Publié par Ftouh Souhail le 20 février 2018

Les Turcs qui prétendent n’avoir « jamais utilisé » d’armes chimiques contre les Kurdes en Syrie sont pris en flagrant délit de mensonges.

Les photos des victimes syriennes et les résultats  des analyses des laboratoires confirment que les forces turcs ont utilisés le chlore comme « gaz de combat » contre Afrin.

En effet, selon des médias américains, une dizaine de civils, au nord de la Syrie, auraient été touchés par une attaque aux gaz toxiques, ce samedi 17 février 2018.

Rapidement, l’ambassade de Turquie en Russie a catégoriquement démenti l’utilisation d’armes chimiques par son armée en Syrie. Dans un communiqué paru ce dimanche, 18 février 2018, l’ambassade turque affirme que « les rapports concernant une attaque chimique à Afrin sont infondés ».

Les diplomates turcs dénoncent des allégations « mensongères » et un effort de « propagande » visant à ternir l’offensive militaire que mène depuis le 20 janvier la Turquie contre les Unités de protection du peuple (YPG) dans la région d’Afrin.

Des dizaines de kurdes ont été atteints d’asphyxie après avoir inhalé le gaz toxique chloré selon des sources locales.Plusieurs victimes ont été transférées vers l’hôpital d’Afrin et elles ont été admises avec des symptômes comme des problèmes respiratoires, une toux et un sentiment de brûlure partout dans le corps.

Selon les médecins à Afrin, une dizaines de personnes dont des six enfants avaient les « pupilles dilatées » et « des difficultés respiratoires » suite à une attaque avec des substances toxiques présumée de la Turquie.

Le directeur de l’hôpital a affirmé que ces symptômes proviennent d’une attaque chimique, et que l’équipe médicale de l’hôpital essayait d’identifier le type de gaz. Selon lui, l’inhalation de ce gaz toxique a augmenté le rythme cardiaque, provoqué des vomissements et des toux.

Les victimes, actuellement soignées, présentent des symptômes évoquant une exposition à une catégorie de produits chimiques comprenant des agents neurotoxiques. En explosant, ces dernières se seraient disséminées dans l’atmosphère.

 

Dans la foulée, des journalistes kurdes avaient posté des photos qui représentent, selon eux, des personnes touchées par une attaque chimique de l’armée turque. Des personnalités Kurdes en Europe ont appelé la communauté internationale à ouvrir une enquête et à traduire devant la justice les responsables turcs ayant fait usage de ce type d’arme à l’encontre des populations kurdes sans défense.

Ce lundi 19 févier, le Conseil démocratique syrien (CDS), qui réuni des opposants kurdes et arabes, a dénoncé  dans un communiqué « le massacre chimique perpétré contre Afrin par l’armée d’Erdogan.»

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Alors que l’armée turque a donné l’assaut aux faubourgs de la ville de Afrin et que le nombre de Kurdes morts dépasse les 200, les habitants kurdes de l’est de cette ville voient de nouvelles sortes de bombes tomber sur leurs quartiers. Une fumée blanche dense, source d’asphyxie. L’utilisation d’une telle arme dans des lieux habités est interdite.

Plusieurs blessés kurdes informent que les obus tirés par les forces turcs d’occupation à l’est Afrin émanaient des gaz et de la fumée blanche. C’est la première fois que ces obus ont été utilisés depuis le début de l’agression, le 20 janvier dernier. Selon des témoins, les forces turcs d’occupation ont tiré plusieurs obus sur les maisons civiles, à l’est de la ville. Une fumée dense, avec une très forte odeur, cachait la vue. L’hystérie touchait tout le monde. Au moins une dizaine de maisons ont été incendiées durant l’attaque chimique de ce samedi 17 février.

 

Il devenait de plus en plus difficile pour la Turquie de nier avoir eu recours à d’armes chimiques et des produits incendiaires contre les Kurdes syriens. On peut voir ces images d’enfants dont l’aspect ne trompe pas. Si ce gaz était délibérément tiré sur la population civile, les responsables turcs finiraient devant le tribunal de la Haye. Les produits chimiques sont une arme de terreur. Le gaz tiré brûle au contact de la peau. Selon les médecins syriens, pour les enfants qui ont des brûlures dans le corps, il n’est pas rare qu’elles atteignent l’os.

En fait, les forces turcs d’occupation utilisent cette arme contre les civils, hommes comme femmes, grands comme petits dans les quartiers résidentiels à Afrin. Elles le font pour casser la volonté et mettre à genoux le peuple kurde qui se bat sans avions, sans artillerie et sans chars.

Alors que les médias saoudiens ont dénoncé cette attaque perpétrée par le régime islamiste d’Ankara contre des innocents, les médias proches de la mouvance des Frères musulmans, comme Al-Jazerra au Qatar, continuent de défendre le dirigeant islamo-fasciste Recep Tayyip Erdoğan et justifient moralement et politiquement cette guerre, prétendue « d’auto-défense ».

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Les  musulmans n’osent pas « lever la voix » contre ce sultan très populaire dans la rue arabe. Leurs voisins kurdes sont attaqués avec des armes interdites dans un silence presque unanime. Depuis 31 jours les kurdes d’Afrin subissent un déluge de fer et de feu, où mêmes les infrastructures civiles – écoles, hôpitaux, magasins, marchés, parcs publics, centrales électriques, pompes à eau, entrepôts de nourriture, champs agricoles, etc – ne sont guère épargnées. Ce peuple, le peuple kurde, est aujourd’hui à genoux, terrorisé jour et nuit, épuisé et vidé de son sang.

Le monde ne doit pas considérer ce crime épouvantable comme un événement exceptionnel. C’est un autre maillon de la mentalité colonialiste turque qui voit toujours les Kurdes comme une menace existentielle, ils sont donc déshumanisés et considérés en permanence comme  des gens inférieurs.

Ce crime organisé, méticuleusement préparé par Erdoğan, le monde arabo-musulman y assiste sans état d’âme. Pourtant l’inhumaine souffrance n’a pas de nationalité, de frontière, de culture ou de religion  et elle est universelle, comme la honte qui nous envahit à voir ces photos.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Ftouh Souhail pour Dreuz.info.

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