Publié par Dreuz Info le 24 novembre 2017

Un ancien employé de Facebook demande que l’entreprise soit strictement réglementée pour éviter qu’elle n’abuse des quantités massives de données qu’elle gère.

Sandy Parakilas, ancien responsable opérations plateforme pour Facebook, a publié sur la page éditoriale du New York Times que l’attitude de Facebook vis-à-vis des données de ses utilisateurs en avait fait une superbe cible pour les trolls russes servant à faire la promotion d’une campagne de désinformation aux Etats-Unis contre à la fois le candidat Trump et la candidate Hillary Clinton.

Dreuz a besoin de votre soutien financier. Cliquez sur : Paypal.Dreuz, et indiquez le montant de votre contribution.

“Le fait que Facebook donne la priorité à la collecte de données plutôt qu’à la protection des utilisateurs est précisément ce qui l’a rendu si attrayant [pour la propagande russe]”, a écrit Parakilas. “Maintenant, l’entreprise prétend qu’elle devrait être autorisée à se réguler elle-même pour empêcher que cela ne se reproduise. Mon expérience montre que cela ne se produira pas.”

“l’entreprise est plus intéressée à supprimer les articles négatifs sur sa plateforme qu’à chercher à corriger ses défauts”

Parakilas, dont le profil LinkedIn dit qu’il est maintenant chef de produit chez Uber, écrit que, pendant son travail chez Facebook, il a constaté que “l’entreprise était plus intéressée à supprimer les articles négatifs sur sa plateforme qu’à chercher à corriger ses défauts”. Il ajoute qu’il est soucieux de la façon dont les développeurs tiers exploitent les données des utilisateurs de Facebook.

Lorsque j’ai soumis cet article à Dreuz.info, Jean-Patrick Grumberg l’a remarqué et il m’a envoyé un mot pour me signaler avoir eu une expérience semblable lorsqu’il a couvert le Sommet mondial sur le contre-terrorisme. J’ai décidé d’inclure dans l’article ce que m’a dit J.P Grumberg :

Un représentant de Facebook, Brian Fishman, a pris la tribune pour expliquer l’approche de Facebook contre les groupes et pages des terroristes sur leur plate-forme. Il a terminé en indiquant qu’il était disponible pour répondre aux questions après sa présentation. Lorsque J.P Grumberg s’est approché de lui et a déclaré être journaliste, une attaché de presse de Facebook s’est interposée et a dit que Fishman ne répondrait pas à mes questions. Grumberg s’est tourné vers Fishman et lui a dit : “sur le podium vous avez invité les gens à vous poser des questions après votre présentation, et quand je vous pose une question, votre service de presse fait barrage ?” Sa Seule réponse à été  : “je suis désolé”.

“Dans une entreprise qui serait profondément préoccupée par la protection de ses utilisateurs, les développeurs externes qui font une utilisation douteuse des données auraient immédiatement été bloqués”, explique Parakilas. “Mais quand je travaillais chez Facebook, la réaction typique dont je me rappelle était: ‘essayez de minimiser l’effet de tous les articles négatifs dans les plus brefs délais’. Il n’y avait aucun effort sincère pour mettre en place des sauvegardes ou arrêter les développeurs abusifs.”

Facebook ne cherche même pas à prévenir les abus de sa propre plateforme

Le Congrès est en train d’étudier comment Facebook et d’autres géants de la technologie ont été utilisés par le Kremlin dans le but de monter les électeurs les uns contre les autres et de semer la division en faisant des campagnes sur les thèmes les plus polarisants, lors de la campagne présidentielle de l’an dernier, et au cours des mois qui ont suivi les élections, y compris en laissant croire et en donnant de l’ampleur aux rumeurs que le Président Trump a colludé avec la Russie pour se faire élire.

Les platesformes de médias sociaux ont été vivement critiquées pour ne pas avoir découvert les opérations d’influence jusqu’à ce que les commissions sur le renseignement de la Chambre des représentants et du Sénat les pressent, et Parakilas soutient que Facebook ne cherche même pas à prévenir les abus de sa propre plateforme.

“Facebook doit être réglementé de manière plus stricte, ou fragmenté afin qu’aucune entité ne contrôle toutes ses données”, a-t-il écrit. “L’entreprise ne nous protégera pas d’elle-même, et rien de moins que notre démocratie est en jeu.”

Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.

D’autres observateurs ont fait remarquer que tout en affichant une image de transparence absolue, Facebook refuse de révéler de quelle façon et sur quels critères précis elle modère et censure les propos publiés sur ses pages, refuse de dire comment fonctionne l’algorithme qui présente aux utilisateurs des articles politiques soi-disant en phase avec leurs préoccupations, et pire encore, depuis que Facebook a été pris la main dans le sac à pousser en avant sur les pages de millions d’abonnés des sujets favorables à des thèses très à gauche pour faire croire qu’ils étaient très importants aux yeux des gens, et très fortement réduire la diffusion d’article venant de sites conservateurs comme Fox News ou Breitbart, il n’a jamais expliqué ce qu’il avait fait, s’il avait fait, comment il avait fait, pour régler cette anomalie contraire à sa déclaration de neutralité totale.

Il est fort possible d’ailleurs que cet article, unique en son genre en langue française, soit très vite “enterré” sous d’autres afin de ne pas avoir l’air de le censurer de façon trop visible.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : traduction © Oksana Zvirynska pour Dreuz.info.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous