Gilles-William Goldnadel se dit capable de rire de tout, mais à condition que ce soit vraiment tout. Quand la télévision publique censure les blagues sur les violences conjugales mais diffuse des plaisanteries à propos de la Shoah, notre chroniqueur se demande si l’indignation médiatique n’est pas sélective.
Je voudrais cette semaine radiographier la télévision publique avec une drôle d’histoire d’histoires drôles.
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C’est avec ce genre de petites choses, qu’on comprend bien des choses.
J’avais traité dans ces mêmes colonnes il y a quelques semaines des mésaventures du malheureux Tex, qui a été renvoyé séance tenante par Mme Ernotte, présidente de France 2, sur dénonciation de Mme Schiappa, pour avoir osé faire de l’humour noir sur une femme à l’œil au beurre noir.
Cette semaine, sur la même télévision de service public mais dans le cadre encore plus noble et sérieux du journal télévisé, une rubrique était consacrée à ces «femmes humoristes qui osent tout».
Ci-après, plaisanterie soigneusement sélectionnée par la télévision d’état pour présenter l’humoriste belge Laura Lane, sur scène et sous les rires du public: «Quelle est la différence entre les juifs et les baskets? Réponse: aucune, on en trouve plus en 39 qu’en 45»…
Je pourrais commencer par vous dire, et je suis sûr que parmi mes lecteurs beaucoup le pensent, que les deux plaisanteries ne sont en rien équivalentes. Que l’une concerne une femme battue imaginaire tandis que l’autre concerne six millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui, pour être partis en fumée, ont réellement existé.
Mais, que mes lecteurs me pardonnent, je ne me situe pas sur ce terrain miné et n’entends pas m’y arrêter.
Je suis de ceux qui pensent qu’on peut rire de tout, à condition que ce soit réellement de tout.
Or, la faute impardonnable mais tellement idéologiquement explicable de France 2 réside dans son esprit de sélection.
Pendant que l’on célèbre l’audace d’une humoriste femme au moyen de la violation du plus grand des tabous, on vire comme un malpropre un beauf bien blanc pour avoir osé plaisanter sur le tabou idéologique du moment. La femme humoriste peut tout se permettre tandis que le blanc mec est déjà un suspect.
Dès lors, la plaisanterie sur la Shoah dûment sélectionnée, me reste à travers le gosier.
Le deux poids, deux mesures valide donc le fait que sur cette télévision publique qui m’appartient aussi, on a le droit de rire des enfants morts mais pas des femmes battues. Mais l’humour noir à demi, n’est pas l’humour du tout. Et du coup, voilà que cette plaisanterie qui aurait pu, je l’avoue, me faire sourire, ne me fait plus rire du tout.
Mais plutôt que de pointer Laura Lane, ce que je trouverais injuste, je réclame que Tex ne soit plus à l’index.
Pour rester et finir sur le terrain de la mauvaise plaisanterie, je voudrais évoquer le comte de Paris.
Celui-ci a saisi le CSA, s’agissant de l’émission de RTL les Grosses Têtes, animée par Laurent Ruquier.
Le 2 janvier, alors qu’était évoquée la mort de son fils aîné, handicapé mental, décédé le 30 décembre, l’animateur a demandé aux participants où allait être enterré le prince François de France.
S’en est suivie une série de blagues sur les handicapés mentaux qui n’ont pas fait rire le père éploré.
Jusqu’à présent, le CSA, qui a lui aussi ses humeurs sélectives, est resté l’arme au pied.
Henri de France pourrait se demander, naïvement, ce qui peut pousser de bons esprits à en faire du mauvais lorsqu’il arrive le pire qui soit à des parents: d’enterrer leur enfant.
Il faut bien mal connaître l’âme l’humaine pour ignorer, ce que De Gaulle à Chirac on sait bien, que c’est ce qui arrive au plus fragile des enfants qui fait le plus grand mal.
Mais désolé Monsieur le Comte, les handicapés ne font pas partie des fausses victimes sacrées.
Ils sont trop authentiques pour être respectés par les petits marquis de la gauche médiatique.
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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.
L’ordre moral va faire interdire les spectacles du néo nazi Michel Leeb si ça continue, là dis donc.
Quel rapport ?
Le milieu autorisé à penser trouve que ses sketchs sont racistes. Ce n’est pas l’humoriste que je préfère, mais de là à en faire un néo nazi c’est exagéré.
