Publié par Christian Larnet le 6 janvier 2018

L’aile égyptienne du groupe terroriste de l’État islamique (ISIS), dont nombreux membres sont des recrues palestiniennes, voire des dissidents du Hamas, a déclaré la guerre au Hamas et projette de conquérir Gaza.

Le prétexte avancé est le fait que le Hamas n’a pas réussi à contrer le président Donald Trump concernant Jérusalem. Dans une vidéo de propagande diffusée mercredi d’une cruauté impossible, ISIS montre l’exécution d’un homme qui aurait travaillé avec l’organisation terroriste palestinienne.

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La vidéo vise à attiser les tensions entre les deux groupes islamistes.

En juillet 2015, ISIS avait publié une vidéo disant qu’elle allait renverser les “tyrans” de Gaza pour leur manque perçu de ferveur religieuse et de règles religieuses.

La vidéo de mercredi montre un homme à genoux vêtu d’une combinaison orange, semblable à celles imposées aux otages américains et britanniques tués par l’ISIS en Syrie en 2014. Des hommes masqués et armés se tiennent derrière lui, d’autres sont démasqués et se tiennent en robe.

“Ne vous abandonnez jamais à eux. Utilisez des explosifs, des pistolets silencieux et des bombes. Bombardez leurs tribunaux et leurs lieux de sécurité, car ce sont les piliers de la tyrannie qui soutiennent son trône”, dit un des jihadistes dans la vidéo, qui est vu tenant un couteau.

Un autre militant s’avance et tire sur l’homme et le tue. La nationalité de l’homme n’est pas claire.

La vidéo dit ensuite qu’ISIS vaincra et renversera le Hamas pour avoir permis à Trump de déclarer Jérusalem capitale d’Israël, ainsi que pour sa répression contre les groupes salafistes à Gaza.

Puis elle montre des images de Khaled Meshaal, l’ancien dirigeant du Hamas qui a démissionné en avril, aux côtés du guide suprême iranien Ayatollah Ali Khamenei. L’Iran a soutenu le Hamas au cours des dernières années, en livrant des stocks de missiles et en finançant son réseau de tunnels vers le territoire israélien.

Le Hamas a mené trois guerres contre Israël, la dernière en 2014, mais le groupe semble s’éloigner pour l’instant d’un quatrième round de conflit, ce qui a irrité ISIS. Le Hamas a attribué les récents tirs de roquettes depuis Gaza vers le territoire israélien à des groupes salafistes, dont certains affiliés à ISIS et opposés au pouvoir du Hamas.

Les États-Unis, l’Union européenne et Israël ont désigné le Hamas comme organisation terroriste. Le Hamas, comme ISIS, procède à des exécutions publiques sommaires dans les rues de Gaza, mais il affirme ne le faire que pour les collaborateurs avec Israël, son ennemi juré, et sur simples soupçons sans s’embarrasser de rechercher la vérité.

L’aile égyptienne d’ISIS, connue sous le nom d’ISIS dans la province du Sinaï, est sans doute l’affilié le plus brutal et le plus efficace d’ISIS en dehors de l’Irak et de la Syrie. Il est responsable de l’attentat contre l’avion russe en octobre 2015 qui a tué les 224 passagers à bord. En novembre 2017, ISIS a revendiqué le massacre de plus de 300 personnes dans une mosquée soufie de la péninsule du Sinaï, l’attaque la plus meurtrière de l’histoire égyptienne moderne.

Les membres de l’Etat islamique dans la province du Sinaï sont plusieurs milliers, et comprennent des transfuges d’Al-Qaïda, des jihadistes et des salafistes de Gaza, des détecteurs du Hamas, et des islamistes radicaux égyptiens qui sont rentrés des zones de conflit en Irak, en Syrie et en Afghanistan.

Le Hamas n’a pas de présence officielle au Sinaï et, malgré sa propagande, ISIS et ses partisans ont une présence symbolique dans la bande de Gaza, un territoire que le Hamas contrôle depuis qu’il a mis en déroute les forces du Fatah en 2007.

