Renaud Camus est un écrivain et militant politique français. C’est dans l’Abécédaire de l’in-nocence que Renaud Camus introduit, en 2010, l’expression du « grand remplacement », qui a été maintes fois reprise et commentée depuis lors. Il préside le Conseil National de la Résistance Européenne, qu’il a fondé en 2017.
Grégoire Canlorbe : Vous affirmez contre vents et marées le « grand remplacement » de la population de souche française et européenne. Pourriez-vous nous rappeler ce qui motive ce diagnostic ?
Renaud Camus : Le regard. L’expérience quotidienne. Le chagrin.
Le remplacisme constitue, dites-vous, l’idéologie de la superclasse mondiale. Voyez-vous en Emmanuel Macron, dont le « remplacisme » ne pose pas question, un agent de la superclasse mondiale ?
Ah oui, par excellence : le meilleur. C’est l’homme de Davos. D’ailleurs il instaure à grandes enjambées ce que j’appelle la « davocratie directe », la gestion directe du parc humain par les banques, par la finance hors-sol, par les multinationales. Il n’est pour s’en convaincre que d’observer la neutralisation systématique et précipitée à laquelle il se livre de la strate politique intermédiaire : renvoi dans leurs foyers de toutes les personnalités politiques françaises qui ont tenu le devant de la scène depuis trente ans, gouvernement de seconds couteaux, majorité parlementaire de fantoches hébétés, réduction constante des avantages de la carrière politique, interdiction des doubles mandats, limitation du nombre de mandats dans le temps, réduction du droit d’amendement, asséchement pécuniaire de tous les pouvoirs locaux, privatisations accélérées, liquidation du service public, braderie du patrimoine national, on n’en finirait pas. L’État est détruit pierre à pierre au bénéfice des grands investisseurs.
L’assassinat de Mireille Knoll, rescapée de la Shoah, témoigne de la menace qui pèse désormais sur le moindre Juif en France. Le gouvernement actuel est-il hypocrite lorsqu’il prétend lutter contre l’antisémitisme ?
Je ne sais pas s’il est hypocrite, probablement un peu, mais je crois surtout que les énormes mécanismes à l’œuvre dépassent et transcendent les intentions des uns et des autres, rendent caduques la psychologie, la morale individuelle. L’Europe n’en finit pas d’expier ou de croire expier les horreurs infligées aux juifs durant la dernière guerre en important sur son territoire des peuples par millions qui, sitôt dans la place, n’ont rien de plus pressé que d’infliger des horreurs aux juifs. Le racisme avait fait de l’Europe un champ de ruines, l’antiracisme en fait un bidonville haineux. Et, dans les deux cas, les premières victimes sont les juifs.
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Vous êtes, depuis peu, membre fondateur et président du Conseil national de la Résistance européenne. Face à l’Europe de Macron, entendez-vous donc promouvoir ce que l’on pourrait appeler une « Europe de la ré-émigration » ?
De la remigration, pas de la ré-émigration. Les immigrés ne sont pas pour nous des émigrés, ils ne le sont que du point de vue de leurs compatriotes d’origine. Pour nous, par leur nombre, par leur comportement, par leur attachement croissant à leurs cultures, leurs mœurs et leur religion d’origine, ils sont devenus, à quelques exceptions près, des envahisseurs, des conquérants, des colonisateurs, des occupants. Et l’on ne se libère d’une occupation qu’avec le départ des occupants. On ne se libère d’une colonisation qu’avec le départ des colons : l’Algérie en son temps l’a assez rudement fait comprendre aux colons français, qui étaient pourtant là-bas depuis bien plus longtemps que les colons algériens, maghrébins ou africains ici à présent. Alors oui, la remigration est au centre de notre projet, qui est moins politique qu’historique, ontologique. La libération d’une nation, d’un continent, ce n’est pas un problème « politique ». Le temps de la politique est fini. Il s’est clos avec la dernière élection présidentielle. C’est le seul point sur lequel Macron et nous sommes d’accord. Lui veut passer à la gestion d’entreprise, nous à l’histoire.
Le Front National de la famille Le Pen passe pour l’équivalent, en France, de la vague dite populiste qui a porté Donald Trump au pouvoir. À ce titre, Steve Bannon, ancien conseiller du Président Trump, est venu saluer les militants du FN. Le parallèle est-il bancal ou justifié ?
Je le crains, en effet. Steve Bannon se fourvoie. Ce n’est pas le Front national, désormais rallié aux statu quo ethnique et religieux qu’il faut venir saluer, ce sont les forces de résistance à la colonisation et au changement de peuple.