La liberté d’expression pour moi s’arrête là où commence l’intégrité physique et spirituelle de mes congénères. Non, on ne peut pas rire de tout parce que tout n’est pas drôle, comme on ne peut pas inciter des mineures à la débauche ou des adultes au crime.
Comment en définir les limites? Quand l’humour ne sert qu’à contourner les lois, sur le révisionnisme par exemple, ou les incitations au crime (Dieudamné Blabla) …
Les blagues plates sur le chagrin des autres (comme sur la mort de Grâce Kelly à l’époque) n’honorent pas vraiment leurs auteurs.
J’ajouterais qu’on ne doit pas rire avec n’importe qui et qu’on ne doit jamais ricaner. C’est minable!
P.S. :
Mais quel bonheur quand l’humour met en exergue une situation dramatique comme savait si bien le faire Coluche :
“Il y en qui qui ont des enfants, on dirait que c’est parce qu’ils ne peuvent pas avoir de chiens!”. (3 niveaux d’interprétation à la fois drolatiques et “conscientisant”)
@Alain Finie
“La liberté d’expression pour moi s’arrête là où commence l’intégrité physique et spirituelle de mes congénères.”
Donc on ne devrait plus pouvoir s’exprimer sur l’islam parce que cela risquerait de porter atteinte à l’intégrité spirituelle des musulmans?
“Non, on ne peut pas rire de tout parce que tout n’est pas drôle”
Ce que vous trouvez drôle ne l’est peut-être pas d’autres. Qui décide de ce qui est drôle et de ce qui ne l’est pas ? Bien entendu on a le droit d’être choqué et de pouvoir exprimer son dégoût pour une blague que l’on a trouvé de mauvais goût, mais ce que l’on ne peut pas faire c’est de museler les gens et de les virer comme ce brave Tex.
Le problème ici c’est que France télévision censure et vire un de ses employés pour une blague sur les femmes battues qui ne leur a pas plu et que de l’autre côté ils diffusent une blague sur la Shoah.
@ Greg :
En fait, ce qui n’est pas drôle, c’est ce qui va à l’encontre des lois sur la liberté d’expression, comme les incitations à la violence, à la haine, à la débauche des mineurs…
Il est remarquable que les damnés de la bien-pensence s’empressent d’exhiber leur détermination à respecter ces règles en condamnant des personnes qui ne les ont pas enfreint, comme Tex justement, et qu’ils ferment les yeux sur ceux qui les enfreignent s’ils sont issus d’une minorité envahissante… (antisémites notamment…)
“Selon que vous être (riches) musulmans ou (pauvres) occidentaux, vous serez jugés innocents ou coupable.”
@Alain Finie
Les incitations à la violence est LA limite à la liberté d’expression mais pour ce qui est du reste…
“Il est remarquable que les damnés de la bien-pensence s’empressent d’exhiber leur détermination à respecter ces règles en condamnant des personnes qui ne les ont pas enfreint, comme Tex justement, et qu’ils ferment les yeux sur ceux qui les enfreignent s’ils sont issus d’une minorité envahissante… (antisémites notamment…)”
Comme GWG l’a expliqué dans les GG, je pense que ça tient plus à la personne qui fait la blague plutôt qu’à la blague elle-même. On se montrera plus tolérant envers une jeune-femme qu’envers ce vieux mâle blanc qu’est Tex. En tout cas c’est l’impression que ça donne.
@Alain Finie et @Greg
Vos commentaires amènent à la réflexion. Ne serait-ce pas tout simplement une question de politique ? En dehors de toute considération personnelle ou politique envers le personnage, voyez les difficultés que peut rencontrer un Trump pour renverser cette vapeur médiatique de gauche ?
A prendre en considération cet exemple, la France a encore, en la matière, de beaux jours devant elle.
@ Patricia et Greg :
Il faut admettre que c’est presque ingérable et qu’il faudrait peut-être faire comme pour les droits d’auteur sur les photographies qui sont TOUTES protégées dès l’instant qu’elles existent, même prise par des caméras de surveillance mises en place par l’auteur… seul l’offre et la demande leur accordent une valeur… marchande ; ainsi, les humoristes ne survivraient qui si leur humour a du succès.
L’ennui c’est le risque de voir se propager dans les populations décérébrées la banalisation d’horreurs et de fausses vérités marrantes pour certaines communautés…
Le sujet ne porte pas vraiment à rire! 🙁 Désolé.
