Avec ce nouveau film “la ch’tite famille”, Dany Boon poursuit l’exploration d’une terre devenue étrangère, la France.
Boudée par la critique mais plébiscitée par le grand public, la ch’tite famille présente une France coupée en deux : celle d’un brillant architecte designer symbolisant le microcosme parisien et celle d’une pauvre famille du Nord, représentant un peuple livré à lui-même. Les deux univers vivent en vase clos, ne communiquent pas.
Dans “bienvenue chez les ch’tis” on trouvait également une opposition entre deux France, celle du Nord et celle du Sud. Mais s’il y avait coupure, il n’y avait pas rupture. Les deux France communiquaient, étaient reliées entre elles par le lien du travail et par un fond culturel commun. Une France bon enfant, qui se riait de ses différences, les cultivait, les aimait. Une France qui se perçoit sans la relation à l’autre, à l’immigré.
Dans “La chi’ite famille “, l’analyse est grinçante. Nous assistons à la confrontation brutale de deux mondes antagonistes : la pauvre famille du Nord perdue au milieu de nulle part, dans un parc à ferraille, et celle du milieu parisien branché qui évolue sur une autre planète, celle du luxe, des mondanités.
Les deux mondes s’ignorent. Plus grave, sont incompatibles et fonctionnent sur le refoulement, le rejet de l’autre. Ils ne peuvent ni échanger, ni communiquer dès lors qu’ils ne partagent aucune valeur, ne parlent pas la même langue. Ils n’ont ni histoire, ni tradition, ni passé communs.
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À travers l’amnésie traumatique du héros, Dany Boon fait le procès d’une France devenue amnésique
D’une part celle des élites, rendue malade par ses productions délirantes, dont la chaise à trois pieds est l’archétype. Une France qui ne tient pas, qui tombe, boîte, qui est grotesque dans sa suffisance, prête à aller jusqu’au crime, au vol pour conserver ses privilèges.
D’autre part, celle des pauvres. Une de ces familles ouvrières abandonnée, sacrifiée, qui tombe dans le sous-prolétariat et qui est elle-même en rupture avec ses origines, avec sa culture, au point d’en devenir quasiment folle. Le parc à ferraille où survit cette famille symbolise le monde ouvrier déclassé, mis au rebut de la société.
Voyez le personnage interprété par Pierre Richard totalement loufoque, déconnecté du réel.
Les deux univers que tout sépare ont un point commun : le vide, la bêtise, la folie.
L’un riche et superficiel, l’autre pauvre et affectif.
Deux France qui s’excluent, qui ne communiquent plus. Qui ne peuvent se parler car toutes deux sans culture : les riches bobos snobs sans racine sont dans une position symétrique de celle de cette famille pauvre qui a perdu sa culture ouvrière, qui ne communique plus qu’avec elle-même dans un langage des plus rudimentaires.
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L’amnésie qui frappe le héros est le propre d’une France incapable de reconnaître ses enfants, ses parents, une France défigurée qui en réalité n’existe plus.
Lorsque le héros se réveille, qu’il prend conscience des deux versants de son existence, il réalise que face au vide d’une France mutilée, tout est à construire.
Ne pas renier son passé et continuer à créer et à vivre dans le présent. Comment tenir les deux bouts de cette chaîne ? C’est l’amour qui va rendre possible cette reconstruction. La petite snob vaniteuse et superficielle comprend qu’elle doit faire sienne le passé, l’histoire de l’homme qu’elle aime. Elle apprend à parler Ch’ti.
Ce qui était objet de mépris et de honte, devient enrichissement. La vraie rencontre peut commencer.
Le film se termine par un feu d’artifice. Un hommage à Johnny Hallyday en qui toutes les France se retrouvent.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.
Ma fois… n’avons nous pas élu un président qui affirmait qu’il n’y a pas de culture Française ?
Meme si il lui arrive de dire tout et son contraire, en fonction de son auditoire, les faits nous motrent que c’etait la le coeur de sa pensée.
Je pense que la France que nous aimions a fini d’exister, elle n’est pas sauvable.
C’est tragique, mais je me suis fait une raison, il faut maintenant penser à fuir avant que l’islam ne prenne le pouvoir.
Lille : Arras la Banlieue ou pas un Policier n’y entre , a moins qu’il en ai marre de vivre , c’est radical, la racaille organisée en milice armée de AK47 y font régner la terreur
Arras, une banlieue de Lille ?
Arras est à 50 kilomètres de Lille, c’est l’une des sous préfectures du Pas de Calais et c’est une ville plutôt bourgeoise (dont pas mal de cadres parisiens ayant déménagé dans cette ville à moins d’une heure de Paris en TGV), les maires sont de centre droit depuis plus de 20 ans (dans une région historiquement bastion de la gauche).
Caliméro, bakou-lupin : c’est le défilé des fats qui croient tout savoir sans ne rien connaitre aujourd’hui ou quoi ?
C’est quoi parler Ch’ti, exactement?
Je m’excuse, mais je ne connais que le français que l’on parlait en France avant de la quitter il y a 40 ans.
Un patois parlé dans le Nord de la France …chaque région possèdait un patois avec lequel les populations locales pouvaient s’exprimer avant que le français soit devenu la seule langue autorisée dans les écoles en province afin d’unifier la nation ..peu à peu les langues régionales sont à nouveau enseignées (ex l’école Diwan en Bretagne) ou l’occitan dans le sud ouet ..etc..