Les funérailles de Johnny Hallyday en décembre ont donné lieu à un émouvant recueillement du peuple français. Nous célébrons actuellement les quarante ans de la mort de Claude François, dont le mythe reste vivace. Ces deux figures sont-elles les vestiges d’une époque « remplacée » ?
Elles sont surtout des figures du Petit Remplacement, la substitution de la sous-culture à la culture, du divertissement à l’art et à la vie avec la pensée, de la Grande Déculturation, qui sont la condition du Grand Remplacement. Une nation n’a pas à commémorer un Claude François, qui est une bonne représentation de l’insignifiance où elle est tombée. Que quelques individus un peu défavorisés culturellement et plus hébétés que les autres tiennent à le faire, très bien. Ils sont libres de se ridiculiser par ces enfantillages. Ça ne peut pas concerner la nation. La France de Manet, de Debussy, de Proust est une grande puissance. La France de Johnny Hallyday et a fortiori de Claude François est un Monaco de l’esprit. Elle n’existe pas. Elle peut disparaître. Elle a déjà disparu.
Votre jeunesse est couramment décrite comme celle d’un homosexuel militant. Quelle influence a pu exercer sur votre sensibilité littéraire la poésie de Jean Genet, célébrant « Un mac éblouissant taillé dans un archange, Bandant sur les bouquets d’œillets et de jasmins » ?
D’abord je n’ai jamais été un homosexuel militant, c’est une légende urbaine. J’étais favorable, et je le suis encore, à la liberté sexuelle in-nocente, celle qui ne nuit à personne. Je me suis battu pour la mienne, et ainsi pour celle des autres. Je l’ai vécue plus que je ne l’ai promue. Je n’ai jamais été militant. J’ai donné des chroniques à Gai-Pied qui me l’avait demandé, sans y mettre jamais les pieds et sans y connaître personne, pratiquement. J’ai d’ailleurs été assez vite remercié. Mais c’est je crois l’origine du mythe que vous perpétuez. D’autre part je trouve Genet un très grand écrivain, il y a chez lui des pages superbes, mais j’avoue être assez peu sensible à son érotique un peu kitsch. Les malfrats sont sans prestige à mes yeux, surtout libidinal.
Vous estimez que la négation des chambres à gaz s’accompagne désormais d’un autre négationnisme, celui qui consiste à nier les races humaines. Tous deux visent à dissimuler un génocide : pour le premier, le génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale ; et pour le second, ce que vous appelez « le génocide par substitution » des Européens. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Ce n’est pas exactement cela. Ce n’est pas de la négation de l’existence des races que je dis que c’est le nouveau négationnisme : c’est plutôt une bêtise, la preuve qu’on ne comprend pas ce que c’est qu’un mot. Dire que les races n’existent pas c’est aussi bête que de dire que les licornes n’existent pas, ou les classes sociales, ou les mythes ; et la condition nécessaire pour affirmer une chose pareille, pour proférer cette niaiserie, c’est de prendre le mot race dans le même petit sens insignifiant, obsessionnel, que les racistes. Les remplacistes vous disent : race, ce n’est pas un concept scientifique. Très bien, aucun problème (bien que ce le soit tout de même un peu, je crois bien) : depuis quand le mots doivent-ils être des « concepts scientifiques » ? Race est un des termes les plus riches et polysémiques de notre langue, littéraire, éminemment poétique, populaire. Seuls les racistes et les antiracistes l’envisagent sous son aspect scientifique, ou pseudo-scientifique, dont Malherbe, ou Racine, ou Bernanos, ou de Gaulle, se fichaient bien. J’ai écrit une petite brochure sur le sujet, Le Mot “race”, tiré-à-part, comme Le Mot “musique”, de mon grand Dictionnaire des délicatesses du français contemporain.
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Ce qui est vrai, en revanche, c’est que le dogme de l’Inexistence des races, proclamé vers 1975 (le président Georges Pompidou, juste avant, parlait encore couramment des « vertus de notre race », lui… ) était indispensable à la submersion migratoire, au Grand Remplacement, à la colonisation, au génocide par substitution. Sans ce dogme, qui est le credo quia absurdum du remplacisme global, la substitution ethnique n’aurait jamais pu subvenir. Ce que j’appelle le nouveau négationnisme, le négationnisme aujourd’hui, c’est la négation obstinée de tout cela, du Grand Remplacement, du changement de peuple. Ce néo-négationnisme est tout de même en train de se fendiller sérieusement, sous les coups de l’évidence. Les gens passent sans transition de : « Mais non, vous rêvez, il n’y a aucun Grand Remplacement » à : « De toute façon il est trop tard, il est accompli, il ne reste plus qu’à apprendre à l’aimer ».