P.S. Je pense notamment à Dieudamné Mablablague chez qui on a retrouvé 90,000 euro en cash!!
On peut probablement rire de tout, oui.
Mais les 3 questions les plus importantes sont plutôt :
1 – Qui tente de faire rire ?
2 – Qui tente-t-il de faire rire ?
3 – Le sujet de la blague est-il simplement motivé par le ridicule d’une situation ou est-il motivé par un mépris ? (car ce n’est pas du tout la même chose)
Trois questions qui sont certainement les plus importantes à méditer. Elles vont bien plus loin que la réponse “Oui, mais pas avec n’importe qui” de Desproges (qui avait juste résumé, et très bien, mais juste résumé le problème). Et je me garderai bien de donner mes propres réponses complètes, car j’invite chacun à méditer sur ces trois questions. Car méditer (réellement, les yeux fermés et pendant plus de quelques secondes mais au moins plusieurs minutes, voire plus) peut ouvrir des portes très surprenantes à des personnes qui croyaient avoir une réponse déjà toute faite.
Quelques questions subsidiaires qui peuvent faire avancer la réflexion :
– La personne qui tente de faire rire et la personne qu’elle tente de faire rire sont-elles une seule et même personne ?
Si ce n’est pas le cas :
– La personne qui tente de faire rire blague-t-elle sur une situation qu’elle a elle-même vécue ou qu’une personne ou un groupe de personnes qu’elle aime (sincèrement) a vécue ?
– La personne qui doit rire à la blague a-t-elle elle-même vécu cette situation (ou fait-elle partie d’un groupe de personnes qui a vécu cette situation) ?
Une blague sur les blondes n’a pas le même sens si elle est dite par une blonde que si elle est dite par une autre personne. Dans un cas il y a autodérision, dans l’autre il y a mépris (ou stupidité) ouvertement exprimée. En revanche le faire seul, pourquoi pas… dans la mesure où la dérision envers les blondes ne cache pas un vrai mépris. Mon épouse, d’origine slave polonaise, est une vraie blonde (et elle le sait) mais même si je la laisse parfois faire de l’autodérision sur les blondes, je me dis qu’elle en a le droit… mais en aucun cas je ne le fais moi-même (que ce soit devant elle ou pas). Par contre cela ne m’empêche pas de rire avec la collection des BD sur les blondes… qu’elle lit elle aussi.
Une blague sur les juifs n’a pas le même sens si elle est dite par un juif que si elle est dite par une autre personne. Dans un cas il y a autodérision, dans l’autre il y a mépris (ou stupidité) ouvertement exprimée. En revanche le faire seul, pourquoi pas… dans la mesure où la dérision envers les juifs ne cache pas un vrai mépris. J’adore et je ris parfois au larmes en regardant Popeck… en revanche je ne rirais pas du tout avec un autre humoriste, non juif, essayant de faire “du Popeck”.
Une blague sur les malades d’un cancer ou toute autre maladie lourde n’a pas le même sens si elle est dite par un malade que si elle est dite par une autre personne. Dans un cas il y a autodérision voire attitude de lutte contre la maladie, dans l’autre il y a mépris (ou stupidité) ouvertement exprimée. En revanche le faire seul, pourquoi pas… dans la mesure où la dérision envers les malades ne cache pas un vrai mépris. Je ris de ma propre maladie neurologique (la narcolepsie, y compris avec cataplexies, apparue il y a une dizaine d’années et qui s’aggrave avec les années) mais voir d’autres personnes rire des maladies neurologiques ne me fait pas rire du tout, bien que je ne les blâmerais pas de façon violente.
Ce sont quelques pistes pour une vraie méditation sur le sujet, méditation sérieuse que chacun devrait faire dans son coin. Parce que ce sont là les vraies questions à se poser.
@ albertgame : tout à fait de votre avis 100/100 d’accord avec vous merci 🙏 j’avais peur d’etre un peu seule sur cette affaire de blague plus que limite !
“j’avais peur d’etre un peu seule sur cette affaire de blague plus que limite”
Vous ne l’êtes pas, soyez sans crainte, Ghyslaine.
@AlbertGham
Un très bon commentaire.
@AlbertGam
Dans une partie de votre commentaire, je remarque que vous manipulez à merveille l’humour noir en riant de votre propre maladie. Vous m’avez remis en mémoire une réflexion de monsieur Cavanna, “A la vie, à la mort, je suis à miss Parkinson”.
