Qui veut tuer son chien, l’accuse de la rage. Cet adage n’a peut-être pas sa traduction en langue turque, mais cela fait plusieurs décennies que les Ottomans l’ont adapté à leur façon contre la population kurde.
Pour Erdogan, cela ne présente aucun doute : afin d’éliminer librement cette minorité sans provoquer l’opprobre, il suffit de l’accuser de terrorisme.
Étant donné le peu de réactions de l’Occident, alors qu’au moment où sont rédigées ces lignes les forces turques, malgré leur démenti, se livrent à un nettoyage ethnique majeur autour d’Afrin, ville située au nord de la Syrie, il semble que la technique continue de faire ses preuves.
Des centaines de vies innocentes ont déjà été perdues sous les bombardements et les opérations coups de poing des milices affiliées à l’armée d’Ankara. Les hôpitaux sont débordés et le nombre de blessés augmente chaque heure dans des proportions affligeantes.
Pourtant, personne ne fait rien. Pas même l’ONU qui se contente, par la voix de son coordinateur humanitaire régional Panos Moumtzis, d’émettre des « rapports troublants ».
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Tragiquement, les Kurdes, peuple d’environ 34 millions d’âmes réparties essentiellement entre quatre pays, la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie, ont déjà souffert plusieurs massacres. Notamment en 1988, sous le joug de Saddam Hussein, lorsque ce dernier chargea son cousin, Ali Hassan Al Majid, de leur « solution finale ». La tentative de génocide, connue sous le nom d’Anfal, dont le point culminant fut le bombardement au gaz toxique d’Halabja le 16 mars 1988, qui provoqua la mort de 100 000 à 180 000 civils selon les estimations, tous seulement coupables d’être Kurdes.
Arrêté pendant l’intervention américaine, puis appelé à répondre de ses crimes devant la cour pénale internationale, Al Majid, surnommé « Ali le chimique » se serait emporté en entendant ces chiffres : « C’est quoi cette exagération ? 180 000 ? Il ne pouvait pas y en avoir plus de 100 000 ! »
Seulement, si la majorité des médias ont couvert les deux interventions américaines en Irak pour réfuter l’hypothèse de la possession d’armes de destruction massives par Saddam Hussein lors de la seconde invasion, il est difficile de retrouver des unes scandalisées, de grands placards accusateurs ou des archives d’émissions consacrées à cette épuration ethnique, l’une des plus importantes depuis la Shoah.
Pour comprendre la raison derrière les massacres à répétition des Kurdes de Turquie et maintenant de Syrie par le gouvernement d’Ankara, il faut remonter au début du vingtième siècle.
La création d’un Etat Kurde est une vieille promesse, datant de la conférence de Paris de 1919 où une frontière proposée par la délégation kurde devait couvrir quelques morceaux de la Turquie et de l’Iran et empiéter en Irak et en Syrie. Une nouvelle limite territoriale, plus réduite, fut proposée l’année suivante au traité de Sèvres. Seulement l’espoir d’un Kurdistan indépendant fut immédiatement étouffé par le refus de Mustafa Kemal de signer le traité. En 1945, un second tracé, couvrant cette fois une plus grande partie de la Turquie, fut proposé lors de la première conférence des Nations Unies à San Francisco.
Une nouvelle fois, non suivi d’effet.
Le seul état véritablement kurde ne vit le jour que pendant quelques mois dans une toute petite partie de l’Iran, sous le nom de République de Mahabad, dirigée par Mustafa Barzani, avant d’être écrasée avec une brutalité effroyable par le régime du Shah.
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Malgré leur situation dramatique et le refus de reconnaître jusqu’à leur identité par leurs régimes turcs successifs, leur langue et leurs coutumes faisant même l’objet d’interdiction par Ankara, les Kurdes de Turquie n’ont commencé à se révolter qu’à partir des années soixante-dix avec la création du « Parti des Travailleurs Kurdes », le PKK, d’essence Marxiste-Léniniste.
Mais même si leurs méthodes étaient issues de concepts révolutionnaires violents et dépassés, c’est leur velléité d’indépendance et leur idée de société calquée sur les valeurs humaines de l’Occident, notamment concernant l’égalité entre les sexes, qui représentaient le vrai danger pour Ankara.
S’ensuivirent donc une guérilla et un cycle de violences soigneusement exploités par la Turquie qui a consacré des millions de dollars en communication jusqu’à obtenir l’inscription du PKK sur la liste des organisations terroristes, en Europe et aux USA.
