Publié par Jean-Patrick Grumberg le 17 mars 2018

Andrew McCabe, n°2 du FBI de l’Administration Obama, qui a protégé Hillary Clinton lorsqu’il dirigeait l’enquête du FBI sur le serveur d’emails privé de l’ex-secrétaire d’Etat, puis a menti au FBI lorsqu’il dirigeait l’enquête contre Donald Trump, et a été écarté de son poste le 30 janvier 2018, vient d’être brusquement expulsé du FBI, une démarche extrêmement rare deux jours avant qu’il prenne sa retraite, avec une pension de 1,8 million de dollars qu’il ne touchera pas.

Les charges contre Andrew McCabe sont lourdes.

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La plus importante, selon le communiqué publié par le département de la Justice, semble être son “absence de franchise” lorsqu’il a été interrogé par l’inspecteur général des Services Michael Horowitz.

Le fait que Jill McCabe, sa femme, ait reçu 750 000 dollars pour une campagne électorale mineure d’un proche des Clinton alors qu’Andrew McCabe enquêtait sur le serveur d’email de la généreuse donatrice ne semble pas faire partie des charges retenues contre McCabe, mais elle pointe dans la direction d’un sérieux conflit d’intérêts pour lequel le n°3 du FBI aurait dû se récuser dans le dossier.

Andrew McCabe, 20 ans au FBI

Le dossier complet des fautes retenues contre McCabe n’est pas encore disponible. Voici cependant ce que je sais :

  • Il lui est reproché d’avoir autorisé des fuites d’informations accablant le président Trump aux médias,
  • Il a menti au FBI et à l’inspecteur général des services sur ces fuites,
  • Il a caché la nature de ses rapports avec Peter Stzrok, qui a enquêté dans le dossier Clinton, dans le dossier Trump, a fait partie de l’équipe Mueller qui enquête sur la collusion de Trump avec la Russie, et a fait inculper Michael Flynn, l’ex-conseiller du futur président Trump, pour mensonge au FBI,
  • Il a autorisé la fuite de cette information au Washington Post, et quand l’inspecteur général lui a demandé s’il était responsable de cette fuite, il a répondu que non.

Parmi les autres choses que nous savons, et dont je ne sais pas si elles font partie du dossier, se trouve le fait qu’il a étouffé pendant un mois durant la campagne électorale, le fait que Huma Abedin, la plus proche collaboratrice d’Hillary Clinton, avait reçu d’Hillary Clinton sur son compte email personnel et sur l’ordinateur personnel qu’elle partageait avec son mari Anthony Weiner, des emails classés top secret. Le FBI a découvert cela lors de son enquête sur Weiner, accusé pour la seconde fois de s’être engagé dans des échanges de messages sexuels avec une mineure. Lorsque McCabe a eu sur son bureau le résultat de son enquête, en pleine campagne électorale, il a enterré le dossier pendant un mois pour ne pas nuire à sa candidate.

La perte de sa pension de retraite est le plus petit des soucis auquel McCabe doit s’attendre.

Dans les semaines qui viennent, le rapport de l’inspecteur général des services, qui a décidé l’OPR, l’Office des responsabilités personnelles, à prendre la décision spectaculaire de le licencier pour faute lourde, va être publié. Si les informations contenues dans ce rapport confirment nos informations, McCabe sera poursuivi en justice pour avoir menti au FBI, une faute pénale lourde venant d’un employé de la maison, et pour obstruction à la justice, une faute encore plus lourde.

Le célèbre professeur de droit public Alan Dershowitz, un Démocrate libertaire pro-Clinton, interrogé hier par Laura Ingraham sur Fox News a ainsi commenté la nouvelle :

“Il faut qu’il y ait des charges élevées avant de licencier quelqu’un qui s’est conduit de façon exemplaire pendant 20 ans. J’ai une longue expérience avec l’OPR et avec l’inspection des affaires internes, et ils ne s’en prennent généralement pas à l’un des leurs. Généralement, ils blanchissent les leurs. Et quand l’OPR arrive à cette conclusion, il faut vraiment lui accorder une certaine crédibilité. Je veux voir les preuves, mais je vous parie que nous allons voir des preuves qui sont bien plus convaincantes que ce que nous avons entendu jusqu’à maintenant.

