Publié par Ftouh Souhail le 26 février 2018

Damas cherche à accuser les Israéliens d’être impliqués dans la bataille actuelle de l’enclave rebelle assiégée. Le gouvernement syrien prétend qu’il a neutralisé un plan israélien, qui devait être lancé dans la Ghouta orientale, en banlieue de Damas. Ces accusations s’inscrivent dans la lignée d’un projet syrien visant à lancer une campagne d’intoxication contre Israël.

Les accusations syriennes pour Israël sont surtout de nature politique.

Conformément à ce plan supposé, les chasseurs israéliens étaient censés bombarder plusieurs positions de l’armée syrienne dans la périphérie de Damas afin de faciliter l’avancée des groupes sunnites du groupe Jaish al-Islam depuis leurs positions dans les localités d’al-Nashabiya et Otaya de la Ghouta orientale vers le Qalamoun oriental, une région montagneuse de l’Ouest de la Syrie.

En plus, ce prétendu plan était censé prévoir qu’environ cinq mille hommes armés dans la région d’al-Tanf, à la frontière entre la Syrie et l’Irak, où est installée une base américaine, devaient atteindre la Ghouta orientale avec le soutien de l’aviation américaine.

Des sources syriennes délirantes ont même annoncé que les États-Unis cherchaient à transférer les terroristes de Daech et ceux liés à autres groupes terroristes vers la Ghouta orientale, ceci dans le but d’empêcher la sécurisation de cette banlieue stratégique de la capitale par l’armée syrienne.

Selon une source militaire syrienne qui a requis l’anonymat, l’armée syrienne a réussi à endiguer la percée des groupes terroristes sunnites vers la Ghouta et le Qalamoun oriental.

Le plan israélien présumé a accéléré le déploiement des forces spéciales (commandos) des brigades de l’armée syrienne sur les axes de la Ghouta orientale. De là débuteront de vastes opérations militaires destinées à libérer la région, ajoute la source syrienne.

Les évolutions qui sont en cours dans la Ghouta orientale s’inscrivent dans la droite ligne des conflits opposant Damas et ses alliés d’une part aux pays arabes sunnites de l’autre sur les plans militaire, politique et médiatique.

Pour les Iraniens,l’expulsion des forces sunnites de la Ghouta orientale va ouvrir un corridor terrestre important qui reliera Téhéran à l’Irak, à la Syrie et au Liban. Suivant cette logique, la Bataille de Ghouta conduira, dans la limite de ses résultats, à la disparition de tout danger à proximité de l’aéroport international de Damas et de la route qui le relie via la Qalamoun à Beyrouth.Cette voie terrestre est un centre d’influence iranien utilisé pour transférer l’aide iranienne au Hezbollah.

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Elle est aussi l’entrée sud-est de la capitale et supervise directement l’aéroport international de Damas, qui est important militairement pour le régime, ainsi que sa connexion directe aux routes du désert menant à Daraa et Suwayda vers la Jordanie.

Le lancement de l’opération militaire syrienne dans la Ghouta orientale est intervenu au milieu des changements radicaux intervenus récemment dans la crise syrienne, qui ont conduit à son déplacement du champ des conflits régionaux à celui de la lutte internationale entre les grandes puissances.

Dans ce contexte, les analystes de la région montrent l’importance stratégique de la bataille de Ghouta. Pendant cinq années, des groupes armés sunnites ont été barricadés dans la Ghouta orientale.

Le chef d’État-major des forces interarmées iraniennes a insisté pour que l’opération de nettoyage dans la banlieue de Damas se poursuive jusqu’à l’éradication complète des terroristes sunnites. Le général Mohammad Baqeri a déclaré devant les journalistes :

«?Une fois de plus, comme dans le passé, ceux qui ne souhaitent pas du tout voir la sécurité et la paix être rétablies en Syrie ont réclamé une trêve pour pouvoir renforcer les terroristes.?»

«?L’armée syrienne s’efforce d’éliminer tous les terroristes du territoire syrien afin de faire revenir le calme dans la capitale syrienne et donc toute la banlieue de Damas doit être nettoyée?», a ajouté le général Baqeri.

Il a par ailleurs affirmé : «?Les efforts communs de la Syrie et de ses alliés, notamment l’Iran et la Russie, ont quand même porté ses fruits. Le Front al-Nosra et tous ses éléments seront totalement chassés de la Syrie dans les mois à venir.

Pour Téhéran et Damas la bataille de Ghouta ne prendra fin qu’avec la reddition des milices sunnites armées et la victoire sur elles, ce qui créera de nouvelles équations dans la région et les forces de conflit.

 

La Ghouta orientale, théâtre d’une confrontation entre les projets chiite et sunnite

En Syrie, la situation s’embrase dans la Ghouta orientale où les groupes sunnites ne cessent de lancer des attaques au mortier et à la roquette contre cette zone située dans la banlieue de Damas et abritant près de 400 000 personnes.

La Ghouta orientale est dotée d’une importance stratégique de premier plan parce qu’elle constitue le dernier bastion des rebelles en Syrie. L’autre facteur donnant une importance encore plus stratégique à la Ghouta orientale est son emplacement près de la capitale syrienne. D’où les attaques d’envergure contre cette région hautement névralgique.

L’armée syrienne essaie de resserrer l’étau autour des membres du Front al-Nosra qui se sont déjà sous une pression accrue dans la province d’Idlib. À présent, l’armée syrienne compte isoler davantage le Front al-Nosra en le mettant sous pression afin que ses membres ne puissent pas ouvrir de nouveaux fronts dans la banlieue de Damas.

Pendant les derniers mois, les relations entre les pays sunnites et la Syrie ont été marquées de plusieurs points de friction qui se sont intensifiées, surtout depuis le début de 2018, ayant abouti à cette escalade dans la Ghouta orientale.

Les drones des rebelles sunnites, soutenus par le Qatar et la Turquie, ont frappé les bases militaires russes de Hmeimim et de Tartous en Syrie, un Soukhoï russe ayant même été abattu début 2018 en Syrie. D’autre part, l’armée syrienne a abattu un F-16 israélien en plein vol.

Outre le Front al-Nosra, un autre groupe terroriste appelé Jaych al-Islam est également très actif dans la Ghouta orientale. Jaych al-Islam est largement financé par les pétrodollars saoudiens. D’une manière générale, c’est l’Arabie saoudite qui finance les groupes sunnites en Syrie, mais ceux-ci sont en même temps alimentés en armes et munitions par le Qatar et la Turquie.

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On sait bien qu’après l’échec de leur offensive lors de la bataille de Damas, au cours de l’été 2012, les forces sunnites s’étaient repliés et avaient poursuivi le combat dans des quartiers périphériques de Damas et les villes et villages de la Ghouta, aux alentours de la capitale. Et ce sont ces combattants que l’armée syrienne est en train de déloger de leur fief le plus important à l’est de Damas.

La Maison-Blanche accuse le gouvernement syrien d’avoir utilisé des armes chimiques contre les civils dans la Ghouta orientale et menacent de mener une nouvelle frappe contre les forces syriennes. La Syrie a une solution qui se résume, aux yeux des Américains, dans le retrait du dictateur sanguinaire Bachar al-Assad.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Ftouh Souhail pour Dreuz.info.

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