Publié par Jean-Patrick Grumberg le 7 décembre 2017

Il y avait une petite rue dans une ville d’Europe qui descendait et se terminait en forme de trompette.

Les voitures se garaient toutes dans la partie large, évasée comme le pavillon de la trompette.

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Le maire de la ville n’était ni bête ni méchant, c’était un individu très moyen, mais il n’était pas très bien intentionné vis-à-vis de ses élus, et il décida un jour que la rue devait passer en interdiction de stationner car cela gênait la circulation.

Ce n’était pas vrai. Les voitures stationnées dans la partie large de la rue ne gênaient personne.

Et les voitures ont continué à s’y garer car les gens étaient chez eux, c’était l’endroit le plus logique et le plus pratique où ils pouvaient le faire.

De temps en temps, un policier mettait des amendes. Il n’y avait pas beaucoup de policiers à cette époque.

Les gens continuaient à se garer malgré les interdictions et les amendes.

Le maire était sourd aux demandes des riverains. Il n’était pas très bien intentionné disais-je, et il les méprisait parce qu’il se croyait supérieur à eux. Comme il ne l’était pas, il avait besoin de se fabriquer une image mentale de supériorité, et il usait, le très moyen maire, de son pouvoir de dire non pour se rendre supérieur par ce pouvoir sur les autres.

Puis un jour, les élections ont mis à la tête de la mairie un homme bon qui pensait surtout à servir ses concitoyens.

Quand il vit que la rue était en interdiction de stationner, qu’il vit que des voitures y étaient garées – qu’il apprit qu’elles étaient garées là depuis toujours, et qu’elles ne gênaient pas du tout la circulation, il décida qu’il fallait retirer les panneaux d’interdiction.

Les habitants des rues voisines étaient furieux car dans leurs rues à eux, le stationnement était autorisé, et ils tiraient de cette injustice une grande joie. Voir la rue interdite tandis que la leur était autorisée leur permettait de traiter les habitants de cette rue comme des êtres inférieurs qui n’ont pas le droit à une rue normale où l’on stationne normalement.

Malgré les protestations, les menaces, les pressions des gens qui eux habitaient dans les rues où l’on pouvait stationner, mais qui ne voulaient pas que les gens de cette rue là aient les mêmes droits qu’eux, le bon maire annula l’interdiction de stationner, et rendit aux habitants de la rue qui descendait et se terminait en forme de trompette le droit de stationner, interdiction qu’ils n’avaient jamais évidemment observée.

Bienvenue à Jérusalem, capitale de l’Etat d’Israël depuis 70 ans, que les individus moyens et mal intentionnés ne voulaient pas reconnaître pour ce qu’elle est.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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