Publié par Jean-Patrick Grumberg le 13 avril 2018

Bien que le livre de James Comey, l’ex-chef du FBI licencié par l’administration Trump, ait largement fait saliver les médias qui ont la haine du président, les journalistes ont été consternés, jeudi dernier, en regardant Chris Matthews, l’animateur vedette de MSNBC, la chaîne câblée la plus à gauche des Etats-Unis, et ses invités dénoncer les “coups minables” de James Comey qui s’attaque à la taille des mains, au poids, et à la couleur de la peau du président Trump.

En fait, Chris Matthews pense que ce genre de remarques du livre de Comey pourraient être utilisées par le président, ses alliés, et les détracteurs de James Comey pour critiquer l’ancien directeur du FBI alors qu’il commence sa tournée pour vendre son livre la semaine prochaine.

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Matthews a passé le plus clair de son émission à citer des détails “juteux” du livre et s’est moqué que Comey ait “jeté son livre à la tête de Trump”.

Il a évoqué l’apparence physique de Trump en demandant à Philip Rucker, du Washington Post :

“Que pensez-vous de la référence aux petites mains, une critique que je trouve un peu cheap, mais aussi la question plus sérieuse sur le fait que Trump admette qu’il aime qu’on lui soit loyal”.

Rucker lui a répondu que Comey trouve que Trump était “plus petit en personne [qu’à la télévision]” avec des mains plus petites que celles de Comey, et que son visage étant orange. Il a ajouté que Comey “regardait entre les yeux [de Trump] et soupçonnait la marque des lunettes de bronzage”, ce qui est, en fait “une véritable attaque personnelle du Président”.

Matthews se tourne alors vers Robert Costa, un collègue de Rucker, et lui demande ce qu’il pense de “Comey qui met dans son livre des trucs à deux balles sur ses mains et tout”, ajoutant :

“j’ai toujours cru que si vous écrivez un livre, votre accusation la plus facile [contre le sujet que vous attaquez] devient votre vulnérabilité, car les gens vont se concentrer sur cela et vous démolir, car ce sera présenté comme une vendetta personnelle”.

Matthews continue :

“Il [Comey] ne s’en prend pas aux sujets principaux. Toute cette affaire est une vendetta de l’État profond [le marécage que Trump veut nettoyer]. Il y a Comey, un produit classique, une figure de l’état profond….ce type écrit un livre dans lequel il se moque de la taille de sa main, de son physique, il se moque du fait qu’il est plus petit qu’il ne le pensait, montrant ce préjugé à son égard… Je vois Trump en faire toute une histoire et dire : ‘c’est ce que je vous avais dit. Ces personnes ont cherché à m’avoir et c’est clair par le ton de ce livre que c’est ce qui les motive, c’est juste pour m’atteindre personnellement’.”

Puis, la correspondante de PBS Yamiche Alcindor a fait une observation similaire. Elle paraissait confuse que Comey a mis tout cela dans son livre, et créé une image de lui-même conforme à ce qu’a dit une source proche de Trump, à savoir que c’est un homme “mal intentionné [qui] a juste voulu mettre tout ça dans le livre pour qu’il se vende”.

Une autre remarque importante a été faite par Shannon Pettypiece de Bloomberg, la même qui a été faite par le chroniqueur du New York Times Bret Stephens, selon laquelle le livre a jusqu’à présent révélé peu de choses sur Comey ou le président que les gens n’ont pas déjà entendues ou comprises au sujet de l’un ou l’autre homme.

En plus de la lettre de Comey d’octobre 2016 au sujet d’Hillary Clinton, Stephens a soutenu que le livre pourrait être utilisé par le président Trump à son avantage pour dépeindre Comey comme “un homme condescendant et orgueilleux”.

Mais de tout cela, évidemment, Le Monde, qui fait office de tête de pont des extrémistes anti-Trump français n’a rien retenu. Le quotidien crépusculaire a choisi, sans se rendre bien compte qu’il se tourne en ridicule, de citer Comey comparant Trump à un chef mafieux. Personne pour expliquer à un journaliste ce qu’est la mafia ?

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Chris Matthews, gauchiste en chef de la presse audiovisuelle américaine, est donc plus honnête que ses confrères français. Une prouesse.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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