Publié par Sidney Touati le 16 janvier 2018

Triste France. Les semaines passent et les actes antisémites tombent comme les feuilles en automne, avec une sorte de régularité de métronome.

Une femme que l’on poignarde et que l’on défenestre au cri d’Allahou akbar …une synagogue que l’on incendie… le terroriste présumé de l’attentat de Copernic qui avait fait quatre morts et une quarantaine de blessés, que les juges libèrent… une jeune fille juive tailladée au visage à Sarcelles… les Editions Gallimard qui jouent avec le Céline nazi, pour se faire de la pub gratuitement… L’antisémitisme s’installe durablement dans le paysage…

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La France s’en accoutume.

Peu à peu, depuis 50 ans, depuis cette fameuse conférence de presse du général de Gaulle de novembre 1967, la France, du moins la classe dirigeante, a fini par se convaincre qu’elle fait partie du monde arabo-musulman et que l’antisémitisme qu’il véhicule, à condition de rester dans certaines limites, est acceptable ; les dirigeants agissent comme si ce pays était devenu musulman. Alors lentement mais inexorablement, Paris prend des airs d’Alger ou de Tunis…

Les attentats antisémites se succèdent… les fêtes musulmanes s’inscrivent dans le paysage tandis que la chasse aux traditions bibliques est ouverte… le halal impose ses normes… parler de la Shoah devient impossible dans de nombreux collèges et lycées… avoir une mini-jupe passe pour une insupportable provocation dans de nombreux quartiers… une peur diffuse se répand dans la ville… la pauvreté devient endémique… ils sont neuf millions à vivre sous le seuil de pauvreté… un sénateur se fait huer par ses pairs parce qu’il ose énoncer une opinion autre que celle autorisée par la pensée unique… les grands médias évitent soigneusement les sujets qui préoccupent les Français… les politiques également… un parfum de dictature flotte dans l’air…

les Juifs se sont toujours mobilisés contre les manifestations antisémites, mais quelle que soit l’ampleur de la mobilisation juive, celle-ci n’est jamais parvenue à modifier la politique des Etats dans lesquels ils vivaient

En 50 ans, l’environnement idéologique a totalement changé. La France connaît une mutation très profonde. La France sombre.

Alors pas étonnant si les actes antisémites n’émeuvent plus vraiment une opinion déboussolée, mal ou pas informée. Les crimes qui se succèdent se banalisent. A peine évoqués, aussitôt oubliés…

Le spectre d’une histoire qui se répète devient chaque jour plus concret. Comme par le passé, les protestations des organisations juives, celles des démocrates, les manifestations sont impuissantes à modifier la ligne suivie par les gouvernements.

Le mal est trop profond.

Le pli des habitudes est tel que rien ne semble pouvoir modifier l’inexorable pénétration de l’antisémitisme dans les masses. Ce n’est pas une nouveauté. C’est un trait constant de l’histoire du XXe siècle.

Ce que révèle l’ouvrage de Simon Epstein «Histoire du peuple juif au XXe siècle»* (éd. Hachette, 1998) c’est que les Juifs se sont toujours mobilisés contre les manifestations antisémites mais que quelle que soit l’ampleur de la mobilisation juive, celle-ci n’est jamais parvenue à modifier la politique des Etats dans lesquels ils vivaient.

Le meilleur exemple est fourni par la puissante communauté juive américaine. Celle-ci s’est massivement mobilisée dans les années 30 pour alerter, lutter contre la peste brune qui se profilait.

  • Est-elle parvenue à modifier d’un iota la politique isolationniste suivie par les Etats-Unis en 40 ?
  • Est-elle parvenue à faire évoluer Roosevelt ? Pas le moins du monde. Jusqu’au bout, celui-ci a gardé le silence sur la Shoah alors qu’il était parfaitement informé du crime de masse commis par les barbares nazis.

L’exemple anglais est encore plus pathétique

Avec un acharnement incompréhensible, en dépit des protestations, des luttes, des alertes, la diplomatie britannique déploiera toute son énergie pour faire appliquer les prescriptions du «livre blanc» dont la politique de quotas a coupé toute issue aux populations juives d’Europe centrale qui allaient être impitoyablement exterminées. Même après guerre, les Anglais continueront à appliquer aveuglément leur sinistre politique visant à refouler les survivants des camps qui voulaient immigrer en Israël.

Ce que montre Epstein est que la passivité des Juifs d’avant-guerre est un mythe.

  • Les Juifs se sont toujours mobilisés, battus ;
  • ils ont fait usage de tous les moyens dont ils disposaient pour défendre une cause très difficile.
  • Epstein démontre avec force détails que toutes les communautés juives se sont mobilisées pour contrer la montée du nazisme, mais que leur mobilisation pourtant réelle et importante n’a jamais fait changer la ligne suivie par les gouvernements concernés.

La constante de l’histoire est que les gouvernements restent fondamentalement sourds aux cris de détresse et de protestation lancés par les Juifs.

La France n’échappe pas à cette sinistre règle. Ni la montée du terrorisme ni les protestations des citoyens qui désertent massivement les urnes, se détournant d’une classe dirigeante en laquelle ils ne croient plus, n’ont fait bouger d’un iota la ligne politique suivie depuis une cinquantaine d’années.

La France demeure résolument dans le camp des dictatures arabo-musulmanes.

Sauf miracle, elle ira jusqu’au bout de cette politique absurde avec laquelle certains pays arabes commencent pourtant à prendre des distances ; les plus lucides, comprenant que la politique arabe de la France, celle de l’Europe, les a entraînés dans un processus de dislocation et d’autodestruction.

Tradition oblige

Vichy est resté accroché jusqu’au bout au IIIe Reich, et ce jusqu’à ce que les alliés débarquent. Il était pourtant évident depuis 43 que le régime hitlérien était en train de s’effondrer. Cela n’a pas empêché les trains de déportés de partir pour les camps de la mort. Personne ne semble y avoir prêté attention.

Epstein fait un constat lucide et pessimiste :

«Insensible aux discours protestataires, la vague (antisémite) de la fin des années 1980 et du début des années 1990 s’est montrée plus virulente que celles de 1959-1960 ou de 1977-1982. Tout se passe comme si l’antisémitisme, depuis 1945, suivait un mouvement oscillatoire dont l’intensité irait croissant sur l’axe du temps. Les crises périodiques sont suivies de rémissions plus ou moins durables, mais chaque convulsion… est plus forte que celle qui l’a précédée.» (page 368)

Les évènements qui ont marqué les années postérieures à la publication de ce livre prémonitoire confirment, hélas ! le caractère pertinent de cette remarquable analyse. La vague anti-juive se double d’une vague anti-France, mais les gouvernements persistent à appliquer la même politique.

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