Publié par Hélios d'Alexandrie le 21 janvier 2018

ne se préoccupa, même après sa victoire de connaître sa vision des choses et encore moins les éléments de sa future politique européenne.

 

Il n’est sans doute pas exagéré, à la lecture des analyses et des éditoriaux rédigés par des commentateurs professionnels et des politologues, de parler à leur propos d’aveuglement volontaire, voire de blocage mental. On reste sur l’impression qu’ils s’évertuent, non seulement à discréditer le président des États-Unis, mais à ne pas prendre acte de sa vision et encore moins de son plan stratégique concernant l’Europe. Il s’agit là d’une attitude suffisante, qui découle de leur refus de voir la réalité au présent et d’anticiper les désordres à venir.

 

L’Europe est la proie du mondialisme gauchisant et son trophée de chasse le plus précieux. Les Européens, particulièrement à l’Ouest, ont été dépouillés de leur volonté, ils assistent impuissants à la destruction de leur mode de vie et du modèle de société qui les a vus naître. Le virus du mondialisme a presque détruit leur système immunitaire, les rendant incapables de résister à l’invasion qui les rendra bientôt étrangers et sans défense dans leurs propres pays. Pire, le matraquage médiatique et l’endoctrinement qu’ils subissent les ont amenés à admettre comme allant de soi l’effacement de leur identité et de leur culture. Le mondialisme a remporté une victoire éclatante contre le patriotisme et le sentiment d’appartenance nationale, il a réussi à rendre les Européens honteux d’être ce qu’ils sont face à l’envahisseur qui les agresse. Mais il a eu également d’autres effets désastreux sur la psyché collective des Européens, en les amenant à penser et à agir contre leurs intérêts les plus élémentaires, il les a mis sur le chemin qui mène au suicide.

 

Trump n’est pas indifférent au sort de l’Europe, il croit profondément à la communauté de destin qui l’unit à l’autre rive de l’Atlantique. Il craint à juste titre que le déclin et la chute de l’Europe n’entraînent à leur suite les États-Unis. En cela il suit les traces de Franklin D. Roosevelt et de Winston Churchill, qui ensemble ont jeté les bases de l’alliance Atlantique, durant les heures sombres de la Seconde Guerre mondiale, alors que la presque totalité de l’Europe se trouvait sous la botte de l’Allemagne nazie. Un nouveau totalitarisme s’est emparé de l’Europe, certes il ne fait pas usage de la force physique, mais il contamine, manipule et terrorise les esprits, il ne tue pas le corps mais il tue moralement et socialement ceux qui lui résistent. Pour Trump il est impérieux de sauver l’Europe fut-ce d’elle-même, et pour y parvenir il y a lieu de ranimer la fierté, le patriotisme et l’instinct de conservation dans le cœur des Européens. De passage à Varsovie le discours qu’il a donné ne recèle aucune ambiguïté quant à sa volonté de lutter pour le salut de l’Europe :

«Les américains, les Polonais et les nations de l’Europe valorisent leur liberté et leur souveraineté. Nous devons travailler ensemble pour faire face aux forces menaçantes, celles du dedans comme celles de l’extérieur, elles cherchent avec le temps à saper nos valeurs et défaire nos attaches à la culture, à la foi et aux traditions, lesquelles ont fait de nous ce que nous sommes. Si nous laissons faire, ces forces mineront notre courage, saperont notre esprit et affaibliront notre volonté de nous défendre individuellement et de défendre nos sociétés.»

Et plus loin il posa cette question qu’aucun autre homme politique n’a osé aborder :

«La question fondamentale qui se pose en notre temps est celle-ci : l’Occident a-t-il la volonté de survivre ? Avons-nous suffisamment confiance en nos valeurs pour les défendre, quel qu’en soit le prix ? Avons-nous assez de respect pour nos citoyens pour protéger nos frontières ? Avons-nous le désir et le courage de préserver notre civilisation face à ceux qui voudraient la subvertir et la détruire ?»