L’étiquette « terroriste » appliquée aux dissidents kurdes permit aussitôt à la Turquie de se livrer sereinement à des purges visant tous les secteurs de la société sans recevoir la moindre condamnation. Il suffisait désormais à Ankara d’accuser un contestataire de « sympathie envers le terrorisme » pour le jeter en prison où il croupirait pendant des mois dans l’attente de l’ouverture d’un procès.
En 1999, l’arrestation d’Abdullah Öcalan, leader du PKK permit l’établissement d’un cessez-le feu précaire jusqu’à l’élection d’Erdogan, déjà bien décidé à régner d’une main de fer et à étouffer toute forme de dissidence ainsi qu’il l’a prouvé depuis.
Les hostilités ont repris en 2004, un an après son arrivée au pouvoir, la Turquie affirmant que 2000 combattants du PKK en exil avaient franchi la frontière tandis que l’organisation mise en sommeil reprenait son nom et accusait l’armée de ne pas avoir respecté la trêve.
Les atrocités commises par le gouvernement turc contre sa minorité kurde ne sont pas sans rappeler le génocide arménien, nié jusqu’à ce jour par la gouvernement d’Ankara bien que largement documenté par des observateurs extérieurs et désormais reconnu par un grand nombre de pays occidentaux. La méthode est sensiblement la même : accusations sans fondement, procès expéditifs, épuration locale sans témoins, négation ou justification auprès de la communauté internationale.
La cause kurde, trahie par Obama dès son arrivée au pouvoir malgré les promesses faites par son prédécesseur, trouva cependant un certain regain par sa participation à la lutte contre l’Etat Islamique à partir de 2014.
Cela nous conduit à Kobane où hommes et femmes kurdes, armés seulement de kalachnikovs, résistèrent pendant des jours aux tanks et à l’artillerie de Daech pour remporter une incroyable victoire, célébrée dans le monde entier comme le triomphe du bien sur le mal.
Les images désormais célèbres de ces femmes aux traits farouches et au regard fier, vêtues d’un vieux treillis, les cheveux dans le vent, sous fond de carcasses d’automitrailleuses et de tout-terrains carbonisés, inspirent le film en cours de production de Caroline Fourest, « Red snake » qui veut rendre hommage à leur courage exemplaire, contre la lâcheté et l’ignominie des combattants du califat.
Malheureusement, les mêmes idées d’indépendance, de liberté et d’égalité sur fond de féminisme qui stimulèrent la résistance kurde contre l’obscurantisme génocidaire de Daech sont devenues les causes du carnage actuel, perpétré sous prétexte de lutter contre le « terrorisme » par le dirigeant turc.
En s’attaquant à l’YPG et à l’YPJ (Les unités de protection des femmes et du peuple) qui avaient réussi à établir une enclave de paix relative dans la région d’Afrin, Erdogan, en passe de rétablir une forme de dictature islamique dans une Turquie pourtant moderne, envoie un message clair au reste du monde.
Hors de question que des minorités non acquises à sa version de l’Islam puissent se targuer d’avoir obtenu la moindre victoire. Et surtout, aucune velléité d’indépendance ne saurait être tolérée par son gouvernement.
L’YPG et YPJ étant soutenus, du moins logistiquement, par le gouvernement américain, le premier souci d’Erdogan est de faire passer sous silence les atrocités commises par son armée. Tandis que l’accès aux réseaux sociaux a progressivement été limité dans toute la Turquie, les arrestations des protestataires se multiplient.
En janvier de cette année, des centaines d’universitaires du monde entier ont signé une pétition appelant le gouvernement turc à « arrêter le massacre ». La seule réaction d’Ankara a été d’arrêter trois professeurs de l’université d’İstanbul signataires de la pétition et de les faire condamner pour « propagande terroriste ».
Alors, tandis que les tanks turcs encerclent Afrin et que l’armée de l’air pilonne les positions de l’YPG et de l’YPJ, sans se soucier du nombre de victimes civiles, des rapports signalant même l’utilisation du napalm, il reste à se demander combien de temps les alliés de la Turquie continueront à détourner un regard pudique des exactions commises par ce membre de l’OTAN.
De son coté, frustré dans son incapacité à résoudre rapidement son problème kurde par une solution finale, Erdogan, que rien semble retenir dans sa volonté avouée de reconstituer l’Empire Ottoman, a été jusqu’à s’emporter contre ses alliés du l’Alliance Atlantique :
« Nous sommes en permanence harcelés par des groupes terroristes à nos frontières. Malheureusement, jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas eu une seule voix ou un seul mot positif de l’OTAN » s’est-il agacé.
Erdogan ne connaît sans doute pas la phrase célèbre du politicien et philosophe Edmond Burke : « Pour que le mal triomphe, seule suffit l’inaction des hommes de bien ».