Arluqu’alpénich’qual r’mont’ch’canal !
Admire la péniche qui remonte le canal !
Pour avoir quelque base de Ch’ti (qui est différent dans chaque village enfin certain mot), vous pouvez regarder le premier film de Dany Boon “Bienvenue chez les Ch’tis”. Il me semble qu’il y a une version avec les sous-titres. 🙂
l’idiome des bobos mériterait lui aussi d’être sous-titré…
le ch’ti très peu de personne le parle actuellement mis à part les plus de 70 ans et encore tout ça c’est du folklore tout comme les femmes girafes(pauvre femmes ) en Birmanie !!!!!
Eh, tizotre le bobo, ce serait pas mal que tu sortes de ton café De Flore pour aller visiter un peu la France des campagnes.
J’ai bossé, en job d’été, dans une usine située dans les campagnes du Nord, 70% au bas mot des ouvriers parlaient ch’ti, les jeunes comme les vieux. Le chef d’équipe, en sus du Français, comprenait 5 (oui, CINQ) versions différentes du ch’ti (variantes de vocabulaire), selon les villages environnant d’où venaient les ouvriers… J’ai largement moins de 70 ans et sans le parler moi même (bah ouais hein, j’chui deu ch’ville mi [et surtout ma grand mère m’aurait arraché les yeux si elle m’avait entendu parler ch’ti]), je l’ai entendu toute ma jeunesse, dans la bouche de personnes de mon âge (*), alors éviter de raconter n’importe quoi sans rien connaître au sujet, ce serait pas mal…
https://www.youtube.com/watch?v=iIc2X7Ww7kI : il a 70 ans lui ? (attention, les oreilles vont saigner)
*je me souviens d’ailleurs de cette femme, la vingtaine, magnifique à tomber par terre, gaulée comme un avion de chasse avec un visage fin et raffiné, qui était entré notre salle de billard et qui nous faisait tourner la tête, à toute la bande de potes au bar, jusqu’au “ferme t’bouc, tin nez va quère d’in” (ferme ta gueule, ton nez va tomber dedans) balancé à son pote, avec un accent à la Line Renaud épais comme un bon maroilles et qui nous a fait direct replonger le nez dans nos verres 😀
C’est un sketch, mais ça illustre bien le ressenti de cette fois là (hormis que je n’avais pas encore tenté l’accoste : ouf 😀 ): https://www.youtube.com/watch?v=Q216TDyxjgE
https://www.youtube.com/watch?v=oDQgVN2tCsE
Voila un petit cours de ch’ti 🙂
Merci Gaia et vous autres pour toutes ces explications sur le Ch’ti. C’est super de voir ces langues régionales resurgir. En Irlande j’avais été surprise de découvrir les panneaux de signalisation en Gaélique. Ce phénomène a bien l’air de se propager.
J’ai vu le film hier, c’est une belle leçon pour les bobos parisiens et les autres qui se croient sortis du nombril du monde et qui cons comme des balais.
Je suis moi même nordiste et fière de l’être. Et je trouve que ce film est un vrai chef d’oeuvre pour celui ou celle qui voudra bien le comprendre “dans tous les sens du terme”.
C’est curieux il y a des commentaires pour le chti mais pour les bretons, les Basques, les corses, les occitans, les alsaciens, ils ont leurs patois à eux, et pourquoi pas les nordistes !
Cher Gigilou, sachez que le Breton comme le Basque et même l’Occitan sont des Langues et non un patois… Bonne journée
C’est une bonne question, le patois serait-il une langue ou un dialecte principalement oral ? Définition du terme “patois” en français
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/patois/58677?q=patois#58318
et en anglais http://www.dictionary.com/browse/patois?s=t
Les deux dictionnaires déterminent que le patois est une langue orale (essentiellement) qui ne s’écrit pas, et est perçue comme ‘inférieure’ a la langue officielle.
Il y a aussi le pidgin, le créole, idiome, et dialectes tel ‘ebonics’ des noirs américains… A moins qu’ebonics soit plutôt un patois puisque ce n’est pas une langue écrite.
Belle énumération de nombreux “patois” locaux, vous oubliez le Nissart qui a une académie et qui est une langue.
Ce que vous dites est vrai, mais il y a 50ans, c’est 2 departements cote a cote qui s’ignorait…. il y a 100ans, c’etait 2 villages cote a cote qui s’ignorait !!! Aujourdhui encore, c’est deux pays cote a cote qui s’ignore ( russie/usa , coree du nord/du sud, etc… ) Ca progresse, ca progresse. Ca progresse car certains pensent ENFIN qu’il faut s’occuper de ses propres affaires et arreter de penser qu’ils sont superieurs a leurs voisins. Quand tout le monde s’occupera de leurs “culs”, le monde sera en paix
Je n’irai jamais voir ce film .
Dany Boon , Line Renault et toute la bande , se sont moqués ouvertement du Christ et des chrétiens à la télévision .
Personne n’a relevé , et des centaines de français se précipitent dans les salles de cinéma pour voir cette saloperie de film .
Grand bien leur fasse . Ils verront bien ce qui leur tombera sur le nez !