférée à leur troupeau. C’est là l’effet qui importe si immensément, et que je ne peux m’empêcher d’observer.
D’abord, donc, l’observation. Nous avons eu des amis missionnaires et, enfant, j’étais souvent avec eux ; je restais également seul avec mon petit frère, dans un village africain rural traditionnel. Dans la ville nous avions des Africains qui travaillaient pour nous et qui étaient convertis et étaient des croyants affermis. Les chrétiens étaient toujours différents. Loin d’avoir effrayé ou confiné ses convertis, leur foi semblait les avoir libérés et détendus. Il y avait une vivacité, une curiosité, un engagement dans le monde – une droiture dans leurs rapport d’affaires avec les autres – qui semblaient absents dans la vie africaine traditionnelle. Ils se tenaient droits.
Parcourir à 24 ans le continent par voie de terre a renforcé cette impression. D’Alger vers le Niger, le Nigéria, le Cameroun et la République centrafricaine, puis à travers le Congo au Rwanda, en Tanzanie et au Kénya, quatre amis étudiants et moi avons conduit notre vielle Land Rover jusqu’à Nairobi.
Nous dormions sous les étoiles, aussi il nous importait, en atteignant les régions plus peuplées et plus anarchiques du sud du Sahara, de trouver un endroit sûr à la tombée de la nuit. Souvent près d’une mission.
Toutes les fois que nous entrions dans un territoire où travaillaient des missionnaires, nous avons dû reconnaître que quelque chose changeait sur les visages des personnes que nous rencontrions et à qui nous parlions : quelque chose dans leurs yeux, la manière directe qu’elles avaient de vous approcher, d’homme à homme, sans détourner le regard vers le bas ou au loin. Elles n’étaient pas devenues plus respectueuses envers des étrangers – par certains côtés plutôt moins – mais elles étaient plus ouvertes.
Cette fois au Malawi ce fut la même chose. Je n’ai rencontré aucun missionnaire. Vous ne rencontrez pas de missionnaires dans les halls des hôtels de luxe en discussion sur des documents de stratégie de développement, comme vous le faites avec les grandes O.N.G. Mais à la place j’ai noté qu’une poignée des membres africains les plus impressionnants de l’équipe de « Pump Aid » (en grande partie du Zimbabwe) étaient, en privé, des chrétiens solides. « En privé » parce que l’œuvre de bienfaisance est entièrement laïque et je n’ai jamais entendu aucun de leurs membres parler de religion pendant leur travail dans les villages. Mais j’ai saisi des références chrétiennes dans nos conversations. J’en ai vu un qui étudiait un manuel religieux dans la voiture. Un autre, un dimanche, est parti à l’église à l’aube pour un service de deux heures.
Il me plairait de croire que leur honnêteté, leur diligence et leur optimisme dans le travail n’étaient pas reliés à leur foi personnelle. Leur travail était séculier, mais il était à coup sûr affecté par ce qu’ils étaient. Ce qu’ils étaient, d’autre part, était influencé par la conception de la place de l’homme dans l’univers que le christianisme leur avait enseigné.
C’est une mode depuis longtemps parmi les sociologues universitaires occidentaux de placer les systèmes de valeurs tribaux à l’abri des critiques fondées sur notre propre culture : ce qui est « leur » est donc ce qui est le mieux pour « eux », authentique et intrinsèquement de valeur égale aux nôtres.
Je ne les suis pas. J’observe que la croyance tribale n’est pas plus pacifique que la nôtre ; et elle supprime l’individualité. Les gens pensent collectivement, et d’abord en termes de communauté, de famille étendue et de tribu. Cette mentalité traditionnelle rurale nourrit la politique de « l’homme fort » et de bandit de la ville africaine : le respect exagéré du chef vantard et l’incapacité (littérale) de comprendre l’idée même d’opposition loyale.
L’inquiétude – la crainte des mauvais esprits, des ancêtres, de la nature et de la brousse, d’une hiérarchie tribale, des choses banalement quotidiennes – pénètre profondément dans la structure entière de la pensée africaine rurale. Chaque homme a sa place et, que ce soit crainte ou respect, un grand poids pèse lourdement sur l’esprit individuel, bloquant toute curiosité. Les gens ne prennent pas d’initiative, ne prennent pas eux-mêmes les choses en mains ou sur leurs propres épaules.
Comment, avec un pied dans chaque camp, puis-je expliquer cela? Quand le touriste philosophe passe d’une vision du monde à l’autre, il trouve – au moment même du passage dans la nouvelle – que le langage pour décrire le paysage à la première lui échappe. Mais laissez-moi tenter un exemple : Celui de la réponse donnée par Sir Edmund Hillary à la question : Pourquoi escaladez-vous la montagne ? « Parce qu’elle est là », a-t-il répondu.
Pour l’esprit africain rural, c’est là une explication de la raison pour laquelle on n’escaladerait pas la montagne. Elle est… bien, là. Juste là. Pourquoi s’en occuper ? Il n’y a rien à faire à son sujet, ou avec elle. L’explication suivante de Hillary – que personne ne l’avait escaladée – vient comme une raison supplémentaire pour rester passif.
Le christianisme d’après la Réforme et d’après Luther, avec son enseignement d’un lien direct, personnel, à double sens entre l’individu et Dieu, lien sans médiation de la collectivité et sans subordination à aucun autre être humain, pénètre et démolit le cadre philosophico-spirituel que je viens de décrire. Il offre quelque chose à quoi s’accrocher à ceux qui sont impatients de rejeter une pensée collective tribale qui s’effondre. Voilà pourquoi et comment il libère.
Ceux qui veulent que l’Afrique marche debout dans la compétition globale du XXIe siècle ne doivent pas se tromper eux-mêmes en pensant que pourvoir aux besoins matériels ou même fournir le savoir-faire qui accompagne ce que nous appelons le développement apportera le changement. Tout un système de croyances doit d’abord être supplanté.
Et je crains qu’il ne doive être supplanté par un autre. Enlever l’évangélisation chrétienne de l’équation africaine peut laisser le continent à la merci d’une fusion pernicieuse de Nike, du sorcier, du téléphone portable et de la machette.
http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/columnists/matthew_parris/article5400568.ece
Voyez encore cet article:
Robert D. Woodberry, The Missionary Roots of Liberal Democracy. American Political Science Review Vol. 106, No. 2 May 2012. doi:10.1017/S0003055412000093
http://nagasawafamily.org/article-Robert-Woodberry-MissionaryRootsOfLiberalDemocracy.pdf