Publié par Danièle Lopez le 27 janvier 2018

La France et ses anciennes colonies arabo-africaines du Sahel et du Maghreb islamique n’a pas fini d’être impliquée dans les guerres intestines que se livrent ces pays musulmans depuis leur indépendance.

De l’Afrique du Nord au Sahel, hormis le Nigéria, partout où la France s’était implantée dans ces pays, y laissant un semblant de civilisation, elle n’a jamais cessé d’être sollicitée voire «obligée» d’intervenir dans leurs conflits, qu’ils soient internes ou interarabes.

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Depuis la fin des années 60, donc, la France se plie aux exigences de ses ex-colonies. Les Monsieur Algérie, Monsieur Afrique, la Françafrique, les Jacques Foccart ou Bob Denard, n’ont cessé d’exister et d’agir créant des clans «pour» et les autres «contre», devenus, de facto, des ennemis de la France puisqu’elle soutient leurs ennemis.

Les récents articles de Ftouh Souhail (*) nous rappellent à quel point nous sommes  exposés, en France, au danger djihadiste et à celui, non moins dangereux, de l’accueil (obligatoire) des populations de ces pays.

La création de ce «G5 Sahel» constitué du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Tchad et du Burkina Faso, anciennes colonies françaises, ne pouvait se faire sans l’organisation de la France, cela va de soi.

Ce 25 janvier, sous l’égide du ministre français des Affaires étrangères, s’est tenue une réunion des MNA des pays du G5+5 qui englobe, pour le Maghreb, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie.

Ces cinq pays ayant été, également, des colonies ou protectorats français jusqu’à leur indépendance.

Et les cinq autres pays, l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal et Malte sont ceux qui reçoivent les clandestins de ce Maghreb, par centaines de mille, depuis des années et qui envahissent peu à peu l’Europe, par la Méditerranée.

Selon les vœux exprimés, ces pays du Maghreb [souhaiteraient]  «voir un partenariat régional pour la lutte contre les mouvements djihadistes qui pullulent dans la région (du Sahel).»

Et c’est là que naissent nos plus grands doutes quant au sérieux de ces pompeuses réunions.

Comment ces pays du Maghreb, Sahel compris, qui n’ont jamais fait preuve d’aucune volonté pour retenir, voire, empêcher leurs ressortissants de migrer vers l’Europe, pourraient ou voudraient réellement lutter contre ce djihadisme dont les terroristes sont originaires de leurs propres pays ?

Sachant que leur principal souci est de n’avoir pas ces terroristes chez eux, ont-ils aidé la France lorsqu’elle s’est transportée au Mali ? Non. La France, depuis trois ans, était seule à combattre sans l’appui d’aucune force occidentale ou africaine, encore moins maghrébine.

Prenons le cas de l’Algérie qui est, de loin, le plus quémandeur et certainement le plus vindicatif envers la France. Ce pays qui refuse, même, de rapatrier ses clandestins.

Depuis 1962, la France a maintes fois dû intervenir dans les luttes internes livrées au parti terroriste FLN au pouvoir, sous la menace d’actes terroristes islamiques. Mais, ces menaces ne venaient pas d’éléments extérieurs au pouvoir algérien. Les menaces émanaient du pouvoir algérien lui-même qui n’a pas hésité à exiger de la France qu’elle apporte son aide au FLN pour rester en place, sous peine de commettre des attentats terroristes algériens sur le sol français.

Attentats qui ont eu lieu et dont les Français ont été victimes pendant les années 90 dont le métro Saint Michel à Paris et les moines de Tibhirine. Mais pour ne pas incriminer l’Etat algérien, ils ont été imputés à un supposé groupe terroriste GIA (Groupe Islamique Armé) qui n’était autre qu’un mouvement créé par les services secrets algériens eux-mêmes. (cf./reportage Canal+)

Quand la France est intervenue –seule– au Mali, devenu le fief des groupes terroristes salafistes, le seul pays qui lui aurait accordé son aide serait l’Algérie, lui autorisant même, le survol de son territoire.

Mais, ne nous leurrons pas.