À ma connaissance, il y a 751 zones de non-droit qui effleurent sur le sol français. Parmi les nationaux-libéraux, d’aucuns croient en une alliance de l’armée israélienne et de l’armée française pour délivrer nos territoires occupés ; en retour, l’armée française viendrait en aide au peuple élu pour assurer la ré-émigration des envahisseurs jordaniens. Pensez-vous qu’un tel partenariat finira par voir le jour ?
Peut-être pas sous cette forme un peu caricaturale, mais il est certain qu’il y a beaucoup de points communs entre la situation d’Israël et celle de l’Europe et qu’une alliance est très souhaitable. L’Europe est une sorte de grand Israël, menacé de toute part. Ses peuples, hélas, sont loin de manifester le même attachement à leur terre, la même fidélité à leur appartenance, le même esprit de résistance, que les Israéliens — peut-être parce qu’on les persuadés, justement, qu’ils n’étaient pas une race, à peine une civilisation, juste une idée, cette pauvre chose, un droit, et qui pis est un droit des autres, un droit pour les autres, un droit de l’autre. Les Israéliens ont de grandes leçons à nous donner, comme aussi parmi nous les Hongrois, les Polonais, les Tchèques, et maintenant les Autrichiens.
Merci de votre temps. Voudriez-vous ajouter quelque chose ?
Certainement : révoltez-vous, soulevez-vous, unissez-vous, regroupez-vous, descendez dans la rue, prenez le pouvoir, cessez de vous laisser mener passivement vers le gouffre, en traitant d’intellos ou de paranoïaques, de complotistes, les quelques malheureux qui essaient de vous avertir. Soutenez le Conseil National de la Résistance Européenne.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Grégoire Canlorbe pour Dreuz.info.
Good et crédible sur son changement de regard positif concernant les juifs (je peux comprendre que trop de personne d’une même origine sur une même émission – Panorama de Fr Culture- l’ait alors agacé). Son mouvement pourraient constituer, avec Dreuz et d’autres, le noyau de la résistance aux temps terribles qui se préparent.
Je ne suis certes pas Juif mais je pense que si je l’étais je me serais tout autant agacé qu’il l’a été à propos de cette émission.
Soit on fait de l’auto-congratulation soit on débat.
Quoi de plus stimulant du reste pour un intellectuel que de faire face à l’adversité.
Hélas, les medias sur le qui-vive ont trouvé ce jour là un beau nonos à ronger.
Très chouette discussion et article en tout cas: Cela réchauffe le coeur autant que l’âme de savoir qu’il existe, imperméable à la fureur, au bruit, à l’abjection mediatique contemporaine, un homme lucide, à contre courant, qui brave toutes les bienpensances, tous les interdits pour exprimer ce que lui commande sa conscience.
Il a d’autant plus de mérite qu’il est si facile aujourd’hui, mais surtout si commode d’aboyer avec les loups, de se compromettre avec la fange, de renier ses convictions pour n’en tirer qu’une mince gloriole.
L’histoire lui donnera raison, mais comme toujours, ce sera avec quelques guerres de retard.
Grâce à vous, je connais maintenant les idées de Renaud Camus, dont on parle tant. Merci.
Pareil pour moi.
idem, beau reportage 😍
+ oui la Fr a des choses à apprendre d’Israël (en sécurité) et Israël, des choses à apprendre de la France dans d autres domaines.Mais la diplomatie fr est tellement anti-israelienne que je crois peu à l’application du plan militaire Ronces et aucunement à l’aide de la France ici évoquée par rapport à la Jordanie.
Israël a des choses à apprendre de la france???
– A foutre le bordel partout et répandre la lâcheté?
Hum, c’est pas comme si la France avait tant à offrir, si ce n’est sa décadence !
L’Europe pue la fin de civilisation, et la France en est un phare avec l’Allemagne.
Le brexit n’atténue en rien la connerie british…trop alignée sur l’Europe du grand remplacement…
Je parle du sens du service dans les relations professionnelles par exemple. Mais evidemment rien en politique. aucune confiance en ladiplomatie fr
ceci etait une precision pour ‘vieux bidasse’
Un bon article pour faire connaitre les forces de resistance a l’islamisation de l’europe.
J’espere qu’il reccevra un echo positif dans l’ensemble des lecteurs et dans l’ensemble de la population.
