Publié par Magali Marc le 22 janvier 2018
Le livre qui parle de «ce qui ne va pas dans le journalisme».

Ce n’est pas comme si nous n’avions jamais dénoncé sur Dreuz les nombreux exemples de reportages affreusement biaisés sur Trump.

Mais il est agréable parfois, de montrer que nous ne sommes pas les seuls à penser ainsi, enfermés que nous serions dans une bulle idéologique, aveuglés par une espèce de dévotion sacrée qui ne nous porterait qu’à voir les bons côtés du Président Trump.

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C’est pourquoi j’ai traduit pour les lecteurs de Dreuz, cette chronique de Michael Goodwin du New York Post, publiée le 21 janvier. J’ajoute que je le lis depuis la campagne électorale de 2016 et que je ne le connais pas personnellement.

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James O’Keefe revient à la meilleure pratique du journalisme

Ces jours-ci, la rage médiatique s’exprime par le biais d’une «évaluation» de la première année au pouvoir du président Trump.

Mais si nous regardons l’autre côté de la médaille, nous pourrions donner aux médias de masse la note zéro pour effort, zéro pour résultat et zéro pour leur manque d’honnêteté.

Il ne s’agit pas de condamner globalement tous les journalistes de toutes les agences de presse.

Il y a beaucoup de professionnels qui travaillent dur pour trouver les faits et qui gardent leurs opinions pour eux. Mais peu d’entre-eux couvrent la Maison-Blanche, et presque aucun d’eux n’ont de poste important au New York Times, au Washington Post, sur les réseaux câblés MSNBC (Microsoft Service Network for the National Broadcasting Company), CNN (Cable News Network ), NPR (National Public Radio) et chez AP (Associated Press), la première agence d’information au monde.

Ces médias sont les vaches à clochettes des médias nationaux gauchistes, et leur couverture des événements est implacablement anti-Trump.

Jour après jour, chaque reportage apporte une nouvelle vision négative [de Trump].

Ce modèle n’a, bien sûr, rien de nouveau. La partialité des médias pendant la première année de mandat de Trump a été la continuation en droite ligne des reportages biaisés qui ont explosé lors de la campagne présidentielle de 2016.

La presse a essayé de le battre pendant la campagne et essaie maintenant d’entraver sa présidence si ce n’est de le faire destituer. Le vrai scandale c’est que rien de cela ne change.

La foule des Anti-Trump a atteint un niveau d’hystérie particulier la semaine dernière lorsque le médecin de la Maison-Blanche l’a déclaré en excellente santé, physiquement et mentalement.

Ce n’était pas la réponse que la presse voulait, alors les journalistes ont harcelé le Dr Ronny Jackson, un amiral médaillé, le médecin qui a examiné le président.

Jackson, qui était aussi médecin à la Maison-Blanche sous Barack Obama, ne leur a pas cédé un seul pouce de terrain. Néanmoins, le New York Times et CNN ont décrété que Trump souffrait d’une maladie cardiaque.

Les deux organisations médiatiques avaient déjà trouvé un psychiatre qui avait déclaré que Trump est mentalement dérangé. Qui a besoin de consulter un médecin quand les gauchistes sont prêts à utiliser leurs qualifications médicales pour apporter à distance des diagnostics politisés ?

Trump, bien sûr, avec sa langue acérée, a fêté son premier anniversaire en ripostant. Il a annoncé ses «Fake News Awards» en sélectionnant les pires parmi les plus mauvais, avec en tête le chroniqueur du New York Times, Paul Krugman.

Krugman, un économiste qui a obtenu le prix Nobel d’économie en 2008, avait bêtement écrit le soir des élections que le marché boursier ne se remettrait «jamais» de la victoire de Trump.

Impossible de tomber plus bas que cela, mais Krugman n’a montré aucune honte et continue de prédire régulièrement l’effondrement de l’économie américaine.

L’effondrement du journalisme tel que nous le connaissons et l’absence de tout signe de retour aux normes traditionnelles expliquent pourquoi je me suis retrouvé dans un contexte peu familier la semaine dernière.

O’Keefe, malgré ses erreurs, a apporté des preuves d’actes répréhensibles graves et de comportements contraires à l’éthique que personne d’autre ne voulait dénoncer

Il s’agissait du lancement de l’ouvrage «American Pravda: My Fight for Truth in the Era of Fake News»*, le dernier livre de James O’Keefe, fondateur de Project Veritas.

Autoproclamé «journaliste de guérilla», O’Keefe travaille avec son équipe en utilisant des déguisements et de fausses identités pour filmer secrètement des gens dans l’espoir qu’ils admettront avoir enfreint la loi ou abusé de leur pouvoir.

  • Ses cibles comprennent des représentants du gouvernement et des médias ainsi que les groupes Planned Parenthood ou ACORN [Association of Community Organizations for Reform Now], des organisations politiques, des responsables électoraux et Twitter.

