Publié par Guy Millière le 21 janvier 2018

Il y a eu longtemps, en France, un ministère de l’Information. Le contenu des journaux télévisés y était défini chaque jour. C’était au temps où il y avait deux ou trois chaînes appartenant toutes à l’État.

Le ministère de l’Information a été supprimé, mais l’information reste très largement prise en main en France.

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Derrière la prolifération de chaînes de télévision, de stations de radio et de médias écrits, il y a quelques investisseurs liés aux forces gouvernementales.

Les journalistes sortent, par ailleurs, d’écoles où leur esprit est formaté.

Dès lors, trouver dans les grands médias français des éléments pertinents sur l’islam, ou sur ce qui se passe en Iran, en Arabie Saoudite, en Israël ou en Chine est quasiment impossible.

Trouver des éléments pertinents sur ce que fut la présidence Obama ou ce qu’est la présidence Trump est plus difficile encore.

Un modelage des esprits est à l’œuvre, et il fonctionne.

Quiconque s’informe hors de France, puis se plonge dans les médias français pour voir ce qui reste dans ces derniers de faits établis, relatés pourtant au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Japon, en Australie, ne peut que constater omissions et distorsions graves que nombre de gens ne s’informant qu’en France ne peuvent pas percevoir.

Des campagnes de presse peuvent être menées victorieusement en France aux fins de susciter l’idolâtrie vis-à-vis d’une personnalité ou la diabolisation d’une autre, voire aux fins d’assurer le résultat d’une élection.

Bien que Macron ait bénéficié d’une telle campagne pour se faire élire, cela ne semble pas suffisant pour lui.

L’existence de médias dissidents et la dissémination par des réseaux sociaux, tels que Facebook, ou des sites de partage de vidéos, tels que YouTube, d’éléments contraires au formatage des esprits lui paraît, semble-t-il, intolérable.

Il envisage, par conséquent, de trouver un moyen de supprimer l’accès aux médias dissidents et la possibilité pour des réseaux sociaux ou des sites de partage de vidéos de diffuser ce qui n’est pas conforme.

Il ne veut pas recréer un ministère de l’Information, mais, carrément, ce qui ressemblerait à un ministère de la Vérité, proche de celui imaginé par le Britannique George Orwell dans son roman 1984.

Le ministère ne prendrait pas la forme d’un vrai ministère, mais, plus sournoisement, d’instances juridiques et judiciaires, peut-être de services de police politique.

Le prétexte invoqué est que circuleraient des rumeurs et des informations fausses, et qu’il faudrait « protéger » la population.

Macron n’ignore pas qu’il y a toujours eu des rumeurs et qu’il a toujours été impossible d’empêcher leur circulation.

Il sait aussi qu’en matière de fausse information, la France est quasiment championne du monde.

Il ne veut simplement pas que la petite minorité constituée par ceux qui cherchent encore à disposer de ce qu’ils ne trouvent pas dans les instruments de modelage des esprits que sont chaînes de télévision, stations de radio et médias écrits, puissent encore lire, voir ou écouter ce qu’ils veulent pour s’informer vraiment.

Il y a du dictateur dans cet homme.

Macron montre d’ailleurs souvent qu’il apprécie la compagnie de dictateurs.

Nombre de ceux qui l’ont précédé à la présidence de la république française ont ce point commun avec lui, mais il pousse ce point commun bien plus loin que ses prédécesseurs.

Ayant vu avec quelle facilité il est parvenu à se faire élire il y a quelques mois, malgré la quantité impressionnante d’inepties qu’il a pu énoncer, ayant vu aussi qu’il était parvenu à faire exploser, à cette occasion, tous les grands partis politiques et à faire entrer au parlement une majorité de députés à sa botte, et souvent incultes, il se dit sans doute que la population française est mûre pour accepter l’inacceptable.

Il n’a peut-être pas tort.

L’ère dans laquelle nous sommes n’est plus aux totalitarismes durs, hérissés de barbelés.

Elle est celle des totalitarismes doux, anesthésiants.

Macron est un adepte de ces totalitarismes-là.

Il n’est pas le seul en Europe.

Si un sursaut ne se dessine pas très vite, la mort des derniers interstices de liberté de penser et de savoir en France et en Europe se profilera.

En réalité, le spectre de cette mort est déjà là, et a commencé à fondre sur un vieux continent épuisé et agonisant.

Je veux espérer, sans vraiment y croire, que le sursaut viendra.

Guy Millière

Adapté d’un article publié sur les4verites.com

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