Publié par Manuel Gomez le 17 février 2018

« L’arrivée du salafisme et sa visibilité attestent, paradoxalement (c’est le cas de le souligner) de la relative bonne intégration de l’islam dans le paysage national. »

C’est l’auteur de cette absurdité qui a été retenu par le président de la République pour tenter de « transformer » l’islam EN France en islam DE France !

Merci Hakim Al Karoui, puisque c’est de lui qu’il s’agit, mais tous les récents attentats meurtriers dont nous avons été les victimes ces dernières années nous ont prouvé les « bienfaits » de l’arrivée du salafisme en France !

Nous eussions préféré qu’il reste là où il se trouvait !

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Proche de Jean-Pierre Raffarin, dont il fut le conseiller technique sur ce même sujet à Matignon, Hakim El Karoui espérait l’élection d’Alain Juppé lors de la primaire du mois de mai 2017, puisqu’il aurait été également son conseiller très écouté, comme il l’avait été un temps plus tôt celui de Nicolas Sarkozy, sans pourtant avoir été particulièrement entendu.

Aujourd’hui, il parle à l’oreille d’Emmanuel Macron, qui l’a chargé de « construire l’islam DE France », façon Macron, et de lui préparer un projet clef en main qui, selon lui, est « une étude inédite qui bouleverse les idées reçues ! ».

L’ex fondateur et président du « Club du 21e siècle » au sein de l’Institut Montaigne qui, comme on le sait, est très proche du président de la république, prépare donc activement le passage de l’islam EN France vers celui de l’islam DE France.

Passage qui n’a nul besoin d’être tracé puisqu’il s’agit, au final, de la même définition tant il est vrai que, s’il y a un islam EN France (Et nous avons payé le prix du sang pour le constater), il n’y aura jamais un islam DE France : l’islam c’est l’islam, un point c’est tout !

D’ailleurs comment peut-on espérer « construire un islam DE France » quant à plusieurs reprises dans son rapport, El Karoui répète que « La communauté musulmane n’existe pas ».

Si elle n’existe pas (et cela on peut très fortement en douter) comment El Karoui va-t-il organiser, et sans aucun doute diriger (car c’est son objectif principal et final : obtenir le poste qui lui permettra de promouvoir ses idées multiculturelles), une communauté « qui n’existe pas » ?

On peut se le demander…et le lui demander !

Il serait bien trop long et fastidieux d’analyser ici l’enquête de base du rapport El Karoui mais arrêtons-nous sur certains résultats qu’il tire de sa proposition.

  • Il souligne l’importance de la catégorie des jeunes (de 15 à 25 ans), son importance démographique, sa grande religiosité, son ressentiment profond à l’égard d’une société française qui ne lui donne pas la place qu’elle mérite et, ce qui est bien plus grave, la volonté d’un bon tiers de cette jeunesse de partir « vivre en terre d’islam » et El Karoui met en cause « l’absence de perspective de l’amélioration de leur condition sociale sous l’effet de discriminations et d’inégalités ».

Ce sont sans aucun doute ces 30% de jeunes qui se rassemblent « cagoulés » pour faire entendre leurs doléances en cassant, brûlant, détruisant et caillassant flics, pompiers, médecins, etc.

En tous les cas c’est ce qui ressort de ce rapport El Karoui puisqu’il considère que l’islam EN France se présente comme « une attitude de rébellion » davantage qu’une adhésion spirituelle.

Au passage il ne manque pas de « trier » entre le « bon » et le « mauvais » musulman, ce qui témoigne de sa totale incompréhension, qui est celle également de la plus grande partie des « élites musulmanes » des « beaux quartiers », face à l’islam de rupture politique et révolutionnaire qui anime cette jeunesse en révolte des banlieues et il veut en faire supporter la responsabilité à la société française tout entière.

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L’une de ses solutions est de les « valoriser » en tant que musulmans dans le « récit national ».

Paradoxe étonnant quand on exige des Français de cesser de stigmatiser les musulmans en les « identifiants » à leur foi religieuse, réelle ou supposée !

En deux mots, pour El Karoui, la diversité est de classer les citoyens entre musulmans et non musulmans, au grand risque de nous accuser d’islamophobie puisque lorsqu’on se risque à classer entre « blancs » et « non blancs », notre société française est accusée de racisme !

Selon son analyse, près de 40% des musulmans se considèrent comme victimes « d’un complot antimusulmans », mais, toujours selon lui, cela ne signifie pas qu’ils veulent quitter la France, bien au contraire, ils suivent les directives indiquées par l’UOIF et les Frères musulmans, directives qui ont pour but de « faire entrer l’islam dans la vie politique française ».

Il est ainsi totalement en décalage avec la population française.