Laissez-moi avoir un peu d’humour de circonstance. Ne serait-ce pas votre narcolepsie qui vous rendrait si brillant ? Tout réfléchi, c’est plus que probable.
Pourriez vous, Cher Albert, me donner le tuyau pour ce faire ?
Ah… malheureusement il n’y a pas de tuyau pour cela, car c’est dans les gènes.
Mais l’autodérision se cultive, comme le blé. Pour cela il faut déjà avoir un embryon d’humour car on ne cultive rien sans graines, et puis prendre beaucoup de distance avec soi-même car l’autodérision est la forme d’humour la plus éloignée de l’égo tout comme la beauté d’un champ de blé ne se découvre pas en regardant un seul épi (qui est beau en lui-même, certes) mais en regardant le paysage.
On sème les graines, et on attend patiemment, en arrosant régulièrement pour enrichir l’humour qui lève comme le champ de blé.
Mais que ce soit pour soi comme pour les autres, il faut distinguer de façon claire l’humour et le mépris, qui pour moi sont aux antipodes l’un de l’autre. Rire de sa propre maladie est une façon de lutter contre elle, mais rire de la maladie des autres est plutôt une façon de précipiter leur mort, car ce qu’on dit des autres avec mépris a plus d’impact sur eux qu’on ne le pense, même s’ils n’assistent nécessairement directement à ces expressions de mépris.
L’autodérision est la plus belle forme d’humour. C’est aussi un excellent exercice pour lutter contre son égo… c’est donc aussi un excellent exercice spirituel.
L’humour, y compris de soi, enrichit les cultures… le mépris les ruine.
Au plaisir !
@ AlbertGam
Ici, le problème n’est pas en soi le contenu des blagues, mais de démontrer l’ignominie du CSA et de la radicalisée Delphine Ernotte qui sanctionnent ce qu’ils estiment être incorrect (ou incompatible à leur idéologie totalitaire), mais refusent – par contre – de faire le ménage sur leur propre paillasson.
Et ce Service Public pourri… ça nous coûte combien, déjà ?
Me Goldnadel je vous ai écouté ce matin aux GG et pardon de vous le dire je ne vous ai pas compris …. vous dites on peut rire de tout mais alors c’est valable pour tout … dans ces conditions faisons aussi des blagues sur les petits enfants écrasés à Nice le 14 juillet, rions aussi sur les chrétiens d’orient assassinés, sur les esclaves noirs sur les femmes violées etc etc rions en cœur mais après ne nous étonnons pas que nos jeunes se foutent de tout et de tous …. non, moi qui ne suis pas juive (mais une simple petite française de base) la Shoah me fait horreur et je ne veux pas qu’on rigole sur ces pauvres gens qui ont été gazés affamés torturés pendant cette sale guerre …. ou alors NE ME PARLEZ PLUS JAMAIS D’HUMANITE !!!!! ce matin mr Goldnadel je ne vous ai pas compris et pourtant d’habitude je suis toujours d’accord avec vous !
Bravo Monsieur Goldanel je soutiens entièrement votre prise de position.
Oui on peut rire de tout, même des enfants écrasés à Nice (entre autres horreurs), et pourquoi ? Parce qu’est ce qui arrive ou est arrivé par la suite.
Le nombre de gens éplorés après cet acte odieux et, disons-le, complètement débile et primaire, a été à la une de l’actualité durant quelques jours pour ensuite être quasi oublié, sauf qu’il y a une date “anniversaire” où les gens posent pleins de bougies sur le lieu de cet acte ignoble, en pleurant et pire encore, en chantant “Imagine”, et après vont se manger une pizza au resto du coin. On me reproche très souvent mon humour noir (pardon de couleur!) mais c’est le seul moyen d’expertorer mon senti et mes sentiments et l’humour noir c’est le seul moyen de faire réagir les “gens” aux horreurs de notre monde actuel (et passé). Et quand on me dit : tu es ignoble, abject, salaud, etc. Je peux enfin leurs répondre : ce n’est pas moi qui suis un salaud, c’est ceux qui ont fait ces actes odieux… que vous avez déjà oubliés ! Récemment je me suis permis de remettre “le couvert” concernant le génocide arménien devant certains amis, la plupart sont des gens cultivés, et qu’elle est leur réponse : oh c’était il y a plus de 100 ans faut oublier, il reste encore des arméniens, ils ont leur pays, etc. Ben non Erdogan est en train de reproduire tout ce Mal que les Ottomans ont fait durant des siècles. D’ailleurs ce matin au café j’ai lançé : combien de kurdes assassinés hier….allez dites un chiffre, qu’on rigole…….
