Publié par Ftouh Souhail le 18 janvier 2018


Voici une façon très libanaise de remercier les États-Unis pour leur soutien à l’armée libanaise.

Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a exhorté les parlements des pays musulmans, réunis à Téhéran pour la conférence des parlements islamiques visant à soutenir les Palestiniens, à fermer les ambassades des pays islamiques qui se trouvent à Washington et à boycotter l’administration Trump.

Ne ratez aucun des articles de Dreuz, inscrivez-vous gratuitement à notre Newsletter.

«J’appelle toutes les ambassades islamiques à déménager de Washington et à boycotter l’administration Trump jusqu’à ce qu’il révoque sa position à l’égard de Jérusalem», a déclaré Berri selon le quotidien libanais An-Nahar.

Berri a appelé à «appuyer la résistance du peuple palestinien et l’arrêt de toutes les négociations portant sur le processus de paix au Proche-Orient jusqu’à ce qu’il y ait une annonce claire sur l’arrêt de la colonisation» et la «reconnaissance de l’État palestinien avec al Qods comme capitale».

Selon les médias libanais, Berri a également appelé à la fermeture de toutes les «ambassades israéliennes dans les capitales arabes et islamiques», ainsi qu’à l’annulation des accords de paix :

«Il faut soutenir la résistance du peuple palestinien dans toutes ses formes. Il faut aussi annuler les accords d’Oslo ainsi que tous les accords avec l’entité sioniste et fermer toutes les ambassades israéliennes se trouvant dans les capitales arabes et islamiques».

Israël a officiellement des ambassades dans deux pays arabes, l’Égypte et la Jordanie.

Washington accorde une aide militaire de 120 millions de dollars au Liban

Le mois dernier, Heidi Grant, sous-secrétaire adjointe de l’armée de l’air américaine, a attribué une aide de plusieurs millions de dollars à l’armée libanaise, lors d’une rencontre avec Joseph Aoun, le commandant en chef de l’armée libanaise.

Elizabeth Richard, l’ambassadrice américaine à Beyrouth, a annoncé que son pays accordait des aides militaires d’une valeur de 120 millions de dollars à l’armée libanaise afin de financer les opérations militaires que cette dernière mène pour lutter contre le terrorisme.

Par ailleurs, la diplomate (en photo ci-dessous) a souligné l’attachement des USA à un Liban sûr, stable et prospère, puis a dit que son pays voudrait aider le peuple libanais à travers différents projets de développement.

Cette aide inclurait 6 hélicoptères d’attaques légers de type MD530G et d’autres équipements militaires plus avancés, dont des drones de combat et de reconnaissance Boeing Scan Eagle. Cette aide aurait pour objectif de sécuriser les frontières libanaises.

L’ambassadrice a également informé les médias locaux de la livraison des avions d’attaque Super Tucano A-29 à l’armée libanaise, et a précisé que son administration espérait se concerter avec l’armée et le gouvernement libanais au sujet des fonds accordés.

Les Etats-Unis ont fourni 1,5 milliard de dollars d’aide à l’armée libanaise au cours des 10 dernières années“, a ajouté l’ambassadrice américaine à Beyrouth.

L’Armée libanaise a reçu 2 des 6 Super Tucano A29 que lui destinent les USA. L’arrivée des 4 autres aéronefs est attendue pour le courant de l’année 2018.

Financés à l’origine par les dons saoudiens, les avions sont au final livrés au Liban sous les termes de l’aide militaire américaine à l’Armée libanaise sous contrat FMS (Foreign Military Sales). Également en cours de livraison, un lot de 2 000 roquettes Advanced Precision Kill Weapon System (APKWS) fourni par BAE Systems. Il s’agit de bombes guidées par laser avec 5 000 m de portée.

Depuis la fin de l’aide militaire saoudienne au Liban, les contribuables américains sponsorisent donc ce pays.

L’administration Trump devrait modifier sa politique envers le Liban

  • Un think tank américain a proposé à l’administration Trump de geler ses aides à l’armée libanaise pour faire pression sur le Hezbollah et l’affaiblir.
  • La Fondation de défense des démocraties (Foundation for Defense of Democracies, FDD), basée à Washington DC. a publié, en novembre 2017, une analyse sur la politique du Premier ministre libanais, Saad Hariri, en critiquant ce dernier d’avoir permis au Hezbollah de se renforcer davantage depuis qu’il est à la tête du gouvernement libanais.
  • L’analyste de la FDD, Tony Badran, estime que : «Le fait que Saad Hariri reconnaisse que le Liban est devenu une satrapie iranienne gérée par le Hezbollah confirme clairement le point de vue d’Israël.»
  • L’analyste rappelle également qu’Avigdor Lieberman avait déclaré que dans un futur conflit militaire avec le Liban, nous ne parlerions plus seulement du Hezbollah, mais du Hezbollah et de l’armée libanaise. Selon Lieberman, l’armée libanaise serait donc devenue inextricablement liée au Hezbollah.
  • L’auteur estime enfin que l’administration Trump devrait modifier sa politique envers le Liban, étant donné que jusqu’à présent, Washington cherchait à affaiblir le Hezbollah en soutenant le gouvernement et l’armée du Liban. Et d’ajouter :

«Le renforcement d’un État contrôlé par le Hezbollah renforce le Hezbollah. Pour améliorer la situation à l’intérieur du pays, les États-Unis pourraient geler leurs aides à l’armée libanaise, étant donné qu’il serait très improbable qu’une campagne politique et médiatique puisse vaincre le Hezbollah

L’Arabie saoudite a arrêté de financer l’armée libanaise

Les Saoudiens ont suspendu, en février 2016, les aides militaires au Liban. Le programme d’aide saoudien à l’armée libanaise englobait la livraison de différents types d’armement en provenance de la France, dont des véhicules, des hélicoptères, des drones et d’autres équipements militaires.

La raison pour Riyad de la fin de cette aide est la position d’hostilité dont le Liban fait montre à l’encontre de l’Arabie saoudite, dont celle du Hezbollah qui s’approprie l‘État libanais.

Les Saoudiens ne peuvent pas oublier ce qui s’est passé au Conseil de la Ligue arabe et à l’Organisation de coopération islamique en 2016, où le Liban n’a pas condamné les attaques qu’ont subies le bâtiment de l’ambassade du royaume à Téhéran et son consulat à Machhad. Cette position était dictée par le Hezbollah qui manifeste une hostilité à l’encontre des pays sunnites.

Les politiques de Riyad au Liban, en Syrie et au Yémen sont farouchement critiquées par le Hezbollah.

Les interventions saoudiennes sont très mal vues par une partie de l’opinion publique libanaise, ainsi que l’animosité saoudienne à l’encontre de l’Iran, considérée comme injustifiée.

Durant son dernier discours, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a fustigé le fait qu’Israël soit devenu l’ami des régimes sunnites et l’Iran leur ennemi.

Dreuz a besoin de votre soutien financier. Cliquez sur : Paypal.Dreuz, et indiquez le montant de votre contribution.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Ftouh Souhail pour Dreuz.info.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading