Publié par Dreuz Info le 20 janvier 2018
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Un an de présidence Trump, par Vivien Hoch*.

Insaisissable, Donald Trump est critiqué mais pas pensé. Comme s’il se dérobait à toute description, les penseurs n’arrivent pas à le cerner sans tomber dans le commentaire abscons ou l’invective. Par mépris de classe, les intellectuels autorisés n’ont pas pensé Donald Trump à sa juste mesure. Ils l’ont dépeint comme une sorte de cavalier de l’apocalypse, quintessence d’un monde qu’ils rejettent (et qui les rejette).

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Du côté des partisans –plus nombreux qu’on ne le pense– on aligne les excellents chiffres de l’économie américaine, le recentrement réussit de l’Amérique sur elle-même, les joutes victorieuses contre les Fake News, les indéniables progrès dans la défense de la vie, les promesses tenues, mais il manque une description philosophique du tableau Donald Trump.

Pourtant, Donald Trump mérite d’être pensé à sa juste valeur. Son comportement public, sa manière d’inscrire son action dans l’efficacité et de nouer des deals, demandent une analyse rigoureuse qui le prenne au mobilisent des concepts et transforment l’art de faire de la politique. Donald Trump n’est pas un politique. Il pratique la grande politique, qui inscrit ses actions dans le temps long et qui provoque une métamorphose de la société.

En guise d’hommage pour l’anniversaire de ses un an de présidence, je dresse trois déplacements politiques et philosophiques majeurs opérés par Trump : 1° le monde des affaires devient l’affaire du monde, 2° l’exception devient la norme et 3° le sommeil dogmatique des médias devient le réveil de la démocratique.

1. Du monde des affaires à l’affaire du monde : Donald Trump et l’esprit d’entreprise 

Beaucoup ont souligné le caractère faustien de l’épopée trumpienne : ce qui aurait pu être qu’un simple jeu, un défi lancé à soi-même et au monde, voire une opération commerciale gigantesque, s’est pourtant réalisé envers et contre tout, peut-être même envers son principal intéressé, dépassé par les événements. Mais il n’y a rien d’incontrôlé dans cette victoire. Chez Trump, la présidence des Etats-Unis vient couronner un tempérament, une stratégie et, comme le disent les philosophes, une vision du monde qui est gagnante.

Cet vision du monde, c’est celle du Businessman. Trump mène sa vie, sa famille, son entreprise, sa campagne et son pays comme un homme d’affaires : «Tout est de l’ordre des affaires, que vous le vouliez ou nom». Cette affirmation n’est absolument pas anodine : l’homme contemporain est un être-pour-les-affaires. Cela veut dire que l’homme se définit comme celui pour qui tout est à faire, tout est à construire, tout se négocie dans un seul but : son propre intérêt– en l’occurrence celui du peuple américain. Il ne s’agit pas de s’enfermer dans le monde des affaires, mais faire du monde une affaire.

«Donald Trump recentre la civilisation occidentale sur ce qu’elle a de meilleur : l’esprit d’entreprise et d’impertinence»

Faire des affaires veut également dire : prendre des risques, s’aventurer dans des possibles inattendus, et désamorcer en permanence les certitudes.  Ce sont les qualités qui ont propulsé l’Occident en maître du monde. Donald Trump condense dans sa personne et dans son être ce qui a fait la réussite de l’homme occidental.

2. Donald Trump, un être étymologiquement exceptionnel 

Quand un peuple est soumis en permanence à des entreprises d’agitation, de propagande et de conditionnement de masse, seul un être exceptionnel, porté par une stratégie exceptionnelle, peut renverser la situation. Les médias font passer Donald Trump pour un fou, un incompétent et un dangereux. C’est parce qu’il est l’exception, en sortant de leurs normes préconçues.

Evidemment, Donald Trump n’est pas un homme normal. La norma, rappelait Michel Foucault, désigne un outil de mesure. Cet outil, étendu à l’ordre social et à la morale, permet d’instituer un ordre normatif qui renoue avec l’aspect instrumental de la norme pour mesure les comportements humains. La normalisation des citoyens et des hommes politiques est une entreprise idéologique. Par son comportement a-normal, inattendu et imprévisible, Donald Trump s’engage dans une contre-entreprise de normalisation. Il bouleverse l’ordre établi par les «sachants». C’est ce que le peuple américain attendait de lui.

3. Donald Trump descend la valeur média auprès de l’opinion

Donald Trump a réussi à s’imposer dans le milieu extrêmement redoutable de l’immobilier new-yorkais. Un milieu «où vous avez affaire aux gens les plus malins, les plus durs et les plus vicieux du monde» dit Trump lui-même. «J’ai appris à y prendre du plaisir». Par rapport aux requins qui hantent l’immobilier new-yorkais, le petit monde médiatique ne l’effraie absolument pas. C’est lui qui a rapidement effrayé les politiques et les journalistes ;

Un grand mérite de l’épopée Trump, c’est qu’il a, à lui seul, complètement dévalué la “valeur média” auprès de l’opinion américaine. Il rappelle que tous les discours sont idéologiquement situés, et que le discours des médias dominants est univoque. Il pousse les médias à avouer clairement leurs présupposés et leur situation d’énonciation, c’est-à-dire le “point de vue” duquel ils parlent, et montre que ce point de vue est souvent profondément le même. Sous couvert d’être «ouverte aux tendances», la dialectique des médias revient en fait toujours au même : mêmes critiques, mêmes conclusions, mêmes idées.

Donald Trump dénonce cette rigidité hypocrite des médias. Il réintroduit de l’herméneutique là où il n’y avait que de la répétition inlassable du même. Il montre que les médias sont enfermés dans un abject mimétisme. Il réintroduit de l’altérité là où il n’y avait que consanguinité d’intellects. Par là, il sauve la raison d’être du journalisme : en donnant en permanence à commenter des faits, des paroles et des actes qui sont totalement étrangers et répulsifs aux médias, il les réveille de leur sommeil dogmatique. Il permet à la démocratie de revivre, et de réaliser à nouveau son essence : assumer le conflit.

***

En élisant le bouillonnant milliardaire, les Américains voulaient qu’il change tout. C’est sans se douter qu’il avait déjà tout changé : la table, les joueurs, les règles et le jeu lui-même. Bravo, monsieur Trump !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Vivien Hoch pour Dreuz.info.

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* Vivien Hoch est docteur en philosophie et co-fondateur du Comité Trump France, actif dès l’annonce inattendue de la candidature de Donald Trump en 2015. Il dirige également la boutique Trump France, qui propose des produits dérivés de l’univers du Président américain.

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