Excusez-moi Monsieur Goldnadel d’avoir écorché votre nom dans mon précédent post.
Il y a une différence entre mettre le nez des hypocrites dans leur merdre, comme ce que vous semblez dire, et faire des blagues qui blesseront immanquablement certaines personnes tout en faisant simplement rire les autres (les écervelés que vous dénoncez) qui du coup se détendront sur le sujet, donc aucune prise de conscience à l’arrivée… Y a-t-il un coupable à dénoncer pour le handicap mental par exemple ? J’imagine bien des ados blaguer là-dessus, peut-être pour conjurer un malaise, ou aborder un truc grave qu’ils ne se sentent pas encore capables de gérer.
Les blagues les plus vulgaires, choquantes, ou celles qui sont des attaques féroces à l’”humanité”, etc. relèvent de la transgression adolescente. C’est ce qu’on retrouve dans Charlie Hebdo par exemple. Certaines transgressions sont salutaires, en effet, d’autres sont de la provoc gratuite, du pur ricanement bobo sans aucun souffle d’intelligence derrière (ou quoi que ce soit qui conduirait à une meilleure compréhension de la condition humaine, si telle est la justification de l’humour noir, à part se décharger d’une tension). Je me souviens avoir été choquée dans ma jeunesse par une couverture de Charlie Hebdo étalée en grand format sur un kiosque, pourtant j’ai aussi été un temps (assez court je l’avoue) une lectrice hilare de ce journal ! Mais même à cette période certaines choses me paraissaient gratuitement et bêtement méchantes ou grassement vulgaires —adolescentes quoi…
Sauf que quand on lit un numéro de Charlie Hebdo on *sait* que parmi certaines transgressions salutaires, on risque de recevoir un uppercut, un coup de couteau ou d’avoir un haut-le-cœur. Perso, je ne trouve pas souhaitable que cet esprit d’immaturité et de transgression adolescente (encore un coup du jeunisme et de la soumission à tout ce qui vient des « jeunes ») se généralise et donc s’impose à tous les étages de la société, hors de tout contexte.
En parlant de contexte, j’imagine que dans certaines professions l’humour noir et cynique doit fleurir ! Les infirmières se permettent probablement certaines blagues **entre elles** qui seraient très choquantes pour qui les entendrait, parce qu’elles ont besoin de se décharger des horreurs de leur métier. Pourtant je ne pense pas que si l’une d’entre elles venait à traverser une de ces situations difficiles (et quasi-routinières dans son métier), ses collègues viendraient blaguer sous son nez…
@Robbie
Comprenez bien que ce qui vous choque ne choque pas nécessairement les autres. Si on doit prendre en compte vos sentiments il faut aussi prendre en compte celui des autres et ainsi de suite. Au final on ne peut plus rien dire.
Cette sélection, ce deux poids, deux mesures c’est le problème et GWG l’a très justement dénoncé.
Je crois que Me Goldnadel s’indigne surtout sur le “deux poids deux mesures” appliqué aux humoristes, selon que leur humour respecte les canons de la bien-pensance officielle ou non.
Personnellement je goûte en général peu les blagues de ces nouveaux humoristes qui pensent pouvoir rire de tout, y compris des choses atroces, et tant pis (pensent-ils) si cela blesse les premiers concernés, ou leurs parents – en résumé, je suis d’accord avec Albert et Ghysly44 plus haut* – ; mais la question soulevée par Me Goldnadel est encore ailleurs : elle est dans le triomphe de la pensée officielle et du “deux poids deux mesures” qu’elle impose dans tous les domaines. Me Goldnadel dénonce cette hypocrisie et cet esprit totalitaire, et il a bien raison de le faire. Car à cause de cette hypocrisie des gens sont virés ou marqués au fer rouge du rejet par ceux qui pensent “bien”, comme les dissidents de l’URSS en leur temps.
Plus largement, dans une démocratie, la parole doit être libre, dès lors qu’il n’y a pas appel au meurtre ou calomnie caractérisée ; à ce titre, le Premier Amendement américain devrait il me semble être pris comme modèle. Dès lors, si des gens disent ou écrivent des choses qui ne nous font pas rire, et si nous ne sommes pas obligés de les entendre ou de les lire – ce qui est le cas dans une démocratie – alors il n’y a pas lieu d’en demander l’interdiction.
