Publié par Ftouh Souhail le 30 décembre 2017

Avec l’aide du Qatar et de la Turquie, la Libye est en train de devenir progressivement un nouveau sanctuaire de Daesh.

Le chef d’état-major des forces armées russes, le général Valery Gerasimov, prévient qu’un grand nombre d’éléments de l’organisation terroriste Daesh opérant en Syrie et en Irak s’est redéployé en Libye.

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Dans une déclaration, ce jeudi 28 décembre 2017, à Komsomolskaïa Pravda, le général Valery Gerasimov a accusé certains pays proches du Qatar d’entraîner Daesh. Ce sont les accusations les plus graves depuis l’intervention russe dans le conflit syrien en 2015.

«Selon le renseignement spatial et d’autres types de sources, il existe des unités militantes qui se sont déplacées vers la Libye», a-t-il affirmé dans un entretien paru dans Komsomolskaïa Pravda.

Des informations circulant actuellement dans les milieux russes indiquent que des membres de Daesh ont pu gagner la Libye par le biais d’un réseau international dans lequel seraient impliqués, entre autres, le Qatar, la Turquie et le Soudan. Le Qatar aurait également transporté de l’argent et des armes en Libye.

«Ces combattants sont de facto membres de Daesh», a-t-il déclaré.

Le 17 août dernier, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, Maria Zakharova, avait accusé «des puissances régionales de fournir des substances toxiques interdites aux militants, terroristes et extrémistes en Syrie.»

Collusion entre le Qatar et Daesh confirmée par les responsables libyens

De graves accusations ont été émises déjà contre le Qatar, le 8 juin 2017 à Benghazi, par le colonel Ahmad al-Mismari, porte-parole de l’armée nationale libyenne basée à l’est du pays.

Le haut responsable militaire libyen avait accusé l’attaché militaire du Qatar en Afrique du Nord, Salem Ali Jarboui, d’être un officier du renseignement et d’avoir corrompu des personnalités influentes en Libye. «Des chefs de tribus ont été achetés et ont touché 30 000 dollars chacun», avait-il déclaré.

Il avait souligné que l’argent a également financé des criminels sortis tout droit de prison pour être au pouvoir. Il citait Mahdi al-Harati, un des chefs salafiste d’Ansar al-Charia devenu maire de Tripoli sous la protection du Qatar qui l’a financé.

Il avait donné aussi le nom de la banque Iskan à Tataouine, au sud de la Tunisie, où 8 millions de dollars auraient était déposés pour financer les militants de l’organisation État islamique et toutes les autres organisations extrémistes qui en découlent en Afrique du Nord.

Toujours selon ce responsable, le Qatar aurait également transporté de l’argent, des armes à l’Etat Islamique en Libye.

Quant à la vague d’assassinats qui a visé les membres de l’armée, de la police, mais aussi des personnalités de la société civile à Benghazi entre 2012 et 2014, là encore le Qatar serait derrière, avait affirmé le colonel al-Mismari. Et d’après le colonel, c’est aussi Doha qui avait commandité l’assassinat d’Abdelfattah Younès en 2011. Cet ancien chef de l’armée libyenne était la plus grande personnalité en vue pour diriger la Libye après Kadhafi.

Les médias des Émirats arabes unis qualifient souvent Doha de «champion de l’extrémisme et du terrorisme dans la région».

L’Émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al Khalifa, veut imposer la confrérie des Frères Musulmans sur les Libyens. Des officiers de renseignements du Qatar sous l’ordre de l’attaché militaire du Qatar en Afrique du Nord, Salem Ali Jarboui, supervisent les mouvements islamistes radicaux en Libye et ils s’activent afin d’empêcher l’ascension au pouvoir du fils du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi.

Doha veut stopper l’ascension au pouvoir du fils de Kadhafi

Le chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye, Ghassan Salamé, a déclaré, le 25 décembre 2017, que tous les dirigeants libyens étaient désormais d’accord sur la nécessité d’organiser le plus tôt possible des élections présidentielles et parlementaires. A ce propos, le diplomate libanais a fait savoir que Saif Al-Islam Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi, envisage de s’adresser bientôt à ses partisans pour leur annoncer son intention de se porter candidat à la prochaine présidentielle.

Saif Al-Islam compte beaucoup sur la base sociale et politique sur laquelle son père avait bâti son pouvoir pour revenir sur les devants de la scène. Son idée est de leur demander aussi de participer massivement aux législatives et d’essayer de gagner le maximum de sièges afin de peser sur les débats dans la prochaine Assemblée.

Les partisans du régime de Mouammar Kadhafi ont des chances de succès étant donné qu’ils sont encore nombreux dans la société libyenne. L’avantage de Saif Al-Islam Kadhafi est qu’il peut bénéficier également du soutien actif d’un certain nombre de grandes tribus.

L’envoyé de l’ONU pour la Libye, qui a fait cette déclaration au terme d’une rencontre avec le président du Parlement libyen Aguila Salah, s’est dit optimiste quant à la possibilité de faire respecter le plan de sortie de crise concocté par l’ONU au profit des Libyens. Ghassan Salamé justifie cet optimisme par le fait que tous les protagonistes de la crise libyenne sont d’accord pour accélérer la préparation des futures échéances électorales et leur garantir toutes les chances succès.

A noter que le président de la Commission électorale libyenne, Imad Al-Sayeh, a confirmé, la semaine dernière, que les prochaines élections présidentielles et législatives se tiendraient avant le 30 septembre 2018. «Le processus d’inscription des électeurs se déroule bien. Environ un million d’électeurs se sont déjà inscrits, et le nombre continue d’augmenter», a déclaré Al-Sayeh à l’agence chinoise Xinhua.

«Tous les Libyens ont le droit de participer aux élections tant qu’ils ont un numéro national», a déclaré Al-Sayeh, confirmant que les partisans et les responsables de l’ancien régime avaient également le droit de participer aux prochaines élections.

Le chef de la Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul), Ghassan Salamé, avait proposé, en septembre dernier, un plan d’action pour mettre fin à la crise politique libyenne. Le plan prévoit l’amendement de l’accord politique libyen actuel et l’organisation, en 2018, des élections législatives et présidentielles.

Le Qatar, accusé de vouloir provoquer un «nouveau bain de sang» en Libye

La réaction du chef d’état-major des forces armées russes sur la Libye intervient au moment où le pays est en proie à un conflit armé entre les forces laïques pro-Kadhafi dans l’est du pays et les séparatistes islamistes dans l’ouest.

«Les Qataris peuvent provoquer de nouvelles victimes chez notre voisin», s’est alarmé un diplomate égyptien.

Selon des sources d’informations, citant des responsables des renseignements émiratis, les Qataris ont notamment prévu de fournir aux rebelles islamistes des missiles sol-air, incluant probablement le système avancé Stinger. Les Qataris sont accusés de «franchir une ligne» et d’encourager une reprise du conflit dans la région, selon les Saoudiens.

Si les autorités du Qatar entraînent les libyens vers un nouveau bain de sang, cela provoquerait probablement de nouvelles vagues d’émigrations musulmanes vers le Vieux continent.

Et la France, qui est incapable de lever le petit doigt contre Doha, en est réduite à déclarer que l’immigration est une chance pour la France.

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