 

Trump se garde de courir deux lièvres à la fois, pour lui le redressement de l’Amérique est prioritaire, sans lui le sauvetage de l’Europe et de la civilisation occidentale ne se fera pas. Mais en attendant, il aide à renforcer la résistance des Européens dans les pays où elle s’exprime avec force et conviction. Le groupe de Visegrád composé par la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie oppose un front commun face à la Chancelière d’Allemagne et aux diktats des technocrates de l’Union Européenne. L’Autriche de son côté vient d’élire des hommes politiques soucieux de la préservation de sa culture et de la protection de ses frontières. Avec le retrait de l’Angleterre et la forte résistance du groupe de Visegrád et de l’Autriche, les tireurs de ficelles du mondialisme ont de quoi s’inquiéter, c’est pourquoi ils ne ménagent pas leurs menaces et font tout pour que les autres membres de l’Union ne soient pas tentés de les imiter.

 

C’est aussi en traçant le chemin que Trump encourage les Européens à secouer le joug du mondialisme et de la gauche. L’exemple d’une Amérique prospère, jouissant du plein emploi, libérée de l’immigration illégale et du carcan des organismes supranationaux, a de quoi faire réfléchir les Européens qui souffrent et qui assistent impuissants à l’invasion programmée de leur territoire et à la mutilation de leur paysage socioculturel. On comprend mieux pourquoi les médias européens sont unanimes à honnir Trump et à le diaboliser, il est un danger mortel pour le mondialisme et son projet monstrueux. Mais la cabale médiatique dirigée contre Trump sera impuissante à occulter ses réalisations, déjà la hausse en flèche des indices boursiers et le rapatriement aux États-Unis de centaines de milliards de dollars de bénéfices opérés par les géants informatiques, ont de quoi interpeller le public, le plein emploi et l’autosuffisance énergétique également. Dans peu de temps on assistera à un véritable exode de jeunes européens, qu’attirera une Amérique débarrassée de la grisaille et de la médiocrité de l’ère Obama. Ces départs vers la « terre promise » seront autant de votes de non-confiance envers le mondialisme et un pied-de-nez à l’adresse des médias.

 

Trump, Poutine et l’équilibre des forces

Il existe une Russie qui n’a pas encore digéré la chute de l’URSS, c’est elle qui a mis Poutine au Kremlin et qui l’y maintient. Cette Russie nostalgique n’a aucune idéologie à promouvoir, mais elle se souvient du temps où elle mettait l’Occident sur la défensive et attirait les regards sinon la sympathie de nombreux pays du tiers monde. Cette Russie blessée dans son amour propre et qui peine à se hisser au rang de puissance économique, ne rate pas une occasion pour rappeler sa présence et faire parler d’elle. Dirigée de main de fer par Vladimir Poutine, elle cherche, sinon à récupérer, du moins à attirer dans son orbite les anciennes républiques soviétiques devenues indépendantes après l’effondrement de l’URSS.

 

La Russie de Poutine n’a presque plus de « soft power », elle ne se distingue ni par son pouvoir économique ni par son rayonnement scientifique et intellectuel. Il lui reste certes de beaux vestiges de son passé tsariste et soviétique, mais peu de réalisations récentes qui suscitent l’admiration. Faute d’impressionner par son succès, elle doit faire usage de sa force pour signaler sa présence. La Tchétchénie, la Géorgie, l’Ukraine, la Crimée et la Syrie sont autant de champs de bataille où le génie stratégique de Poutine s’est déployé. En dépit de ses succès militaires et de ses visées impérialistes, la Russie de Poutine n’a pas encore trouvé sa voie, coincée entre son lourd passé et un avenir incertain.