  • En effet, 8 Français sur 10 sont formellement attachés à la laïcité dans l’espace public et ils considèrent qu’elle est en danger en raison de l’ostentation religieuse de la communauté musulmane.
  • 65% des Français refusent de céder aux revendications communautaires, notamment en matière d’alimentation dans les cantines, alors que 80% des musulmans exigent le hallal.
  • Idem pour le port du hijab à l’école : 85% des Français y sont totalement opposés, alors que 60% des musulmans y sont favorables, en dépit de la loi qui l’interdit.

A la lecture de ces statistiques, on comprend mal l’analyse d’El Karoui qui prétend que 50% des musulmans « vivant en France » suivent un chemin qui les mènera progressivement vers l’assimilation. C’est tout le contraire puisqu’ils aspirent à une plus forte visibilité de l’islam EN France.

Al Karoui déplore, au passage, qu’il n’y ait en France que 3 mosquées cathédrales et il souhaite de renforcer la visibilité religieuse de l’islam, en contresens de l’opinion de la population française en générale.

Karim El Karoui a l’intention de créer une nouvelle association, une de plus, qu’il a déjà baptisé « Association musulmane pour un islam DE France ».

Elle serait approvisionnée par une redevance sur la consommation hallal qui financerait le culte musulman et soutiendrait la « Fondation pour l’islam de France » chargée, elle, du volet culturel. A savoir, la formation des imams et la production de connaissance de l’islam.

L’idée (non communiquée) serait que cette redevance participe à la construction de nouvelles mosquées et, d’autre-part, El Karoui décide d’associer l’Etat à cette nouvelle organisation puisque c’est l’Etat qui nommerait la gouvernance et délivrerait les cartes de certifications permettant le monopole religieux.

Il nommerait également les musulmans français au Conseil d’administration et à la direction générale de la Fondation.

Ce qui serait totalement contraire à la loi de 1905 et jetterait à terre la neutralité de l’Etat, déjà bien malmenée depuis qu’elle est confrontée à la religion islamique et à ses exigences.

El Karoui propose d’élire un « Grand imam de France » (comme il y a un Grand rabbin de France) destiné à poser les jalons d’un islam français et qui aurait le pouvoir de révoquer des imams déviants.

Il paraît séduit par le concordat accordé à l’Alsace-Moselle et souhaiterait faire de l’Alsace-Moselle la base pour la construction de son « islam DE France » qui permettra de faire émerger un « islam français ».

Or, la grande majorité des citoyens français, 72%, souhaiteraient bien au contraire que la loi de 1905 soit élargie à l’Alsace-Moselle.

Mais sans doute s’agit-il dans l’esprit d’El Karoui d’une fine stratégie afin que son « islam DE France » puisse bénéficier d’un financement par l’Etat, c’est-à-dire par les contribuables.

Au passage il accuse l’éducation nationale d’avoir fermé l’apprentissage de la langue arabe dans le secondaire aux enfants d’immigrés musulmans, les obligeant à se communautariser. Il accuse la république de « sectarisme ».

En réalisant une telle analyse, El Karoui se trompe totalement.

Il oublie, volontairement ou non, que si la langue arabe n’a plus été enseignée par l’école publique c’est parce que les inscriptions avaient diminuées jusqu’à presque disparaître à l’an 2000 alors que l’attractivité des réseaux parallèles (mosquées et écoles coraniques) progressait de façon constante.

Toujours selon son analyse, El Karoui indique que 56% des musulmans demandent que l’arabe classique soit enseigné. Il se méprend également sur cette demande car elle pose un problème en tout premier lieu aux musulmans puisque, dans leur grande majorité, ils parlent un arabe dialectal, l’arabe algérien, l’arabe marocain, l’arabe tunisien, l’arabe égyptien, etc. L’arabe classique n’a plus rien à voir avec l’arabe des rues du Maghreb ou du Moyen-Orient.

Demandez à un Syrien ou à un Egyptien de dialoguer avec un Algérien et vous constaterez le résultat !

El Kaouri insiste pour faire croire que cet enseignement servirait les échanges économiques avec le Moyen-Orient et le Maghreb. Or, chacun sait, et les arabes les premiers, que depuis bien longtemps c’est l’anglais qui est la langue usitée et que c’est cette langue qui devrait être privilégiée et non l’arabe (N’est-ce pas M. Macron ?)

En contradiction totale avec la laïcité, El Karoui verrait d’un bon œil le financement par l’Etat de la « gestion de l’islam au quotidien ».

Outre son inutilité pratique, les résultats de ce rapport El Karoui sont très inquiétants.

Comment a-t-il pu imaginer un seul instant qu’il serait soutenu par l’UOIF, les Frères Musulmans, etc. ? Il sera non seulement ignoré mais même combattu brutalement.

Ce rapport ne servira à rien d’autre qu’à approfondir, davantage qu’il ne l’était déjà, le fossé entre la communauté musulmane et la France !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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