* personnellement, ni la blague sur la femme à l’oeil au beurre noir, ni celle sur la différence entre les Juifs et les baskets ne me font rire.
@Jacques Ady
Votre commentaire n’est pas à négliger, loin s’en faut.
Si seulement les hommes pouvaient avoir un minimum de raison ? Rêvons. …
@Ghysly
L’humanité a été inventée afin de détourner l’homme d’une réalité qui lui serait isupportable de réaliser et encore moins de vivre : Sa domestication.
Lorsque l’homme s’éloigne de l’humain, alors il perd son humanité et cet humour noir dont parle GWG en est un exemple. A mon humble avis, le drame de notre époque est là car, lorsque des “humoristes” se permettent de telles horreurs de langages n’est-ce pas parce qu’ils en ont la “clientèle” ? Les “spectateurs” sont souvent pires que les bourreaux et c’est une réalité vieille comme le monde.
Pour en revenir à l’humour noir, la frontière entre le supportable et l’insupportable est mince et c’est la raison pour laquelle j’aborrhe le terme de noir ; caustique ne serait-il pas suffisant ?
@Ghysly
Ainsi donc, le terme d’humour noir n’aurait qu’une signification et l’on saurait à quoi s’ attendre.
Votre réaction, Ghysly, est saine et empreinte d’humanité mais cette humanité est en déperdition chez l’homme.
Je suis effarée : comment peut-on rire de la mort d’un handicapé, en se moquant de son handicap jusque dans la tombe ??? De même, la blague sur les juifs est écœurante. Ce Ruquier est, de toute façon, un étron. Et tout ce qui sort de cet être vil sent la merde, donc j’avoue qu’une telle ignominie ne m’étonne guère de sa part, même si ce n’est pas lui qui le dit, c’est totalement dans son esprit, c’est tout ce qu’il encourage, quelle bassesse… Quant au service public, c’est le miroir fidèle de l’esprit gauchiste enfin à son apogée : antisémitisme festif, fanatisme féministe et lâcheté à tous les étages, entre autres dégueulasseries post-modernes destructrices. Plus d’excuse maintenant, tout est sous nos yeux.
Bien dit, Robbie!
Bonsoir Marcoroz et heureuse de vous recroiser.
Oui, ainsi que le dit Robbie, tout est sous nos yeux.
Le drame est que, pour encore une majorité, nous ne bougeons pas ; à se demander si la plupart n’en a pas encore assez vu ou, tout simplement pas compris les rouages. La bêtise humaine n’a vraiment pas de limite c’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle est si bien exploitée.
Je rebondis sur votre commentaire pour demander à Maître Goldnadel quelle suite a été donnée à son courrier au CSA au sujet de Ruquier. Vous vous souvenez qu’il avait souhaité la mort de Trump en disant ” Il faudrait que la CIA lui fasse un tour de voiture à Dallas”.
On retrouve le même qui blague sur les handicapés.
Alors comme on peut rire de tout selon Ruquier, rions ensemble. Connaissant ses orientations sexuelles on pourrait rire comme cela. “Il faudrait faire un tour à Ruquier dans les couloirs d’un commissariat en le tenant bras dessus bras dessous avec 2 hommes policiers”. Il nous rappellera comme cela Oswald … (qui avait pris des balles dans le “coffre” par Ruby) !
“Je suis effarée : comment peut-on rire de la mort d’un handicapé,”Mais parce que c’est un handicapé descendant des rois de France, pensez donc, s’il s’agissait d’un enfant de l’un de ces chroniqueurs parions qu’ils nous feraient la morale !
“Quant au service public, c’est le miroir fidèle de l’esprit gauchiste enfin à son apogée ” Tout à fait d’accord avec vous !.Et hypocrite en plus car ils prétendent se cacher derrière des idées “dites progressistes” avec tout l’amour pour l’humanité en prime alors qu’ils n’en pensent pas un mot (mais en privé).
@GWG
Je reconnais ici votre art de savoir remettre les choses à leur place et c’est un constat sur lequel il était nécessaire d’agir et qu’il fallait dénoncer.
Merci de l’avoir fait.
Pour ma part je considère que c’est un “blague” forcée a la vulgarité, ce qui est souvent le cas actuellement, regardez Dieudonné par exemple, lui aussi il a ces admirateurs avec ses blagues anti-Semites. Mais c’est surtout des blagues ou la moquerie et le mépris des malheurs des autres. Aurait-elle fait ce genre de blague si un membre de sa famille aurait été déporté et massacré ?