Et quand j’entends parler de poursuites criminelles, ça me semble très très sérieux.

C’est désolant, parce que j’avais beaucoup de respect pour McCabe, en raison de ce que les gens qui travaillent au FBI m’ont dit de lui au fil des ans.

Mais on ne peut pas avoir deux poids deux mesures. On doit avoir le même standard pour un Démocrate [McCabe est Démocrate], pour un Républicain, pour les gens qui travaillent au FBI et pour les citoyens ordinaires. Et si ce standard est atteint pour des charges criminelles [contre McCabe], et bien qu’il en soit ainsi”.

Réaction de McCabe

Dans un communiqué, McCabe a déclaré : “Cette attaque contre ma crédibilité s’inscrit dans le cadre d’un effort plus vaste visant non seulement à me calomnier personnellement, mais aussi à entacher le FBI”.

Sa réaction est exactement le genre d’élément biaisé dont la presse raffole. C’est de ce témoignage que les médias vont se servir pour mettre toute l’affaire sur le dos du président Trump.

  • Vous noterez qu’à aucun moment McCabe ne nie les accusations contre lui – vos médias ne le relèveront pas.
  • Vous noterez que c’est l’OPR, où McCabe a beaucoup d’amis, qui l’a licencié, et cela en dit long sur le dossier, surtout à 2 jours de sa retraite. Ce n’est pas le président Trump, mais les médias n’ont pas beaucoup d’attirance pour les faits.
  • Vous noterez enfin que McCabe, et les médias américains en chambre d’écho, dénonce le scandale des attaques contre sa crédibilité, et le fait qu’il soit calomnié. McCabe, comme Flynn, est accusé d’avoir menti au FBI. Je n’ai pas vu McCabe, ni les médias, hurler au scandale lorsque Michael Flynn, général retraité de l’armée après 34 ans de loyaux services pour l’Amérique, a été traîné dans la boue, calomnié pour avoir menti au FBI, une charge qui maintenant est remise en question.
  • Je n’ai pas entendu les médias crier à l’hérésie sur la façon dont toute la famille Trump est attaquée, critiquée, humiliée, calomniée jusqu’au jeune fils du président, Barron Trump, dont je croyais que les médias considéraient, pour Obama en tous cas, que les enfants doivent être hors d’atteinte des attaques politiques.

Malgré tout ce que vous lirez dans la presse, qui va évidemment mentir et accuser le président Trump d’avoir réglé ses comptes avec le FBI pour se venger d’être la cible d’une enquête, il est important de garder à l’esprit que pour que McCabe ait été expulsé et escorté hors des bureaux du FBI à deux jours de sa retraite, c’est que les charges contre lui sont bien plus sérieuses que ce que j’énumère ci-dessus. Nous apprendrons les détails dans les semaines qui viennent lorsque le rapport de l’inspecteur général Horowitz sera rendu public.

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Nouveau scandale autour de Peter Strzok

Michael Flynn a reconnu avoir menti au FBI. Sa vie a été brisée. Il a dû vendre sa maison pour payer ses avocats. Robert Mueller a menacé de poursuivre ses enfants en justice, ce qui a conduit Flynn a confessé qu’il a menti. Mais un des deux enquêteurs du FBI qui a interrogé Flynn a récemment déclaré son étonnement que Flynn ait plaidé coupable, car il avait selon lui dit la vérité. Suite à cela, le juge Contreras en charge du dossier Flynn s’est récusé. Le juge Sullivan a repris le dossier, et a immédiatement réclamé au département de la Justice qu’il produise tous les éléments de preuve qui pourraient innocenter Flynn.

