Publié par Guy Millière le 18 mars 2018

Donc. Rex Tillerson n’est plus Secrétaire d’Etat et a été limogé, puis remplacé par Mike Pompeo. Gary Cohn a démissionné voici peu de son poste de conseiller économique et vient d’être remplacé par Larry Kudlow.

Les grands médias américains ont un instant abandonné le dossier russe, auquel ils semblent accrochés comme des sangsues, ils parlent encore de la star du porno vieillissante (Stormy Daniels) qu’ils veulent utiliser comme bouée de sauvetage pour continuer à salir Trump, et qui, faute de pouvoir encore tourner des films où elle ne cache rien (il y a un âge limite pour ce type d’activité) essaie de gagner un peu d’argent dans le secteur de la diffamation. Dès lors que le Général McMaster, Conseiller national à la sécurité, semble lui aussi menacé, le discours dominant est celui évoquant le “chaos” censé régner à la Maison Blanche. La presse française continuant à recopier ce qui se dit dans les grands médias américains, il importe de rétablir les faits.

  1. Il n’y a aucun chaos à la Maison Blanche. Trump gère son administration en entrepreneur efficace. Il emploie des gens qui ont, parfois, des vues contradictoires. Il écoute ce que ces gens lui disent et il tranche. Il place aussi des gens à l’essai. Si l’essai est concluant, il garde les gens, sinon il s’en sépare. Il utilise les gens, enfin, en fonction des projets qu’il entend faire avancer. Rex Tillerson a été utile à l’administration Trump pour renouer des relations détériorées sous Obama avec les pays sunnites, et tout particulièrement l’Arabie Saoudite et les émirats du Golfe, ainsi que pour procéder à des négociations délicates avec la Russie au moment où il s’agissait de coordonner les actions américaines avec celle-ci pour détruire l’Etat Islamique. Rex Tillerson n’est plus utile et a des positions qui ne conviennent pas du tout à la phase suivante de l’action de Donald Trump : il était favorable à l’accord de juillet 2015 avec l’Iran, Trump pas du tout. Il était favorable à des positions plus souples vis-à-vis de la Corée du Nord, Trump pas du tout là encore. Mike Pompeo est l’adepte d’une ligne beaucoup plus dure sur ces deux dossiers (et sur de nombreux autres). Il est issu des tea parties et est un proche d’hommes comme John Bolton (pressenti pour remplacer McMaster) ou Frank Gaffney, le directeur du Center for Security Policy. On peut clairement s’attendre à une politique étrangère plus stricte vis-à-vis de l’Iran, peut être à une sortie de l’accord de juillet 2015, et à ce que les pressions sur le régime nord-coréen, et sur la Chine et la Russie s’accentuent très nettement. Gary Cohn est un financier qui a réussi et c’est un Démocrate : il a servi Trump dans la phase qui a précédé le vote de la réforme fiscale. Dès lors que c’est un libre échangiste aveugle à toute autre considération que le commerce et la finance  (logique puisque c’est un Démocrate), il n’avait plus sa place dans un contexte où il s’agit maintenant pour Trump d’établir des rapports de force économiques, d’utiliser la menace de taxes à l’importation pour obtenir des changements de politique du Canada, du Mexique, de l’Europe, de la Chine et de la Russie. Larry Kudlow a travaillé sous Ronald Reagan et est un adepte de la supply side economics (économie de l’offre) et un proche d’Arthur Laffer.  Il sera l’homme de la situation.

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  1. Il serait utile pour quiconque veut comprendre les choses de cesser de prendre Donald Trump pour un crétin ou pour un homme incompétent. L’arrogance de nombre de commentateurs est insupportable.Il existe une doctrine Trump qui vise à rétablir la puissance des Etats-Unis, et Donald Trump sait parfaitement ce qu’il fait. Economiquement, il a déréglementé, relancé la production d’énergie aux Etats-Unis, baissé massivement les impôts, fait repartir la croissance, permis la rapatriation de milliards de dollars de capitaux, et l’économie américaine ne s’est pas aussi bien porté depuis longtemps. Il n’est pas un protectionniste : il pose des rapports de force aux fins d’obtenir des accords aussi optimaux que possible son pays et aux fins de faire plier les ennemis de celui-ci. En politique étrangère, il entend à nouveau récompenser les amis des Etats-Unis, et circonscrire ou punir les ennemis des Etats Unis. Il a fait profondément reculer le terrorisme islamique, renforcé la position d’Israël au Proche-Orient, créé les conditions d’une alliance entre monde arabe sunnite et Israël aux fins d’endiguer l’Iran, asphyxié le régime nord-coréen, obtenu que la Chine contribue à l’asphyxie. Il a aussi obtenu que les pays européens membres de l’OTAN accroissent leur budget de défense. Beaucoup reste à faire, mais cela fait quatorze mois que Trump est Président.

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  1. Il serait aussi très utile pour quiconque veut comprendre les choses de discerner que le monde est dans une guerre multiforme. Cette guerre est moins simple à déchiffrer que la guerre précédente, communément appelée “guerre froide”. Elle n’oppose pas communisme et monde libre. Elle oppose un axe de dictatures autoritaires et totalitaires anti-occidentales au reste du monde. Cet axe inclut la Chine et la Corée du Nord, la Russie, l‘Iran et, largement désormais la Turquie. Il inclut aussi des pays d’une importance mineure tels le Liban, le Venezuela et Cuba. Cet axe a utilisé et utilise encore l’islam radical et le terrorisme islamique à des fins de déstabilisation et de destruction. Tout comme le communisme avait des agents d’influence et d’érosion dans le monde libre, l’axe d’aujourd’hui a lui aussi des agents d’influence et d’érosion : ces agents sont très actifs en Europe et sont ceux qui anesthésient face au danger islamique, ceux qui désinforment sur les pays de l’axe et ceux qui désinforment sur l’administration Trump – et la désinformation en Europe est omniprésente. Ces agents sont extrêmement actifs aux Etats-Unis. Ils tiennent les grands médias et le parti démocrate. Pour l’axe, la présidence Trump doit être abattue par tous les moyens. La rage anti Trump, la diffamation incessante envers Trump, les rumeurs de chaos à la Maison Blanche font partie des moyens utilisés. Ce qui est en jeu est la survie d’un monde qu’on puisse encore dans l’avenir appeler monde libre. L’Europe occidentale est déjà très largement soumise. Obama a mené un travail de destruction pendant huit ans. Hillary Clinton devait finir le travail. Donald Trump est, pour l‘axe et ses agents. l’ennemi à abattre. Si Donald Trump tombait, ce serait une victoire célébrée à Pékin, Pyong Yang, Moscou, Téhéran, Ankara et dans les palais gouvernementaux de Caracas et La Havane. Ce serait aussi une victoire célébrée dans les salles de rédaction de CNN et de MSNBC, et, bien sûr, dans toutes les salles de rédaction françaises ou presque.

Quand vous lisez la presse française qui recopie ce qui se dit dans les grands médias américains, vous lisez les agents conscients ou inconscients de l’axe.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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