Ce qui me gêne finalement ce n’est pas sa blague à la “dieudonné” c’est le choix d’ antenne2!
Nous sommes envahis d””humoristes”, ces petites choses ridicules se prenant pour des pédagogues, voire des astres! Sans talent, sans background. Il suffit de regarder leur tronche pour deviner qu’ils n’ont pas une nanomolécule d’intelligence. La crétinerie l’emporte sur le bon goût.
En France on ne crée plus d’emplois industriels mais on crée à tours de bras de prétendus “artistes”: humoristes, acteurs de séries, danseurs, chanteurs… enfin toutes sortes de candidats éligibles au statut d’intermittent du spectacle.
Ces “humoristes”, genre Madénian and co, prennent leur vulgarité pour de l’impertinence et de l’esprit. Mais c’est d’un lourd, lourd comme un tonneau de vinasse.
Supprimons les avantages fiscaux des intermittents et il est probable qu’ils iront occuper les champs de notre dame des landes et s’initieront à l’agriculture, encore que, c’est salissant l’agriculture et avec leurs petites mains manucurées ?!….
Cette hypocrisie des donneurs de leçons de morale de gauche à géométrie variable s’insinue partout.
Une des dernières victimes en date est un joueur de Tennis, un Américain nommé T. Sandgren, qui a joué les quarts de finale à l’Open d’Australie.
Et voilà-t’y pas que la machine médiatique s’est mise en marche contre le pauvre Sandgren complètement dépassé : il serait un horrible adepte de l’extrême-droite, parce qu’il aurait dans le passé twitté des choses “nauséabondes” comme ceci : “mes yeux en saignent encore”, et “on ne devrait pas voir ça” suite à une soirée qu’il a passée dans une boîte gay (manifestement pour voir ce qui s’y fait – lui-même n’étant pas gay) ; autre chose, il a eu le malheur de “suivre” des personnalités telles que Mike Cernovich, Tomi Lahren, Ann Coulter ou Sebastian Gorka sur twitter (quand on regarde qui sont ces gens, on voit que ce sont juste des pro-Trump anti-démocrates, quel crime, en effet) ; il a aussi accordé du crédit à l’affaire du “pizzagate”, quel monstre !
Je suis content de voir que suite au traitement reçu par cette presse-chienne-de-garde-de-la-pensée-unique, il a contre-attaqué ce matin, en conférence de presse :
“Vous voulez mettre les gens dans des boîtes pour pouvoir ordonner le monde selon vos idées préconçues. Dans vos esprits, mon sort a été scellé par une poignée de ‘follows’ et de ‘likes’. Vous déshumanisez avec des stylos et du papier.”
Ces hypocrites ne s’offusquent pas quand des sportifs font l’éloge d’Obama ou de Clinton ou de gens sulfureux du camp démocrate.
Les nauséabonds, ce sont eux, les gauchistes, qui essaient d’imposer leurs vues PARTOUT, y compris dans des milieux n’ayant RIEN À VOIR avec la politique. Des terroristes. Pas étonnant qu’ils passent tout aux terroristes islamiques.
Et oui monsieur GOLDNADEL, cet état d’esprit est bien l’esprit anarcho soixantehuitard, gauchiste et dans son genre pire que les fascistes qui eux ne se cachaient pas, on savait à quoi s’en tenir. Eux ce cachent derrière un “humour” ou des réflexions dites bienpensantes alors qu’elles ne sont qu’hypocrisie !. Rien n’est à respecter sauf eux et nous connaissons cela et nous le supportons depuis un peu trop longtemps à mon goût mais il est vrai aussi que ces “bolcheviks” aux petits pieds ont su s’appuyer sur de solides piliers de la société qui leur permettent de dominer: l’éducation et les médias.Pourvu qu’ils ne s’emparent pas des forces de l’ordre ou armées, ils pourraient devenir de très vilains dictateurs!
Peut-on considérer comme “blagues” les moqueries abjectes sur handicapés , les malades, les persécutés, les faibles……
J’estime qu’il y a des limites à ne pas dépasser .
J’aimerais savoir comment réagiraient ceux qui disent qu’on peut rire de tout si eux-mêmes ou des membres de leur famille se trouvaient dans une des situations citées(ou d’autres ) et si on se moquait d’eux .
