Publié par Guy Millière le 20 décembre 2017

Je devrais peut-être renoncer à lire la presse française ou le faire seulement si j’ai besoin d’un produit vomitif, car elle me donne effectivement très vite une envie de vomir. Elle est, à de rares exceptions près, la presse d’un pays où une psychopathologie collective protéiforme semble s’être emparée de la gent journalistique.

On semble assister à une sorte de concours où celui qui écrira l’article le plus stupide et le plus haineux sur Israël et sur Donald Trump aura gagné. Si le concours existe, je ne sais quel sera le prix pour le gagnant. Un voyage touristique à Pyong Yang ? Un séjour à Téhéran, avec diner en compagnie d’Ali Khamenei ? Une ceinture d’explosif remise directement par Mahmoud Abbas ?

Si la décision m’appartenait, je donnerais volontiers le prix, concernant Israël, à Cyrille Louis. Et je suggérerais que les dirigeants de l’Autorité Palestinienne lui offrent un strapontin ministeriel tant il raisonne comme eux. Ses sympathies pour le Hamas lui-même sont à peine cachées. Il est loin d’être le seul en France à avoir ce genre d’inclinations, je sais. Mais qu’il fasse une propagande insidieuse pour une cause meurtrière et anti-juive dans les colonnes d’un journal qui fut honorable me semble scandaleux. Accorder un entretien à un “conseiller diplomatique” de Mahmoud Abbas, et publier ses réponses telles quelles serait une honte si quoi que ce soit pouvait encore être une honte en France aujourd’hui. Laisser entendre que la décision de Donald Trump sur Jérusalem menacerait “l’accès aux lieux saints” relève de la désinformation la plus vile et de l’incitation à la haine la plus insidieuse. L’accès aux lieux saints de toutes les religions à Jérusalem n’est possible que depuis 1967 et la victoire israélienne dans la Guerre des Six jours et est donc possible grâce à Israël, non pas menacé par Israël. Inverser la réalité des faits est répugnant.

S’il s’agissait de la haine anti-Trump, j’aurais l’embarras du choix, tant quasiment tous les articles concernant Donald Trump publiés en France semblent sortis d’une poubelle très sale et écrits par d’incompétents crétins. Les pires inepties bilieuses publiées par les organes de gauche extrême aux Etats Unis sont utilisées comme si elles relevaient de l’information, et les informations dignes de ce nom sont soigneusement occultées.

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Philippe Gélie pourrait mériter le prix tant sa diligence à ramasser les pires détritus est imprégnée de zèle. Cela dit, la lecture du magazine Le Point m’a récemment fait découvrir quelques perles d’inculture particulièrement sombres. Le dénommé Tahar Ben Jelloun y a comparé voici peu Trump à un dictateur antisémite digne d’Hitler, tout en pratiquant l’art hypocrite de la dénégation et en écrivant, je cite: “on ne va pas comparer Trump à Hitler. Ce serait stupide”. Tahar ben Jelloun n’est pas stupide, mais il pratique la stupidité en virtuose. Il accuse Trump d’avoir “déclaré la guerre aux Palestiniens” (il pense sans aucun doute que les attentats terroristes commis par des Arabes “palestiniens” sont des gestes doux et gentils et pas des actes de guerre).

Un autre auteur dans le même magazine, un certain Laurent Neumann, lui, accuse carrément Donald Trump d’être “dangereux pour la planète” et il est si grotesque dans ses imprécations vociférantes qu’il me semble hors concours. Il est “scandalisé” par une décision souveraine du pouvoir exécutif d’un pays souverain dans ses relations avec un autre pays souverain dans un domaine qui ne concerne et ne lèse aucun autre pays souverain, et qualifie cette décision d’”unilatérale”, comme un vulgaire Macron, et il semble donc penser que les Etats-Unis devraient être sous tutelle et faire superviser leurs relations avec Israël par je ne sais qui. L’assemblée générale des Nations Unies, peut être : ce lieu putride où, comme le disait il y a quelques années un diplomate israélien, on pourrait faire voter en assemblée générale à l’unanimité moins deux ou trois voix une motion disant que la terre est plate et que ce sont les Juifs qui l’ont aplatie ? Si toute décision du pouvoir exécutif d’un pays souverain dans ses relations avec un autre pays souverain dans un domaine qui ne concerne et ne lèse aucun autre pays souverain devait être soumise à une sorte de gouvernement mondial dominé, de fait, par des régimes totalitaires ou autoritaires, car c’est ce que semblent suggérer les gens qui (dé)raisonnent comme Neumann, cela ne devrait-il pas s’appliquer aussi à la France ? N’est-il pas “unilatéral” de la part de Macron de proclamer que Jérusalem n’est pas la capitale d’Israël ? Le mot “unilatéral” est-il réservé aux décisions des Etats-Unis et d’Israël ? Neumann considère-t-il que les Etats-Unis et Israël devraient être mis sous tutelle ?

Neumann est scandalisé aussi par le retrait de Trump des “accords de Paris”, censés combattre un réchauffement global dû aux activités humaines qui n’existe pas. Ce n’est pas parce que le piètre Président français adhère à une imposture idéologique néo-communiste ruineuse et destructrice et pose au chef des imposteurs qu’adhérer à l’imposture devient une obligation.

Neumann est scandalisé par la décision de Donald Trump de quitter l’Unesco et de cesser de la financer. Comment Donald Trump peut-il songer à ne plus financer une organisation antisémite et négationniste ? Je vous le demande. Donald Trump est sans doute fou parce qu’il n’est ni antisémite ni négationniste.