Nous apprenons maintenant que Peter Strzok avait une relation amicale très proche avec le juge Contreras. Le département de la Justice n’a pas révélé ce détail essentiel à la Commission d’enquête du Congrès. Le département de la justice a fini, à force de menaces, par publier ces informations.

  • Michael Flynn a été inculpé par Peter Strzok.
  • Michael Flynn était le conseiller aux Affaires étrangères du président Trump avant son entrée en fonctions. Il a été la première victime de l’enquête Mueller.
  • Strzok faisait partie de l’équipe de Robert Mueller dans l’enquête contre la collusion entre Trump et la Russie.
  • La publication des échanges d’email entre Strzok et sa maîtresse Lisa Page, avocate au FBI et elle aussi membre de l’enquête de Mueller, ont montré qu’il haïssait Trump et qu’il cherchait à le faire tomber.

Là où l’information prend toute son importance, c’est que le juge Contreras s’est récusé du dossier contre Flynn.

  • Le 1er décembre 2017, Flynn a plaidé coupable devant le juge Contreras.
  • Le 7 décembre 2017, le juge Contreras s’est récusé du dossier.
  • Dans les SMS que Sara Carter a produits, ci-dessous, Strzok dit précisément que pour éviter de violer les règles d’éthique et pour ne pas révéler les conflits d’intérêts entre son enquête et le juge Contreras qui a inculpé Flynn que Strzok, “un cadre social avec d’autres serait probablement mieux qu’une réunion en tête-à-tête. Je suis désolé, je vais devoir t’inviter à ce cocktail. Bien-sûr, tu seras là et il faut trouver d’autres personnes [du bureau] à inviter pour qu’ils servent de couverture pour nos actions”.

Professeur Alan Dershowitz :

“C’est la preuve irréfutable. Une preuve irréfutable, c’est la tentative de rencontrer [Contreras] par hasard sous le couvert d’un prétexte, de façon à ce que personne ne puisse dire qu’ils se sont rencontrés d’une façon qui oblige le juge à se récuser.

Ce Strzok est sacré bonhomme.

Il aurait dû lui-même se récuser de toute implication dans ce dossier en raison des messages qu’il envoie. Mueller ne connaissait pas l’existence de ces messages. Dès qu’il en a appris l’existence, il l’a retiré de l’affaire. Mais Strzok savait quels messages il envoyait, et il aurait dû se récuser. Il mérite d’être congédié. Il a violé absolument toutes les règles éthiques possibles du FBI, et je suis surpris qu’il ne soit pas encore licencié.”

Conclusion

Michael Horowitz, l’inspecteur général des services, et son équipe, ont passé en revue 1,2 million de documents.

Andrew McCabe est la première tête de la conspiration anti-Trump qui tombe. Il a été un agent impeccable au service du FBI pendant 20 ans, jusqu’à ce qu’il croise la route d’Hillary Clinton.

Selon les sources de Sara Carter, il faut s’attendre à ce que beaucoup d’autres têtes tombent.

L’inspecteur général va publier non pas une mais une longue série de rapports d’enquête.