Ce n’est QUE quand on a le droit de TOUT dire sur TOUT et TOUS que l’on peut rire de TOUT.
Mais dès qu’une “bienpensance”, une censure ou toute autre contrainte s’exerce sur la parole, alors on amorce la spirale infernale du contrôle de la pensée.
La loi est ainsi faite que l’on a pas le droit de dire tout un tas de choses;
Du révisionisme au racisme en passant par les mœurs , les sujets sont pléthore;
Je trouve cela infiniment dommage.
Par exemple, un revisioniste doit pouvoir dire sa pensée et il doit pouvoir etre combattu par l’argumentation, la preuve scientifique ou factuelle. Idem pour les autres sujets qui fâchent car la loi qui commence par interdire les propos homophobes par exemple, finira par interdire tout et n’importe quoi, la critique du chef de l’état entre autres.
Les humoristes, feu les chansonniers, les chanteurs, les journalistes, les politiciens… le simple citoyen, doivent pouvoir TOUT dire.
Je suis contre tout type de censure hormis l’autocensure; Celle qui vient quand on a compris seul que ce qu’on peut dire n’est pas forcément “a dire”.
Mais comme certains ne pigent rien par eux même, tant pis, il faut les laisser dire car les paroles s’envolent.
Seuls les actes restent et ce sont eux qui doivent etre réprimés: Actes homophobes, actes antisémites, actes anti religieux…..
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Pour vous détendre et avant que ce soit censuré, je vous invite a rigoler un peu car beaucoup en prennent pour leur grade:
https://www.youtube.com/embed/dswr1sFcCOA?auto
GB77930
Je pense que cette fameuse phrase “Les paroles s’envolent, les écrits restent” était valable avant la médiatisation visuelle et technologique. La manipulation de l’homme est aujourd’hui purement médiatique – et en grande majorité par le visuel, l’écoute et donc les paroles – par les voies de la technologie par laquelle nous amenons l’homme à une nouvelle forme d’esclavagisme moderne. Car, en fait, et cela depuis que l’homo sapiens-sapiens a fait son apparition, ne sommes-nous pas considérés que comme pur objet matériel ?
Serais-je dans l’humour noir ?
@GB77930
Désolée, problème de net, c’est le bon de vivre à la campagne. Ce message vous arrivera donc avec du retard.
J’ai lu trop vite votre commentaire ; je fais mon mea culpa.
En effet, les paroles s’envolent, les actes restent et l’on pourrait encore développer.
Cdt
goldnadel encore du mauvais coté de la barrière, il va se faire dézinguer par les médiocres
Bonjour Mr Goldnadel,
J’ai été surpris de votre article, ne voulant pas entré sur l’un terrain miné”… Surtout après avoir très bien défini la différence entre la blague de Tex et sur ce qui est un blaspheme sur la Shoah au début de votre article pour ensuite minorer les choses.
Quand à l’humour noir, on entend toujours le célèbre adage ” on peut rire de tout mais avec n’importe qui”, mais il y a aussi une autre dimension très importante : celui qui exprime ”la blague”.
Oui, j’ai entendu des blagues très noirs sur la shoah dans ma jeunesse par des amis de mes grands parents qui eux sont Juifs d’une part, mais surtout qui avait vécu ces événements terrible.
Mais même là, je dois dire que la
teneur était très différente, pas seulement le ton, ou le bel accent Yiddish, mais c’était même dans le fond, différent.
Désolé de le préciser, mais un Occidental , non au niveau de la personne bien entendu, mais au niveau de la civilisation qu’il représente et qui est à l’origine de la Shoah doit avoir la décence de se censurer sur ce sujet, ainsi que le monde musulman qui a collaboré de manière notoire.
Enfin, je rappel que le contexte dans le monde d’aujourd’hui ou l’antisémitisme se réveil (il n’était qu’endormi mais toujours présent) ne permet pas ce genre de position ”tiède” dont vous faites preuves.
Même je suis d’accord avec vous pour l’affaire Tex, on ne mélange pas un sujet personnel mineur avec l’affaire de cette ”humoriste” qui touche à l’essence de la morale.
Attention, j’ai bien compris votre pensée, et vous n’êtes pas hors sujet sur la ligne directrice de 2 poids 2 mesures selon de qui vient la ”blague”…
Mais cela reste indécent de mettre les 2 sujets dans un même article.
De plus, il y a une grande différence entre de l’humour noir et un Blasphème.