L’Algérie voyait d’un bon œil les forces françaises s’établir sur sa frontière malienne dont les puits pétroliers et gaziers se trouvent à courte distance, menacés par les terroristes salafistes dont Mokhtar Belmokhtar, un ancien terroriste du GIA algérien créé par les services secrets algériens.

Il lancera, pendant l’opération Barkane, une attaque sur le site pétrolier algérien d’In Amenas au cours de laquelle l’armée algérienne fera un massacre parmi les otages. Le but de celle-là étant de libérer le site pétrolier, pas forcément les otages.

Pourtant, ce Belmokhtar vivait toujours en Algérie jusqu’en 2002/2003 où il n’a nullement été inquiété par les Services algériens qui le présentaient comme un vulgaire et inoffensif trafiquant de drogue même après la création de son Groupe salafiste et alors qu’il est déjà en pourparlers avec les responsables d’Al Qaïda.

Réfugié au Sahel après les dix années pendant lesquelles il a poursuivi son activité terroriste dans son pays, il se spécialise dans le rapt d’Européens, français de préférence, moyennant des millions de dollars qui lui permettent d’étoffer son réseau terroriste qui devient le plus important groupe actif djihadiste dans la région.

Rallié officiellement à l’organisation terroriste islamique de Ben Laden en 2007, il crée l’AQMI, la branche maghrébine d’Al Qaïda dont il devient «l’émir du Sahara».

En 2012, il se sépare d’AQMI puis s’allie au MUJAO et enfin à Ansar Dine, tous ces groupes djihadistes opérant dans le Sahel «pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest».

Mais l’Algérie n’a jamais cherché à traquer Mokhtar Belmokhtar ni en dehors de ses frontières ni même à l’intérieur du pays. Et pour cause !

Pourrions-nous croire qu’en 20 ans, le défunt GIA n’a pas donné naissance à d’autres groupes terroristes djihadistes en Algérie ? Ce serait une terrible erreur.

Pour de très bonnes raisons, nous pouvons penser, au contraire, que l’État algérien, fidèle allié de l’Iran, soutenant le Hamas, le Hezbollah, le Fatah et le Qatar dans son conflit avec les pays du Golfe, est un excellent hébergeur, voire pourvoyeur de terroristes islamiques.

Mais la France persiste à laisser entrer, par centaines de milliers, les Algériens sur son territoire. Mieux, elle explicite comment accomplir les formalités nécessaires à tous ces ressortissants quémandeurs pour que leur accueil ne soit pas rejeté par notre administration.

Et il en va de même pour les autres pays du Maghreb.

La Tunisie depuis son printemps arabe. La Libye depuis la chute de Kadhafi. Le Maroc avec ses guerres intestines et son refus de blocus au Qatar. La Mauritanie qui, avec l’aide de pays arabes tiers, a espéré devenir l’ouverture principale sur l’Afrique de l’Ouest pour supplanter le Maroc.

Tous ces pays ont leurs terroristes islamiques nationaux. Et, tous, ont des ports-passoires qui laissent embarquer, par milliers, leurs clandestins et ceux venus de toutes les régions du Sahel.

Et ils voudraient nous faire croire qu’ils s’unissent à la France pour lutter contre les terroristes islamiques qui “pullulent” chez eux mais qu’ils laissent venir librement chez nous ?

Que les terroristes aient envahi ces contrées sahéliennes frontalières de ces pays autrefois français n’enlève rien au fait que l’ennemi de la France reste toujours le même. Sauf que, aujourd’hui, il s’exprime au nom de l’islam. Il y tue au nom de l’islam. Il l’envahit au nom de l’islam. Et les pays du Maghreb comme le Sahel sont bien aises de les voir partir loin de chez eux. Quelle belle revanche sur l’ancien colonisateur !

Alors, toutes ces réunions aussi stériles que coûteuses (pour nous) avec ces pays n’apporteront jamais rien de bénéfique à la France. Bien au contraire.

Parce que les terroristes musulmans nous viennent de leurs pays. Et la France le sait.

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Danièle Lopez pour Dreuz.info.

(*) Les articles de Ftouh Souhail

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