  • Alors que nous en savons déjà beaucoup, nous allons en apprendre beaucoup plus encore sur James Comey, l’ex-directeur du FBI licencié par le département de la Justice pour faute lourde.
  • Alors que nous avons déjà beaucoup d’informations sur les malversations qui ont entaché l’enquête sur l’utilisation par Hillary Clinton d’un compte email privé pour conduire les affaires de l’Etat, nous allons apprendre de très nombreux faits sur la façon dont l’enquête contre le serveur privé d’email de Clinton a été trafiquée.
  • L’un des rapports concernera Lisa Page, la maîtresse de Peter Stzrok, avocate au FBI, qui a été écartée de l’enquête de Mueller, et a été prise dans le scandale des échanges de SMS avec Stzrok, qui expose leur haine de Trump et leur quête pour le faire déchoir de la Maison-Blanche.
  • Un autre rapport concerne Peter Stzrok lui-même, un des acteurs les plus troubles des deux dossiers les plus emblématiques de ce siècle : Hillary Clinton et son serveur d’email, Trump et la Russie.
  • Et bien entendu, pourquoi, comment, dans quelles conditions, le dossier d’accusation contre Hillary Clinton a été modifié de “négligence grossière” qui est pénalement répréhensible, à “extrêmement imprudent” pour l’exonérer, dans le fameux témoignage de James Comey devant la commission d’enquête du Congrès le 4 juillet 2016, en pleine campagne électorale, où il a soigneusement énoncé un à un les actions délictuelles commises par Hillary Clinton pour terminer en disant qu’il ne recommandait pas qu’elle soit inculpée, établissant ainsi une justice à deux vitesses : une pour l’ensemble des Américains, et une autre pour Hillary Clinton.
  • Nous allons aussi apprendre si McCabe a fait obstruction à la justice, quel a été son rôle dans cette obstruction, et qui sont ses complices.

Sara Carter:  “Ce que nous nous allons apprendre sera absolument explosif, d’après les sources avec qui j’ai parlé.”

Mais l’inspecteur général ne peut pas tout. Il ne peut enquêter que dans le cadre du département d’Etat et de ses agences, dont le FBI. Il ne peut pas interroger les personnes qui ont quitté le gouvernement, et qui ont de sérieux soucis à se faire :

  • Hillary Clinton,
  • L’ex-secrétaire d’Etat à la Justice d’Obama Loretta Lynch qui a secrètement rencontré Bill Clinton l’avant veille du jour où sa femme devait être questionnée par le FBI,
  • Huma Abedin qui savait que le serveur privé d’email de Clinton avait été piraté par des agents étrangers,
  • Susan Rice, l’ex-conseillère à la Sécurité nationale d’Obama, qui s’est envoyé à elle-même un étrange email le jour de l’inauguration de la présidence Donald Trump, dans lequel elle évoque une réunion avec Barack Obama et Loretta Lynch le 5 janvier 2017, au cours de laquelle Obama aurait demandé que l’enquête contre Trump soit faite “dans les règles”. Ainsi que son implication dans le décaviardage illégal du nom de plusieurs Républicains évoqués lors de l’enquête du FBI et la fuite, illégale aussi, de ces noms à la presse pour salir la réputation des personnes concernées.
  • L’ex-directeur de la CIA d’Obama John Brennan, et James Clapper ex-directeur de la NSA d’Obama, dont on sait maintenant qu’ils ont laissé fuiter des informations à la presse.
  • Samantha Power, l’ex-ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations Unies, dont on se demande pourquoi, alors qu’elle travaillait pour le président Obama sortant, a démasqué presque quotidiennement pendant les derniers mois de son mandat les noms de Républicains mentionnés dans des enquêtes de contre-espionnage.
  • Les membres de l’équipe de campagne de Clinton qui ont détruit des pièces à conviction réclamées par le FBI.
  • James Comey, qui va nécessairement se retrouver devant un juge,
  • et Barack Obama.

Pour cela, les pressions montent contre le pleutre secrétaire d’Etat à la Justice Jeff Sessions pour qu’il nomme un second enquêteur spécial afin d’enquêter sur Hillary Clinton, l’abus de la loi FISA pour espionner la campagne Trump, le faux dossier Steele, Uranium One, et la Fondation Clinton.

Alan Dershowitz :

“Si vous avez [James] Comey dans votre émission, s’il vous plaît demandez-lui pourquoi l’ex-directeur du FBI a dû faire fuiter et faire du blanchiment d’information par l’intermédiaire d’un professeur de droit de l’université de Columbia. Pourquoi n’a-t-il pas eu le courage d’apparaître à la télévision, et de dire directement ce qu’il a fait fuiter [au New York Times] par l’intermédiaire d’un professeur.”

Le nettoyage du marécage de Washington vient de permettre de déboucher un gros tuyau. Le nettoyage va pouvoir avancer plus vite.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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