Pour être dans la suite et sans descendre dans la rue , il serait bon que les ” Européens ” manifestent , dans leur Pays respectifs , pour le droit à un
Référendum totalement ” Européen ” , à savoir ,,,, voulons nous et acceptons nous , d’êtres envahis par tous ces Immigrés de toutes Origines , afin de se substituer à notre Civilisation, à nos Citoyens, à nos Coutumes, à notre Histoire , à nos Frontières , à ce qui est Nous, par le bon vouloir de nos dirigeants et l’ UE.
Si les Européens arrivent à se mettre tous d’accord pour ce Référendum , les dirigeants seront obligés de s’y plier, soit de démissionner en ” Masse ” au profit d’un Futur ” États Unis d’Europe ” , comme l’ont fait les Américains, nous avons le résultat sur les yeux.
Une Grande Nation qui avance , depuis sa Naissance, alors que nous autres reculons un peu plus tous les jours malgré notre vieille Société…..
Aujourd’hui , mieux vaut être borne , qu’aveugle …..
tsst exiger un référendum que nous n’aurons pas . En France tout est bien verrouillé.
Et au niveau européen c’est pareil.
Non non la seule manière de faire est le recours à la violence, à des actes d’héroïsme spontanés qui permettront aux moins décidés de suivre le mouvement.
Une petite poignée seulement mettra le feu aux poudres et les autres suivront, espérons-le. Espérons une contagion dans toute l’Europe.
Bravo Renaud Camus! J’apprécie beaucoup votre paragraphe sur les migrants: ” Par leur nombre, par leur comportement, par leur attachement croissant à leurs cultures, leurs moeurs et leur religion d’origine, ils sont devenus, à quelques exceptions près, des envahisseurs, des conquérants, des colonisateurs, des occupants. Et l’on ne se libère d’une colonisation qu’avec le départ des occupants.” … On ne saurait mieux dire!
Quand à Israel, c’est le meilleur allié naturel de l’Europe envahie, mais les peuples européens ne l’ont pas encore compris.
Je suis pour des statistiques “ethniques”, “raciales”, multi-culturelles” (appelez les comme vous voulez) parce que c’est la seule façon d’essayer de comprendre le plus objectivement possible ce qu’il se passe et ce qu’il risque de se produire.
Et c’est malheureusement plutôt alarmant:
http://philosemitismeblog.blogspot.fr/2018/03/la-population-juive-de-france-en-forte.html
J’aimerais aussi savoir combien de familles juives ont quitté le 9-3 et où sont-elles parties? Disposez de ces informations ne fera pas changer la majorité des gens d’avis et encore moins les adeptes de la “théorie du complot” mais au moins on disposera d’autre chose que de rumeurs.
Pour la communauté musulmane, c’est encore pire. Le nombre de musulmans en France varie d’un facteur six…Alors ou pourra critiquer R. Camus tant que l’on voudra mais au moins en disposant de ce type de statistique on a une meilleure idée de ce qui risque d’advenir même si on ne pourra jamais supprimer la part de subjectivité
Pour l’instant une grande partie de Français dort, ne leur parlez pas du grand remplacement, de race, de l’islam conquérant, c’est bientôt les vacances de Pâques et puis nos médias les désinforment tellement bien qu’ils sont rassurés sur leur futur, et il y a nous les retraités qui sommes inquiet pour l’avenir de notre pays et nos enfants, nous dialoguons entre nous, mais qui nous écoute ???
“Vox clamantis in deserto…”
Depuis Israël, où je suis de retour après un séjour en France où vivent ma famille et ce qui me reste
« d’amis » (c’est à dire, très très peu), je dis bravo à Renaud Camus.
Comme @maujo, j’ai constaté les dégâts de la désinformation, voire de la « lobotomisation » , les dégâts de la peur également…
Même s’ils dialoguent entre eux « les retraités », les gens conscients en général s’autocensurent tellement…
Ils sont tétanisés, il y a de quoi, il ne fait pas bon être idéologiquement incorrect.
Merci à Dreuz .
Magnifique. Merci.
A Gérard Pierre Merci infiniment pour avoir consacré du temps à la nouvelle d’Alfonse Daudet, a la fois merveilleuse et triste. Tout concourt à constater que les musulmans sont sur le point de remplacer les Allemands. L’arabe deviendra obligatoire d’ici peu dans les ecoles. Merci encore tout plein Gerard Pierre
A Gérard Pierre Merci infiniment pour avoir consacré du temps à la nouvelle d’Alfonse Daudet, a la fois merveilleuse et triste. Tout concourt à constater que les musulmans sont sur le point de remplacer les Allemands. L’arabe deviendra obligatoire d’ici peu dans les ecoles. Merci encore tout plein Gerard Pierre