Il a eu du succès et un certain nombre de personnes prises aux pièges ont démissionné ou ont été virées.

Twitter masque les tweets d’un utilisateur, en fonction du contenu, sans que l’utilisateur n’en soit averti

Cependant, ses montages vidéo ont été critiqués comme étant trompeur, il a été poursuivi à plusieurs reprises, y compris par les procureurs généraux des États de New York et de Californie. Il a été, en outre, reconnu coupable d’un délit fédéral pour avoir pénétré dans le bureau d’un sénateur de la Louisiane déguisé en réparateur de téléphone. Il a été condamné à une période de probation et à une amende.

Le bilan d’O’Keefe est en fait assez bon, mais sa réputation a souffert parce que les organisations médiatiques ne le considèrent pas comme un journaliste du fait qu’il se déguise.

L’interdiction de mentir ayant été partie intégrante de ma formation au Times il y a des années, je me suis tenu à l’écart d’O’Keefe. Jusqu’à aujourd’hui.

Ce qui m’a fait changer d’avis est le fait qu’O’Keefe, malgré ses erreurs, a apporté des preuves d’actes répréhensibles graves et de comportements contraires à l’éthique que personne d’autre ne voulait dénoncer.

Les organismes de presse sont coupables de tromperie en prétendant offrir des nouvelles véridiques quand ils fonctionnent davantage comme des outils de propagande pour le Parti Démocrate

Récemment, par exemple, il a montré que des gestionnaires de Twitter actuels et anciens admettaient qu’ils utilisent des «shadowbans», qui parviennent à masquer efficacement les tweets d’un utilisateur, en fonction du contenu, sans que l’utilisateur n’en soit averti.

D’autres membres du personnel de Twitter ont admis que l’entreprise suit le comportement des utilisateurs et lit des messages directs pour trouver du contenu interdit.

Ce sont des révélations troublantes, mais la plupart des médias ont accepté les affirmations de l’entreprise selon lesquelles cela était fait pour un très petit nombre de vidéos.

Cela m’amène à une autre raison pour laquelle j’ai changé d’avis concernant O’Keefe– la conduite répréhensible des organisations de presse soi-disant légitimes. Eux aussi sont coupables de tromperie en prétendant offrir des nouvelles véridiques quand ils fonctionnent davantage comme des outils de propagande pour le Parti Démocrate.

La tromperie d’O’Keefe n’est pas matériellement différente de la leur. En fait, il est plus honnête parce qu’il admet qu’il défend des idées conservatrices et qu’il cherche à exposer les mensonges de puissantes organisations gauchistes.

En outre, comme l’a souligné O’Keefe lors du lancement très couru de son livre, de nombreux journalistes célèbres pour leurs dénonciations, au début du 20e siècle, se sont déguisés afin d’exposer des méfaits sociaux. «Nous faisons ce que d’autres ont fait», a-t-il dit, ajoutant que son livre parle de «ce qui ne va pas dans le journalisme».

Son discours de 20 minutes était à la fois décousu et encourageant. L’ancien chef Scout du New Jersey, maintenant âgé de 33 ans, a cité George Orwell, Abbie Hoffman et Noam Chomsky. Il a salué le regretté Andrew Breitbart et a déclaré que Jeff Sessions, maintenant procureur général, l’avait félicité une fois en disant : «Vous confirmez des soupçons».

O’Keefe a déclaré que son organisation à but non lucratif est en «synergie» avec Trump, qui lui a fait un don de 10 000 $ en 2015, dans le but d’exposer de fausses nouvelles.

«Qu’est-ce que le journalisme ?» a-t-il demandé. «Ce n’est pas une identité, c’est une activité. Vous êtes ce que vous faites.»

Il a accusé les journalistes traditionnels de penser en groupe, disant qu’ils «se déplacent comme une meute… tels des merles sur un fil de téléphone. Ils parlent tous de la même chose.»

Son but est de «faire des bosses dans la forteresse et casser le barrage» afin que le public sache qui commet des abus de pouvoir.

O’Keefe a une passion pour rassembler des faits et les divulguer qui rappelle les meilleurs journalistes que j’ai connus. Et il a raison de dire que l’histoire du journalisme a été écrite par des gens qui se sont infiltrés pour exposer des scandales.

Upton Sinclair, qu’il a cité, vivait et s’habillait comme un ouvrier, apportant même son «casse-croûte», pour se mêler aux hommes qui travaillaient dans la «Jungle» [c’est le nom que Sinclair a donné à l’industrie de la viande à Chicago dans son livre La Jungle]*.

Et Nellie Bly a simulé une maladie mentale afin de pouvoir devenir une patiente et exposer les horreurs d’un asile d’aliénés pour femmes de New York situé sur ce qui est appelé aujourd’hui Roosevelt Island.

O’Keefe est de cette mouture. Intelligent, engagé et intrépide, il est un «remueur de boue» moderne à suivre.

C’est pourquoi Dreuz kiffe O’Keefe depuis des années.

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