Publié par Guy Millière le 13 février 2018

J’aimerais penser qu’il n’est pas trop tard pour la France. Même si j’en suis parti sans intention d’y revenir, sinon pour de courts séjours, je ne suis pas pleinement détaché de la France.

J’y ai mes racines. Ma langue maternelle est le français. J’ai tenté pendant des années de me battre pour que la France se redresse et retrouve une dignité, un dynamisme, une droiture. J’ai des amis en France, et je sais que de nombreux Français ne peuvent pas partir et suivre le chemin que j’ai pris.

Les Juifs peuvent rejoindre Israël, mais ce n’est pas toujours facile. Ceux qui ne sont pas juifs ont peu d’issues. Devenir Canadien est très difficile et demande de l’argent et un esprit d’entreprise. Devenir Américain est plus difficile encore, sauf si on a beaucoup d’argent ou des qualifications très élevées.

J’aimerais penser qu’il n’est pas trop tard pour la France, oui. Mais j’ai du mal à m’en persuader.

Le grand remplacement analysé par Renaud Camus est en cours et est désormais très difficilement réversible. L’islam est désormais, en nombre de pratiquants, la première religion de France, et la démographie montre que son poids va encore s’accentuer. La natalité en France est alentour de 2 enfants par femme, ce qui n’est pas alarmant en soi, mais si on entre dans les détails et qu’on met en parallèle les naissances musulmanes et les naissances non musulmanes (ce qu’il est interdit de faire en France mais se fait ailleurs), on comprend Renaud Camus.

Les discours parlant d’”Islam de France” ou d’”Islam modéré” sont porteurs d’un aveuglement pathétique qui peut rassurer ceux qui les croient et veulent s’aveugler.

Les zones de non droit (“zones urbaines sensibles” en langage politiquement correct) sont environ six cent et en expansion.

Il est quasiment impossible d’être élu à une fonction politique dans un nombre croissant d’endroits sans avoir le vote musulman.

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Les prisons sont des lieux de recrutement islamique et de plus en plus difficilement contrôlées (la révolte du personnel pénitentiaire est logique).

Les établissements d’enseignement public sont sous emprise, et le discours “islamiquement correct” y est quasiment hégémonique.

Les médias sont dans la même situation. Y subsistent quelques journalistes dissidents dont la position est de plus en plus précaire. Les autres journalistes n’ont même pas à recevoir d’ordres : ils ont le cerveau si bien essoré qu’ils tiennent spontanément le discours inepte et mensonger requis. L’information ne circule quasiment plus en France. Les journalistes au cerveau essoré sont chargés d’essorer les cerveaux du reste de la population.

Emmanuel Macron est le Président adéquat dans ces circonstances. Il gère une lente euthanasie.

Un impôt baisse, un autre monte, et les prélèvements obligatoires restent et resteront stables à 45 pour cent du PIB, et les dépenses publiques continuent et continueront de se situer à hauteur de de 57 pour cent du Produit Intérieur Brut. La dette du pays s’approche de 100 pour 100 du Produit Intérieur Brut et dépassera bientôt ce chiffre.

Le nombre de pauvres, de chômeurs, d’assistés permanents augmente et continuera à augmenter. Au mieux, les chiffres seront maquillés.

De grandes entreprises françaises continueront à être très profitables, ce qui ne changera rien pour la vie de ceux qui vivent avec quelques centaines d’euro par mois.

Comme autrefois en Union soviétique, il y aura une nomenklatura, une strate qui vivra bien, un océan de pauvres graduellement soumis à l’islam, qui vivra mal, et entre les deux une classe moyenne qui tentera de se maintenir la tête hors de l’eau en y parvenant de moins en moins.

Il n’y aura sans doute plus d’alternance politique au sommet du pays. C’est pour que l’alternance disparaisse qu’Emmanuel Macron a été mis en place.

Il y aura une droite qu’on qualifiera avec mépris de “populiste” parce que s’accroche à elle un conglomérat de Français non musulmans qui voudraient échapper au grand remplacement, mais n’y échappent pas, et une gauche qu’on qualifiera avec le même mépris de “populiste” parce que se retrouvent en elle ceux qui pensent encore que la solution est la “lutte finale” promise par Karl Marx il y a cent cinquante ans et par Lénine il y a cent ans. Ni la droite qualifiée de “populiste” ni la gauche qualifiée elle aussi de “populiste” n’accéderont au pouvoir. Leur rôle est de canaliser les colères et de servir de défouloirs.

Il n’y aura plus de Parti socialiste : les socialistes ont le choix entre la “lutte finale” et Macron, et ceux qui ont compris dans quel sens souffle le vent ont choisi Macron.

Je ne vois guère d’avenir pour une droite dite “modérée”. Ceux qui ont appartenu aux “Républicains” et ont compris dans quel sens le vent souffle ont eux aussi rejoint Macron, ou sont en train de le faire.

Les autres sont dans ce qui reste des “Républicains”, et Laurent Wauquiez est leur chef de file.

Laurent Wauquiez me semble le héros pathétique d’une mission impossible.

S’il tenait un discours économique pleinement pertinent, il serait vite destitué et condamné à la marginalité. Les journalistes au cerveau bien essoré le traiteraient d’”ultra-libéral” délirant.

S’il tenait un discours clair et net sur l’immigration, l’islam, l’évolution du monde et de la France, il serait destitué et condamné à la marginalité plus rapidement encore. Les journalistes au cerveau bien essoré le traiteraient de “fasciste”.

Il tient, dès lors, un discours feutré où les éléments économiques pertinents sont assaisonnés d’une forte dose de socialisme et où ce qui concerne l’immigration, l’islam, l’évolution du monde est imprégné d’une timidité qui révèle une volonté de ne pas excéder les limites très strictes du politiquement correct.

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Je doute que ce discours feutré lui permette de se dessiner un espace entre Macron et la droite dite “populiste”. L’avenir proche me dira si je me trompe.

Si l’avenir proche me dit que je me trompe, ce dont je doute, un discours aussi feutré que celui qu’il tient fait que, s’il était élu Président après Macron (pure hypothèse d’école), ce qui se produirait ne serait de toute façon pas une alternance, mais une simple inflexion dans une tendance très lourde qui montre qu’il est trop tard, très vraisemblablement.

Je n’ai pas de faux espoirs à proposer à ceux qui me lisent. Je n’entends pas les désespérer. J’entends leur dire que la lucidité vaut mieux que la cécité.

Suis-je pessimiste ? Je me souviens des paroles d’un ami juif, il y a bien des années. Dans les années 1930 en Europe, les Juifs pessimistes, m’avait-il dit, sont partis ou ont, pour le moins fait preuve d’une intense vigilance et pris leurs précautions. Les Juifs optimistes ont fini à Auschwitz.

Aujourd’hui, bien au delà des Juifs, les Européens pessimistes partent ou, pour le moins prennent leurs précautions, les Européens optimistes s’apprêtent à finir démunis et désarmés dans un cloaque. Les membres de la nomenklatura maintiendront leur tête hors de l’eau, les autres non. Hélas.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

PS La Heritage Foundation à Washington publie chaque année un index de la liberté économique. La France y est au soixante et onzième rang , ce qui est accablant. Les Français qui ont encore des illusions peuvent se consoler en se disant que des pays font pire : la Corée du Nord est cent quatre vingtième, précédée par le Vénézuela.

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