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Pierre Rehov. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro Vox.
la planète entière a laisser tomber ce Peuple ….. Ho l’Éternel svp pardonne ou punit nos gouvernements et nos médias pour avoir laisser le Peuple Kurde qui fait sont possible pour survivre
Question de tradition, comme il y a un siècle….
Et n’oublions pas que les gens de ce coin du monde ont toujours envahi leurs voisins…
Cela a commencé avec les Hittites, les Perses… et autres . Ce qui est plus rassurant, c’est qu’ils ont toujours fini par se faire virer.
Honte à tous les gouvernements occidentaux
devant ce nouvel hitler du peuple Kurde.
Y compris D Trump voulant rester dans
la neutralité devant ce nouveau génocide!
Erdogan n’a besoin d’aucune autorisation pour massacrer les gens.
Pour le reste il est évident que les Kurdes auraient du avoir leur état depuis longtemps,mais la politique et le pétrole en ont décidés autrement.
Honte à tous les gouvernements
l’europe se tait, mais aussi les états unis et même la russie!
pauvres kurdes, seuls vrais vainqueurs de l’état islamique!
Les européens ont peur d’Erdogan qui est encore leur “allié” au sein de l’OTAN… jusqu’à quand ? N’oublions pas que la Turquie possède la deuxième armée en effectifs de l’OTAN et que seuls les américains pourraient siffler la fin de la partie, ce qu’ils ne feront pas !
PLUS JAMAIS ÇA !!!! Pourtant on nous l’ avait promis …. mais avec Erdogan qui renouvelle les mêmes horreurs, bizarrement l’europe Mme Merkel et la France laissent faire en détournant lâchement les yeux sur ce ENCORE ÇA !!!! La lâcheté des politicards me dégoûte ….. ils me font vomir !!!!
Le fameux Juncker et toute sa clique RAMPE devant le dictateur d’erdogan ! HONTE à l’UE.
Merci Pierre Rehov pour ce coup de projecteur bienvenu sur le massacre perpétré en ce moment meme contre les Kurdes d’Afrin par le criminel de guerre Erdogan. Comme d’habitude c’est le silence presque général en Occident. Par contre, on nous bassine tous les jours à la télé sur la souffrance des pauvres “rebelles” de la Ghouta Orientale, elle aussi en Syrie. Or ces “rebelles” sont en fait des Islamistes purs et durs, du style Al Nosra ou Al Qaida. Et les djihadistes de la Ghouta sont attaqués nous dit-on, par ” l’armée d’Assad”. Ces journalistes vendus, qui déshonorent la profession, ne disent jamais “l’armée Syrienne” ou ” l’armée régulière Syrienne”… Je suis écoeuré de voir à quel point les médias Français se sont vendus à l’Islam le plus belliqueux.
Adolf Merdogan bombarde les populations Kurdes sur deux fronts, un Syrien et un Irakien, et tout va bien.
Mais quand une flopée d’imposteurs hyper-assistés “palestiniens” pleurnichent au Mont du Temple pour 3 ridicules caméras de vidéo-surveillance qui ne sont pas à leur goût, là l’ONU se fâche tout rouge !
https://www.dreuz.info/2017/07/27/video-les-palestiniens-ont-gagne-sur-le-retrait-des-detecteurs-de-metaux-leur-reaction/
https://www.dreuz.info/2017/07/21/a-cause-des-portiques-de-securite-les-arabes-refusent-de-prier-a-la-mosquee-al-aqsa-4-lecons-a-tirer/
et l ‘on a fait C… les RUSSES pour la CRIMEE
Je suis certain que malgré ce silence apparent, le massacre des pauvres Kurdes par ce salaud d’Erdogan ne passe pas inaperçu aux yeux des Etats-Unis. Je suis sûr que Donald Trump a une stratégie pour liquider ce sultan autoproclamé. J’ai totalement fois envers le président du monde libre qui est chaque jour pleins de surprises. Il est le symbole à mes yeux de la liberté, de la vérité mais surtout de la justice. Vive le président Trump !
Trump est coincé par l’OTAN et par les bases américaines en Turquie. Pas facile d’agir contre erdo le fou dans un tel contexte.
Mais tôt ou tard l’impudence turque obligera à réagir.
Il n’y a pas que l’Iran qui encourage le terrorisme à momo. Les Turcs ne sont pas en reste…
Ce sanguinaire d’ Erdogan devrait être éliminé .
méfions nous il y as 10 millions de turcs en Europe!! donc j’ai déjà été menacé sur un autre site de venir me sodomiser et de me frapper. donc méfions nous de ces soit distante population intégré qui ne pense qu as nous évincer. de notre pays