Neumann éructe sa haine de Netanyahou et ajoute à sa haine de Trump et de Netanyahou une haine insidieuse d’Israël et une attitude de propagandiste au service de la falsification de l’histoire et de l’épuration ethnique antijuive en incriminant violemment les “colonies” israéliennes dans les “territoires occupés”. Il sait parfaitement que les territoires en question ont été annexés par la Jordanie pendant dix-neuf ans sans que quiconque ait dit alors qu’ils étaient “occupés”, et ont été ethniquement épurés de toute présence juive en 1948-49. Il présente néanmoins comme une “colonisation” le retour de Juifs dans des lieux où des juifs vivaient avant l’épuration ethnique et semble souhaiter en filigrane une nouvelle épuration ethnique.

Neumann accuse Trump de renforcer l’antiaméricanisme et l’antisémitisme alors que son article pue l’antiaméricanisme et l’antisémitisme. Tahar Ben Jelloun n’est pas seul à pratiquer l’art hypocrite de la dénégation. Visiblement.

Neumann dit que Trump est “englué dans l’affaire russe”, et fait semblant d’ignorer que le dossier de ladite affaire est plus vide que le vide sidéral, que Robert Mueller a tant de plomb dans l’aile qu’il est en train de chuter brutalement, et que se dessine aux Etats-Unis un scandale immense impliquant, outre Mueller, James Comey, Hillary Clinton et une bonne part de l’administration Obama. Je suis certain qu’il n’ignore rien du tout.

Neumann compare Donald Trump à Kim Jong Un : comparaison évidente pour des gens qui ont du fromage blanc avarié à la place du cerveau ou la carte de membre d’un parti totalitaire. Il y avait des comparaisons de ce genre dans L’humanité au temps de Staline.

Neumann suggère, comme le fait ailleurs un certain Lauric Henneton que Donald Trump a pris sa décision sur Jérusalem pour des “raisons de politique intérieure” et pour séduire les “ultraconservateurs”. Je ne puis penser que Laurent Neumann ignore tout de la politique étrangère de l’administration Trump et ne sait rien de ce qui s’est discuté à Riyad au mois de mai dernier, rien de ce que prépare l’administration Trump concernant la question “palestinienne”, rien de ce que fait Mohamed ben Salman en Arabie Saoudite, et je pense donc qu’il prend ses lecteurs pour des crétins. L’ajout d’”ultra” à des mots est, par ailleurs, un procédé de propagande gauchiste utilisé depuis des années pour tenter de faire peur. Les libéraux tout court ont été qualifiés d’ultralibéraux. Les conservateurs tout court sont donc qualifiés d’ultraconservateurs. J’attends le jour où on parlera d’ultrajuifs pour qualifier les Juifs qui n’ont pas renoncé aux valeurs juives, et d’ultra-chrétiens pour qualifier les Chrétiens qui n’ont pas renoncé aux valeurs chrétiennes. Pour les Chrétiens, le jour est presque arrivé. Pour les Juifs, cela ne saurait tarder, je le crains.

Un article de Franz Olivier Giesbert, honorable et courageux, même si on y trouve des remarques très déplacées sur Donald Trump dit des choses justes sur Jérusalem, mais il n’est qu’une (partiellement) belle aiguille dans une botte de foin avarié.

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Le dénommé Lauric Henneton débite des sornettes sur les Etats-Unis.

Il vient de publier un livre que je ne lirai pas : les extraits que j’ai pu parcourir contiennent au moins une contre vérité, une erreur historique ou une grave erreur d’analyse par phrase, ce qui est un bon rythme pour être invité à la télévision française et y parler d’un air docte sans risque d’être contredit, car les gens qui connaissent le sujet sont exclus des plateaux depuis des années. Les débats entre gens qui n’ont aucune connaissance du sujet dont ils parlent, ou qui mentent sans cesse, deviennent une spécialité française. Ce serait risible si ce n’était infiniment triste.

Il y avait des débats de ce genre à la télévision soviétique autrefois, mais c’était la télévision soviétique. Il y en avait sans doute à la télévision roumaine sous Ceaucesccu, mais c’était sous Ceaucescu.

Je n’ai pas quitté la France en m’installant à Las Vegas. J’ai quitté un pays qui n’est plus celui ou j’ai grandi et où j’ai commencé à écrire en songeant que j’entendais faire un travail d’intellectuel honnête et scrupuleux.

Vouloir faire un travail d’intellectuel honnête et scrupuleux en France est désormais presque impossible. Ce sera bientôt, je le crains, totalement impossible. Les civilisations meurent quand il devient impossible d’y dire la vérité et quand le mensonge règne en maitre absolu.

Je pense que je ne pourrais pas écrire un article tel que celui-ci en France sans risquer d’ennuis.

Je suis résident permanent d’un pays où la liberté de parole est garantie par le Premier Amendement à la Constitution et je n’ai plus aucun bien en France. Je suis libre. Je pourrais dire comme les dissidents soviétiques rejoignant le monde occidental il y a quarante ans, “j’ai choisi la liberté”. Et j’en suis heureux. La liberté de parole est l’une des raisons (pas la seule) qui m’a conduit à choisir les Etats-Unis.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

PS : Un lecteur dans un commentaire m’a reproché de sans cesse exercer mon esprit critique et de me répéter, et il m’a demandé, avec irritation, pourquoi j’écrivais ce que j’écris. Je n’ai pas le sentiment de me répéter. Mensonges et inepties sont si nombreux qu’il faut parfois souligner plusieurs fois que ce sont des mensonges et des inepties. Pourquoi j’écris ce que j’écris: parce que je préfère la vérité aux inepties et aux mensonges, et parce que je veux penser que la connaissance n’est pas devenue pleinement inutile. Ceux qui préfèrent inepties et mensonges, et ceux pour qui la connaissance est inutile, peuvent passer leur chemin et lire des textes moins irritants pour eux. Ce n’est pas ce qui manque.

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