 

À l’égard de l’Amérique, Poutine fait preuve d’ambivalence, certes le passage d’Obama lui a fourni nombre d’occasions de lui faire échec. Mais « à vaincre sans périls on triomphe sans gloire » et Poutine n’a pas trouvé en la personne d’Obama un adversaire à sa mesure. D’autre part l’islamophilie d’Obama et son mépris des Américains suscitaient sa méfiance, en effet commun s’allier à un président qui voit l’Amérique avec les yeux de ses ennemis ? C’est clair pour Poutine l’absence de patriotisme, même chez un adversaire, interdit l’idée même d’alliance. Cela explique aussi pourquoi il a exprimé publiquement son estime pour Trump durant la campagne électorale de 2016. Mais l’élection de Trump n’a pas pour autant produit une amélioration des relations entre les deux pays ; de part et d’autre des obstacles se sont dressés, tant en politique intérieure qu’en politique étrangère : avant de quitter Obama avait copieusement miné le terrain, en expulsant plusieurs diplomates russes et en laissant filtrer un faux dossier, monté de toutes pièces par le FBI et le parti démocrate, suggérant une possible collusion de l’équipe électorale de Trump avec la Russie.

 

Mais les nuages finiront un jour par se dissiper et Poutine sera obligé de faire un choix : renoncer à ses visées impérialistes et faire alliance avec Trump pour contrebalancer la Chine, ou bien poursuivre sa politique hégémonique et se retrouver sans allié face au voisin chinois. Mais serait-on étonné d’apprendre que Trump de son côté a besoin de Poutine pour équilibrer les forces avec la Chine ? Les réalités de la géopolitique sont têtues et incontournables, la Russie et l’Amérique ont des intérêts vitaux communs qui les conduiront à imposer des limites à l’expansionnisme chinois.

 

Pour le moment les deux adversaires se guettent et se jaugent. Poutine veut s’assurer de la capacité de Trump à concevoir une politique sensée et à l’appliquer, et il cherche en même temps à le tester pour éprouver sa détermination. C’est sur le théâtre syrien qu’il est loisible à Poutine et à Trump de s’éprouver l’un l’autre. Il ne se passera donc pas beaucoup de temps avant que chacun des adversaires ne s’assure de la solidité et de la fiabilité de son vis-à-vis.

 

Trump et Poutine auront l’occasion de négocier ferme. Poutine sait que Trump a des atouts dans sa manche, lui-même se garde de découvrir son jeu. Les négociations porteront sur la sécurité en Europe orientale, en effet la Pologne, l’Ukraine et les pays baltes sont menacés par la Russie ; elles porteront aussi sur les sanctions économiques imposées à la Russie suite à son occupation de la Crimée et son incursion militaire au-delà de sa frontière avec l’Ukraine. Mais il y a d’autres éléments qui pèseront dans la balance, il s’agit des parts de marché qui seront consenties au pétrole et au gaz naturel russe. Trump mettra à profit le contrôle que l’Amérique exerce déjà sur le marché du pétrole pour amener Poutine à faire des concessions.

 

Trump offrira donc à Poutine la prospérité en échange de la sécurité en Europe, et il n’y a pas de raison fondamentale qui pourrait empêcher Poutine de conclure un accord sur ces bases. L’offre de Trump si elle est acceptée permettra à la Russie de tourner la page de son passé soviétique. Accéder à la normalité, même sous un régime autoritaire, est de nature à libérer les énergies du peuple russe et lui donner l’occasion d’exceller et de contribuer au sauvetage de la civilisation occidentale.

 

Mais la contribution de la Russie pourrait aller encore plus loin : pour avoir fait revivre leur foi chrétienne après soixante-dix ans de persécutions et d’athéisme imposé par l’État, les Russes se présentent comme un exemple vivant de la résilience du christianisme et de la pérennité de ses valeurs. À notre époque caractérisée par la confusion, l’inversion des valeurs et la misère spirituelle, le renouveau spirituel russe ne peut faire autrement que nous interpeller.

 

Conclusion

Avec Trump au pouvoir deux courants puissants s’opposent : le mondialisme et le nationalisme renaissant. La donne a changé, la mondialisation et l’idéologie qui la soutient font à présent face à des vents contraires qui risquent fort de les faire chavirer. Le combat de titans est en cours et Trump, en tant que champion du nationalisme, a pris l’initiative et n’a pas l’intention de la laisser tomber. Ses objectifs stratégiques sont clairement définis et il a en main des moyens puissants. L’issue du combat est encore incertaine, mais tout indique qu’il a de bonnes chances de gagner.

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