Publié par Gilles William Goldnadel le 3 janvier 2018

L’agression odieuse dont ont été victimes deux policiers à Champigny-sur-Marne n’est pas une catastrophe naturelle qu’on devrait commenter avec fatalisme, souligne l’avocat à la Cour.

Après avoir regardé les images écœurantes de cette nuit de la Saint-Sylvestre 2017 à Champigny-sur-Marne, la main qui veut porter le fer de la plume dans la plaie ne doit pas trembler. Une foule hystérique et haineuse en train de se repaître de la douleur de deux êtres. Un lynchage en règle.

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Sur deux jeunes policiers innocents, dont une femme sur laquelle on s’acharne joyeusement à grands coups de pied au visage. Un lynchage en règle, pour rien, ou plutôt parce qu’ils sont policiers, inoffensifs et sans défense.

Écrivons sans trembler: si les jeunes crapules à capuche n’avaient pas posté avec fierté leurs forfaits sur les réseaux asociaux, la France de ce début de 2018 et ses médias insouciants et satisfaits se seraient congratulés pour l’an neuf, auraient disserté sur des vœux présidentiels qui n’avaient rien de nouveau et auraient souhaité un vivre-ensemble encore plus inclusif et réussi. Mais les images de Champigny-sur-Marne obligent à regarder une réalité autrement plus crue et bien moins convenue.

Poursuivons sans crainte de fâcher ces fâcheux qui nous empêchent depuis trop longtemps de regarder la cruauté en face. Cette haine sauvage des policiers français n’est pas issue mystérieusement d’une génération spontanée. Elle est cultivée quotidiennement dans les éprouvettes de la détestation stupide de rebelles sur canapé.

Ainsi, rien que cette semaine, deux rebelles de salon ont proféré impunément quelques incriminations antipolicières pour épater la galerie médiatique. Mathieu Kassovitz, tout d’abord, qui gazouillait ainsi sur Twitter: «Bande de bâtards. 7 g!! Vous êtes une belle bande de bon (sic) à [email protected].» À décharge, l’avocat que je suis est le premier à reconnaître à Kassovitz une belle suite dans ses vilaines idées. Je me souviens encore de lui venu témoigner avec ferveur en faveur de ses amis rappeurs de Ministère Amer lorsque je plaidais pour ces policiers qu’avait révoltés leur Sacrifice de poulets scandé en cadence… Il est vrai que ce gazouilleur impénitent à, mais un peu tard, écrit tout l’effroi que lui inspiraient les images des policiers en détresse. On a connu plus spontané.

Un chroniqueur de Mediapart, ensuite, dénommé Usul, qui se présente doctement comme «commentateur politique marxiste» et pérore tranquillement ainsi dans une vidéo: «La démocratie est bloquée, donc essayons de la débloquer (…) et on peut en effet la débloquer en gueulant un bon coup, en sortant dans la rue et en tabassant des flics, enfin en tabassant, c’est un grand mot, vu comment ils sont protégés, c’est pas évident.» Le 1er janvier au matin, notre commentateur marxiste a dû être agréablement surpris par la jolie tournure de la nouvelle année: deux flics ont été tabassés selon ses vœux, roués de coups, sans être protégés.

Et quand ce ne sont pas des frappes en capuche qui le font à Viry-Châtillon, ce sont ses camarades antifas qui essayent de les brûler vifs à Paris dans leur voiture de fonction. Sacrés antifascistes. Les brûlots des uns qui attisent le feu de la haine des autres. Les bouts de mots des boutefeux.

Continuons sans circonlocutions. Les jeunes en groupe déchaînés semblaient habités d’une impression d’impunité. Je ne suis pas le plus mal placé pour écrire qu’elle est largement fondée.

La justice pénale française, pratiquement paralysée, est guettée par la thrombose. Les peines qu’elle prononce sont très souvent inexécutées. Christiane Taubira a refusé par idéologie de construire des prisons. Il semblerait que celle qui occupe aujourd’hui la Chancellerie, de manière moins frontale, ait décidé de poursuivre factuellement la même politique anticarcérale. À Champigny-sur-Marne, les voyous ne tremblaient pas à la Saint-Sylvestre.

Le plus dur pour la fin. Et toujours sans trembler. Qui a osé décrire l’indicible vérité qui se dissimule derrière le vocable craintif de «jeunes» et qui, pourtant, saute même aux yeux des plus myopes? Ces jeunes de Champigny-sur-haine sont manifestement issus de l’immigration. De cette immigration ratée, faute d’intégration. De cette immigration sabotée consciencieusement par tous les faux rebelles marxistes ou gauchistes qui auront inoculé non seulement le bacille de la haine des policiers français, mais celui tout bonnement de la France prétendument raciste.

Et du racisme parlons-en à la fin. On n’entend guère ce mot à propos du lynchage de Champigny. Or supposons un instant, dans une autre affaire, dix Blancs s’acharnant sur deux Noirs à terre: ceux que révulserait ce lynchage odieux et qui le qualifieraient de raciste seraient-ils taxés de spéculations oiseuses ou d’instrumentalisation scandaleuse d’un fait divers?

J’ai entendu sur une chaîne de télévision continue un journaliste ingénu s’interrogeant sur le fait de savoir si Emmanuel Macron n’avait pas «surjoué» en disant son émotion après le drame de Champigny-sur-Marne. Je n’avais pas entendu pareilles conjectures lorsque son prédécesseur s’était rendu au chevet de Théo.

Il n’est que temps de questionner le racisme anti-Blanc, le racisme antifemme et le racisme antipolicier qui sévit dans les quartiers. Sans trembler.

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.

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