Publié par Guy Millière le 12 décembre 2017

Signe des temps, les commentateurs qui ne cessent de traîner Donald Trump dans la boue et de le caricaturer de manière ignoble ont des propos emplis de mansuétude pour les membres du cartel de régimes autoritaires ou totalitaires qui ont accru leur emprise sur la planète au cours des huit années de la présidence Obama.

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  • Hassan Rouhani, le pantin derrière lequel se cache le Führer islamique Ali Khamenei est présenté comme un homme affable et débonnaire, et Ali Khamenei lui-même est rarement critiqué.
  • Vladimir Poutine, qui a la nostalgie de l’empire soviétique et qui ne cache pas son hostilité pour les sociétés ouvertes, n’est égratigné que lorsqu’il s’agit d’évoquer une “collusion” imaginaire entre lui et Donald Trump, et il s’agit alors surtout de s’en prendre à Donald Trump.
  • Bien qu’il menace le monde, Kim Jong Un est présenté comme un dictateur, certes, (mais pas décrit comme un criminel contre l’humanité), et c’est lorsque Kim Jong Un se fait menaçant que Donald Trump qui est le plus souvent présenté comme un danger public, pas Kim Jong Un.
  • Xi Jinping est, ici ou là, décrit comme un visionnaire qui entend faire de la Chine la première puissance du monde, et visiblement, l’idée que la Chine puisse devenir la première puissance du monde fait chavirer d’enthousiasme de nombreuses têtes.

C’est consternant. C’est inquiétant. C’est révoltant.

La Chine est loin encore d’être la première puissance du monde et va se trouver rapidement confrontée à des problèmes démographiques très sérieux et à l’endettement massif de ses grandes entreprises, je l’ai déjà noté ici. Mais, en soi, sa quête de puissance et ses aspirations ne devraient pas du tout faire rêver.

Le discours tenu par Xi Jinping lors du récent congrès du Parti communiste chinois présentait un programme plutôt susceptible de donner des cauchemars.

Xi Jinping y décrivait la nécessité de maintenir fermement et strictement un système de parti unique, de contrôle de la parole et de la pensée, et y insistait sur le fait que le parti devait continuer à tout superviser : les Chinois qui font fortune sont des gens appartenant à la nomenklatura, choisis par elle, assujettis à elle, et finançant le parti et ses visées. Ce n’est pas de la libre entreprise, mais quelque chose qui ressemble plutôt à ce que l’Allemagne nazie appelait Zwangwirtschaft, économie forcée.

Xi Jinping ajoutait que l’armée chinoise devait être forte, omniprésente, maintenir l’ordre dessiné par le parti, projeter la puissance chinoise et l’imprimer sur le monde. Ce n’est pas la la description de l’armée d’un pays libre, mais la description de l’armée d’un pays militariste et autoritaire.

Xi Jining ajoutait une très forte dose de nationalisme chinois, présentant la Chine comme une puissance supérieure dont les valeurs et la culture devaient s’imposer sur la planète. Ce n’est pas là du simple nationalisme, mais du nationalisme à prétentions impériales et conquérantes.

Victor Davis Hanson, un historien américain pour qui j’ai une vive estime, voyait récemment dans tout cela une parenté forte avec le militarisme impérial japonais des années qui ont précédé la Seconde Guerre Mondiale. C’est une vision adéquate et pertinente. On sait ce qui a résulté du militarisme impérial japonais.

Une comparaison est possible aussi avec le national-socialisme allemand : les seuls ingrédients manquants sont le racisme et l’antisémitisme. Une comparaison est possible avec le fascisme mussolinien : la différence étant que la Chine est incomparablement plus puissante et, donc, potentiellement plus délétère que l’Italie fasciste.

La Chine s’efforce d’avancer vers les ambitions décrites par Xi Jinping. Elle a créé le monstre Kim Jong Un en soutenant le régime nord coréen depuis la naissance de celui-ci.

Elle est alliée de Vladimir Poutine et Ali Khamenei.

Elle place ses pions méthodiquement.

Elle sous évalue sa monnaie et mène une politique mercantiliste.

Elle entend soumettre.

Seul Donald Trump prend la mesure de ce qui se passe.

Que ce soit lui qu’on traîne dans la boue et qu’on caricature de manière ignoble, et que Xi Jinping soit décrit, souvent, comme un visionnaire, de manière positive, est effectivement consternant, inquiétant, révoltant, et montre que ceux qui s’adonnent au commentaire en Europe n’ont pas du tout rompu avec ce que Jean François Revel appelait la tentation totalitaire.

Il n’est pas étonnant que ceux qui s’adonnent au commentaire en Europe préfèrent très nettement Mahmoud Abbas à Binyamin Netanyahou.

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