Bien qu’Israël et l’Égypte contrôlent les points de passage adjacents à leurs territoires respectifs, des tunnels de contrebande fonctionnent depuis longtemps le long de ces frontières, et plusieurs Gazaouis ont réussi à quitter la bande de Gaza et à rejoindre les rangs d’ISIS en Irak, en Syrie, et surtout dans le Sinaï voisin quand le président Morsi, un Frère musulman a été destitué.

L’Etat islamique ne soutient pas les revendications palestiniennes d’obtenir un État souverain englobant Jérusalem-Est, la Judée Samarie et Gaza.

Son but est de faire flotter son drapeau noir et imposer la forme rigoureuse de l’islam sur toute la région.

Ses références au conflit israélo-palestinien sont très rares, et elles ont surtout porté sur Jérusalem et sa promesse de “libérer” la ville et de “tuer les barbares juifs”.

Il semble que la phase actuelle pour eux est de tuer les barbares palestiniens.

Entre-temps, des milliers de Palestiniens ont manifesté dans les rues de Gaza contre le Hamas et contre le Fatah de Mahmoud Abbas. Privés d’une grande partie de leur électricité depuis des mois, les habitants sont otages du bras de fer entre les deux factions rivales. Le Fatah refuse de payer la note d’électricité fournie à Gaza par Israël dans le but de forcer le Hamas à abandonner la direction politique de Gaza et à laisser au Fatah le contrôle de son armement.

Selon plusieurs rapports – mais aucune n’a été confirmé par les Palestiniens – le Hamas pense que le meilleur moyen de résister au Président Trump suite aux pressions sur Jérusalem, est une réconciliation totale avec le Fatah. Ce développement, s’il se confirmait, expliquerait pourquoi Israël a réagi avec modération contre les dernières attaques de roquettes, et pourquoi ISIS a décidé de déclencher une offensive contre le Hamas.

Selon d’autres sources, ce serait la réconciliation, ou plutôt la trêve, entre le Hamas et les services de renseignement égyptien qui aurait déclenché la fureur de l’Etat islamique.

La première étape de l’offensive des terroristes d’ISIS a été de faire un blocus de Gaza en coupant la plupart des tunnels de contrebande vers l’Egypte dans la région de Rafah et en menaçant les habitants du Sinaï qui approvisionnent Gaza en produits destinés à l’armement et au terroriste dont Israël interdit la livraison.

Si l’objectif est atteint, le Hamas sera totalement coupé de ses sources d’approvisionnement terroriste.

Cette semaine, comme chaque semaine de l’année (source Cogat)

  • Israël a livré 11 247 tonnes d’équipements et biens de consommation à Gaza,
  • Israël a laissé entrer depuis Gaza 247 tonnes de produits et biens de consommations,
  • 444 personnes ont été autorisées à franchir la frontière depuis et vers Gaza,
  • 100 personnes appartenant à des organisations humanitaires ont été autorisées à entrer à Gaza,
  • 72 826 résidents arabes de Judée Samarie ont été autorisés à entrer en Israël,
  • 7861 Arabes palestiniens sont entrés en Israël pour des raisons humanitaires,
  • 52 981 travailleurs arabes sont allés travailler en Israël depuis la Judée Samarie,
  • 0 Israéliens ont été autorisés par les Arabes palestiniens à se rendre à Ramallah.

Vous êtes sans doute étonné de lire nulle part dans les grands médias que l’Etat islamique menace le Hamas. La raison est que les médias sont pro-palestiniens, mais qu’ils ne dénoncent jamais ISIS, et qu’ils sont dans l’embarras : ils ne savent pas qui soutenir et qui dénoncer, et préfèrent se tenir à l’écart d’un sujet qui détruit intrinsèquement tous les mensonges et les Fake News qu’ils diffusent impunément sur Gaza, sur le Hamas, et sur Israël.

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

Source : Newsweek

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